NOUVELLE ALLIANCE POUR LE PROGRES (N. A. P.) - «
FINI SELEKA ». DECLARATION
Communiqué de presse
Centrafricains
Centrafricaines
Mes chers Compatriotes
En 2004, vous avez souverainement fait le choix d’un retour définitif à l’ordre
constitutionnel en adoptant par référendum une nouvelle constitution dans la
quelle vous avez placé tous vos espoirs. En posant cet acte majeur, vous vous
êtes clairement exprimés sur le modèle de société que vous voulez pour notre
pays : une société démocratique.
J’y ai entièrement souscrit. C’est le sens de ma candidature à l’élection
présidentielle de mars 2005 suscitée d’ailleurs par l’appel pressant que vous
m’avez massivement lancé. Mes adversaires politiques n'avaient pas voulu le
comprendre. Ils ont crée toutes sortes d' obstacles pour me tenir en dehors du
pays et écarté du processus électoral.
C’est le moment maintenant de vous remercier pour la confiance que vous m’avez
témoignée en portant le jour du vote vos nombreuses voix sur mon nom et sur le
programme que j’avais proposé. L'importance de ces voix m’a permis d’obtenir un
rang très honorable malgré mon absence sur le territoire national.
Aujourd’hui encore, les mêmes forces cherchent par tous les moyens à m'empêcher
de prendre part à la vie politique de notre pays.
Il y’a exactement cinq ans j’avais déjà été accusé fallacieusement de la même
manière par le régime du MLPC dont je fus un des cadres et placé en détention
dans des conditions inhumaines et dégradantes pendant douze mois. J’ai été
traduit devant la Cour Criminelle et j’ai été acquitté.
Apparemment mon existence politique dérange et fait peur à mes adversaires.
Mes chers compatriotes,
Plus d’un an s’est écoulé depuis la proclamation des résultats de l’élection
présidentielle que vous avez souhaitée « sans exclusive, libre, transparente, et
porteuse d’espérance ».
Au lieu de cela, ils se produit chaque jour dans notre pays des choses graves
qui compromettent la paix sociale, la stabilité et la concorde nationale et que
tout démocrate digne de ce nom ne peut que condamner.
A tous les niveaux de la société le revenu des centrafricains n’a cessé de
chuter. Les indicateurs macro-économiques ont atteint des minima que l’on n’a
jamais connus. L’insécurité et l’injustice règne en maître sur l’ensemble du
territoire. L’état de nos relations avec les autres nations du monde est à
déplorer, l’aide de la communauté internationale est confisquée par une caste. Tout
ceci, contribue à discréditer la République Centrafricaine aux yeux du monde.
L’euphorie d’hier des tenants du « sursaut patriotique » a fait place à
l’inquiétude. Le recul des libertés, du respect des droits de l’homme, de la
justice et de la bonne gouvernance est érigé en mode de gouvernement. On
constate avec désolation les multiples violations flagrantes des droits de
l’homme, l’impunité pour leurs auteurs et l’affairisme croissant des tenants du
pouvoir.
Face à cette situation, certains de nos compatriotes ont choisi la lutte armée
pour faire entendre leur voix, nous rappelant la triste période de rébellion et
son cortège de pillage, viol, assassinat, et de destruction des infrastructures
économiques et administratives dans les zones qu’elle a traversées avant
d’arriver à Bangui. Notre pays n’a toujours pas réussi à se relever de cette
aventure. Il ne faudrait pas que cela se renouvelle. Au lieu de chercher la
solution à cette situation par la voix de la négociation comme le font d'autres
pays à l'instar du Burundi, de l'Ouganda, ou du Mali, les tenants du pouvoirs
veulent absolument m'attribuer la paternité de ces mouvements dont les
responsables sont connus. Faut il rappeler que c'est l'actuel régime qui a
introduit en République Centrafricaine les germes de la rébellion et qu'il n'est
pas utile de chercher des boucs émissaires. Le mauvais règlement du problème
des libérateurs est une des origines de l'insécurité dans notre pays.
Ce tableau dramatique de notre pays ne peut qu’interpeller des hommes et des
femmes épris de paix et de justice. Mais la prise de conscience ne suffit
évidemment pas, car le moment est à l’action. Une action vigoureuse, d'ouverture
et de dialogue pour mieux vivre ensemble.
Pour y parvenir nous devons faire un choix nouveau. C’est un investissement
humain et politique d’un autre type que nous devons mettre au profit de notre
pays.
Bien que silencieux, je ne suis pas demeuré pour autant insensible à vos cris
et à vos souffrances. Je ne voulais pas tout simplement donner l’impression
d’être celui qui critique sans proposer de solution. Mais les nombreux appels
émanant du Pays notamment de fonctionnaires, des artisans, des jeunes, comme
des personnes âgées, de femmes qui m'avaient demandé d'être candidat et d'incarner
un nouvel espoir pour la République Centrafricaine m'obligent aujourd'hui à
réagir.
Vous avez estimé que mon parcours personnel, les principes de la légalité
démocratique et, d’unité nationale, de Justice et de développement auxquels je
suis profondément attaché, me qualifient pleinement pour diriger un mouvement
politique pouvant répondre aux aspirations profondes du peuple centrafricain et
préparer l’alternative. Tant il est vrai que j’ai assumé de Hautes fonctions
qui m’ont permis d’acquérir une expérience dans la gestion des affaires de
l’Etat, notamment, en tant que Ministre de la Défense Nationale dans un
contexte difficile et à une époque troublée. J'avais entrepris une oeuvre de
construction d'une armée véritablement républicaine. Malheureusement, mon
action m'a valu une réprobation du Gouvernement de l'époque et cette situation
politique a précipité notre pays dans le chaos.
Fort de mes engagements antérieurs que vous connaissez tous et de ma constante
disponibilité à servir loyalement notre pays pour le bien-être de notre peuple,
je réponds à nouveau à vos appels, en décidant de transformer le courant
démocratique à travers les différents comités qui m’ont massivement soutenu en
parti politique dénommé :
Nouvelle Alliance pour le Progrès, en abrégé « N.A.P. » en sango « Fini SELEKA
»
Ce nouveau parti n’est que la volonté des hommes et des femmes de toutes
régions de notre pays, conscients des échecs successifs qui entendent offrir au
peuple centrafricain, l’opportunité de construire dans l’unité, la paix et le
dialogue, un avenir meilleur.
C’est le plus sûr moyen d’échapper aux dérives claniques, tri balistes, technocratiques,
de dilapidation des biens de l'Etat, de détournement et d'impunité au profit
d’une action innovant et concrète au service des centrafricains.
C’est cela le choix nouveau. C’est une méthode nouvelle de gouvernement que
nous proposerons aux jeunes et aux femmes centrafricaines pour qu’ils
participent à la gestion de la cité.
C’est aussi, le refus de l’affrontement clan contre clan, parti contre parti, qui
n’a pas de sens dans notre nation car le père fondateur de notre République, le
Président Barthélemy BOGANDA à dès le départ semer au sein de celle-ci le germe
fédérateur pour unir dans l’action tous les centrafricains.
Je vous invite à y adhérer massivement afin de faire entendre vos aspirations
profondes. Ensemble, scellons cette nouvelle Alliance pour la renaissance de
notre pays dans la concorde nationale et le bonheur de notre peuple.
Fait à Paris le 17 juillet 2006
Maître Jean-Jacques DEMAFOUTH