Décadence verbale ou simple manipulation politique?
Nous sommes extrêmement
désolés de lire sur le site de Centrafrique-Presse en
particulier, les échanges sulfureux exprimant les points de vue des uns et des
autres sur la mauvaise gouvernance du pays par le régime Bozizé. De temps en temps des allusions sont faites
aux autres régimes politiques et au despotisme du MLPC et de Patassé en
Centrafrique. Sur ce site, nous avons lu
les grossiéretés les propos injurieux de
centrafricains envers d’autres et qui tournent essentiellement autour du thème
de l’appartenance ethnique. Est-ce cela
la démonstration de la maturité ou la preuve de l’exercice de la démocratie par
la jeune classe politique centrafricaine et en particulieur
par un groupe d’individus ayant accès à l’Internet? Les auteurs de ces propos orduriers ne
déclinent généralement pas leurs véritables identités. Auraient-ils honte des
propos qu’ils expriment ainsi et qui font le tour du monde? S’il faut faire la leçon, la voici: chacun devrait exhiber et faire la
démonstration devant le monde que les centrafricains sont non seulement des
citoyens du monde bien éduqués, mais aussi bien élevés. Allons, ayez donc du respect pour vos
concitoyens qui vous rendront la pareille!
Faites donc montre d’un peu plus de civilité. Cela honorerait tout le
monde.
Nous demanderons à ceux
qui ont la mannie des propos exotiques de regarder
autour d’eux dans les pays voisins de la Centrafrique; n’avaient-ils jamais
observé les conséquences des politiques locales qui avaient pris appui sur la
prédominance d’une ethnie sur l’autre? Nous
voulons seulement à titre d’exemples citer des pays tels le Burundi, le Rwanda,
la République Démocratique du Congo, la République du Congo, le Tchad et
récemment le Soudan. Est-ce que ces
centrafricains tumultueux de tout bord, qui prêchent la haine du centrafricain
de l’autre tribu, ne souhaitent que l’avènement d’une guerre civile en
Centrafrique, semblable à celles qui avaient ou qui ont lieu dans ces pays
voisins?
Dans l’histoire de la
Centrafrique, il y avait eu certes des martyrs sous le régime Bokassa. Mais il y avait aussi eu ceux ou celles qui
avaient payé de leurs vies des brutalités de l’armée, de la police, de la
gendarmerie, de la garde présidentielle, des mercenaires, des bandits, etc. Personne
n’avait jamais osé donner le nom de martyr à ces inconnus. Il y avait eu ce que
l’on appelle des règlements de compte entre des centrafricains et qui avaient
tourné autour de ce même thème d’appartenance ou de non appartenance tribale. Aujourd’hui, des centrafricains continuent de
parler de génocide en Centrafrique. Mais
n’y a-t-il pas enfin une cour internationale de justice pour faire toute la
lumière sur ce sujet? Ou bien est-ce que
toute cette machination ne serait qu’un prétexte que quelques individus mettent
en avant pour réclamer et obtenir un statut particulier quelconque dans un pays
étranger? Est-ce uniquement en parlant
de génocide à tout bout de champ que l’on obtiendrait justice. Rassemblez donc les preuves et portez plainte! Et si vraiment aucune évidence ne soutient
cette allégation, peut-être qu’il serait temps d’arrêter cette parodie
Tout le peuple
centrafricain devrait être très prudent et réclamer auprès des autorités
compétentes internationales de faire rapidement toute la lumière sur toutes ces
rumeurs de génocide qui persistent, qui détruisent l’esprit de bonne
camaraderie et de fraternité entre les jeunes centrafricains, et, qui ne
contribuent certainement pas au renforcement de l’unité nationale. Nous ne voulons
certainement pas que les jeunes centrafricains continuent de semer les graines
de la haine de l’autre sur des bases essentiellement tribales ou
ethniques. L’histoire avait montré que
les ngbakas, les yakomas, les kabas
et les gbayas sont incapables de bâtir le pays sur la base seule de
l’appartenance ethnique ou régionale, ou encore relancer l’économie du
pays. Il faudrait par conséquent
associer tout le monde sans discrimination aucune à l’effort de reconstruction
politique, sociale et économique de la Centrafrique. Les internautes ne devraient pas oublier
qu’en jouant au jeu subtil de l’accusation et des insultes, ils seront eux
aussi les fossoyeurs de cette unité d’un pays qu’ils prétendent aimer. Il est également important que les anciens,
expatriés ou locaux en donnent le bon exemple.
Jean-Didier Gaïna
Virginie, Etats-Unis
d’Amérique (1er novembre 2004)