Abdoulaye Wade réélu président du Sénégal (Revue de Presse, 1er/03/2007)
Sénégal: la victoire de Wade à
la présidentielle confirmée DAKAR (AFP), jeudi 1 mars 2007,
20h14 -
Abdoulaye Wade, 80 ans, obtient
1.910.368 des 3.419.751 suffrages exprimés, a annoncé devant la presse le
président de la commission Cheikh Tidiane Diakhaté, soit un score de 55,86% qui
lui permet d'éviter un second tour. Avec 14,93% des voix, l'ancien
Premier ministre Idrissa Seck, dauphin pressenti du chef de l'Etat avant de
tomber en disgrâce et passer à l'opposition, arrive
deuxième. Il devance Ousmane Tanor Dieng
(13,57%), le candidat du Parti socialiste (PS) au pouvoir de l'indépendance du
Sénégal en 1960 jusqu'en 2000. Ces résultats nationaux provisoires
doivent à présent être validés par le Conseil constitutionnel, seul habilité à
étudier les éventuels contentieux et proclamer définitivement le vainqueur du
scrutin. Le président Wade, dont l'élection
en 2000 avait symbolisé une alternance historique après quatre décennies de
pouvoir socialiste, devait tenir une conférence de presse jeudi en début de
soirée, selon son entourage. Mardi, le PS avait accusé le parti
au pouvoir d'avoir eu recours à "des doubles inscriptions et des doubles votes"
pour se livrer à des fraudes de façon massive, selon la porte-parole de Ousmane
Tanor Dieng, Aïssata Tall Sall. Le taux de participation à cette
élection, pour laquelle il y a eu 3.414.771 votants sur 4.824.888 inscrits, est
estimé à 70,77%, selon Le Soleil. Dans plusieurs départements du pays,
le président Wade dépasse la majorité absolue, selon des résultats rapportés
jeudi par l'Agence de presse sénégalaise (APS,
officielle). Il réalise ses meilleurs scores à
Mbacké (centre), en pays mouride, une confrérie musulmane influente au Sénégal à
laquelle il appartient, en obtenant près de 85% des
suffrages. Il réalise un score similaire à
Ranérou (nord) où il est crédité de plus de 82% de voix. A Vélingara (sud) et
Linguère (nord), il dépasse également les 70% et obtient plus de 52% à
Dakar. Intervenant mercredi soir sur
"Ce
sont des allégations sans fondement, (...) qui ne reposent sur aucune preuve", a
noté Ousmane Ngom, au sujet des accusations formulées notamment par le
PS.
Le Soleil (Sénégal), 1er mars
2007
http://www.lesoleil.sn/
D’après les premiers résultats publiés par les commissions
départementales de recensement du vote présidées par les juges des tribunaux
départementaux, le président sortant, Me Abdoulaye Wade, candidat de la
Coalition Sopi 2007 rafle la mise en remportant 32 départements sur les 34 avec
un taux de 55,79 %. Les 2 autres, Thiès et Nioro ont été respectivement gagnés
par Idrissa Seck et Moustapha Niasse. Le verdict des urnes est enfin connu, du
moins pour ce qui est des résultats donnés par les commissions départementales,
lesquels confirment les tendances jusque-là connues par voie de
presse.
Résultats provisoires par départements
(tableau en pdf)
À 80 ans, le président
Abdoulaye Wade parie sur l'avenir
THIERRY OBERLÉ.
Le Figaro.fr - Publié le 01 mars
2007 - Réélu dès le
premier tour, le président du Sénégal conserve son titre de doyen des chefs
d'État de la planète.
À 80 ANS, le président sénégalais
rempile. Sa réélection n'aura été finalement qu'une formalité exécutée par un
homme pressé. Il est réélu dès le premier tour en passant aisément la barre de
la majorité absolue. Les résultats provisoires du vote le créditent d'environ 55
% des suffrages exprimés. Le sortant l'emporte dans la quasi-totalité des 35
départements sénégalais.
Le très volubile Abdoulaye Wade n'a
pas encore commenté son succès. L'homme qui a pris goût au pouvoir au lendemain
d'une carrière d'éternel opposant savoure en silence son triomphe. Sous le coup
de la déception, ses adversaires restent eux aussi muets.
L'ancien premier ministre Idrissa
Seck, 47 ans, un temps pressenti pour être le « dauphin » du président
Wade, avant de tomber en disgrâce, se tait bien qu'il arrive en deuxième
position avec près de 15 % des voix. Ses louvoiements entre camp présidentiel et
opposition l'ont discrédité.
Assommé dans un premier temps par
cette nouvelle défaite historique puisqu'il est éliminé pour la première fois
dès le premier tour, le Parti socialiste (PS) conteste les résultats et dénonce
des fraudes massives. Mais son candidat arrivé en troisième place, le très peu
charismatique Ousmane Tanor Dieng, est avare de commentaires. D'autant plus que
les missions d'observations présentes lors du scrutin ont estimé que les
irrégularités constatées n'étaient pas de nature à entacher sa
validité.
Un bilan mitigé
En renard de la politique, Abdoulaye
Wade a joué des faiblesses de ses concurrents pour pérenniser sa domination sur
un pays de quelque 11 millions d'habitants où la démocratie fonctionne en dépit
d'imperfections et de dérives autoritaires.
Travailleur acharné, Abdoulaye Wade,
l'ex-rival de Léopold Sédar Senghor, le père de la nation, est un chef d'État
atypique. Dans son palais présidentiel du centre de Dakar, une salle spéciale
est consacrée aux maquettes de ses projets urbanistiques. Fan d'architecture, le
président se voit en grand bâtisseur. Sa capitale est un chantier. Il fait
construire des ponts, encore des ponts, des autoroutes avec toutes sortes de
bretelles, des universités, des buildings en verre... Il se veut moderne,
branché sur les nouvelles technologies. Actif sur la scène internationale, il
tente sans grand succès des médiations diplomatiques en Afrique, entretient de
bonnes relations avec Paris et Washington, soigne son image à l'étranger,
s'offre des appuis dans les médias. Ses détracteurs jugent ses idées souvent
loufoques, fustigent l'affairisme de ses proches et dénoncent son
népotisme.
Le chantre du « sopi
»
Le bilan de son premier mandat de
cinq ans est mitigé. En 2000, ce septuagénaire est élu dans l'enthousiasme.
Durant sa campagne, Wade multiplie les promesses. Il est le chantre du
sopi, le changement en langue wolof. Il incarne l'espérance pour une
jeunesse rêvant de vie meilleure. Une période d'alternance s'ouvre sans violence
après le règne sans partage des socialistes qui gouvernent depuis l'indépendance
de 1960.
Wade veut aller vite. Il prétend
régler en cent jours les violences en Casamance, une région en proie à la
sécession depuis 1982. Il parvient à un accord de paix global avec les rebelles
en 2004, mais n'est pas parvenu à éteindre les braises du conflit. Il lance le
Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) pour attirer les
investisseurs occidentaux, mais les résultats tardent. Le Sénégal n'a pas réussi
à devenir un pays émergent. Et le chômage et la grande pauvreté persistent alors
que plus de la moitié de la population a moins de 20 ans.
Chaque année, environ 100 000
Sénégalais entrent sur le marché de l'emploi et gonflent les rangs des candidats
à l'immigration légale ou clandestine. Dans les ports, le secteur de la pêche
est en crise. Une mauvaise gestion des ressources halieutiques a sinistré le
secteur. Décidés à tenter leur chance ailleurs, des jeunes s'entassent sur des
pirogues et voguent en direction des îles Canaries. Certains y parviennent,
d'autres coulent. Ils ont pour slogan : « Barcelone ou la mort », Barça
ou barsar (l'au-delà en wolof). Dans les régions agricoles couvertes de
champs d'arachide, l'exode emprunte des voies terrestres avec la longue marche
vers le Maghreb et l'espoir d'une traversée de la
Méditerranée.
Wade table sur une diversification et une modernisation de l'économie pour inverser les tendances. Libéral, il défend le « Sénégal qui gagne ». Mais sur le terrain des réformes, son équipe est loin d'avoir remporté la partie.
http://www.lefigaro.fr/international/20070301.FIG000000156__ans_le_president_abdoulaye_wade_parie_sur_l_avenir.html
Ibrahima Thioub
Enseignant à l'université de
Dakar
«L'argent a joué un grand rôle dans
l'élection présidentielle sénégalaise. »
Peu de gens y croyaient la semaine
dernière. Mais aujourd'hui, Abdoulaye Wade est en passe d'être réélu président
du Sénégal dès le premier tour. Au-delà des accusations de fraude lancées par
l'opposition, comment expliquer la très forte avance du président sortant sur
ses adversaires ? Ibrahima Thioub enseigne l'histoire contemporaine à
l'université de Dakar. Il répond aux questions de l'un de nos envoyés spéciaux
au Sénégal.
par Christophe
Boisbouvie
Emission: Les invités de RFI - Invité Afrique [[01/03/2007]
Et si l’opposition était
responsable …(En
perspective)
Par Bacary Domingo MANE - SUD QUOTIDIEN | jeudi 1er mars 2007
Sauf miracle, le candidat de la
Coalition Sopi 2007, Me Abdoulaye Wade sortira vainqueur de l’élection
présidentielle du 25 février dernier et ce dès le premier tour. Ce résultat a
laissé groggy une opposition qui a toujours cru à un deuxième tour. Les plus
ambitieux parlaient de retraite forcée du pape du Sopi dès le premier
tour.
Aujourd’hui, les Sénégalais semblent
en avoir décidé autrement. Cette victoire qui a les allures d’un plébiscite fait
en tout cas réfléchir. Comment cela a pu arriver ? En dépit de tout ce qui a été
dit - et qui est loin d’être une vue de l’esprit – sur le régime de Me Wade avec
ses scandales à répétition, pourquoi nos compatriotes ont-ils voté pour Wade ?
Ont-ils juste retenu les chantiers ouverts ça et là, en faisant fi d’une gestion
qui n’accordait pas toujours de crédit aux règles de la bonne gouvernance ?
Ont-ils renouvelé leur confiance au président sortant, faute d’alternative
crédible portée par une opposition dont la cote de popularité avait pourtant
commencé à monter depuis la mise sur pied de la Cpa ? Cependant, elle a dû
briser le rêve de nombre de compatriotes parce qu’incapable de faire l’unité
autour d’une candidature unique.
Assommée, tétanisée par cette
victoire « inattendue », l’opposition, tel l’oiseau de Minerve qui ne prend son
envol qu’à la tombée de la nuit, tente de trouver explication à cette débâcle.
Les socialistes parlent de fraude à grande échelle doublée de « corruption,
intimidation et d’achat de conscience ». Un point de vue largement partagé par
les « Jallarbistes ». Tandis que Niasse suspend son jugement jusqu’à la
publication des résultats officiels, Talla Sylla, lui, soupçonne quelque « coup
fourré » mais dit n’avoir aucune preuve. Le camp de Idrissa Seck explique sa
défaite par quelques problèmes d’occupation de terrain et de manque de
moyens.Tout cela montre la diversité d’appréciations et de jugements des
résultats de l’élection présidentielle par une opposition elle-même hétéroclite.
Qui a raison, qui a tort ? La seule constante est que les Sénégalais ont
massivement voté et que les représentants des partis ont fait le travail de
veille dans les bureaux de vote le jour du scrutin. Faut-il alors donner raison
aux défenseurs de la thèse de la fraude à grande échelle qui soutiennent que
l’essentiel du « sale boulot » a été fait en amont. Soit. Mais est-ce suffisant
pour dégager la responsabilité de l’opposition dans cette débâcle. Que non. Nous
avons le sentiment qu’elle n’a pas suffisamment travaillé pour créer les
conditions d’une victoire. Qui de Moustapha Niasse ou de Ousmane Tanor Dieng,
pour ne parler que de ceux-là, a réellement renforcé les capacités
d’intervention de ses responsables locaux. C’est entre deux avions que le
premier se rend dans sa base de Keur Madiabel. Le second ne semble pas mettre
les moyens du parti à la disposition de ses camarades, sauf à la faveur de
quelques déplacements, le plus souvent dans son fief de Nguégnène. Le travail de
fourmi qui devait se faire à la base a péché du fait, peut-être, du comportement
du leader qui a tendance à tout ramener à sa personne. « Le parti, c’est moi » !
est-on tenté de dire. Cela a freiné l’expression des énergies qui auraient pu
être mises au service, à la fois, d’une communication de conquête et de maintien
pour engranger le maximum de voix. Ce n’est pas le travail d’un ou de deux
week-end, mais de longue haleine qui demande à la fois les moyens matériels et
financiers et des convictions.
Tout porte à croire que l’opposition
s’est beaucoup reposée sur les médias qu’elle inonde de communiqués, sans
engager le débat de fond sur les questions de société. En dehors de la marche
réprimée par les tenants du pouvoir, à quelques jours du démarrage de la
campagne électorale. Une attitude qui a été condamnée par tous les démocrates.
Où était l’opposition quand la Cena a écrit une lettre confidentielle au
ministre de l’Intérieur pour lui demander, entre autres, de s’expliquer sur la
différence de 1 500. 000 inscrits ? Où était-elle lorsque ce même ministère de
l’Intérieur a réintroduit dans le fichier électoral les 800 000 inscrits dont
les dossiers ne comportaient pas le cachet de la Cena ? Et que dire de l’audit
du fichier qui n’a jamais été réalisé, parce que l’opposition a accepté
l’explication du ministère de l’Intérieur sur la confidentialité de certaines
données, en parlant de « boîte noire ». C’est la même opposition qui n’a pas su
apporter de réponse appropriée à la décision du Président de la République de
coupler et de découpler les élections.
La campagne électorale n’a pas, non
plus, signé de rupture dans son (celui de l’opposition) comportement. Elle s’est
plutôt confinée dans l’invective, dégainant sur le candidat de la Coalition Sopi
2007. L’opposition n’a pas mis trop l’accent sur un projet de société, se
contentant de promesses, parfois chimériques. Et parler programme devait être
l’exception. Cela n’a pas aidé les citoyens à faire leur choix. Certains ne se
sont pas retrouvés, après le numéro servi par la Cpa qui a volé en éclats à la
veille de la confection des listes pour les législatives. Des électeurs
déroutés, ne sachant pour qui voter, ont préféré renouveler leur confiance à
Wade, en se disant que « c’est le moindre mal », ou s’abstenir. C’est une
lecture possible. Parce que le signal envoyé par l’opposition n’était,
peut-être, guère rassurant. Mais, il faut aussi reconnaître que la révolution
des mentalités annoncée en 2000 n’est qu’un pétard mouillé. Des compatriotes se
sont laissé prendre au jeu dangereux de l’argent. Parce que placés parfois dans
des situations extrêmes de précarité, ils n’ont pas su résister à l’appel
pressant du ventre. Pour cette catégorie de Sénégalais, la carte d’électeur perd
toute sa valeur « citoyenne ». Elle est réduite à un objet coté à la bourse des
valeurs du plus offrant. Ce n’est pas un hasard si le candidat Wade l’a remporté
dans ces zones frappées par les inondations, la misère et la précarité. Ce sont
des personnes qui peuvent céder facilement aux promesses, surtout quand celui
qui les formule met sur la table quelques réalisations, avec au bout des lèvres
ces mots : « le meilleur reste à venir ». De quoi créer une relation de
dépendance, résumée dans ce slogan « Dolli gnou » (on en redemande). Autant
d’éléments qui peuvent, entre autres, expliquer la déroute de l’opposition.
Toutefois, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Cette victoire ne
signifie pas que l’opposition a démérité.
Et contrairement à ceux qui parlent
de retraite, nous pensons que Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Amath
Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané, etc, ont encore un rôle à jouer -
comme ils ont su le faire par le passé - pour le rayonnement de notre
démocratie. Ils ont porté nos rêves de changement, accompli le « Sopi », ce
n’est pas à la suite d’une défaite qu’il faut mettre une croix sur eux. Ce
serait vraiment regrettable pour notre démocratie.
Sénégal: Wade en route pour un second mandat,
l'opposition crie à la fraude
Par Christophe
PARAYRE
DAKAR (AFP), mercredi 28 février
2007, 23h59 - Le
président sortant Abdoulaye Wade, 80 ans, se dirigeait mercredi vers un second
mandat, après avoir obtenu la majorité absolue des voix à l'élection
présidentielle du 25 février au Sénégal mais l'opposition socialiste, qui essuie
une défaite historique, crie à la fraude.
Les résultats provisoires du scrutin
dans ce pays présenté comme une "vitrine" de la démocratie sur le continent,
sont sans appel: M. Wade passe aisément la barre des 50% avec quelque 55,7% des
suffrages exprimés.
Et il l'emporte dans la
quasi-totalité des 35 départements, la plupart du temps à la majorité
absolue.
La victoire de ce libéral au second
tour, en 2000, représentait une alternance politique historique après quatre
décennies de pouvoir socialiste et avait été qualifiée de "raz-de-marée". Celle
de 2007 s'apparente, elle, à un véritable plébiscite.
Les chiffres publiés par les
commissions départementales de recensement des votes, rapportés par l'Agence de
presse sénégalaise (APS, officielle), doivent encore être validés d'ici à
vendredi par une commission nationale avant que le Conseil constitutionnel ne
proclame définitivement le vainqueur.
Mais "il n'y a guère de doutes sur
les résultats", a confié à l'AFP un observateur de la vie politique
sénégalaise.
Assommé dans un premier temps par
cette nouvelle défaite historique puisqu'il est éliminé pour la première fois au
premier tour, le Parti socialiste (PS) conteste les résultats et dénonce des
fraudes massives.
"Nous n'accepterons pas ces
résultats. Nous avons pu arriver à la conclusion que nous avons assisté aux
élections les plus tronquées de notre histoire depuis que le Sénégal est
indépendant", avait déclaré mardi soir Aïssata Tall Sall, une porte-parole du
candidat du PS, Ousmane Tanor Dieng.
L'entourage d'un autre candidat de
l'opposition, Abdoulaye Bathily, s'était également dit "étonné" face au
"plébiscite" annoncé du président sortant, en qualifiant ses résultats
d'"inacceptables".
Les missions d'observations
présentes lors du scrutin ont cependant estimé que les irrégularités constatées
n'étaient pas de nature à entacher sa validité.
Le ministre de l'Intérieur, Ousmane
Ngom, a pour sa part rejeté les accusations de fraude de l'opposition, affirmant
qu'il s'agit d'"allégations sans fondement" dans une déclaration mercredi soir à
la télévision publique.
"Il ne peut pas y avoir de fraude ou
de vote multiple, parce que (...) chaque personne figure une et une seule fois
dans le fichier" électoral, "elle ne peut voter qu'une seule fois", a assuré M.
Ngom.
Le candidat du PS Ousmane Tanor
Dieng, 60 ans, arrive en troisième position avec environ 13% des suffrages
exprimés, score historiquement très bas pour un parti qui a gouverné le Sénégal
de l'indépendance en 1960 à l'alternance de 2000.
M. Dieng, souvent présenté comme un
"technocrate froid" et qui fut le directeur de campagne du président sortant
Abdou Diouf lors de sa cuisante défaite de 2000, avait pourtant réussi avant
l'élection à "fendre l'armure", sans toutefois devenir un
tribun.
Les résultats provisoires le donnent
perdant dans son propre département de Mbour (sud-est de Dakar), pourtant
considéré comme un bastion socialiste, mais frappé de plein fouet par la crise
profonde du secteur de la pêche.
L'ancien Premier ministre Idrissa
Seck, 47 ans, un temps pressenti pour être le "dauphin" du président Wade avant
de tomber en disgrâce, tire pour sa part son épingle du jeu et arrive en
deuxième position, avec près de 15% des voix.
Ses louvoiements entre camp
présidentiel et opposition avaient brouillé son image ces dernières semaines.
Depuis le scrutin de dimanche, il observe un silence
prudent.
Suspicions de fraude : Macky Sall rejette les
accusations du Ps
Walfadjirib, 1er mars 2007
-http://www.walf.sn/
Le directeur de campagne de Me
Abdoulaye Wade a balayé d'un revers de main les éléments de preuve de la fraude
brandis par Tanor Dieng et ses camarades. Pour Macky Sall, c'est plutôt le bilan
qui a fait la différence
La sortie, hier, du directeur de
campagne du candidat de la coalition sopi 2007 sonne comme un démenti du Parti
socialiste. En réaction à une interpellation d'un membre de la délégation de
l'Organisation internationale de la francophonie (Oif) relative au déroulement
du scrutin du dimanche dernier, M. Macky Sall qui avait à ses côtés certains
membres du directoire de campagne de sa formation dont M. Djibo Kâ et ceux de
l'Oif a écarté toute idée de fraude. ‘Moi, j'aime toujours citer un exemple dans
le fichier électoral. Nous avions eu toujours un stock mort. Nous ne savions pas
ce qu'il représentait. Quand il a fallu réinscrire tout le monde, pour la
première fois, les Sénégalais ont un fichier de cinq millions d'électeurs, alors
que nous n'avions jamais dépassé les trois millions. Ce fichier, à mon avis, est
tellement verrouillé que l'administration territoriale n'a pas pu agir dans la
distribution des bureaux de vote. C'est pourquoi vous avez vu des bureaux où il
y avait 700 électeurs et d'autres qui avaient moins de deux cents parce que tout
simplement c'était au fur et à mesure que les gens s'inscrivaient qu'on a
distribué les cartes d'électeur indistinctement’, a expliqué Macky Sall.
Et comme si ces explications ne
suffisaient pas, le directeur de campagne de Me Abdoulaye Wade, par ailleurs
Premier ministre, a raconté une anecdote. ‘Je vais vous raconter une anecdote.
Moi je suis allé voter à Fatick avec mon épouse. Mais nous n'étions pas dans le
même bureau de vote parce que nous n'étions pas inscrits le même jour. Moi,
j'étais au bureau de vote n°1. Mon épouse était au bureau de vote n°5. Je ne
peux pas, moi, en tant que Premier ministre, faire en sorte que nous partagions
le même bureau de vote. Sur ce plan, je pense que des efforts ont été faits’,
a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement a, en
coutre, attribué la forte affluence des électeurs dans les lieux de vote au
réveil des populations, mais aussi au bilan de l'alternance. ‘La forte
mobilisation des électeurs découle de la prise de conscience des Sénégalais qui
savent maintenant que la carte électorale peut jouer sur leur destin. Ils savent
qu'on ne peut plus tripatouiller sur les élections. C'est devenu impossible au
Sénégal. En tout cas, c'est extrêmement difficile. Depuis 2000, avec
l'alternance politique, les gens savent que la carte électorale sert à quelque
chose. Elle peut sanctionner ou soutenir un candidat. Ce qui devrait réélire le
président Wade, ça devrait être avant tout le bilan. Si nous n'avons pas de
bilan, nous serons certains d'être sanctionnés de façon irréfutable par les
électeurs. Je crois que cela a été une des raisons de cette mobilisation malgré
la chaleur le jour du vote’, a-t-il poursuivi.
Se prononçant sur le retrait des
cartes d'électeur le jour du vote, le chef du gouvernement a soutenu n'en avoir
pas le taux exact. ‘Maintenant, il y a eu avant le vote un peu moins de 10 %
d'électeurs qui n'avaient pas retiré leurs cartes d'électorales. Et le jour même
du vote, les commissions de distribution des cartes d'électeur ont travaillé. Je
n'ai pas encore le pourcentage de retrait’, a-t-il indiqué. Cependant, Macky
Sall en a donné un pourcentage approximatif. ‘Mais je suis sûr qu'il doit
avoisiner les 4 à 5 % le jour même du vote. Le ministère de l'Intérieur et des
Collectivités locales pourra nous dire dans quelques jours quel a été en
définitive le pourcentage de retrait’, a-t-il poursuivi.
Toutefois, le directeur de campagne
du candidat de la coalition sopi 2007 a promis de faire mieux dans ce sens.
‘D'une manière générale, nous allons poursuivre les efforts parce qu'il n'y a
pas de processus parfait au monde. La perfection n'est pas de ce monde. Nous
tâcherons tout de même de faire en sorte que tous les électeurs qui le désirent
puissent obtenir leurs cartes’, a dit Macky Sall.
En conférence de presse avant-hier,
les socialistes avaient exhibé les éléments qui fondent leur religion quant à
l'existence d'une fraude à grande échelle.
Ndakhté M. GAYE
Actualité
internationale et africaine -
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