Seini Oumarou,
nommé Premier ministre du Niger
Seini Oumarou nommé Premier ministre du Niger malgré
son implication dans un scandale pour escroquerie
NIAMEY, Niger (AP),
lundi 4 juin
2007 - Le président du Niger a nommé
Seini Oumarou pour succéder au Premier ministre récemment
évincé.
Oumarou, un ancien ministre des
travaux publics et membre du parti présidentiel au pouvoir, a été aux fonctions
sous l'ancien Premier ministre Hama Amadou, contraint à la démission après un
vote de défiance jeudi dernier.
Conseiller de longue date du
président Mamadou Tandja, Amadou a perdu son poste suite au dépôt par
l'opposition d'une motion de censure à son encontre -la quatrième depuis sa
prise de fonction comme Premier ministre en 2000- adoptée par 62 voix sur
113.
Amadou s'est vu reprocher d'avoir,
avec quelques complices, volé 1,2 million de dollars (890.000 euros) d'aide
internationale pour l'éducation destinée aux écoles
nigériennes.
Oumarou, qui fut ministre du
gouvernement Amadou, est impliqué dans le même scandale pour escroquerie. Il est
cité à comparaître devant le tribunal qui juge l'affaire.
AP
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Niger: Le Parti nigérien pour la démocratie et le
socialisme (PNDS), principale formation de l'opposition, a rejeté dimanche soir
la nomination de Seyni Oumarou au poste de Premier ministre du
Niger
NIAMEY, 4 juin 2007 - Le Parti nigérien pour la
démocratie et le socialisme (PNDS), principale formation de l'opposition, a
rejeté dimanche soir la nomination de Seyni Oumarou au poste de Premier ministre
du Niger. "Nous ne sommes pas d'accord avec cette nomination, nous ne pouvons la
cautionner, car il (M. Oumarou) est aussi soupçonné d'être mêlé au détournement
des fonds destinés à l'éducation", a déclaré à l'AFP Sani Iro, un porte-parole
du PNDS. Le président du Niger, Mamadou Tandja, a nommé dimanche au poste de
Premier ministre M. Oumarou, un proche du chef du gouvernement précédent
renversé jeudi à la suite d'une motion de censure votée par le Parlement où la
mouvance présidentielle est pourtant majoritaire. La motion était liée à une
affaire de détournement de fonds alloués par les partenaires européens du Niger
pour améliorer le très faible taux de scolarisation du pays, l'un des plus
pauvres au monde. M. Oumarou était membre du gouvernement depuis 2000. Il
détenait le portefeuille du Commerce, avant de se voir confier celui de ministre
d'Etat et de l'Equipement.[ IZF.NET]
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Niger: proche de son
prédécesseur, Seyni Oumarou nommé Premier ministre
NIAMEY (AFP), 3 juin 2007
- Le président du
Niger, Mamadou Tandja, a nommé dimanche au poste de Premier ministre Seyni
Oumarou, un proche du chef du gouvernement précédent renversé jeudi à la suite
d'une motion de censure votée par le Parlement où la mouvance présidentielle est
pourtant majoritaire.
M. Oumarou était membre du
gouvernement depuis 2000 et occupait le portefeuille du Commerce, avant de se
voir confier celui de ministre d'Etat et de l'Equipement dans l'équipe de M.
Amadou renversée par le Parlement.
M. Oumarou, âgé d'une cinquantaine
d'années, est un proche du Premier ministre déchu, et tous deux sont issus de
l'ethnie Djerma de la région de Tillabéri dans l'ouest nigérien, voisin du
Burkina et du Mali.
Sa nomination répond à un souci
d'équilibre régional puisque le président Tandja est originaire de l'est du pays
et le président du Parlement du centre, estiment les analystes.
Proposé au poste de Premier ministre
par le parti au pouvoir, le Mouvement national pour la société de développement
(MNSD), M. Oumarou a été choisi par le chef de l'Etat parmi trois personnalités
toutes issues des rangs de la majorité parlementaire, conformément à la
Constitution.
La loi fondamentale prévoit
également qu'avant de prendre ses fonctions et de former son équipe, M. Oumarou
doit prêter serment sur le Coran devant les députés.
Dimanche, de nombreux Nigériens
souhaitaient que le nouveau Premier ministre s'attache prioritairement à apaiser
les tensions sociales et à relancer le dialogue avec le Mouvement nigérien pour
la Justice (MNJ), groupe armé touareg qui a revendiqué depuis janvier plusieurs
attaques meurtrières dans le nord désertique qui abrite les mines d'uranium.
"Nous restons ouverts au dialogue
(avec le nouveau Premier ministre), mais il faudrait que ce soit un dialogue où
on ne nous qualifiera pas de +bandits+", a déclaré le chef du MNJ, Agali Alambo,
sur une radio privée de Niamey.
"Il (le nouveau Premier ministre)
doit résoudre la crise scolaire et libérer nos camarades incarcérés depuis deux
mois", a affirmé de son côté Abdou Ibrahim, dirigeant de l'Union des étudiants à
l'Université de Niamey (UENUN, syndicat
L'université de Niamey est paralysée
depuis des mois par des manifestations d'étudiants qui réclament une
amélioration des conditions de vie et d'études.
L'opposition avait réclamé de son
côté la nomination d'un Premier ministre et un gouvernement "crédibles" afin de
"promouvoir la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et contre les
détournements des deniers publics".
Le gouvernement de M. Amadou avait
été renversé à la surprise générale jeudi soir par une motion de censure votée
par le Parlement où la mouvance présidentielle bénéficie pourtant d'une large
majorité.
La motion était liée à une affaire
de détournement de fonds alloués par les partenaires européens du Niger pour
améliorer le très faible taux de scolarisation du pays, l'un des plus pauvres au
monde.
Votée par 62 députés contre 51, la
motion de censure de l'opposition visait à dénoncer "une justice à double
vitesse", après le refus de M. Amadou d'être auditionné par une commission
d'instruction de la Haute cour de justice de la république (HCJ) qui enquêtait
sur cette affaire de détournements de fonds de quelque 6,1 millions d'euros au
ministère de l'Education.
La mouvance présidentielle dispose
de 88 sièges sur 133 au parlement, depuis les élections du 4 décembre
2004.
(Source: URL de cet article: http://www.avmaroc.com/actualite/niger-proche-son-a84646.html)
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Vers une alliance MNSD-PNDS ?
Written by Kané Illa (LA GRIFFE N°
212 du 04 Juin 2007)
Chuchotée depuis des longs mois dans
les causeries, l’alliance entre le Mouvement national pour la société de
développement (MNSD-NASSARA) et le Parti nigérien pour la démocratie et le
socialisme (PNDS-TARAYYA) risque de se concrétiser dans les semaines ou mois à
venir. C’est en tout ce qui se raconte dans les hautes sphères du MNSD-NASSARA
depuis le vote de la motion de censure qui a fait tomber le gouvernement de Hama
Amadou. Dans les rangs du principal parti au pouvoir, on croit dur comme fer que
si cette motion a passé, c’est parce que la CDS-RAHAMA de Mahamane Ousmane a
demandé de la voter. La consigne de vote donnée ouvertement par le président du
groupe parlementaire de la CDS est perçue comme un manque de loyauté par les
responsables et militants du MNSDNASSARA qui, tout comme les responsables et
militants du PNDSTARAYYA à la dernière élection présidentielle, se disent trahis
par Mahamane Ousmane et son parti. Certes et contrairement à ceux du PNDS, les
responsables du MNSD n’accusent pas Mahamane Ousmane d’avoir pris de « grosses
sommes d’argent » pour les soutenir, mais ils estiment que l’acte posé par son
parti est inacceptable.
Considérés, comme trop exigeants
dans le partage du pouvoir, Mahamane Ousmane et son parti viennent de donner une
occasion en or au MNSD pour rompre toute alliance avec eux. Les responsables du
PNDS ayant déjà jurer de ne plus leur faire confiance, pour leur manque de
loyauté, Mahamane Ousmane et son parti risquent se retrouver un jour sans aucun
allié sur la scène politique. L’Alliance nigérienne pour la démocratie et le
progrès (ANDPZAMAN LAHIYA) de Moumouni Adamou Djermakoye pourrait aussi se
retrouver dans la future alliance entre le MNSD et le PNDS. Le parti de Moumouni
Djermakoye est resté loyal au MNSD même au moment du vote de la dernière motion
de censure puisque ses cinq (5) députés ont décidé de voter contre la motion, se
désolidarisant ainsi de leurs collègues du RSD et du RDP avec qui ils composent
le groupe parlementaire du Rassemblement des démocrates. Mais le RSD de Cheïffou
Amadou et le RDP de Hamid Algabid, eux, risquent de ne pas être acceptés au sein
de cette alliance car les deux partis ont joué un mauvais tour au candidat du
PNDS, lors de l’élection présidentielle de 2004, et ils viennent de faire la
même chose au MNSD avec le vote de la motion de censure. Si elle est
concrétisée, une alliance entre le MNSD et le PNDS fera beaucoup de bien pour le
Niger. Non seulement, elle va stabiliser la scène politique (ce sont les deux
premiers grands partis du pays), mais aussi elle permettra d’avoir moins des
partis dans la gestion du pouvoir, donc moins de partage. Les deux partis ont
déjà cheminé ensemble pendant la tumultueuse cohabitation. Mais très préoccupés
à faire la bagarre avec le Président de la République, qui boycottait même les
conseils des ministres, le MNSD et le PNDS n’ont pas eu le temps de travailler
et de montrer aux Nigériens ce qu’ils sont capables de faire dans la gestion du
pays, jusqu’à ce que le coup d’Etat du 27 janvier 1996 est venu mettre un terme
à leur guéguerre avec le Président Mahamane Ousmane.
[Tamtaminfo.com]
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DEUX MOTIONS DE CENSURE CONTRE LE PREMIER MINISTRE.
Hama Amadou annonce sa chute
vendredi 1 juin 2007 - sdiop
(webmasters@Republicain-Niger.com)
Qui aurait cru que ce soit le
Premier ministre Hama Amadou qui annonce à la Nation et à l’opinion
internationale sa chute prochaine. «Je sais que vous avez tout préparer pour que
je tombe. Je sais que je vais tomber…», a lancé en direct, à la télévision
nationale, Hama Amadou.
Un propos de fin de règne. A partir
de cet instant, il aurait dû rendre son tablier dans la dignité, plutôt que de
sortir par la petite porte. L’intérêt supérieur de la Nation lui aurait
commander une attitude de grandeur.
Hama Amadou s’est rendu à l’évidence
que les députés de la majorité ne cautionnent plus sa gestion actuelle. Ils ont
compris leur fonction qui consiste à sauvegarder l’intérêt général. Cela passe
forcément par le départ de la Primature de Hama Amadou.
Les députés l’ont compris, et c’est
pourquoi ils sont déterminés à voter favorablement la motion de censure qui
renvoie Hama et son gouvernement.
Plusieurs stratégies sont mises en
œuvre par le camp Hama pour fissurer les rangs des députés favorables à la
motion. Vingt deux députés MNSD jugés peu sûrs avaient été convoqués au siège du
parti, lundi dernier, en vue de les dissuader de s’impliquer dans l’aventure du
vote de cette motion. Une autre réunion de la dernière chance s’est tenue
mercredi 30 mai au siège du MNSD. Elle a réuni les députés et les membres du
bureau politique.
Comme il fallait s’y attendre, le
vote de la motion de censure était à l’ordre du jour. Le Premier ministre
également président du MNSD a demandé aux députés de jurer sur le Coran qu’ils
vont être loyaux vis à vis de lui. Pour davantage s’assurer que tous ont voté
contre la motion, il leur a été demandé de ramener le bulletin Pour en vue de
prouver qu’ils n’ont pas voté contre lui. Certains députés ont vite répliqué en
s’étonnant de ce que dans leur propre parti, on ne leur fait pas confiance. Les
députés de la majorité favorables à la motion de censure passent outre cette
rumeur répandue sur la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de renvoi du
Premier ministre. C’est une intoxication pour empêcher aux députés d’exercer une
de leurs prérogatives. Du reste, certaines sources indiquent que le président de
la République, Mamadou Tandja, n'a jamais envisagé cette
hypothèse.
Les débats à l’Assemblée
nationale
Le samedi 26 mai, 14 députés de
l’opposition ont déposé une motion de censure centrée sur les obstacles à la
manifestation de la vérité dans l’Affaire MEBA. Le texte a été mis en discussion
le lundi 28 mai. D’entrée de jeu, le pré-sident par intérim du groupe
parlementaire MNSD pose une question préjudi-cielle tendant à invalider la
motion de censure, en raison de son irrecevabilité. Le MNSD invoque comme
arguments le fait que l’Affaire MEBA est pendante devant les juridictions, et
qu’en plus deux signataires de la motion sont également membres de la Haute Cour
de Justice appelés à connaître du fonds du dossier. Pour le MNSD, cette motion
de censure est illégale. Cinglante réplique du chef de file de l’opposition.
Pour le député Mahamadou Issoufou, la motion de censure est légale. Aucune
disposition légale d’aucune loi de la République n’in-terdit le dépôt et les
discussions d’une motion de censure sur une affaire pendante devant les
juridictions. Le président Issoufou a lancé un défi à ses collègues du MNSD
qu’ils n’ont pu relever. Le député Mohamed Bazoum complète. Le débat ne consiste
pas à discuter sur ce que la commission d’instruction a pu faire ou non. Si
chaque fois qu’un dossier est pendant, il ne doit pas être débattu par les
députés qui seront alors obligés de jouer aux huissiers de justice, et chaque
fois chercher à savoir les dossiers qui sont pendants pour ne pas être abordés
par le parlement. Il n’y a pas très longtemps, en France, le Parti socialiste
avait déposé une motion de censure contre le gouvernement sur l’Affaire
Cleastream, pourtant pendante devant les juridictions. Personne n’a fait
scandale à ce propos, parce que les signataires de la motion étaient dans leur
bon droit. Cette fausse querelle de procédures initiée par certains députés MNSD
a obligé leurs collègues des autres groupes parlementaires à jouer la fermeté.
Le député Abdou Bako de la CDS rappelle à ses collègues qu’ils sont avant tout
des élus ; et une motion de censure ne veut pas dire la fin du monde. Si le
gouvernement doit tomber, il tombera. Pourquoi alors cette marche à reculons ?
s’est-il interrogé. Même question du député Issa Lamine également de la CDS, qui
relève au passage que les conseillers juridiques de l’Assemblée nationale n’ont
pas dénoncé l’irrecevabilité de cette motion.
Il suggère à ses collègues
d’attendre l’issue du vote. Le député Magagi Dadda du RSD réfute l’éclairage
juridique du ministre de la Justice, Maty Elhadj Moussa, sollicité par le 1er
vice président et président de séance, Issaka Hassane Djégoulé, militant du
MNSD. Le député Magagi qui a regretté l’absence du président Mahamane Ousmane,
au regard de la gestion chaotique et complaisante des débats par Djégoulé, a
fustigé l’attitude de ses collègues du MNSD qui font le dilatoire. Le député
Sanoussi Jackou, omniprésent, a conclu en avertissant ses collègues du MNSD que
l’opposition a plus d’une motion dans son sac. Celles qui n’ont pas été déposées
sont autrement plus dangereuses que celle qui est en discussion. Celle déposée
le mardi 29 mai en est un exemple parfait. Pourtant, à la demande du député
Brigi Raffini, appuyé par le président Djermakoye, le bureau de l’Assemblée a
tranché le débat de procédures ainsi engagé par le MNSD. Le bureau a non
seulement statué sur la recevabilité de la motion, qui est d’essence politique,
mais relevé que la signature des deux députés membres de la Haute Cour ne porte
pas préjudice au travail qu’ils seront amenés à faire dans le traitement de
l’Affaire MEBA. Malgré tout, 29 députés ont décidé de présenter une requête à la
Cour constitutionnelle pour connaître son avis sur la recevabilité de cette
motion, et l’incidence juridique de la signature apposée par les deux
juges.
Tous ceux qui étaient à l’hémicycle
ont pu voir un Hama Amadou en méforme, inquiet et presque résigné. Mais aussi un
Hama qui n’a plus sa verve habituelle, en déroute, qui sait que le pouvoir est
en train de lui filer entre les doigts.
Preuve du début de la fin,
l’intransigeance des députés lui a empêché d’usurper la parole tout comme son
ministre de la Justice, qui a eu la preuve de la perte de son crédit. Hama a
fait le décompte, et s’est rendu à l’évidence que les députés de la majorité
l’ont lâché, ne veulent plus de sa gouvernance. Il doit avoir le courage de s’en
aller.
Oumarou Keïta
Hama Amadou considère les médias
publics comme un patrimoine privé
Ça doit être clair : les médias
publics sont des médias de service public. Ils sont donc la propriété de
l’ensemble des Nigériens. Apparemment ce n’est pas cela la compréhension du
Premier ministre Hama Amadou. Pendant les débats de procédure sur la motion de
censure, le Premier ministre glisse discrètement un petit papier au ministre de
la communication et porte-parole du gouvernement, Mohamed Ben
Omar.
Dans ce papier, on lui demande de
faire couper la retransmission en direct des débats à l’Assemblée sitôt que
l’opposition engage un débat sur la motion de censure proprement dite. Le
ministre Ben quitte la salle des plénières de l’Assemblée, et choisit un lieu
discret pour joindre le directeur général de l’office de radiodiffusion et
télévision du Niger (ORTN). Mal lui en prit, car le lieu qu’il a choisi pour
communiquer n’est pas si discret qu’il le pensait. Il a donné des instructions
devant un militant de l’ANDP, qui a eu le réflexe d’avertir un proche du député
Mohamed Bazoum. Aussitôt, un petit message fut transmis audit député. C’est
ainsi que Bazoum prit la parole à l’hémicycle pour annoncer ce que Hama
préparait.
De toute évidence, Hama Amadou
considère que les médias publics lui appartiennent, qu’il peut disposer à sa
guise de tout ce qui appartient à l’Etat pour satisfaire ses ambitions
personnelles. Le fait qu’il proclame face aux députés qu’il peut faire arrêter
la retransmission d’un évènement qui est largement suivi par les Nigériens
constitue un déni du droit du public à l’information.
En régime démocratique, la gestion
personnalisée du pouvoir est une hérésie. Les médias publics sont un bien public
qui ne saurait être confondu à un patrimoine personnel. Le Premier ministre
donne ainsi de lui-même l’image de quelqu’un qui marche sur un droit
fondamental.
O.Keïta
Pour qui sonne le glas
!
Le premier ministre dépouillé de sa
superbe. C’était inimaginable. Depuis 7 ans qu’il est au gouvernail, Hama Amadou
n’a jamais eu autant chaud qu’à l’occasion des discussions autour de la motion
de censure contre son gouvernement introduite par l’opposition parlementaire le
samedi 26 mai et querellée les lundi 28 et mardi 29 mai derniers par les
députés. Depuis 7 ans qu’il est aux commandes de l’Etat, il a bravé fièrement
plusieurs motions, mais cette fois-ci, la peur panique a pris le pas sur sa
fierté et sa propension à se saisir généralement de ce genre d’occasions pour
humilier et tourner en ridicule les opposants politiques.
Contre toute attente, Hama Amadou
était visiblement inquiet, s’opposant énergiquement, comme certains députés de
la mouvance formatés pour le besoin de la circonstance, à l’ouverture des débats
sur la motion de censure portant sur l’Affaire MEBA. Au nom d’une prétendue
question préjudicielle à régler, consistant notamment à brandir que le dossier
est pendant devant des juridictions, ses députés de service et lui se sont
défoncés pour faire obstacle à l’examen du principal ordre du jour de la session
: le débat qui devait être sanctionné par un vote sur la motion de censure.
Pourtant, l’opposition parlementaire avait donné l’assurance que ce débat sera
politique ; pour sa part, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale,
devant la situation de blocage des travaux délibérément créée et entretenue par
les partisans de Hama Amadou, s’était réunie pour statuer sur les points de
blocage et tirer la conclusion que la motion pouvait bel et bien être débattue.
Rien n’y fit !
Il fallait coûte que coûte sauver le
premier ministre Hama Amadou, lui éviter l’épreuve de l’examen de la motion de
censure, le sortir de la position inconfortable dans laquelle il se trouvait.
Pour y parvenir, toutes les manœuvres dilatoires étaient permises : insistance
sur la question préjudicielle, introduction d’une requête auprès de la Cour
Constitutionnelle pour avis, demande de suspension des travaux…48 heures durant,
ces députés qui ne voulaient pas des débats et du vote de la motion de censure
ont diverti leurs collègues et les nigériens qui suivaient les travaux à
distance. 48 heures durant, ils ont irrité les nigériens dont ils sont censés
défendre les intérêts à l’Assemblée nationale. A l’issue de cette éprouvante
débauche d’énergie et de temps, ils ont pu obtenir un sursis pour Hama Amadou.
Mais pour combien de temps ?
La première motion de censure
portant sur l’affaire MEBA est désormais pendante devant la Cour
Constitutionnelle, pour reprendre leur expression, mais une deuxième motion est
dans le pipeline, introduite le mardi 29 mai, pour être débattue ce vendredi. Si
le groupuscule de députés défenseurs de Hama Amadou ne trouve pas encore
d’autres stratégies de diversion pour s’y opposer. En attendant, ce spectacle
honteux offert aux nigériens par ces députés permet d’affirmer, sans ambages,
que Hama Amadou est dépouillé aujourd’hui de la confiance de la majorité
parlementaire dont il se targue de disposer. Il savait certainement d’avance que
cette motion-ci n’allait pas essuyer le rejet mécanique et massif de la part de
la majorité, comme lors des trois motions de censure qu’il a surmontées pendant
la première mandature. Et à l’occasion desquelles il a toujours affiché un air
triomphaliste.
Pour ne pas perdre son poste, pour
continuer à jouir des privilèges que confère cette position hautement
stratégique qu’il occupe au sein de l’appareil de l’Etat depuis 7 ans
aujourd’hui, il lui fallait, avec l’appui de ses députés de service, s’agripper
à cette histoire de question préjudicielle à régler au préalable. A la lumière
de cette attitude peu honorable, même si Hama Amadou parvient à échapper à la
motion de censure, il reste qu’il a démontré à la face du monde qu’il n’a pas la
stature d’un homme d’Etat.
Aux dernières nouvelles, la Cour
Constitutionnelle, saisie pour avis sur la recevabilité de la première motion de
censure par le groupe de députés de la majorité, a rendu public ce 30 mai ledit
avis qui déboute les requérants. (voir extraits de l'avis en pages 1 et
3).
O. Issa
Actualité
internationale et africaine de sangonet