Futur
siège de l’ASECNA à Bangui !
L’annonce, le 5 novembre courant, du retrait
de Sénégal de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et
à Madagascar (ASECNA) implique de facto la
délocalisation, à terme, du siège de cette institution basé actuellement à
Dakar.
Je suggère au Gouvernement centrafricain de
demander d’abriter à Bangui le siège de l’ASECNA. Il faudrait inscrire à l’ordre
du jour d’un des prochains Conseil des Ministres, un point pour débattre de
cette possibilité et instruire le Ministre de l’Urbanisme à rechercher du
foncier dans la capitale ou à la périphérie de celle-ci à offrir à
l’organisation.
Je ne doute pas que la carence d’équipements
et d’infrastructures à Bangui et l’instabilité politique chronique de la
Centrafrique ne plaident pas en sa faveur mais il ne faut pas avoir des
complexes. Il faut avoir une diplomatie persuasive pour convaincre un grand
nombre des Etats membres de cette organisation, en commençant par demander le
soutien des Etats de la CEMAC et de la CEEAC.
Inutile de démontrer que l’implantation du
siège de l’ASECNA à Bangui contribuera d’une part à moderniser la capitale à
travers des réalisations des locaux, d’équipements, d’infrastructures, de
logements, etc. dont l’organisation, le personnel du siège et sa famille auront
besoin et d’autre part, à dynamiser l’économie par des PME de sous-traitance de
services, de fourniture de matériels avec pour corollaire la création
d’emplois ; sans oublier diverses rencontres régionales et internationales
que cette organisation à l’habitude d’organiser en son siège et dont les
participants seront des consommateurs potentiels, ce qui sera bon pour
l’économie et le rayonnement de la ville de Bangui et du
pays.
Je ne peux m’empêcher, pour finir, de
fustiger la décision du Sénégal de se retirer de l’ASECNA, une des rares
organisations africaines qui fonctionnement bien. On se souvient, lors du
dernier Sommet des Chefs d’Etat de l’Union africaine, tenu en juillet 2007 à
Accra au Ghana, Abdoulaye Wade - avec Mohammar Kadhafi - voulait la naissance
des Etats-Unis d’Afrique tout de suite. Et voilà, le premier quitte l’ASECNA qui
est pourtant un outil d’intégration régionale et le second a expulsé en
septembre dernier, puis ce mois-ci, plusieurs dizaines de Maliens de la
Libye : Wade et Kadhafi se moquent du monde ! L’un et l’autre ne sont
plus qualifiés à parler des Etats-Unis d’Afrique. Ils doivent avoir la sagesse
de tirer les conséquences de leur incohérence et d’être désormais discrets sur
ce sujet.
Dr Thierry
BANGUI
Consultant international et
Enseignant-Chercheur
Marseille
(France)
Le 20/11/2007
Emboîtant le pas à Madagascar, le Sénégal a
déposé, le 5 novembre 2007, un préavis de six mois, pour son retrait définitif
de l’ASECNA.