Jacob Zuma élu président de l'ANC. En route pour la présidence de l'Afrique du Sud (les premiers echos du résultat).

 


Jacob Zuma dans la presse Sud-africaine (en langue anglaise): "Zuma is new ANC president / Zuma is chosen to lead African National Congress / Mandela clan backs Zuma"


Afrique du Sud : Jacob Zuma élu président de l'ANC

Xinhua,  en ligne : 2007-12-19 06:59:30  http://www.french.xinhuanet.com/french/2007-12/19/content_546010.htm

POLOKWANE (Afrique du Sud), 18 décembre 2007 (Xinhua) -- Jacob Zuma a été élu président du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) lors d'un vote tenu mardi soir à Polokwane, ville du nord de l'Afrique du Sud, en battant Thabo Mbeki.

Jacob Zuma(droite) et Thabo Mbeki  (Photo: Xinhua/AFP)

 

M. Zuma a obtenu 2.329 voix contre 1.505 pour M. Mbeki, a annoncé la commission électorale de l'ANC à plus de 4.000 délégués participant à la conférence nationale du parti.

 

(Photo Xinhua)

Cette victoire place M. Zuma sur les rangs pour l'élection présidentielle de 2009.

 

Le secrétaire général de l'ANC, Kgalema Motlanthe, qui a reçu 2. 346 voix, est devenu le vice-président du parti. Son adversaire Nkosazana Dlamini-Zuma a gagné 1.445 voix.

(Photo: Xinhua)

 

La victoire de Zuma est considérée comme un coup dur pour M. Mbeki qui brigue un troisième mandat à la tête de l'ANC.

 

(Photo: Xinhua)

 

Zuma a bénéficié du soutien du puissant Congrès des syndicats, du Parti communiste, de cinq des neuf provinces et des organisations de la jeunesse et des femmes.

Agé de 65 ans, M. Zuma est surtout appuyé par les membres de base de l'ANC. Mais il devra encore faire face à une éventuelle poursuite pour l'accusation de corruption.

Afrique du Sud : De Klerk se félicite de l'élection de Zuma à la tête de l'ANC

JOHANNESBURG, 18 décembre 2007 (Xinhua) -- L'ancien président sud- africain Frederik Willem de Klerk a déclaré mardi que l'élection de Jacob Zuma à la tête du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, revêtait d'une importance historique.

"La décision a une importance historique pour l'Afrique du Sud parce qu'il aura un impact majeur sur la direction du pays pour les 5 à 12 années à venir", a déclaré M. De Klerk dans une déclaration.

"La clé du succès réside dans notre capacité à respecter la Constitution et l'accord national", a-t-il affirmé.

Jacob Zuma a été élu mardi soir président de l'ANC en battant Thabo Mbeki par 2.346 voix contre 1.445 voix lors d'un congrès national de l'ANC à Polokwane, dans la province du Limpopo (nord- est).

M. De Klerk s'est réjouit de l'engagement de Zuma à respecter la Constitution et à ne pas laisser les institutions d'Etat abuser des droits du pays.

A propos des contributions de M. Mbeki, il estime que sa place dans l'histoire est assurée: 13 ans de progrès économiques et sociaux, consolidation de la démocratie constitutionnelle et promotion de la paix, de l'unité et de la dignité humaine en Afrique.

La victoire de Zuma a porté un coup dur à M. Mbeki qui cherchait à briguer un troisième mandat à la tête de l'ANC.

La candidature de Zuma était soutenue par la puissante confédération syndicale, Cosatu, le Parti communiste sud-africain, cinq des neuf provinces du pays et le mouvement des jeunes et des femmes.

M. Zuma, 65 ans, avait été limogé de la vice-présidence de la République par M. Mbeki après la condamnation de son conseiller financier il y a deux ans, puis jugé l'année suivante pour le viol d'une jeune séropositive, dont il fut acquitté. Mais il risque une inculpation pour corruption et fraude fiscale dans une affaire de contrat d'armement.

 

 

L’opposition félicite Zuma pour sa victoire sur Mbeki

journalchrétien.net - http://www.spcm.org/Journal/spip.php?breve5238

© APA news - mercredi 19 décembre 2007

Les dirigeants des partis d’opposition du Lesotho ont adressé leurs félicitations au nouveau président élu du Congrès National Africain (ANC), Jacob Zuma, pour avoir réussi à détrôner son rival, le président sud-africain, Thabo Mbeki, mardi soir à l’issue du vote des délégués à la convention de leur parti à Polokwane, ( 400 km au nord de Johannesburg).

Les opposants des partis Marematlou Freedom Party (MFP), du Basotho National Party et du All Basotho Convention ont déclaré mercredi matin sur les antennes de ‘Harvest Radio’ que Jacob Zuma avait été élu essentiellement sur la base de la promesse qu’il avait faite de s’occuper davantage des couches les plus pauvres d’Afrique du Sud, s’il arrivait au pouvoir.

Cette position, à leurs yeux, « tranche d’avec celle de Mbeki ».

Ils ont tous estimé que Mbeki n’avait pas réussi à améliorer les conditions de vie des pauvres d’Afrique du Sud, même s’il peut se vanter d’avoir relancé l’économie du pays depuis son arrivée au pouvoir.

A propos de la victoire de Zuma, le politologue Mafa Sejanamane a estimé que Mbeki n’avait pas réussi à s’assurer une majorité au sein de son parti car « il n’avait pas la culture de la concertation, préférant seulement donner des ordres ».

Ces dirigeants ont réaffirmé leur souhait de voir le Lesotho prendre exemple sur l’Afrique du Sud, leur unique voisin, pour régler leurs problèmes de manière pacifique et sans aucune intervention extérieure.

 

 

Afrique du Sud : Jacob Zuma dirigera l'ANC

Radio-Cabnada.ca  mardi 18 décembre 2007, 14 h 33

En Afrique du Sud, l'ancien vice-président sud-africain Jacob Zuma a été élu président du Congrès national africain (ANC) et se trouve en position de devenir le prochain président du pays.

M. Zuma a récolté 60,7 % des suffrages, infligeant du coup une sévère défaite à l'actuel président du pays de 44 millions d'habitants, Thabo Mbeki.

Au total, 3834 délégués ont enregistré leur vote lors de ce congrès de l'ANC, qui a lieu à Polokwane, dans la province du Limpopo. Pour une première fois dans l'histoire de la formation politique, deux candidats se livraient une lutte ouverte.

M. Mbeki, âgé de 65 ans, ne peut solliciter un nouveau mandat en vue de la présidentielle de 2009. Il souhaitait néanmoins conserver les rênes du parti afin d'avoir les coudées franches pour ses derniers mois au pouvoir et d'influencer le choix de son successeur.

M. Zuma, également âgé de 65 ans, est un personnage charismatique, mais controversé, dont la popularité s'est maintenue malgré deux récents scandales. Il est considéré comme le candidat des classes défavorisées.

Le choix des délégués est crucial pour l'avenir du pays, étant donné la domination de l'ANC dans la vie politique du pays. Le parti a récolté près de 70 % des suffrages lors des dernières élections législatives, et ce sont ces députés qui choisissent le président. En 2004, M. Mbeki a été élu sans opposition.

La course a été dépeinte comme une lutte entre les élites, issues le plus souvent de milieux urbains, alliées à M. Mbeki et les classes populaires des régions rurales, qui lui préfèrent M. Zuma.

Dans un vote de délégués visant à désigner les candidats à la présidence du parti, M. Zuma était arrivé largement en tête avec 62 % des suffrages. Il avait notamment obtenu l'appui d'organisations de femmes et de jeunes, des syndicats et des communistes, et celui de ses compatriotes zoulous.

Au cours des derniers mois, MM. Mbeki et Zuma se sont livré une lutte sans merci qui s'est transportée jusqu'au congrès actuel. Les partisans de M. Zuma ont notamment chahuté le président Mbeki lorsque ce dernier a prononcé son discours d'ouverture. Il avait dénoncé, sans nommer son adversaire, « la corruption, le népotisme et la soif de pouvoir ». Des luttes intestines sur les procédures ont aussi retardé le début du vote des délégués.

Autrefois alliés

Les deux candidats sur les rangs ont pourtant été des alliés jusqu'en 2005. Jacob Zuma a alors été démis de ses fonctions après que son conseiller financier eut été accusé de corruption dans la foulée d'un contrat d'armement. Lui-même a été innocenté.

Sitôt cette affaire terminée, il s'est retrouvé devant le tribunal pour une affaire de viol. JZ, comme l'appellent ses partisans, a été blanchi, mais son témoignage a été largement ridiculisé: il a raconté qu'il n'avait pas utilisé de préservatif même s'il savait que sa partenaire était séropositive, mais qu'il avait pris une douche pour ne pas être contaminé.

L'affaire n'est pas passée inaperçue dans ce pays où vivent environ 5,5 millions de personnes infectées au VIH, selon l'ONU. Le taux de prévalence de la maladie est estimé à 18,8 % au sein de la population âgée de 15 à 49 ans. Le pays compte environ 1,2 million d'enfants orphelins du sida.

M. Mbeki est également critiqué pour sa gestion de ce grave problème de santé publique. Il a notamment défendu bec et ongles sa ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, surnommée « Dre Betterave », malgré le fait qu'elle ait vanté les vertus d'une alimentation riche en végétaux pour lutter contre la maladie, tout en exprimant des doutes sur l'efficacité des antirétroviraux.

Dans une entrevue accordée à la BBC, la figure historique de la lutte pour l'émancipation des noirs sud-africains, Nelson Mandela, s'est dit attristé par « la nature des différences au sein de l'organisation ». M. Mandela ne participe pas au congrès.

 

 

Afrique du Sud: Jacob Zuma plébiscité à la présidence du parti au pouvoir

Par Par Isabel PARENTHOEN AFP - Mardi 18 décembre, 23h02

POLOKWANE (AFP) - Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, a plébiscité mardi Jacob Zuma à sa tête, écartant son président sortant, le chef de l'Etat Thabo Mbeki.

"Le nombre de votes recueillis par le camarade Thabo Mbeki est de 1.505. Le nombre de votes recueillis par le camarade Jacob Zuma est de 2.329", a déclaré la présidente de la commission électorale du parti, Dren Nupen, soulevant une gigantesque ovation.

Zuma a recueilli près de 60% des votes. Chaque autre membre du comité directeur de l'ANC est l'un de ses proches, ne laissant aucune place au camp sortant. Le vice-président élu de l'ANC est une étoile montante, l'ex secrétaire général Kgalema Mothlante.

A mesure que les annonces étaient faites, la joie enflait sous le chapiteau, où les deux tiers des 3.900 délégués dansaient et chantaient, dans le vacarme des tambours et des sifflets.

Réunis en congrès depuis dimanche à Polokwane (nord-est), ils avaient voté mardi dans une ambiance survoltée, révélatrice de l'ampleur de l'enjeu pour les 48 millions d'habitants du pays.

A deux ans de la fin de son mandat à la présidence de la République, Thabo Mbeki risque de voir sa marge de manoeuvre considérablement réduite jusqu'aux élections générales de 2009.

Sous la direction de Zuma, l'ANC devrait inspirer une inflexion plus sociale au gouvernement. Le tribun zoulou a recueilli les voix de ceux qui ont été déçus par la politique économique libérale de Mbeki.

En dépit d'une croissance continue et de l'émergence d'une classe moyenne noire, 43% de la population vit avec moins de 300 euros par an et le taux de chômage est estimé à près de 40%, treize ans après la chute de l'apartheid.

Le congrès a révélé au grand jour la profonde division du parti, exprimée dans des joutes pas toujours pacifiques de chants et de danses, mais aussi dans une bataille de procédure qui a retardé de 24 heures le vote en vue de la présidence de l'ANC pour les cinq années à venir.

Ce vif débat témoigne "d'une belle démocratie, très vivante", a affirmé à des journalistes le ministre des Renseignements, Ronnie Kasrils. "C'est notre message au monde", a-t-il ajouté à l'adresse de ceux qui estiment que l'élection du populiste Zuma met en danger la jeune démocratie sud-africaine.

Elu il y a dix ans à la tête de l'ANC, ultra majoritaire depuis les premières élections multiraciales de 1994, le chef de l'Etat passe donc la main. Il n'a pas su convaincre, incapable d'établir le contact avec la base du parti.

Pour Zuma, c'est un retour impressionnant, lui qui avait été limogé par Mbeki de la vice-présidence en 2005 après la condamnation pour corruption de son conseiller financier, et avait été jugé l'année suivante pour le viol d'une jeune séropositive, dont il avait été acquitté.

Il est désormais en position de devenir le prochain chef de l'Etat, lors des élections générales de 2009. A condition que la justice ne le rattrappe pas d'ici là.

A la tête du parti, il va devoir déployer ses talents de médiateurs, qui avaient fait merveille lorsque, ministre régional, il avait mis fin aux violences dans sa province du KwaZulu-Natal en 1994-96.

S'il veut restaurer l'unité du parti issu de la lutte contre le régime ségrégationniste, il va devoir tendre la main aux perdants du combat.

Il lui faudra également contenter les deux puissants alliés de l'ANC au gouvernement, la confédération syndicale Cosatu et le Parti communiste, qui l'ont fermement soutenu et attendent de lui une inflexion à gauche.

"Nous avons des communistes dans nos rangs, nous avons aussi des capitalistes purs et durs. Nous les garderons ensemble (...) en convenant d'une position de consensus", affirmait Mothlante avant l'annonce du résultat.

Mais la réaction de l'extérieur promettait d'être moins enthousiaste. "C'est un jour sombre pour l'ANC et l'Afrique du Sud", estimait ainsi Helen Zille, présidente du principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique.

"Ça en dit long sur le parti au pouvoir qui n'a pas trouvé de meilleur candidat que Zuma pour le diriger."

 

 

 

Jacob Zuma élu président de l'ANC, tremplin vers la présidence

Par Phumza Macanda et Paul Simao Reuters - Mardi 18 décembre 2007, 23h10

POLOKWANE, Afrique du Sud (Reuters) - Les délégués du Congrès national africain (ANC) ont élu mardi soir Jacob Zuma à la présidence du parti, actuellement occupée par le président sud-africain Thabo Mbeki.

 

Mbeki et Zuma étaient tous deux candidats à ce poste qui sert de tremplin à la présidence du pays. Zuma est maintenant pratiquement assuré de succéder à Mbeki, dont le mandat à la présidence de l’Afrique du Sud expire en 2009.

Zuma, qui appartient à l'ethnie zouloue, a obtenu 2.329 des 3.834 suffrages exprimés, soit un score légèrement supérieur à 60%. Autre signe de sa victoire sans conteste: les délégués de l'ANC ont élu ses proches aux cinq autres postes de la direction du parti au pouvoir depuis la fin de l'apartheid.

Très populaire auprès des couches pauvres de la société qui le considèrent comme le mieux à même d'améliorer les conditions de vie dans les "townships", Zuma avait reçu le soutien de la puissante Confédération des syndicats sud-africains (Cosatu) et du Parti communiste qui font partie de l'alliance au pouvoir.

Les marchés craignent qu'il ne revienne sur la politique centriste pratiquée par Mbeki, qui a contribué à la plus longue période de croissance qu'ait jamais connue l'Afrique du Sud, puissance économique du continent africain.

La Constitution sud-africaine interdit à Mbeki de briguer un troisième mandat consécutif en tant que chef de l'Etat. En se maintenant à la tête de l'ANC, il aurait pu conserver une influence sur le choix de son successeur et continuer, en coulisse, à fixer les grandes lignes de la politique de "la nation arc-en-ciel".

"L'ANC SE COMPORTE COMME UN PARTI DE TROISIÈME ZONE"

"C'est ce que le peuple voulait. C'est la volonté et le souhait du peuple, et il faut le respecter", a dit Tokyo Sexwale, héros des années de lutte contre l'apartheid aujourd'hui homme d'affaires. "Il est toujours très important qu'une direction se renouvelle et cela s'est produit ici sans char d'assaut, sans explosif. C'est une preuve de maturité", a-t-il ajouté.

Les querelles et les affrontements verbaux n'ont pourtant pas manqué entre les 3.900 délégués du parti réunis en congrès à Polokwane, dans le nord du pays.

Les rivalités personnelles entre les deux hommes ont alimenté les tensions: Mbeki a démis Zuma de ses fonctions de vice-président en 2005 à la suite d'accusations de corruption lancées contre ce dernier.

Les dissensions observées à Polokwane étaient les pires jamais apparues au sein de l'ANC, qui dirige le pays depuis 1994. Elles ont déçu des vétérans de la politique sud-africaine tels que l'ancien président Nelson Mandela et fait craindre que l'attention du gouvernement ne soit détournée de sujets importants tels que l'épidémie de sida, la criminalité et la pauvreté dans le pays.

"Je suis beaucoup plus déprimé. Je trouve que l'ANC se comporte comme un parti de troisième zone, sans règles de base", a déclaré Kader Asmal, membre du comité exécutif du parti.

Le procès en 2006 pour viol contre Zuma, qui s'est soldé par un acquittement, a terni son image de héros de la lutte anti-apartheid aux côtés de Mandela, avec lequel il a passé dix ans en prison au pénitencier de Robben Island, au large du Cap.

A 65 ans, il n'est pas à l'abri de nouvelles poursuites judiciaires et pourrait être une nouvelle fois inculpé de corruption et de fraude, en rapport avec un contrat d'armement portant sur plusieurs milliards de dollars.

Version française Gwénaëlle Barzic, Guy Kerivel, Natacha Crnjanski et Henri-Pierre André

 

 

 

Afrique du Sud: Zuma silencieux face aux questions soulevées par son élection à l'ANC

Par Par Isabel PARENTHOEN AFP - il y a 2 heures 18 minutes 19 décembre 2007

POLOKWANE (Afrique du Sud) (AFP) - Le nouveau patron du parti au pouvoir en Afrique du Sud, Jacob Zuma , a choisi de rester silencieux mercredi face aux questions soulevées par son élection à un poste tremplin pour la présidence de la République alors qu'il risque l'inculpation.

Le tribun zoulou, plébiscité mardi à la tête du Congrès national africain (ANC) qui a montré la porte à son président sortant, le chef de l'Etat Thabo Mbeki a annulé une conférence de presse prévue à la mi-journée.

L'ANC "estime plus approprié qu'il parle aux médias une fois qu'il se sera adressé au parti" lors d'un discours prévu jeudi devant le congrès réuni à Polokwane (nord-est), a indiqué le porte-parole de la formation, Steyn Speed.

Le poste de président de l'ANC, ultra majoritaire depuis la chute de l'apartheid en 1994, place M. Zuma en pole position pour emporter la présidence du pays lors des élections générales de 2009.

Mais cette ascension peut être brutalement interrompue s'il est inculpé pour corruption et fraude fiscale, au terme d'une longue enquête sur un contrat d'armes avec la filiale sud-africaine du groupe français Thales qui a déjà entraîné la condamnation de son conseiller financier il y a deux ans.

"L'Afrique du Sud ne va certes pas sombrer dans l'anarchie, mais tout indique que l'accession de Zuma à la présidence (du parti) annonce une période d'incertitude politique", relève William Gumede, auteur et spécialiste de l'ANC, dans un commentaire publié mercredi par le quotidien britannique The Guardian.

La Constitution sud-africaine ne prévoit pas d'immunité présidentielle. Une élection ne le mettrait donc pas, même temporairement, à l'abri de poursuites. Dans le même temps, rien dans la loi n'empêche M. Zuma de se présenter s'il est inculpé.

L'intéressé lui-même répète qu'il se retirerait s'il était condamné, mais n'a jamais évoqué son attitude en cas d'inculpation.

Pour ses partisans, "s'il est inculpé, c'est la présomption d'innocence qui prévaudra", a réaffirmé mercredi le président de la Ligue des jeunes de l'ANC, Fikile Mbalula, qui a soutenu M. Zuma pendant toute la campagne.

Les statuts de l'ANC prévoient que le vice-président - le stratège Kgalema Motlanthe depuis mardi - assure l'intérim "si le président était empêché d'exercer pour une raison ou une autre", explique M. Speed. "L'ANC peut décider alors d'élire un nouveau président. Mais rien n'est gravé dans le marbre."

"Si Zuma est inculpé, il peut mettre Motlanthe en avant" pour la présidence de la République, acquiesce l'analyste Steven Friedman, de l'Institut pour la démocratie en Afrique du Sud (Idasa). "Mais il peut aussi crier au complot et rester dans la course."

Le nouveau patron de l'ANC, à ce jour resté vague sur ses orientations politiques, va devoir répondre rapidement aux inquiétudes des investisseurs, qui craignent un virage à gauche.

M. Zuma a engrangé les voix des mécontents de la politique libérale de M. Mbeki, qui va devoir se plier à d'éventuelles inflexions décidées par l'ANC pendant les deux années restantes de son mandat à la tête du pays.

Les deux puissants alliés de l'ANC au gouvernement, la confédération syndicale Cosatu et le Parti communiste, ont jeté leur poids derrière lui, exigeant un investissement massif de l'Etat dans la lutte contre la pauvreté et le chômage.

Malgré une croissance ininterrompue, 43% de la population de la première économie d'Afrique reste pauvre treize ans après la fin du régime raciste, et le chômage est estimé à près de 40%.

Le vice-ministre des Affaires étrangères, Aziz Pahad, ne prévoit toutefois "pas de changements dans la politique de l'ANC". Selon lui "la nouvelle direction doit appliquer les mesures qui ont fait la réussite de l'Afrique du Sud ces dix dernières années".

 

 

Afrique du Sud : réactions variées après l'élection de Zuma à la tête de l'ANC

par YUAN Ye - Mise en ligne, 2007-12-19 12:00:56

POLOKWANE (Afrique du Sud), 18 décembre 2007 (XINHUA) -- L'élection mardi de Jacob Zuma, ancien vice-président de la République limogé en 2005, à la tête du Congrés national africain (ANC, au pouvoir) marque le retour remarquable d'un homme politique controversé et a provoqué diverses réactions en Afrique du Sud.

A la suite de l'annonce des résultats électoraux, la majorité des délégués-électeurs, au nombre de 3.900, se sont lancés dans les célébrations, et klaxons de voitures et chants ont retenti dans le campus de l'Université du Limpopo, où s'est déroulé le congrès national de l'ANC.

Un Zuma solennel et un Mbeki souriant sont montés ensemble sur la scène de la salle de conférence, où les deux hommes se sont embrassés et serrés la main en signe de félicitations avant de quitter la scène.

Zuma a battu Mbeki avec 2.329 voix contre 1.505 dans leur course à la présidence de l'ANC, a confirmé mardi soir la commission électorale du parti lors d'un congrès national tenu à Polokwane, dans la province du Limpopo (nord-est).

Zuma, 65 ans, deviendrait probablement le prochain président de la République, un poste traditionnellement assuré par le président de l'ANC dans les élections générales. Aussi, le deuxième mandat présidentiel de Mbeki doit expirer en 2009.

Les quatre autres postes de la direction supérieure de l'ANC sont aussi occupés par les proches de Zuma, avec notamment le vice- président Kgalema Motlanthe, ancien secrétaire général qui a battu la ministre des Affaires étrangères, Nkosazana Dlamini-Zuma (ex- épouse de Zuma), et le numéro trois Baleka Mbete, présidente du Parlement qui a fait échouer le porte-parole du gouvernement Joel Netshitenzhe.

FELICITATIONS ET DECEPTIONS

L'Inkatha Freedom Party (IFP, opposition) s'est félicité de l'élection de Zuma, mais a mis en garde contre la lourde charge pour diriger l'ANC, un vieux parti de 96 ans qui est aujourd'hui plongé dans de profondes divisions en raison de la bataille ouverte entre Zuma et Mbeki.

"Il s'agit d'un grand privilège et d'une responsabilité pour diriger l'organisation, jadis conduite par Inkosi Albert Luthuli et Nelson Mandela", a indiqué le chef de l'IFP, Mangosuthu Buthelezi dans un communiqué, ajoutant que les tâches que Zuma va entamer sont "énormes".

L'ancien président sud-africain Frederik Willem de Klerk a déclaré que l'élection de Zuma revêtait d'une "importance historique pour l'Afrique du Sud" et qu'elle "aura un impact majeur sur la direction du pays pour les 5 à 12 années à venir".

Cependant, la chef de l'Alliance Démocratique (principal parti d'opposition), Helen Zille, a estimé que la victoire de Zuma marque "un jour de consternation tant pour l'ANC, que pour l'Afrique du Sud". "Il est accusé que les membres de l'ANC ne trouvent pas de meilleur candidat que Jacob Zuma pour les diriger", a indiqué Helen Zille dans un communiqué.

Le Parquet national sud-africain pourra toujours poursuivre Zuma, accusé de corruption et fraude fiscale dans une affaire de contrat d'armement, alors que son conseiller financier Schabir Shaik avait été condamné en 2005 à une peine de 15 ans en prison.

Mais l'Organisation civique nationale d'Afrique du Sud (Sanco) a demandé l'abandon de l'enquête judiciaire contre Zuma après son élection à la tête de l'ANC. "Nous pensons que cette enquête est une chasse aux sorcières", a indiqué le secrétaire national de la Sanco, Sello Molefe.

INQUIETUDE ET ATTENTE

Ayant de rejoindre en 1958 l'ANC, alors mouvement de lutte contre le régime d'apartheid, M. Zuma avait été une fois considéré comme le successeur de Mbeki, mais avait été limogé de la vice- présidence de la République par ce dernier il y a deux ans après la condamnation de son conseiller financier, puis jugé l'année suivante pour le viol d'une jeune séropositive, dont il fut acquitté.

Zuma est aussi célèbre pour ses propos controversés, que pour sa vie privée. Il a été même étiqueté comme "le polygame le plus connu de l'Afrique du Sud" par le journal sud-africain The Times, pour le fait qu'il s'est marié au moins trois fois et est père d'une douzaine d'enfants.

Malgré ces controverses et ces scandales, Zuma reste populaire parmi les populations noires pauvres qui déclarent ne pas voir leur vie améliorée après la fin de la gouvernance des Blancs.

Les partisans de Zuma critiquent Mbeki pour ses politiques, qu'ils accusent de ne pas permettre l'enrichissement d'une partie très limitée de la population, et espèrent que Zuma pourra redistribuer les richesses du pays en faveur des pauvres.

Ces revendications ont suscité des inquiétudes parmi les investisseurs sud-africains et étrangers, bien que Zuma ait agi rapidement pour assurer la continuité des politiques économiques.

Quant à Johnson Mphahlele, un agent de sécurité à l'Université du Limpopo et membre de l'ANC, le parti, sous la direction de Zuma, honorera ses engagements à aidera la majorité pauvre à relever leur niveau de vie.

"L'ANC ne représente pas le pouvoir d'un individu, il prend des décisions collectivement", a déclaré ce père de quatre enfants à Xinhua. "J'ai confiance en l'ANC, parce que c'est un parti pour le peuple", a-t-il dit.

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