Loi sur l'immigration: le sénat supprime le test ADN contenu dans le projet de loi Hortefeux (réactions et points de vue à travers la presse)
L'amendement
sur les tests ADN supprimé en commission au Sénat
PARIS, Reuters, mercredi 26
septembre 2007 - La
commission des Lois du Sénat a supprimé l'article du projet de loi sur la
maîtrise de l'immigration prévoyant la possibilité de recourir à des tests
génétiques dans le cadre du regroupement familial.
L'instance a adopté un amendement
par 24 voix contre
Le Sénat doit examiner le texte à
partir du 2 octobre.
"Les sénateurs socialistes (...) se
réjouissent de cette position de
"Ils attendent du Sénat la
confirmation de ce vote important lors de l'examen en séance publique",
ajoute-t-il.
Sénateur UMP de
A titre personnel, l'ancien Premier
ministre avait expliqué ne pas croire que "le lien biologique soit le lien
exclusif de la structure familiale". "Il eût été meilleur d'attendre 2009,
c'est-à-dire la loi bioéthique, pour cadrer ce dossier", a-t-il déclaré sur
France Inter.
Cet "amendement ADN" avait été
déposé par le député UMP Thierry Mariani, rapporteur du projet de loi présenté
par le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Brice
Hortefeux.
Il a été adopté la semaine dernière
- par 91 voix contre 45 - au terme d'un débat houleux au Palais-Bourbon et après
avoir été modifié à la marge par le gouvernement qui a instauré une période
d'expérimentation de deux ans.
A l'Assemblée nationale, l'article a
été combattu par l'opposition mais également le groupe Nouveau centre (NC). Il a
provoqué quelques remous au sein du groupe UMP.
Le président du groupe Jean-François Copé a déclaré mardi que la suppression par le Sénat de cet amendement ne devrait pas "a priori" modifier la position de la majorité de ses députés qui, dit-il, jugent cette mesure importante.
Immigration: la commission des Lois du Sénat supprime
le test ADN
PARIS, AP - Mercredi 26 septembre
2007 - La commission des Lois du
Sénat a supprimé mercredi l'article du projet de loi Hortefeux sur la maîtrise
de l'immigration qui instaurait la possibilité d'un test ADN pour les candidats
au regroupement familial, a-t-on appris de source
parlementaire.
Selon le groupe socialiste du Sénat,
qui se "réjouit" de cette suppression, l'article sur le test ADN a été rejeté
par 24 voix contre 13 lors de la réunion à huis clos des membres de la
commission des Lois du Sénat.
Proposé par le député UMP et
rapporteur Thierry Mariani, "l'amendement ADN" avait été voté à l'Assemblée
nationale dans la nuit de mercredi à jeudi dernier par 91 voix contre 45. Devant
le tollé provoqué par cette disposition et l'embarras d'une partie de sa
majorité et des ministres d'"ouverture", le gouvernement l'avait encadrée en
prévoyant une expérimentation jusque fin 2010.
Il avait également prévu que le test
ADN serait remboursé si le lien de filiation était établi.
Concrètement, en cas de doute sur
ses papiers, une personne voulant bénéficier du regroupement familial pouvait
demander la comparaison de ses empreintes génétiques avec celles d'un de ses
deux parents installé en France.
Lundi, l'ancien Premier ministre
Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP de
Cette décision "est conforme à la
vision que (les sénateurs socialistes) se font de
Dénonçant des tests "à la logique
discriminatoire et avilissante pour les étrangers", le groupe communiste du
Sénat a également "pris acte de ce recul" en forme de "désaveu" pour le
gouvernement et le député Mariani, mais il entend rester
"vigilant".
Immigration : le Sénat
retoque les tests ADN
S.L. (lefigaro.fr) avec AFP. -
Publié le 26 septembre 2007
Les Sénateurs ont choisi de
contredire les députés. Par 24 voix contre 13,
Non prévu dans le projet initial,
l’article de loi instaurant la possibilité pour des requérants au regroupement
familial de recourir à un test ADN pour prouver leurs liens de parenté avait été
introduit par le député UMP Thierry Mariani, et voté par l’Assemblée en première
lecture le 20 septembre dernier.
A la demande du premier ministre, le
gouvernement avait modifié l’amendement Mariani, ajoutant au texte le «caractère
nécessairement volontaire du recours» aux tests ADN, mais aussi le «
remboursement du coût du test si la filiation est bien établie». Surtout,
François Fillon tenait à ce que le texte précise que cette mesure était «mise en
place à titre expérimental pendant deux ans et revue sous le contrôle du
Parlement » passé ce délai.
Ces aménagements n’ont pas suffi aux
sénateurs, qui ont préféré supprimer le texte. Un geste dont se félicitent les
socialistes, par la voix de Jean-Pierre Bel, leur chef de groupe à
Loi sur l’immigration: Un projet inutile et
dangereux
L'Assemblée nationale vient
d’adopter le projet de loi relatif à la “ maîtrise de l’immigration et à l’asile
”. Il vient s’ajouter aux nombreuses modifications de la législation sur les
étrangers, sans aucune évaluation des dispositions des lois précédentes. Pour
L’objectif en est de limiter
l’immigration familiale. Cela va à l’encontre du droit national et
international, qui garantit la possibilité de vivre en famille pour chacun,
possibilité reconnue comme droit fondamental, dont l’étranger doit pouvoir jouir
en pleine égalité avec le ressortissant national.
En voulant tester la maîtrise de la
langue française dans le pays d’origine avec, au besoin, la mise en place d’une
formation, les discriminations ne feront, en pratique, qu’augmenter. Une telle
disposition méconnaît totalement les réalités locales, car tous les candidats ne
sont pas égaux sur la ligne de départ (questions de coûts, de distance,
d’accès…). En voulant imposer des conditions de ressources, l’Assemblée a ignoré
la capacité de la famille à subvenir à ses besoins une fois le regroupement
réalisé. Ainsi, il faudra gagner le Smic, car, selon les parlementaires, « un
revenu équivalent au Smic doit pouvoir permettre à un couple avec un enfant de
mener une vie familiale dans des conditions acceptables »
En voulant proposer un test ADN pour
prouver le lien familial, l’Assemblée a franchi là un seuil inacceptable dans la
surenchère législative. Cette disposition remet gravement en cause le droit de
la famille qui, dans la législation française, n’est pas basé sur le lien
biologique de parenté mais sur le fait d’élever des
enfants.
Vouloir conduire des études sur la
mesure de la diversité ethnique des origines des personnes à travers ce projet
de loi peut être assimilé à une démarche visant à instaurer des quotas entre
ceux qui seraient les “ bons ” et les “ mauvais ” émigrés en fonction de leur
origine ethnique.
En réduisant le délai de recours
d’un mois à quinze jours en cas de refus d'octroi du droit d'asile, ce projet de
loi réduit considérablement les chances des demandeurs d'asile de défendre leur
dossier dans de bonnes conditions. Ce n’est certainement pas par hasard car, en
2006,
La question de l’immigration doit
être débattue dans la sérénité, avec responsabilité. Deux éléments sont
incontournables : le respect des principes fondamentaux de
Jean-Louis Malys, secrétaire
national © CFDT (mis en ligne le 26 septembre 2007) - www.cfdt.fr
Immigration: Raffarin a le
"sentiment" que le Sénat va supprimer le test ADN
PARIS (AFP), 24 septembre 2007
- Jean-Pierre Raffarin a indiqué
lundi avoir le "sentiment" que le Sénat ne retiendrait pas l'amendement sur les
tests ADN, voté en première lecture du projet de loi sur l'immigration par les
députés.
Le sénateur de
La semaine dernière, le Haut
commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté avait indiqué qu'il
n'était "pas favorable" aux tests ADN pour les candidats au regroupement
familial et "comptait sur le Sénat pour ne pas s'engager dans cette
voie".
"Je ne crois pas que le lien
biologique soit le lien exclusif de la structure familiale (...) Il eût été
meilleur d'attendre 2009 c'est-à-dire la loi sur la bioéthique pour recadrer ce
dossier", a expliqué M. Raffarin.
Selon l'ancien Premier ministre,
"Martin Hirsch a raison d'attirer l'attention" des sénateurs sur ce
sujet.
Interrogé sur une éventuelle
suppression, au Sénat, de cet amendement UMP, M. Raffarin a déclaré: "c'est
plutôt mon sentiment".
Le projet de loi de Brice Hortefeux
sur l'immigration a été adopté par l'Assemblée le 20 septembre. Il doit
maintenant être examiné au Sénat.
Le texte voté par les députés
autorise, à titre expérimental, jusqu'au 31 décembre 2010, les tests ADN pour
les étrangers candidats au regroupement familial voulant apporter une preuve de
leur filiation. L'examen génétique, facultatif et fait après consentement
express du demandeur, lui sera remboursé si le visa est
accordé.
http://afp.google.com/article/ALeqM5jgloVRs14TQTFHGhZGJrSut9Wgjg
Immigration: le test ADN
"viole le principe de la famille française", selon des
spécialistes
PARIS (AFP), 17 septembre 2007
- Le projet d'instaurer des tests
ADN pour les candidats au regroupement familial promeut une conception de la
famille "en contradiction" avec celle en vigueur en France, qui tend à
reconnaître les recompositions de la cellule familiale, et viserait en fait à
discriminer les migrants africains, estiment chercheurs et spécialistes
interrogés par l'AFP.
"On demande aux familles étrangères,
à peau noire ou basanée, d'être une +vraie famille par le sang+, or la vraie
famille ne l'est pas tout le temps par le sang, il y a de nombreuses
exceptions!", s'insurge le généticien Axel Kahn.
Il rappelle que
L'amendement proposé par le député
UMP Thierry Mariani, vivement critiqué par la société civile et même au sein de
l'UMP, "est une violation du principe de la famille française où l'on peut
reconnaître des enfants qui ne sont pas les siens et notamment adopter",
renchérit Patrick Weil, historien et spécialiste de
l'immigration.
"Il y a deux poids, deux mesures. Ce
n'est pas cohérent quand au même moment Nicolas Sarkozy demande à son
gouvernement de plancher sur un statut du beau-parent et sur les droits de
succession pour les couples pacsés", insiste Jeanne Fagnani, spécialiste des
politiques familiales.
"Ce qui serait vrai d'un côté de la
frontière ne le serait pas de l'autre?", s'étonne la directrice de recherche au
CNRS, pour qui "le gouvernement vise sans le dire les familles africaines qui
vivent souvent en familles élargies".
"Il n'est pas exclu qu'il y ait des
recompositions familiales dans le but d'organiser une migration mais il faut
voir combien de personnes cela représente", nuance Patrick Weil. En 2005, près
de 23.000 titres de séjours ont été délivrés au titre du regroupement familial,
dont environ 9.000 pour des enfants: "les fraudes ne concernent que quelques
dizaines ou centaines d'enfants" venus d'Afrique, dit-il.
Le test ADN n'est pas à proscrire
forcément: il pourrait débloquer des situations kafkaïennes dans des pays sans
état civil "pour éviter que le consulat de France ne bloque ad vitam aeternam
une demande", estime M. Weil.
L'aspirant migrant pourrait demander
ce test si sa demande n'a pas obtenu de réponse dans un délai fixé (6 mois par
exemple): si son bon droit est prouvé, le coût --150 euros a minima, exorbitant
pour la plupart des Africains-- est à la charge de
En l'état actuel, le projet examiné
mardi à l'Assemblée "est une fausse bonne idée qui présente deux inconvénients
majeurs: le coût, bien sûr est le premier obstacle, et le bazar humain que cela
peut provoquer si un père découvre qu'il n'est pas le père d'un de ses
enfants...", explique Hélène Poivey-Leclercq, avocate spécialiste en droit de la
famille.
En France, "3 à 8% des enfants ne
sont pas ceux de leur père légal", fait valoir Axel Kahn, qui n'hésite pas à
parler d'une "grenade dégoupillée qui risque d'exploser au sein de la
famille".
Il en appelle "à la conscience" des
députés: "la population française peut désirer des politiques d'immigration
extrêmement restrictives sans vouloir régresser à ce point dans ce qui
caractérise sa pensée morale".
http://afp.google.com/article/ALeqM5hLvPlBIWAI8q9TWy5_dDwLdg_-8A
Réactions associatives aux
"quotas" d'immigration voulus par Sarkozy
PARIS (AFP), 21 septembre 2007 — Des
associations de défense des droits de l'Homme et des étrangers, sollicités par
l'AFP, ont réagi aux propos de Nicolas Sarkozy, qui a réaffirmé jeudi soir lors
d'une interview télévisée, les objectifs de quotas d'immigration, avec notamment
un rééquilibrage entre immigration de travail et immigration
familiale.
- France terre d'Asile
(FTA):
"Selon les spécialistes, les quotas
n'ont jamais fonctionné dans les pays qui ont souhaité les appliquer: dans les
professions les plus qualifiées, on n'atteint jamais les quotas par contre on
les dépasse dans les professions ouvrières", a déclaré Pierre henry, président
de FTA.
"Cela signifie-t-il que Nicolas
Sarkozy veut donner des orientations nouvelles à son gouvernement pour la
régularisation de personnes en situation irrégulière et qui travaillent dans des
secteurs sous tension comme dans le bâtiment, l'hôtellerie, la restauration,
l'aide à la personne, la sécurité et comme le laisse entendre l'amendement voté
à l'Assemblée sur cette question ?
- Réseau Education sans frontières
(RESF) :
"Le président est dans le
prolongement du candidat: l'utilisation du terme de quotas est scandaleux parce
qu'il s'agit de vies humaines pas de cheptels ou de mètre cubes de béton ou
d'acier !", a affirmé Richard Moyon, porte-parole de RESF.
"Le rééquilibrage entre immigration
de travail et familiale est une pirouette démagogique car les immigrés sans
papiers travaillent évidemment: la preuve est que les services de police vont
les chercher sur les chantiers et dans les ateliers !", a-t-il
ajouté.
"Finalement, l'ensemble de ces
mesures (loi Hortefeux et discours du président) ne peuvent qu'aboutir à des
drames comme celui qu'on a connu aujourd'hui avec la défenestration d'une
Chinoise en situation irrégulière: on se demande si le ministre de l'Immigration
ne souhaite pas gagner en plus de tous ses autres titre celui de +ministre de la
défenestration+", a-t-il conclu.
- MRAP :
"Une fois de plus, on a la
confirmation d'une ligne politique portée sur une logique égoïste, utilitariste
et unilatérale", a estimé Mouloud Aounit, président du
Mrap.
"Nous sommes dans une logique
d'immigration jetable et corvéable, c'est une conception qui prolonge sous une
forme moderne le colonialisme: on va ni plus ni moins faire son marché sans se
soucier d'une logique qui prendrait en compte le co-développement et les
intérêts bi-latéraux", a déploré M. Aounit.
"L'histoire même de l'immigration
montre que les regroupements familiaux se sont toujours transformés en
immigration économique: les femmes ou les enfants travailleront à un moment
donné dans le pays d'accueil !", a-t-il fait valoir, qualifiant la "dichotomie"
entre les deux formes d'immigration "d'argument qui participe à la pollution
mentale et déplace les problèmes".
De plus, l'immigration choisie de
travail "va participer à organiser sur le territoire français une concurrence
entre les immigrés , plus facilement corvéables, et les travailleurs français
d'un même secteur !".
- SOS Racisme:
"Lorsque Nicolas Sarkozy prétend
rééquilibrer immigration familiale et l'économique, il faut rappeler quelques
réalités: aujourd'hui, ce n'est pas qu'il y a trop d'immigration familiale,
c'est qu'il n'y a plus d'immigration économique car les vannes ont été fermées
depuis la crise de la fin des années 70!", a dit Dominique Sopo, président de
l'association.
"L'illusion selon laquelle on peut
faire venir des personnes pour des motifs économiques indépendamment de
regroupement familial va à l'encontre de toutes les expériences menées dans
d'autres pays, notamment ceux cités en exemple à savoir le Canada", a-t-il
précisé.
"Et comment va-t-on décemment mettre
un quota au regroupement familial quand il existe un droit à vivre en famille
?", a-t-il avancé.
M. Sopo s'est aussi inquiété de
l'asile se demandant si des "quotas seront aussi érigés".
Il a aussi rappelé que
"l'immigration actuelle en France est déjà choisie dans la mesure où les lois
régissant le regroupement familial sont des lois de
Actualité
internationale et africaine de sangonet