Les éléphants d'Afrique suivent leurs congénères "à la trompe"

PARIS, AFP, 05 décembre 2007 -  Les éléphants d'Afrique sont capables de garder en mémoire l'odeur d'au moins dix-sept congénères et de garder leur trace dans la savane, selon une étude réalisée dans le Parc national d'Amboseli, au Kenya, et publiée mercredi dans les Biology Letters de la Royal Society britannique.

En effet, indiquent les auteurs de ce travail dirigé par Richard Byrne, de l'université britannique de Saint Andrews, les pachydermes observés ont su identifier d'autres membres de leur troupeau, apparentés ou non, en reniflant des échantillons de terre auxquels était mélangée l'urine de ces derniers. Et cela, quel que soit l'emplacement de ces traces olfactives, dans des endroits prévisibles ou totalement inattendus.

L'étude des chercheurs de l'université écossaise semble indiquer qu'ils gardent la trace de leurs compagnons en reniflant avec leur trompe les odeurs abandonnées lors de leur marche à travers la savane.

L'expérience a été menée pendant dix semaines, entre janvier et mars dernier, sur 36 groupes familiaux d'éléphants. Les échantillons d'urine mélangées à de la terre provenaient de femelles adultes connues ou appartenant à un autre clan et placés dans des récipients plastiques.

Les résultats de ces observations suggèrent que les éléphants d'Amboseli peuvent faire la distinction entre un échantillon d'urine provenant d'un membre de la famille ou celui d'un inconnu. Les pachydermes d'Amboseli ont identifié l'urine d'au moins 17 femelles et semblent capables de reconnaître plus d'une trentaine de membres de leur famille, précisent les scientifiques.

Les éléphants d'Afrique vivent en société matriarcale. Les deux sexes, une fois adultes, se séparent. Ils forment donc des groupes sous la dominance de la femelle la plus âgée, plus ou moins apparentés avec les autres, et ces groupes familiaux se scindent et se reforment régulièrement.