Niger : La ruée sur les dernières forêts et la désertification, Conférence à Grenoble sur l’uranium, et l’état d’alerte dans le Nord du Niger (24h d’actualité)

 


 

L'état d'alerte prorogé de trois mois dans le Nord du Niger

NIAMEY, Reuters, 23 novembre 2007 - Le président du Niger, Mamadou Tandja, a prorogé de trois mois l'état d'alerte en vigueur dans le nord du pays, qui renferme certaines des plus importantes réserves d'uranium au monde et où les forces de sécurité sont confrontées à une révolte des Touaregs

"L'état d'alerte proclamé dans la région d'Agadès est prorogé de trois mois, à compter du 24 novembre 2007", a indiqué le chef de l'Etat dans un décret.

La prorogation de l'état d'alerte fait suite à un avertissement du gouvernement, communiqué jeudi soir, selon lequel le MNJ semble changer de stratégie depuis que les forces de sécurité ont repris le dessus, et se prépare à lancer des attaques de type "guérilla urbaine" contre les axes principaux et les villes.

Le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) a tué au moins 46 soldats et fait une trentaine de prisonniers dans le nord du pays depuis le lancement de sa révolte en février dernier, pour réclamer davantage d'autonomie et une part plus grande des revenus des activités minières de la région.

Voici une dizaine de jours, la rébellion touarègue du nord du Niger avait jugé par avance invalides l'ensemble des concessions minières accordées par le gouvernement de Niamey, qui a passé le 9 novembre un gros contrat avec une entreprise chinoise sur l'extraction de l'uranium.

Dans un communiqué diffusé sur son site internet, le MNJ avait alors affirmé que les terres du nord désertique du pays, riches en minerai d'uranium, appartenaient au peuple touareg.

Le gouvernement a accordé à l'entreprise chinoise Somina le droit de produire 700 tonnes d'uranium par an en 2009 et 2010 à partir du gisement d'Azelik, mettant ainsi fin au monopole de production d'uranium détenu jusqu'alors par le groupe nucléaire français Areva.

Somina est une coentreprise entre le Niger et l'une des filiales de la China National Nuclear Corporation (CNNC), groupe public en charge de l'industrie nucléaire chinoise.

Areva, active au Niger depuis une quarantaine d'années, a été accusée à la fois par le gouvernement de Niamey et les rebelles du MNJ de financer l'autre partie. En avril, une attaque des rebelles contre une mine d'Areva à Imouraren s'était soldée par la mort d'un soldat.

 


Du bois provenant des dernières forêts du sud-ouest du Niger est débarqué le 16 novembre 2007 à Niamey.

 

 

Niger: la ruée sur les dernières forêts accélère la désertification

NIAMEY, AFP, 22 novembre 2007 - Avant l'aube, camions, ânes et caravanes de chameaux quittent Niamey.A la nuit tombée, ils reviennent chargés d'énormes cargaisons de bois arrachées aux dernières forêts du sud-ouest du Niger.

Dans cet immense pays essentiellement désertique, les populations continuent de décimer les forêts pour se fournir en bois de chauffe, sans se soucier qu'ils donnent un grand coup d'accélérateur au réchauffement climatique et au désert.

Le Sahara a déjà englouti les deux-tiers du territoire (1,2 million de km2) et avance inexorablement à raison de 200.000 ha par an selon le site écologiste Mongabay.com, malgré la plantation de plus de 60 millions d'arbres entre 1985 et 1997.

Selon des spécialistes, le désert avance en moyenne de 6 km par an vers l'ouest et le sud où se trouvent les dernières zones boisées du pays.

Le Niger a perdu 679.000 ha de forêts tropicales entre 1990 et 2005, plus du tiers, à raison d'un taux annuel de déforestation de 1%, selon Mongabay.com.

Le ministère de l'Environnement reconnaît la perte annuelle de 120.000 ha de forêt tropicales, sans compter quelque 340.000 ha détruits entre 200O et 2006 par des feux de brousse, souvent allumés volontairement par des paysans.

"Le bois se fait rare, on part le chercher à plus de 150 km près du Burkina Faso", affirme à l'AFP Ali Amadou, un bûcheron de Dar-el-Salam, un des marchés de bois de Niamey.

En 2006, le pays a consommé plus de 3,4 millions de tonnes de bois et il en faudra 4,2 millions en 2010, d'après des prévisions officielles.

"Le bois représente plus de 90% de l'énergie domestique des ménages", assure Moustapha Kadi, de l'Ong SOS-Kandaji.

"C'est un paradoxe dans un pays riche en gisements de charbon et voisin de grands producteurs de gaz et de pétrole (Algérie et Nigeria)", commente un expert.

Face à la flambée de l'or noir et du gaz, le bois est la seule d'énergie abordable pour la majorité de la population rurale qui vit avec moins d'un dollar par jour, reconnaît ce même expert.

"Ignorance et pauvreté ne sauraient excuser ce +crime+ écologique", s'indigne Mamane Lamine, un agent des Eaux et Forêts.

"Partout où il y a des forêts classées, les riverains créent des coopératives, coupent le bois, le vendent, et ils n'épargnent même plus les espèces protégées", renchérit Moustapha Kadi.

A Niamey, le bois se négocie à prix d'or: entre 200.000 à 300.000 francs CFA (de 303 à 455 euros) la cargaison de camion, 2.000 à 2.500 CFA (plus de 3 à 3,79 euros) le chargement d'âne ou de chameau.

Faute de statistiques précises, on estime qu'il y a entre 10 et 30 fois moins de grands arbres au Niger aujourd'hui qu'en 1975.

Pour l'essentiel, ce bois finit sous les marmites de cuisine à Niamey, d'après l'Institut de recherche pour le développement (IRD).

Pour les climatologues, cette déforestation a trois conséquences directes et inquiétantes: le sol nu réfléchit davantage le soleil, rien n'arrête plus le vent et l'air est de moins en moins humide.

Qui plus est la désertification, aggravée par la rareté des pluies, est une des causes directes des crises alimentaires cycliques qui frappent le Niger, dont la population croît de plus de 3% par an.

Les municipalités de Niamey, qui perçoivent des taxes sur les ventes du bois, avouent leur impuissance à contenir les abus d'une filière contrôlée par d'influents commerçants.

Dans ces conditions, le Niger risque à terme d'être pris dans un infernal cercle vicieux: pour échapper à la misère, de nombreux paysans ont le choix entre émigrer ou... devenir bûcherons, sans savoir qu'ils scient eux-mêmes les dernières branches du déjà fragile équilibre écologique du pays.

 


 

Un atelier sous régional sur la lutte contre la désertification et la dégradation des terres se tient à Niamey

NIAMEY, 20 novembre 2007 (XINHUA) - Un atelier sous régional sur la lutte contre la désertification et la dégradation des terres, regroupant cinq pays, s'est ouvert mardi à Niamey, capitale du Niger.

Cet atelier qui durera quatre jours, vise à évaluer les tendances d'évolution de la dégradation des terres, la diversité biologique et l'impact du changement climatique sur la diversité biologique de la dégradation des terres.

Le représentant du ministère nigérien de l'Environnement et de la Lutte contre la désertification, Billa Maina, qui présidait l'ouverture de cet atelier, a souligné la nécessité pour les pays du Sahel de disposer d'indicateurs pour la dégradation des terres et pour la prise des décisions et ceci en raison des facteurs climatiques et démographiques.

"Ces dernières années, nos population sous régionales connaissent une forte croissance, ce qui a des impacts sur la couverture végétale de nos pays. C'est pour cela que le présent atelier doit reposer sur l'analyse des données disponibles dans nos pays, afin de pouvoir améliorer les structurations nécessaires en ce qui concerne la prise de décision pour la dégradation des sols de la sous région", a déclaré M. Maina.

Il a par ailleurs affirmé que "les principaux résultats attendus à l'issue de cet atelier sont l'analyse des donnés structurées, la définition du produit des indicateurs afin d'évaluer les tendances d'évolution des dégradations des sols et de l'impact des changements climatiques sur la diversité biologique de la dégradation des terres et l'attribution du rôle d'activité aux principaux membres de cet atelier.

Pour sa part, le représentant de l'observatoire du Sahel et du Sahara (OSS) Boubacar Issifou a, dans son discours, souligné la pertinence du choix de Niamey pour cet atelier qu'il estime "bien fondé, parce que le Niger a déployé des efforts en ce qui concerne le développement de l'OSS".

"La sous région sahélienne est la plus touchée par le phénomène de sécheresse et de dégradation de sols, et par là, la plus au monde vulnérable aux effets néfastes des changements climatique", a affirmé M. Issifou.

"Nous sommes censés prendre conscience des enjeux de ces changements et encourager les chercheurs à saisir toutes les opportunités pour développer les démarches scientifiques", a-t-il encore indiqué.

Selon lui, cette rencontre est l'une des opportunités qui permettra d'organiser des actions complémentaires et collectives menées à différentes échelles pour cette lutte de dégradation des sols, de la sécheresse et de la désertification.

Cet atelier co-organisé par l'OSS, regroupe le Niger, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad.

  


 

Conférence-projection sur le thème « La face cachée des prises électriques : l'uranium au Niger »

La face cachée des prises électriques : l'uranium au Niger le 05/12/07 à 18:00:00 Sciences-PO Campus

D'où vient l'uranium des centrales nucléaires françaises ? Dans quelles conditions est-il extrait en Afrique ?

Conférence-projection sur l'exploitation de l'uranium au Niger, avec Roland Desbordes, président de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité).

Soirée organisée par Survie Isère et la CRIIRAD dans le cadre de la 15aine du pillage des matières premières africaines.

Sciences-Po (IEP) Grenoble
1030 avenue centrale, campus de SMH
tram B et C arrêt "bibliothèques universitaires"

 

 

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