Des populations du Nord-Kivu se réfugient en Ouganda 
pour échapper aux combats 
KAMPALA, 23 octobre 2007 (IRIN) 
- Près de 8 000 
habitants de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique 
du Congo (RDC), se sont réfugiés en Ouganda depuis le 19 octobre, pour échapper 
aux récents combats dans la région, a révélé le Haut commissariat des Nations 
Unies pour les réfugiés (HCR). 
« Les réfugiés congolais ont 
commencé à arriver vendredi soir [19 octobre] à Bunagana [une ville frontalière 
du district de Kisoro, dans le sud-ouest de l'Ouganda]. Ces habitants de 
villages proches de la frontière ougandaise sont entrés en Ouganda pour échapper 
aux combats entre les soldats gouvernementaux et les troupes fidèles aux général 
dissident Laurent Nkunda », a expliqué Robertta Russo, porte-parole du HCR à 
Kampala, la capitale ougandaise. 
Les affrontements entre les troupes 
de M. Nkunda et l'armée gouvernementale, dans la province du Nord-Kivu, se sont 
intensifiés depuis le mois de septembre. D'après les estimations des Nations 
Unies, en décembre 2006, ces violences avaient contraint au moins 370 000 civils 
à fuir leurs habitations. 
La plupart des réfugiés arrivés en 
Ouganda étaient en « relative bonne santé », mais certains souffraient de 
blessures par balle, a souligné
 Mme Russo. « D'après leurs témoignages, 
ils auraient été pris entre deux feux pendant les combats qui se sont déroulés 
autour de leurs habitations dans la matinée de samedi [20 octobre] », a expliqué 
Mme Russo, ajoutant que de nouveaux groupes de déplacés pourraient arriver, car 
des combats étaient encore signalés dans la région de Rutshuru, dans la province 
du Nord-Kivu. 
Un petit groupe de réfugiés est 
arrivé à Busanza, autre ville frontalière de l'Ouganda, située à une quinzaine 
de kilomètres au nord de Bunagana. 
« Une équipe composée de 
représentants du gouvernement ougandais, de Médecins sans frontières et du HCR 
est partie dimanche [21 octobre] de Mbarara pour la ville frontalière de 
Bunagana pour évaluer la situation et préparer la distribution de l'aide aux 
réfugiés », a poursuivi Mme Russo. 
Dans la récente vague de déplacés 
figuraient ceux qui avaient fui les combats dans les zones proches de la ville 
de Rutshuru, a fait remarquer Louis Igneault, porte-parole du Bureau des Nations 
Unies pour la coordination des affaires humanitaires, à Goma, la capitale du 
Nord-Kivu. 
Certains avaient trouvé refuge dans 
la ville de Rutshuru, tandis que d'autres s'étaient dispersés dans des localités 
proches ou avaient été hébergés par des familles, dans la région. 
Selon un porte-parole de la Mission 
des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), les récents 
combats auraient opposé une faction de la milice Mayi Mayi aux combattants de M. 
Nkunda, autour de Bunagana. Des accrochages avaient également eu lieu entre les 
forces gouvernementales et les troupes fidèles à M. Nkunda dans le village de 
Bukina, à 90 kilomètres au nord de Goma, a affirmé le major Prem Kumar Tiwari. 
D'autres déplacements de population 
auraient été rapportés dans la région le 22 octobre, bien qu'aucun combat n'ait 
été signalé depuis la reprise par l'armée nationale de la RDC de villages 
contrôlés autrefois par des troupes fidèles à M. Nkunda. 
« Les combats ont cessé à Bunagana 
et à Djemba car nous avons repoussé les insurgés dans les montagnes de la région 
», a déclaré le colonel Delphin Kahindi, commandant adjoint des forces 
gouvernementales dans le Nord-Kivu. 
Les autorités ougandaises de 
Bunagana ont rendu visite aux déplacés le 22 octobre et leur ont conseillé, pour 
leur propre sécurité, de s'éloigner de la région frontalière. De nombreux 
réfugiés se sont dispersés dans la ville de Bunagana ou ont été hébergés chez 
des amis ou dans des familles de la ville. 
Le 22 octobre, le HCR et le 
Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies ont commencé à distribuer 
des biscuits à haute valeur nutritive et des produits de première nécessité à 
quelque 200 réfugiés du centre de transit. Des systèmes de distribution d'eau et 
des sanitaires
 ont également été aménagés pour faire 
face au nombre croissant de réfugiés. 
La récente vague de déplacés du 
Nord-Kivu entrés en Ouganda est la troisième en plusieurs mois. Au mois d'août 
et de septembre, quelque 30 000 personnes s'étaient réfugiées en Ouganda pour 
échapper à une recrudescence de la violence dans la région. Elles étaient 
retournées chez elles quelques jours plus tard après la cessation des combats. 
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