Haut-Rhin: tollé après une demande
de recensement des élèves sans-papiers (presse et opinion)
Par Par Damien STROKA
STRASBOURG (AFP), Mercredi 19
septembre 207 - Un courriel,
qualifié de "grosse bourde" par l'inspection académique (IA) du Haut-Rhin, a été
adressé lundi à quelque 850 directeurs d'écoles élémentaires pour leur demander
de recenser les élèves sans-papiers, suscitant un véritable tollé dans le milieu
enseignant.
Le mail, adressé lundi matin par
l'IA, demandait aux directeurs d'écoles élémentaires de faire savoir "dans la
journée" s'ils avaient des élèves sans-papiers dans leur
établissement.
Devant la levée de boucliers
provoquée par la demande, l'inspection envoyait l'après-midi même un second
courrier électronique stipulant que le premier était une "erreur" et qu'il était
"sans objet".
"C'est une grosse bourde, un grave
dysfonctionnement d'un service particulier", a-t-on expliqué auprès de
l'inspection académique, en précisant que la demande n'émanait "ni de
l'inspecteur (d'académie), ni du recteur, ni du préfet, ni du ministère" de
l'Education nationale.
A l'issue du Conseil des ministres,
le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos a pour sa part regretté
mercredi la "maladresse" de l'IA et assuré qu'il n'y avait "évidemment pas de
volonté d'identifier les élèves qui dépendent de familles
d'immigrés".
Le ministre a convoqué jeudi
l'inspecteur d'académie afin qu'il s'explique sur ce
courriel.
"Les directeurs ne sont pas des
délateurs", s'insurge Amaury Schiffli, secrétaire du Snuipp 68 et directeur
d'école à Fulleren (Haut-Rhin), dénonçant "une politique générale de chasse aux
sans-papiers".
"Dès l'envoi de ce mail, nous sommes
intervenus auprès de l'inspecteur d'académie qui, a priori, n'était pas au
courant", précise-t-il.
"Le démenti est intervenu ensuite,
il faut dire que les réactions des collègues, tant auprès des organisations
syndicales que de l'inspection, ont été énormes",
poursuit-il.
Affirmant ne croire "que très peu" à
la thèse de la "bourde", M. Schiffli souligne le "contexte politique" dans
lequel ce courriel intervient.
"On ne peut que dénoncer cette
chasse aux sans-papiers qui se poursuit dans l'optique de faire du chiffre et de
transformer les +instits+ en serviteurs zélés de l'Etat et en délateurs",
renchérit de son côté Gilles Hargous, de Sud Education.
Selon lui, cette pratique s'inscrit
"dans la droite ligne de la +base élève+", une base de données destinée à
recueillir diverses informations sur les élèves --nationalité, date d'arrivée
sur le territoire national-- et accessible aux maires.
"Cela peut se transformer en fichier
pour aller récupérer les enfants et les familles à leur domicile pour les
expulser", avance-t-il.
"On ne peut accepter qu'un directeur
d'école fasse ce travail de délation", s'indigne Martine Monteillet, adjointe au
secrétaire départemental du Snuipp 68, pour qui les directeurs d'école, dont "la
mission est d'éduquer", n'ont pas "à se substituer à la
police".
Pour Eric Schultz, du Réseau
éducation sans frontières (RESF), "la +bourde+, c'est d'avoir rendu public un
questionnement qui existe par ailleurs". "Je ne vois pas quelqu'un de
l'inspection prendre cette initiative seule, il y a forcément quelque chose
derrière", estime-t-il.
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Elèves sans-papiers: l'inspecteur d'académie du
Haut-Rhin convoqué au ministère
Après le tollé, la convocation au
ministère. Le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos a convoqué jeudi
l'inspecteur d'académie du Haut-Rhin afin qu'il s'explique sur le mail demandant
aux directeurs d'école le recensement des élèves sans-papiers, a-t-on appris
mercredi auprès du cabinet du ministre.
A l'issue du Conseil des
ministres, Xavier Darcos a regretté la «maladresse» de l'inspection académique
(IA) et assuré qu'il n'y avait «évidemment pas de volonté d'identifier les
élèves qui dépendent de familles d'immigrés». «J'ai dit à l'inspecteur
d'académie que je lui conseillais de ne pas renouveler l'expérience», a-t-il
ajouté.
«Chasse aux sans-papiers"
Lundi, le mail avait
suscité un véritable tollé dans le milieu enseignant. Envoyé le matin, le
courriel demandait aux directeurs d'école de faire savoir «dans la journée»
s'ils avaient des élèves sans-papiers dans leur
établissement.
Devant la levée de boucliers
provoqué par ce mail, l'IA envoyait l'après-midi même un second courrier
électronique stipulant que le premier était une «erreur» et qu'il était «sans
objet».
«On ne peut que dénoncer cette
chasse aux sans-papiers qui se poursuit dans l'optique de faire du chiffre et de
transformer les instits en serviteurs zélés de l'Etat et en délateurs», tempête
Gilles Hargous, de Sud Education.
Selon lui, cette pratique s'inscrit
«dans la droite ligne de la base élève», une base de données destinée à
recueillir diverses informations sur les élèves et accessible aux
maires.
«Cela peut se transformer en fichier
pour aller récupérer les enfants et les familles à leur domicile pour les
expulser», avance-t-il, soulignant qu'un «nouveau pas dans la chasse aux
sans-papiers et aux immigrés» avait été franchi.
«C'est une grosse bourde, un grave
dysfonctionnement d'un service particulier», a-t-on expliqué auprès de
l'inspection d'académie du Haut-Rhin, assurant que la demande n'émanait «ni de
l'inspecteur, ni du recteur, ni du préfet, ni du ministère» de l'Education
nationale.
20Minutes.fr avec AFP, éditions du
19/09/2007
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Tollé après une demande de recensement des élèves
sans-papiers
L'inspection académique du Haut-Rhin
a envoyé une note demandant aux directeurs d'école de signaler l'éventuelle
scolarisation d'enfants sans-papiers dans leur établissement. Xavier Darcos
parle d'une "maladresse tout à fait regrettable", qu'il condamne
Dans un communiqué publié mercredi
19 septembre, le Syndicat des enseignants-UNSA "s'indigne" d'un courriel adressé lundi 17 septembre
aux directeurs d'école par l'inspection académique du Haut-Rhin qui demandait
ainsi : "Avez-vous connaissance de scolarisation d'enfants sans-papiers dans
votre établissement ? Dans l'affirmative, veuillez nous le faire savoir dans la
journée par e-mail ou par téléphone".
L'académie de Strasbourg se
justifie en invoquant une "erreur humaine malencontreuse", à la suite d'une
"demande d'information émanant de
"Les directeurs ne sont pas des délateurs", s'insurge Amaury
Schiffli, secrétaire du Snuipp 68 et directeur d'école à Fulleren (Haut-Rhin),
dénonçant "une politique générale de chasse aux sans-papiers".
Darcos : "une maladresse tout à fait
regrettable"
Pour Eric Schultz, de RESF, "la 'bourde', c'est d'avoir
rendu public un questionnement qui existe par ailleurs". "Je ne vois pas
quelqu'un de l'inspection prendre cette initiative seule, il y a forcément
quelque chose derrière", estime-t-il.
Xavier Darcos parle d'une
"maladresse tout à fait regrettable", qu'il condamne. "Evidemment, il n'y a de
la part de personne la volonté d'identifier les élèves qui dépendent de familles
immigrées. J'ai dit à l'inspecteur d'académie que je ne lui conseillais pas de
renouveler l'expérience", a dit le ministre de l'éducation nationale mercredi à
l'issue du conseil des ministres.
L'inspecteur d'académie du Haut-Rhin
est convoqué jeudi 20 septembre à Paris par Xavier Darcos, précisait-on par
ailleurs au ministère de l'éducation.
Source: la-Croix.com avec AP et AFP - 19 septembre 2007
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2315154&rubId=4076#
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Un mail envoyé par l'Inspection
académique du Haut-Rhin, demandant aux directeurs d'école de recenser les élèves
sans-papiers dans leurs établissements, a provoqué un tollé. Les syndicats
dénoncent une incitation à la délation et une "chasse aux sans-papiers".
L'inspection évoque une "erreur humaine". Le ministre de l'Education
nationale, Xavier Darcos, tente de calmer le jeu.
"Mesdames et Messieurs les
Directeurs, avez-vous connaissance de scolarisations d'élèves 'sans-papier' dans
votre établissement ? Dans l'affirmative, veuillez nous le faire savoir dans la
journée par e-mail ou par téléphone. En vous remerciant." Le mail, envoyé
lundi par
Les
réactions sont immédiates et le correctif publié quatre heures plus tard par
l'Inspection académique du Haut-Rhin n'y changera rien. "Une demande
concernant la scolarisation d'élèves sans papier émanant de nos services vous
est parvenue par erreur et est sans objet. Merci de ne pas en tenir compte",
peut-on y lire.
Trop tard, le mail provoque un tollé. A tel point que
mercredi, à l'issue du Conseil des ministres, Xavier Darcos est obligé
d'intervenir. "C'est une maladresse tout à fait regrettable de deux services
de l'Inspection académique", explique le ministre de l'Education nationale.
"Evidemment, il n'y a de la part de personne la volonté d'identifier les
élèves qui dépendent de familles immigrées. J'ai dit à l'inspecteur d'académie
que je ne lui conseillais pas de renouveler l'expérience", ajoute-t-il. Ses
services ont par ailleurs fait savoir que l'inspecteur du Haut-Rhin serait
convoqué à Paris.
"Une interprétation erronée, inappropriée et
maladroite"
A l'inspection académique, on explique qu'il s'agit
d'une "erreur humaine". L'institution aurait simplement souhaité faire le
point sur les dossiers d'élèves sans-papiers déjà connus de ses services, et ce,
à la demande de
Et d'insister
: "Aucune instruction de ce type n'a été donnée. Ce mail a été envoyé sans
être validé. La personne n'a pas mesuré l'ampleur du sujet. Il n'existe aucune
demande de recensement des élèves sans-papiers." Même son de cloche du côté
de l'inspecteur d'académie, Gilles Pétreault : "Il n'y a aucune demande de ma
part, ni de la part du rectorat", a-t-il confié mercredi aux Dernières
Nouvelles d'Alsace.
"Une chasse aux
sans-papiers"
Seule certitude, après la convocation à Paris des
préfets qui n'ont pas encore atteint les quotas d'expulsions de familles en
situation irrégulière et en plein débat sur les tests ADN pour les candidats au
regroupement familial, ce mail tombe au mauvais moment.
Sur le site de
RESF, les directeurs d'école expriment leur inquiétude : "L'école n'a pas
vocation à jouer les informateurs du ministère de l'Intérieur pour permettre aux
préfets d'atteindre leurs quotas et d'augmenter encore le nombre de familles
menottées et montées de force dans des avions pour être renvoyées dans des pays
où leur vie est souvent menacée", écrit ainsi l'un d'entre eux.
Les
syndicats, SNUipp (Syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des
écoles) en tête, refusent quant à eux de jouer ce rôle de "délateur" et
dénoncent "une chasse aux sans-papiers". Le syndicat des enseignants-UNSA
se dit de son côté "indigné". Alors, simple bourde, zèle d'une inspection
académique ou nouvelle orientation de l'Education nationale ? Une chose est
sûre, le sujet est plus que jamais extrêmement sensible.
leJDD.fr - le journal du dimanche au quotidien -
Mercredi 19 septembre 2007
http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200738/sans-papiers--les-eleves-fiches-_56769.html
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