La Mission des Nations
Unies au Darfour entre en opération le 31 décembre 2007
New york, Nations Unies, 28
décembre – L'Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) prendra
officiellement la place de la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS) le
31 décembre 2007. Elle est appelée à devenir la plus grande Mission des Nations
Unies avec 20.000 soldats et plus de 6.000 policiers et personnels civils.
« Déjà, plus de 9.000 personnels en
uniforme sont sur le terrain, dont 7.000 soldats et 1.200 policiers au service
de la MUAS créée en 2004 ou envoyés en renforcement au cours de l'année 2007 »,
a rapporté la porte-parole du Secrétaire général.
« Le transfert de l'autorité se fera
conformément à la résolution 1769 (2007) du Conseil de sécurité, en date du 31
juillet 2007 ».
Il sera marqué par une cérémonie de
signature en présence des représentants des deux Missions et en présence d'un
représentant du gouvernement soudanais.
A cette occasion, le personnel de la
MUAS troquera son béret vert pour le béret bleu de l'ONU.
En parallèle, rappelle la
porte-parole, les envoyés de l'ONU et de l'Union africaine (UA) pour le Darfour,
Jan Eliasson et Salim Ahmed Salim, poursuivent leur efforts en vue de parvenir à
un règlement politique de la crise et à la signature d'un accord de paix.
L'ONU estime que plus de 200.000
personnes sont mortes et au moins 2 millions déplacées au Darfour depuis le
début des affrontements, en 2003, entre les forces gouvernementales et leurs
alliés parmi les milices janjawids d'une part et les mouvements armés d'autre
part.
Des atrocités telles que le meurtre
de civils et le viol des femmes et des filles ont marqué le conflit et
continuent à l'heure actuelle.
Les agences humanitaires mènent la
plus grande opération d'assistance dans le monde, alors que près de 4,2 millions
de personnes sont maintenant affectées par la crise.
Outre les 2,2 millions personnes
déplacées à l'intérieur du Darfour, quelque 238.000 ont débordé vers l'Est du
Tchad.
En 2007, ce sont près de 12.000
travailleurs humanitaires de 13 agences des Nations Unies, de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge et de plus de 80 organisations non gouvernementales (ONG) qui
se trouvaient sur le terrain.
Soudan: la nouvelle force multinationale prend le
relais des Africains au Darfour
Par Par Mohamed HASNI
KHARTOUM, AFP, 31 décembre 2007 - La
mission des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour (Minuad) prend
lundi le relais de la mission africaine (Amis), un transfert largement
symbolique, l'ONU peinant, face aux réticences de Khartoum et des Occidentaux, à
élargir et équiper la nouvelle force.
Une cérémonie de transfert
d'autorité est prévue à El-Facher, capitale du Nord Darfour et siège du QG de la
nouvelle mission approuvée le 31 juillet par le Conseil de sécurité des Nations
unies.
Une fois déployée dans son
intégralité, la Minuad sera forte de 20.000 soldats et plus de 6.000 policiers
et personnels civils, ce qui en fera la plus grosse opération de maintien de la
paix des Nations unies au monde. Mais dans les faits, la Minuad ne démarre
qu'avec quelque 9.000 éléments sur le terrain: les 7.000 soldats de l'Amis plus
1.200 policiers de cette force et des soldats et policiers de l'ONU envoyés en
renfort en 2007.
En outre, cette force, dont le
budget de 1,2 milliard de dollars pour 2008 n'a été approuvé que récemment par
l'Assemblée générale des Nations unies, peine à mobiliser les ressources
humaines et matérielles nécessaires à sa mission qu'elle veut plus efficace que
celle de l'Amis.
La force africaine a été incapable
faute de moyens et de financement de peser sur la violence au Darfour, une
province de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile. Elle a perdu depuis
son arrivée en 2004 une cinquantaine de ses membres, dont 12 lors d'une attaque
fin septembre 2007 à Haskanita, dans le sud du Darfour, attribuée à des
rebelles.
Le Soudan continue de refuser
l'intégration dans la force de la Minuad d'élements venus des pays nordiques en
arguant que l'accord initial soulignait le caractère africain de cette force.
Les Nations unies pour leur part n'arrivent pas à trouver 24 hélicoptères, dont
six d'attaque, jugés essentiels pour la mobilité et la capacité de réaction de
la Minuad qui a en charge un territoire aussi vaste que la
France.
Dans un communiqué conjoint à la
veille du transfert, les Nations unies et l'Union africaine ont appelé, une
nouvelle fois, les pays membres à "combler ce manque" en fournissant ces
appareils.
Prudent, le chef de la Minuad,
Rodolphe Adada, a souligné que la nouvelle mission "ne va pas transformer du
jour au lendemain" la situation au Darfour, où le conflit a fait 200.000 morts
et quelque 2,2 millions de déplacés en près de cinq ans, selon des organisations
internationales -- chiffres contestés par Khartoum qui parle de 9.000 morts
seulement.
"Mais nous sommes optimistes sur le
fait que l'arrivée de la Minuad aidera à une amélioration de la sécurité, à la
création d'un climat favorable à un règlement négocié du conflit, à une
meilleure distribution de l'aide humanitaire à des millions de déplacés et
finalement au développement de cette région", a souligné M.
Adada.
Actuellement, il y a dix bataillons
d'infanterie sur le terrain venant du Rwanda, d'Afrique du sud, du Nigeria et du
Sénégal. Il y a aussi une unité de la police militaire du Kenya, une compagnie
de Gambie et une compagnie du génie de Chine ainsi que plus de 1.000 policiers,
venant de plus de 25 pays, et une unité de police du
Bangladesh.
Des troupes d'Egypte, du Pakistan,
d'Ethiopie et une unité de police du Népal doivent être déployées dans les deux
prochains mois. Avant le passage de relais, les Nations unies et l'UA ont
souligné la nécessité de poursuivre la recherche d'une solution politique au
conflit.
Leurs émissaires, Jan Eliasson et
Salim Ahmed Salim, doivent continuer leurs efforts pour parvenir à un accord de
paix entre le gouvernement de Khartoum et les mouvements rebelles, dont la
majorité refusent encore de s'asseoir à la table des
négociations.
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