Les squatters d'Aubervilliers lèvent
leur camp après un accord
Aubervilliers, AFP - Lundi 10
septembre, 23h07 -
Les squatteurs de logements sociaux d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ont
accepté lundi soir de quitter le parvis qu'ils occupaient depuis deux mois,
après une série d'engagements de la préfecture sur le relogement des
familles.
Cet accord met fin au bras de fer
engagé depuis le 11 juillet par ces familles africaines avec les autorités
(mairie et préfecture) après l'expulsion de cinq premières familles de leurs
appartements, fin juin et début juillet.
Jour et nuit, ces familles,
ivoiriennes majoritairement, se relayaient au campement installé devant un
groupe scolaire pour demander le relogement de tous les squatteurs du quartier
de
La situation s'était nettement
durcie jeudi dernier après la première évacuation par la force du site, à la
suite d'une décision d'expulsion prononcée le 3 septembre par le tribunal de
Bobigny, à la demande de la municipalité PCF.
Une nouvelle tentative d'expulsion
avait eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, faisant deux
blessés.
"Les familles s'engagent à respecter
les termes de l'accord", a annoncé à 21H20 Lacine Koné, l'un des porte-parole
des squatteurs, après trois quart d'heure de discussion entre familles pour
examiner le détail des propositions formulées auparavant par le sous-préfet
Olivier Dubaut.
Cette discussion s'est tenue à
l'écart de la presse et de l'association Droit au logement (Dal), qui soutient
ces familles depuis des mois.
Appelant les familles à rester
"mobilisées" et "déterminées", le porte-parole a ajouté que "la lutte prendra
fin quand tous les engagements des autorités seront devenus effectifs". Puis,
symboliquement, les porte-parole ont dégagé les matelas installés au
sol.
Moins de deux heures plus tôt, le
sous-préfet s'était engagé à reloger immédiatement les cinq premières familles
expulsées et à engager au plus vite une enquête sociale afin d'étudier les
possibilités de relogement pour 26 autres familles menacées d'une expulsion
prochaine.
Lorsque cette phase sera achevée, il
s'engageait à lancer la même enquête pour les 40 autres familles ayant participé
depuis le 11 juillet au squat.
Ces propositions "ne valent que pour
les familles en situation régulière" et sont conditionnées "à l'évacuation
immédiate du campement", avait-il prévenu après une table-ronde de plus de trois
heures et demi avec six représentants du Dal et des squatteurs à
Saint-Denis.
Le sous-préfet a également posé deux
autres conditions à ce compromis: que les familles soient effectivement
inscrites sur les listes d'attente de logement social, et qu'elles s'engagent à
verser "les indemnités d'occupation dues au bailleur", l'OPHLM d'Aubervilliers,
où 3.800 demandes de logement sont en attente.
Dans ce dossier, qui a pris un
tournure politique après la visite controversée de la secrétaire d'Etat aux
Droits de l'Homme Rama Yade, la ville d'Aubervilliers a toujours affiché sa
fermeté, refusant de reloger les squatteurs de son parc
social.
"Ceux qui ont donné pendant des
années des leçons manquent parfois d'humanité", avait expliqué Mme Yade à l'AFP
après sa visite au campement, perçue par la municipalité comme une "provocation"
et "un soutien affirmé aux squatteurs".
Le Premier ministre François Fillon,
avait déclaré dimanche que Rama Yade a fait "une gaffe liée à son inexpérience"
dans sa visite aux squatteurs, mais qu'il ne regrettait toutefois "à aucun
moment" d'avoir Mme Yade dans son gouvernement.
Aubervilliers : le DAL reste vigilant
Liberation.fr - QUOTIDIEN : mercredi
12 septembre 2007
Après la victoire, la mobilisation
continue. C’était le message transmis hier par les délégués de l’ancien
campement d’Aubervilliers. Le processus de relogement, obtenu lundi du préfet de
Seine-Saint-Denis pour 71 familles expulsées ou menacées d’expulsion après avoir
squatté des logements sociaux, sera attentivement suivi par les intéressés.
Droit au Logement, qui les soutient, appelait à un rassemblement cet après-midi
devant la sous-préfecture de Saint-Denis où se réunira à 16 heures un «comité de
suivi» chargé d’examiner les situations des familles au cas par cas. De son
côté, le FN a regretté hier que le gouvernement ait adopté dans cette affaire la
même attitude de «faiblesse» que Rama Yade, venue quelques jours
auparavant s’enquérir de la situation des sans-logis
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