Ban Ki-moon
demande le report du deuxième tour des élections présidentielles au Zimbabwe
New York, nations Unies, 23 juin
2008 – Le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a demandé cet après-midi aux
autorités du Zimbabwe de ne pas procéder au deuxième tour des élections
présidentielles qui doit normalement avoir lieu vendredi.
« Il y a eu trop de violence et trop
d'intimidation. Effectuée dans de telles conditions, l'élection manquerait de
légitimité », a estimé Ban Ki-moon qui s'adressait à la presse à l'issue de son
déjeuner mensuel avec les membres du Conseil de sécurité.
Le Secrétaire général a réaffirmé
son appui à la position de
« Cette campagne faite de menaces et
d'intimidations va à l'encontre de l'esprit démocratique. L'élection doit être
reportée jusqu'à ce que des conditions adéquates soient en place », a affirmé
Ban Ki-moon.
Le Secrétaire général a également
fait part de son trouble au sujet de la série d'évènements qui ont conduit
Morgan Tsvangirai, le dirigeant de l'opposition, à prendre la décision «
compréhensible » de retirer sa candidature.
Dans un message transmis hier par sa
porte parole, le Secrétaire général avait estimé que le retrait de ce dernier
représente « un développement profondément troublant qui n'est pas de bon augure
pour l'avenir de la démocratie au Zimbabwe ».
Pour Ban Ki-moon, « ce qui se passe
actuellement au Zimbabwe représente le plus important défi à la stabilité de la
région et de l'Afrique ».
Dans son message, le Secrétaire
général avait également indiqué que son Envoyé politique, le Sous-Secrétaire
général aux affaires politiques, Haïlé Menkerios, restera dans la région pour
maintenir l'appui des Nations Unies.
Malgré l'appel de l'ONU, le
Zimbabwe prépare le second tour sans opposition
HARARE, AFP, 24 juin 2008 -
Le régime du Zimbabwe continuait mardi ses préparatifs pour le scrutin
présidentiel de vendredi sans tenir compte de l'appel de l'ONU à annuler
l'élection ni du retrait du chef de l'opposition Morgan Tsvangirai, toujours
réfugié à l'ambassade des Pays-Bas.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a
condamné lundi à l'unanimité, après d'âpres discussions, la campagne de violence
contre l'opposition au Zimbabwe et "le comportement du gouvernement qui a dénié
à ses opposants politiques le droit de faire librement
campagne".
Ces violences et intimidations "ont
rendu impossible la tenue d'une élection libre et équitable" vendredi, a ajouté
le Conseil, alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon appelait les
autorités à annuler le scrutin prévu cette semaine.
C'est à cause de la répression que
Morgan Tsvangirai, 56 ans, a renoncé dimanche à participer à l'élection face au
chef de l'Etat Robert Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis
1980.
Le chef du Mouvement pour le
changement démocratique (MDC) a mentionné une "orgie de violences" dans le pays
et a estimé ne pas pouvoir "demander aux électeurs de risquer leur vie" pour
lui.
Dans ce climat de tension, il s'est
ensuite réfugié à l'ambassade des Pays-Bas à Harare, qu'il espère pouvoir
quitter "dans les deux prochains jours". "J'évalue ma situation et dès que je
serai sûr que ma sécurité est assurée, je partirai", a-t-il dit à l'AFP
mardi.
Le leader de l'opposition, qui a été
appréhendé à cinq reprises par la police durant sa campagne avant d'être libéré
sans inculpation, n'a pas voulu révéler sa prochaine destination pour des
raisons de sécurité.
M. Tsvangirai a également exclu la
tenue du scrutin tant que "les conditions actuelles" sur le terrain n'auraient
pas changé.
La veille, il avait demandé
l'annulation de l'élection présidentielle et qu'un nouveau "scrutin spécial soit
organisé dans une atmosphère libre et juste".
"Le gouvernement peut faire ce qu'il
veut: il n'y aura pas d'élections car moi, en tant que concurrent je n'y
participerai pas et parce que les gens n'y participeront pas", a-t-il insisté
sur une radio néerlandaise.
Le leader de l'opposition, qui a
misé sur la communauté internationale pour faire plier le président Mugabe
depuis le premier tour de la présidentielle le 29 mars, s'est réjoui de la
position adoptée par les Nations unies. "Je pense que la combinaison de l'Union
européenne et des Nations unies produira la pression nécessaire", a-t-il
dit.
Mais le régime reste sourd à ses
appels et aux pressions internationales.
"Les préparatifs (de l'élection)
sont à un stade avancé", a déclaré mardi à l'AFP le porte-parole de
"Aujourd'hui, nous finalisons la
formation des agents électoraux et leur déploiement. Le matériel électoral est
en train d'être distribué dans le pays, nous sommes presque prêts", a-t-il
ajouté.
Le président Mugabe a également
traité avec mépris les critiques occidentales. "
L'ambassadeur zimbabwéen à l'ONU a
en outre vivement critiqué le secrétaire général de l'ONU. "Utiliser la tribune
de New York pour demander un report du second tour, c'est n'importe quoi !", a
asséné Boniface Chidyausiku.
Le chef de l'Etat accuse
régulièrement l'Occident, qui a adopté des sanctions contre le cercle du pouvoir
après la réélection contestée de M. Mugabe en 2002, de ruiner son pays, où
l'inflation dépasse l'entendement, 80% de la population est au chômage et les
pénuries sont récurrentes.
Tsvangirai refuse toujours
de participer au scrutin
lepoint.fr
- 24 juin 2008 - http://www.lepoint.fr/a - Par Jamila
Aridj et Chloé Durand-Parenti
Le chef de l'opposition zimbabwéenne
Morgan Tsvangirai envisage de quitter "aujourd'hui ou demain" l'ambassade des
Pays-Bas à Harare, où il s'est réfugié dimanche, "dès qu'il estimera sa sécurité
assurée", a-t-il expliqué mardi dans une interview accordée à la radio
néerlandaise Radio 1. "J'ai confiance dans le fait que [...] la menace n'est
plus d'actualité", a indiqué le leader de l'opposition, âgé de 56 ans.
Réagissant au refus des autorités zimbabwéennes de reporter le second tour de
l'élection présidentielle, l'opposition a dénoncé "des élections ridicules" et
une "compétition à un seul homme". "Le gouvernement peut faire ce qu'il veut :
il n'y aura pas d'élections car moi, en tant que concurrent, je n'y participerai
pas et [parce que] les gens n'y participeront pas", a affirmé mardi Morgan
Tsvangirai. "Il est impossible de tenir des élections dans les conditions
actuelles", a-t-il insisté.
Déjà dimanche, Morgan Tsvangirai avait
annoncé qu'il renonçait à participer au second tour de l'élection
présidentielle, prévu vendredi face au chef de l'État Robert Mugabe, indiquant
ne pas pouvoir "demander aux électeurs de risquer leur vie" dans un contexte d'
orgie de violences . Lors des élections générales du 29 mars dernier, le
leader de l'opposition avait pourtant infligé un sérieux revers au plus vieux
président d'Afrique, le devançant au premier tour de la présidentielle avec 47,9
% des voix contre 43,2 %. Selon l'opposant, 200.000 personnes auraient été
déplacées, plus de 86 partisans du MDC tués et plus de 10.000 personnes blessées
depuis ce premier tour de scrutin, où le parti de Mugabe, l'Union nationale
africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), avait aussi perdu la
majorité. Une défaite historique.
Appel à
Estimant que les tensions actuelles
"ne peuvent qu'enfoncer davantage le pays dans sa grave crise économique et
politique", le gouvernement du Botswana a appelé à une "action concertée" de
l'organisation régionale de
"Je demande au président
Mugabe avec insistance d'accepter le renvoi des élections pour que la diplomatie
puisse s'engager avec l'appui de
Le risque d'un nouveau
génocide
"La situation au Zimbabwe pourrait se détériorer à tel
point qu'un génocide serait une conséquence possible, quelque chose qui
ressemblerait à un nouveau Rwanda" en
Dans un entretien sur Radio BBC4, Paddy
Ashdown a cependant précisé qu'il ne s'attendait pas à ce que la situation
dégénère au point qu'une intervention de ce type soit nécessaire, insistant sur
les "espoirs de succès" des efforts diplomatiques. En effet, le Conseil de
sécurité de l'Onu a officiellement condamné le "comportement du gouvernement
zimbabwéen qui a dénié à ses opposants politiques le droit de faire librement
campagne. Ces violences et restrictions "ont rendu impossible la tenue d'une
élection libre et équitable le 27 juin".
"C'est le genre de pression à
laquelle nous appelions. Je pense que la combinaison de l'Union européenne et
des Nations unies produira la pression nécessaire", a réagit Morgan Tsvangirai.
De son côté, le président zimbabwéen a accusé
Actualité internationale et africaine de sangonet