Un soldat français disparait dans un incident à la limite du Soudan


Soudan: Un soldat français porté manquant dans un incident frontalier

Par Par Jennie MATTHEW

KHARTOUM (AFP), 04 mars 2008, 17h30  - Un soldat français de l'Eufor, la force européenne chargée de sécuriser l'est du Tchad et de la Centrafrique, est porté disparu après un incident frontalier meurtrier en territoire soudanais, condamné mardi par le Soudan.

L'Eufor et la France ont demandé aux autorités soudanaises leur "assistance" pour retrouver ce soldat, un sergent des forces spéciales françaises.

Selon l'armée française, un autre soldat français a été blessé dans l'accrochage, survenu dans la région de Tissi. Il a été récupéré et évacué par hélicoptère en République centrafricaine. Le militaire blessé a expliqué que son collègue s'était "effondré" après avoir été pris sous le feu de militaires.

Plus tôt, l'état-major de l'Eufor Tchad-RCA avait annoncé qu'un soldat français était porté disparu au Tchad après un incident survenu au Soudan, où son véhicule avait pénétré par erreur.

Selon Khartoum, des militaires "blancs" ont franchi à deux reprises la frontière non balisée entre le sud-est du Tchad et la région en guerre civile du Darfour, à l'ouest du Soudan, déclenchant un échange de tirs meurtrier avec l'armée soudanaise.

"A 17H00 (13H00 GMT) hier (lundi), une jeep militaire a traversé un barrage soudanais à cinq kilomètres à l'intérieur du Soudan et a échangé des coups de feu" avec les militaires soudanais postés au barrage, a expliqué le porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Ali al-Sadiq.

"La jeep a été entièrement détruite, cinq ou six soldats blancs ont fui à pied vers le Tchad et n'ont pas été poursuivis", a ajouté le porte-parole.

"Une heure plus tard, trois autres jeeps militaires protégées par un hélicoptère sont revenues et des dégâts ont été rapportés", a-t-il poursuivi. Selon le ministère, l'incident a fait une victime civile mais aucun soldat étranger n'a été fait prisonnier.

De son côté, l'armée soudanaise a fait état de deux morts soudanais dans l'incident, un militaire et un civil, accusant les forces étrangères d'avoir délibérément franchi la frontière.

"Vous ne pouvez pas faire quelque chose deux fois et dire que c'est une erreur", a lancé le porte-parole de l'armée, Osman Mohammed al-Agbash.

Un porte-parole de la mission de paix UA-ONU au Darfour (Minuad), théâtre depuis 2003 de violences ethniques entre rebelles et forces soudanaises, a indiqué que la mission tentait toujours "d'établir les détails" de l'incident.

Le lieutenant-colonel Patrick Poulain, officier de presse de l'Eufor à N'Djamena, a déclaré mardi que "le véhicule dans lequel se trouvait ce soldat a traversé la frontière par +inadvertance+". Le commandant de la force européenne, le général Patrick Nash, a exprimé ses "regrets" à ce sujet.

L'Eufor Tchad-RCA est chargée de veiller à la sécurité d'une mission de police de l'ONU, des centaines de milliers de réfugiés soudanais du Darfour et de personnes déplacées dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique.

L'Eufor, dont le déploiement a été retardé par l'offensive de rebelles tchadiens sur N'Djaména en février, doit compter 3.700 soldats dont 2.100 Français.

Le Soudan a affirmé qu'il s'assurerait qu'un tel incident "sérieux" ne se reproduise pas, avertissant l'Eufor qu'elle n'avait pas mandat pour franchir la frontière. Mais Khartoum ne veut pas "faire monter la tension avec le Tchad (...) et nous voulons maintenir un esprit de coopération et de compréhension", a souligné le porte-parole de la diplomatie soudanaise.

En cinq ans, le conflit au Darfour a fait près de 200.000 morts, selon des organisations internationales, et plus de 2 millions de déplacés. Khartoum conteste ce bilan et chiffre le nombre des victimes à 9.000.

En février, un haut responsable de l'ONU avait mis en garde contre le risque de déstabilisation de la région par les activités des rebelles au Tchad et au Soudan, qui pourrait dégénérer en guerre régionale.

 


Soldat français disparu: le commandant de l'Eufor demande l'aide du Soudan

BRUXELLES (AFP), 04 mars 2008, 13h28 - Le commandant de l'Eufor, la force européenne chargée de sécuriser l'est du Tchad et de la Centrafrique, le général Patrick Nash, a demandé à son tour mardi l'assistance du SDoudan pour retrouver le soldat français disparu après un accrochage près de la frontière avec le Tchad.

Dans un communiqué, il a demandé aux autorités soudanaises leur "assistance en vue d'obtenir des informations sur l'endroit où il pourrait se trouver".

Le général irlandais a exprimé sa "préoccupation" après la disparition du militaire français au cours d'un "incident sérieux" survenu lors d'une mission de reconnaissance menée par une unité de l'Eufor, selon le communiqué.

Le commandant de la force a exprimé ses "regrets" après qu'un véhicule de cette unité eut traversé "par inadvertance" la frontière avec le Soudan et se fut trouvé "involontairement" en territoire soudanais.

 


Un soldat français de l'Eufor disparu au Soudan

PARIS, Reuters, Mardi 4 mars, 13h26  - Un soldat français de la force européenne Eufor, en cours de déploiement dans l'est du Tchad, est porté disparu et un autre a été blessé après s'être perdus et être entrés par erreur en territoire soudanais, où ils ont été pris dans des tirs avec des soldats soudanais, rapportent les autorités françaises.

Les autorités soudanaises ont dit ne pas être courant qu'un soldat avait disparu mais ont signalé des tirs entre des "soldats blancs" et une unité soudanaise, au cours desquels un civil a été tué.

Christophe Prazuck, porte-parole de l'armée française, a déclaré que deux soldats français, en patrouille de reconnaissance, avaient pénétré accidentellement en territoire soudanais où ils avaient essuyé des tirs d'infanterie.

"L'un des deux a été blessé, il a pu revenir sur ses pas, là il a retrouvé d'autres militaires de la force européenne qui étaient venus voir l'origine des tirs (...) Par contre, nous n'avons aucune nouvelle de l'autre militaire qui était sur ce véhicule égaré", a dit Christophe Prazuck sur France Info.

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a expliqué que les deux hommes avaient traversé la frontière "sans s'en rendre compte" et dit avoir sollicité l'aide du Soudan.

"Nous demandons aux autorités soudanaises qu'elles nous aident à retrouver le soldat qui est porté disparu, qui est un sergent, mais nous n'avons aucune nouvelle précise", a-t-il dit à la presse.

Un porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, Ali al Sadig, a déclaré qu'une petite force de "soldats blancs à bord d'une jeep militaire" était entrée lundi au Soudan en provenance du Tchad.

"Ils (les occupants de la jeep) ont ouvert le feu sur un poste de contrôle de l'armée soudanaise. Les nôtres ont riposté et ont immobilisé la jeep, sans faire de victimes", a-t-il dit.

"Les soldats (de la jeep) ont fui à pied. Nous ignorons s'il s'agissait de Français. Nous ignorons s'ils étaient entrés au Soudan à dessein ou non", a ajouté le porte-parole.

Selon lui, une force plus importante, appuyée par un hélicoptère, a franchi peu après la frontière entre le Tchad et le Soudan et des tirs l'ont opposée aux mêmes militaires soudanais. "Dans cet affrontement, un civil soudanais a été tué", a dit Sadig.

L'Eufor, qui comptera au total 3.700 soldats de 14 pays, dont un grand nombre de Français, a pour mission d'assurer la protection de plus de 400.000 civils dans l'est du Tchad.

James MacKenzie et Alaa Shahine, version française Eric Faye

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