Violences et xénophobie refont
surface en Afrique du Sud (dépêches au 21 mai 2008)
Afrique
du Sud: L'armée appelée en renfort
Mise à jour le mercredi 21 mai 2008
à 14 h 33
En Afrique du Sud, l'armée ira
prêter main-forte aux policiers de la province de Gauteng, où une vague
d'attaques à caractère xénophobe a fait 42 morts et contraint plus de 16 000
personnes à fuir leur domicile depuis une dizaine de
jours.
Dans une brève déclaration, le
bureau du président Thabo Mbeki a fait savoir que ce dernier a approuvé une
requête présentée en ce sens par la police de Gauteng, province qui comprend
notamment la mégapole, Johannesburg, et la capitale,
Pretoria.
La déclaration n'a pas précisé
quelles tâches seront dévolues à l'armée, mais une porte-parole de la police a
déclaré au quotidien Mail & Guardian que les forces de l'ordre
avaient demandé à obtenir de l'équipement et du personnel.
Sur le terrain, les violences des
derniers jours, essentiellement concentrées dans les environs de Johannesburg,
se sont étendues au cours des dernières heures à deux autres provinces de l'est
du pays.
Dans le KwaZulu Natal, une foule de
150 à 200 personnes a attaqué les clients d'une taverne située en banlieue de
Durban, sous prétexte que l'établissement appartient à des Nigérians. Dans la
province du Mpumalanga, des activistes ont pillé et brûlé des commerces qui
auraient appartenu à des étrangers dans les comtés de Leslie et
d'Embalenhle.
400
arrestations
Depuis le début des troubles, lundi
dernier, dans le comté d'Alexandra, 400 personnes ont été arrêtées dans le
Gauteng, selon le plus récent bilan fourni par la police provinciale. Parmi eux
se trouvent quatre leaders communautaires interpelés à
Germiston.
Les activistes qui prennent part aux
violences accusent les immigrants de voler leur travail, d'occuper des logements
déjà très rares et de se livrer à des activités
criminelles.
Des étrangers ont été brûlés vifs,
des femmes ont été violées et des commerces ont été vandalisés par des hordes de
manifestants brandissant souvent des haches ou des machettes. Des milliers
d'étrangers apeurés se sont réfugiés dans des postes de police ou des
églises.
L'Afrique du Sud, pays de 50
millions d'habitants, abrite environ cinq millions d'immigrants, dont trois
millions sont issus du Zimbabwe voisin. Ces ressortissants fuient un pays ruiné
- le taux d'inflation est évalué à 165 000 %, le taux de chômage, à 80 % - et où
la violence politique est monnaie courante.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Mail & Guardian
La nation « arc-en-ciel »
désemparée
par Valérie
Hirsch
Article publié le 20/05/2008
Dernière mise à jour le 21/05/2008 à 10:17 TU
La police sud-africaine ne parvient
pas à endiguer la chasse aux étrangers qui gagne, un à un, tous les quartiers
pauvres de Johannesburg. Même si on craint que d’autres villes du pays soient
emportées par le déchaînement de violences, le gouvernement hésite à faire appel
à l’armée. Treize mille personnes ont dû se réfugier dans des églises et des
centres sociaux, selon l'Organisation internationale des migrations. Les appels
à une intervention de l'armée se sont multipliés. La police a procédé à environ
300 arrestations depuis le début des attaques le 11 mai dans le township
d'Alexandra. Cette explosion de violence a principalement touché les
Zimbabwéens.
« Je pensais qu’on était tous des
frères du même continent. Personne ne s’attendait à cela ! ». Coiffé de
dreadlocks, Jack, un jeune Mozambicain de 28 ans, a été chassé dimanche de son
appartement à Hillbrow, un quartier pauvre et cosmopolite du centre-ville de
Johannesburg : « Quand une foule hostile a descendu la rue du quartier, je me
suis enfui. Lundi, je suis retourné chercher mes affaires : tout avait été volé
». Jack s’est réfugié au siège de l’Eglise méthodiste à Johannesburg, qui a
accueilli 300 rescapés des violences dans le centre-ville. La plupart,
Zimbabwéens, n’osent plus sortir du bâtiment, comme James Mpofu, un enseignant
de 38 ans qui s’est caché pendant quatre heures dans un conteneur : « Lundi
matin, les Zoulous ont attaqué les Zimbabwéens et les Malawites, qui déchargent
les marchandises au centre commercial chinois ; ils les accusent de travailler
pour des salaires trop bas ». N’osant plus sortir de l’église, la plupart
souhaite rentrer au pays. « Mieux vaut encore mourir chez nous ! » ,
conclut Jack.
Beaucoup d’étrangers vivent
désormais dans la peur. Mardi matin, des commerçants éthiopiens et pakistanais
ont précipitamment fermé leurs rideaux de fer quand des passants se sont mis à
courir. Une fausse alerte, mais qui donne une idée de l’atmosphère qui règne
dans les quartiers populaires. Les étrangers ne sont pas les seuls à s’inquiéter
: des Shangaan et Venda (deux minorités ethniques du nord de l’Afrique du Sud)
figurent aussi parmi les victimes des affrontements. « Les Zoulous ont
instigué ces attaques, affirme Lydia Makhoba, une Venda qui habite
Alexandra, le township où les violences ont commencé. Le régime d’apartheid
nous a tous élevés dans l’idée que les autres ethnies représentaient une menace.
Chacun devait vivre dans son quartier, dans son bantoustan. C’est très triste de
voir que cette mentalité n’a pas disparu ! ».
Personne n'a de
réponse
Depuis jeudi, le président Thabo
Mbeki – comme tous les leaders politiques - a multiplié les interventions pour
condamner les agressions, mais sans résultat. Une enquête va être lancée pour
déterminer la cause des attaques. « La xénophobie est un élément secondaire.
Les agresseurs sont des éléments criminels qui ont manipulé la population »,
pense ainsi la ministre de l’Intérieur Nosiviwe Mapisa-Nqakula. Les attaques
ont-elles été orchestrées ? Ou s’agit-il d’un mouvement spontané d’agressions
racistes et de pillages ? Pour le moment, personne n’a de réponse. Mais beaucoup
estiment que le président sud-africain porte une lourde part de responsabilité.
Parce qu’il ne voulait pas reconnaître l’ampleur de la crise politique au
Zimbabwe, Mbeki n’a rien fait pour accueillir les Zimbabwéens qui ont afflué en
masse ces dernières années.
Ils seraient aujourd’hui environ
trois millions en Afrique du Sud. « Tant le gouvernement sud-africain que les
Nations unies ont refusé de leur accorder un statut de réfugié, déplore Eric
Goemaere, qui dirige l’équipe locale de Médecins sans frontières-Belgique.
Les Zimbabwéens en sont réduits à vivre comme des clandestins, tout en étant
considérés par les pauvres Sud-Africains comme des profiteurs ». Beaucoup
sont venus gonfler les bidonvilles en bordure des townships, où ils sont
directement en compétition avec les chômeurs sud-africains. « Faute de
politique d’urbanisation et d’immigration, la pression sur les infrastructures,
les écoles, les centres de santé, l’accès à l’emploi est devenue intolérable
dans ces quartiers informels, explique Henri Boshoff, chercheur à
l’Institute for the securities studies. Vous ajoutez à cela la hausse des
prix depuis le début de l’année et le cocktail devient explosif
».
L’Alliance démocrate, principal parti d’opposition a appelé, ce mardi, le gouvernement à mettre en place des camps de réfugiés, pour accueillir les quelque 11 000 rescapés des violences entassés dans des bâtiments publics et à déployer l’armée pour rétablir l’ordre. Un pas que l’ANC refuse de franchir pour le moment : c’est l’armée qui était chargée de la répression dans les townships sous l’apartheid. Mais déjà bien des images rappellent cette période sombre de l’histoire, telle cette photo d’un homme brûlé vif, publiée ce lundi dans la presse locale. « C’est comme si on revenait aux jours du collier », déplore le Prix Nobel de la paix Desmond Tutu, en faisant allusion au « supplice du pneu enflammé » administré par les freedom fighters des townships aux Noirs soupçonnés de collaborer avec le régime d’apartheid. Cette dernière semaine, le beau rêve de la nation arc-en-ciel, symbole de la réconciliation raciale, a éclaté en morceaux.
Afrique du Sud. Quand le
racisme refait surface
Les crimes racistes refont parler
d’eux en Afrique du Sud. Cette fois, les violences ont lieu entre noirs. Les
étrangers du Zimbabwe sont visés accusés de « voler le travail » aux locaux.
Une vague de violences contre les
immigrés en Afrique du Sud a forcé au moins 13.000 personnes à fuir les
quartiers pauvres de Johannesburg pour se réfugier dans des églises ou des
centres paroissiaux, a indiqué l ’ Onu hier. La police a indiqué avoir déjà
procédé à environ 300 arrestations depuis le début des attaques le 11 mai qui
ont fait plus d ’ une vingtaine de morts .
Une démonstration honteuse de
xénophobie La situation semblait se calmer hier , mais la tension restait
palpable dans certains bidonvilles où r ô daient des foules armées de haches et
de machettes et où il y a encore eu plusieurs dizaines de blessés. « Les
citoyens d ’ autres pays d ’ Afrique et au-delà sont des êtres humains comme
nous et méritent d ’ être traités avec respect et dignité » , a déclaré le
président sud-africain Thabo Mbek i , longtemps exilé dans les pays voisins sous
l ’ apartheid. Celui-ci a appel é à mettre fin à cette démonstration « honteuse
» de xénophobie .
Un appel à l’armée Mais les discours
ont apparemment des limites. L a Commission des droits de l ’ Homme
sud-africaine a ainsi jugé indispensable de recourir à l ’ armée face à une «
situation explosive, imprévisible et très dévastatrice ». Confrontés à 40 % de
chômage et 43 % de pauvreté, de nombreux Sud-Africains accusent les immigrés de
prendre des emplois et d ’ être responsables de la criminalité, dont les
Zimbabwéens qui ont fui la crise politico-économique dans leur pays et sont
estimés à trois millions.
Le Ttelegramme.com - 21 mai
2008
JOHANNESBURG, AFP, 21 mai 2008 - Les violences visant des immigrés
dans les quartiers pauvres de Johannesburg, la capitale économique
sud-africaine, se sont étendues à la ville portuaire de Durban, dans la province
du KwaZulu-Natal (est), a annoncé mercredi la police.
Environ 200 personnes, armées de
gourdins et de bouteilles, ont attaqué des habitants, soupçonnés d'être des
étrangers, dans les rues du quartier pauvre d'Umbilo à
Durban.
"Une foule de plus ou moins 200
personnes s'est rassemblée dans les rues, brandissant des bouteilles et des
gourdins, et ont attaqué des gens", a déclaré à l'AFP la commissaire Phindile
Radebe, porte-parole de la police du KwaZulu-Natal.
Ces personnes "ont attaqué des bars
qu'elles pensaient appartenir à des Nigérians", a-t-elle
ajouté.
Selon un porte-parole de la police
d'Umbilo, le capitaine John Lazarus, cité par le quotidien local The Mercury, la
foule demandait aux étrangers de "quitter le KwaZulu-Natal", province la plus
peuplée du pays.
La commissaire Radebe a précisé que
le quartier était surveillé par la police qui enquêtait sur les motifs des
attaques.
Une explosion de violences
xénophobes a éclaté le 11 mai à Johannesburg, environ
Le porte-parole de la police de
Johannesburg, Govindsamy Mariemuthoo, a déclaré mercredi que la nuit précédente
avait été relativement calme, émaillée seulement de quelques incidents en
banlieue, rapidement contrôlés par les forces de l'ordre.
"La zone a été calme dans la nuit.
Mais il y a eu quelques incidents, par exemple dans les bidonvilles de Gugulethu
et de Ramaphosa, dans l'East Rand, deux masures ont été
incendiées."
"A Tembisa, sept personnes ont été
arrêtées pour violence publique, à Rabie Ridge, trois personnes ont été blessées
par balles et hospitalisées. A Kya Sands, la police a dispersé une foule d'une
centaine de personnes", a-t-il précisé.
De nombreux Sud-Africains accusent
les immigrés -- qui arrivent par millions surtout du Zimbabwe, du Mozambique, du
Malawi, de République démocratique du Congo (RFC) dans la première puissance
économique du continent -- de prendre des emplois et d'être responsable de la
criminalité, l'une des plus élevées du monde.
Radio Canada
(www.radio-canada.ca), mardi
20 mai 2008
En Afrique du Sud, la police a
annoncé mardi avoir procédé à 40 nouvelles arrestations dans la foulée
d'attaques xénophobes qui ont fait au moins 22 morts au cours des derniers
jours.
Des quotidiens sud-africains
rapportent mardi de nouvelles histoires d'horreur qui seraient survenues dans
plusieurs bidonvilles de Johannesburg.
The Independent rapporte par exemple que deux
mineurs apparemment originaires du Mozambique auraient été battus à mort à
Reiger Park, dans le comté d'Ekurhuleni.
The Sowetan annonce de son côté qu'un
entrepreneur en construction serait mort brûlé vif dans sa maison, à l'est de
Johannesburg, par une foule qui l'accusait de ne pas employer de
Sud-Africains.
Pendant que des voix s'élèvent pour
réclamer une intervention de l'armée, le président du pays, Thabo Mbeki, a lancé
un appel au calme et a soutenu que la police allait combattre les « racines de
l'anarchie ».
« Les citoyens d'autres pays du
continent africain et d'ailleurs sont aussi humains que nous et méritent d'être
traités avec respect et dignité », a dit le président Mbeki, qui a lui-même vécu
en exil pendant les années de l'apartheid. L'Afrique du Sud, a-t-il ajouté, «
n'est pas une île isolée du reste du continent ».
Malgré les arrestations et les
assurances du président Mbeki, la commissaire aux droits de l'homme de l'Afrique
du Sud et des syndicats sud-africains évoquent maintenant publiquement la
possibilité que l'armée soit appelée en renfort pour rétablir le
calme.
« Ça semble draconien, mais nous
faisons face à une situation instable, qui s'est avérée hautement imprévisible
et assez dévastatrice dans la façon dont elle a évolué », a déclaré à l'AFP la
commissaire aux droits de l'homme, Jody Kollapen. Le secrétaire général adjoint
d'un syndicat de travailleurs miniers a joint sa voix à celle de Mme
Kollapen.
Depuis lundi dernier, des foules en
colère s'en prennent aux étrangers des bidonvilles de Johannesburg, principale
ville du pays. Ils les accusent de voler leur travail, d'occuper des logements
déjà très rares et de se livrer à des activités
criminelles.
Des étrangers ont été brûlés vifs,
des femmes ont été violées et des commerces ont été vandalisés par des hordes de
manifestants qui prennent des bidonvilles d'assaut, brandissant des haches ou
des machettes. Des milliers d'étrangers apeurés se sont réfugiés dans des postes
de police ou des églises.
L'Afrique du Sud, pays de 50 millions d'habitants, abrite environ cinq millions d'immigrants, dont trois sont issus du Zimbabwe voisin. Ces ressortissants fuient un pays ruiné - le taux d'inflation est évalué à 165 000 %, le taux de chômage, à 80 % - et où la violence politique est monnaie courante.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse et Reuter
HARARE, 20 mai 2008
(Xinhua) -- Les
Zimbabwéens ont condamné les attaques xénophobes qui se sont produites en
Afrique de Sud sur des ressortissants étrangers, a rapporté mardi le média
officiel New Ziana.
Au moins 22 immigrants ont été tués
dans ces attaques, qui ont eu lieu pour la plupart à Johannesburg. L'escalade de
violence a fait près de 3 000 sans abris parmi les immigrants, qui ont cherché
refuge dans les églises ou auprès de la police, et certains envisagent même de
rentrer dans leur pays.
Les Zimbabwéens, toute classe
confondue, ont condamné fermement les auteurs de ces actes de violence,
déclarant à New Ziana à Harare que les Sud-Africains n'ont pas le droit de
traiter leurs frères africains d'une manière aussi inhumaine.
"Les Sud-Africains ont tort de
déchaîner la violence sur les Zimbabwéens et autres étrangers qui s'efforcent de
s'en sortir pour leurs familles dans leurs pays", a souligné Tafadzwa Madovi de
Chitungwiza.
"La police et les autorités
concernées devraient simplement expulser ceux qui ne répondent pas aux
conditions et laisser aux immigrants légaux le droit de rester."
Les Sud-Africains en veulent aux
étrangers, qui selon eux, leur volent leur travail, mais cette escalade de
violence est injustifiée, a témoigné Gertrude Mutambiranwa de Highfield.
Ces attaques ont été qualifiées de
tristes pour un pays qui a vaincu le système raciste de l'apartheid.
"Les Sud-Africains devraient se
trouver en première ligne contre toute forme de discrimination, car ils ont
vaincu l' apartheid dans sa forme la plus excessive", a déclaré Taona Moyo.
Violences xénophobes en Afrique du Sud: 13.000
déplacés, Mbeki appelle au calme
Par Fran BLANDY AFP
JOHANNESBURG, AFP, Mardi 20 mai
2008 - Une vague de violences contre les
immigrés en Afrique du Sud a forcé au moins 13.000 personnes à fuir les
quartiers pauvres de Johannesburg, a indiqué l'Onu mardi, le président
sud-africain Thabo Mbeki appelant à mettre fin à cette démonstration "honteuse"
de xénophobie.
Les appels à une intervention de
l'armée se sont multipliés, bien que la police ait indiqué avoir procédé à
environ 300 arrestations depuis le début des attaques le 11 mai dans le township
d'Alexandra, mitoyen du quartier financier de Sandton.
L'Office des migrations
internationales (OIM) a publié une première évaluation du nombre de déplacés par
ces violences, qui se sont étendues à de nombreux bidonvilles de la capitale
économique sud-africaine.
"Treize mille personnes ont dû fuir
leurs maisons, pour se réfugier dans des églises, des centres paroissiaux, la
plupart sans rien emporter avec eux", a déclaré Jean-Philippe Chauzy,
porte-parole de l'agence onusienne à Genève.
L'explosion de violence, qui a fait
plus d'une vingtaine de morts, a mis à mal les ressources de la police dans une
ville connue pour sa criminalité parmi les plus élevées du
monde.
La situation semblait se calmer
mardi, mais la tension restait palpable dans certains bidonvilles où rodaient
des foules armées de haches et de machettes et où il y a encore eu plusieurs
dizaines de blessés.
"Les citoyens d'autres pays
d'Afrique et au-delà sont des êtres humains comme nous et méritent d'être
traités avec respect et dignité", a déclaré Mbeki, longtemps exilé dans les pays
voisins sous l'apartheid.
Il a souligné que l'Afrique du Sud
n'était "pas une île séparée du continent", promettant que la police réagirait
"avec les moyens appropriés" contre les auteurs des
violences.
Un syndicat important et
"Nous devons examiner si nous sommes
au moins prêts à discuter d'un éventuel déploiement de l'armée. Cela semble
drastique, mais nous sommes confrontés à une situation explosive, imprévisible
et très dévastatrice", a déclaré Jody Kollapen, directeur de
"L'Etat devrait déployer l'armée
pour contrôler la terrible situation dans laquelle se trouvent des immigrés
pauvres et dans une certaine mesure des habitants locaux", a ajouté Oupa Komane,
vice-secrétaire général du Syndicat national des mineurs.
Lors d'une visite dans les quartiers
les plus affectés, le ministre de
A Reiger Park, où plusieurs
personnes avaient été brûlées vives lundi, un photographe de l'AFP a vu la
police tirer des balles en caoutchouc sur quelque 400 personnes munies de
machettes et de gourdins.
Dans le centre-ville, la police a
dispersé environ 200 Nigérians, identiquement armés, qui menaçaient de se venger
sur des Sud-Africains.
Le bilan officiel restait mardi à 22
morts, mais l'agence sud-africaine Sapa a fait état d'un nouveau décès et de
nouvelles attaques.
Confrontés à 40% de chômage et 43%
de pauvreté, de nombreux Sud-Africains accusent les immigrés de prendre des
emplois et d'être responsables de la criminalité, dont les Zimbabwéens, qui ont
fui la crise politico-économique dans leur pays et sont estimés à trois
millions.
La police a affirmé avoir "une
relation de partenariat avec (l'armée): Aussi, si nous ressentons le besoin de
faire appel à elle, nous n'hésiterons pas".
Le chef du gouvernement de la
province du Gauteng, où se trouve Johannesburg, Mbhazima Shilowa, a salué le
déploiement de forces de police supplémentaires. "J'espère que cela contribuera
à reprendre le contrôle de la situation sans faire intervenir l'armée", a-t-il
dit.
Actualité
internationale et africaine de sangonet