Robert Mugabe, seul candidat
pour le 2e tour de la présidentielle, retrait de Morgan Tsvangirai au
Zimbabwe
Un second
tour sans opposition au Zimbabwe
Par MacDonald
Dzirutwe et Cris Chinaka
HARARE, Reuters,
27 juin 2008 - Les Zimbabwéens sont conviés aux urnes ce vendredi pour le second
tour de la présidentielle dont le chef de l'Etat Robert Mugabe est le seul
candidat encore en lice, après le retrait de l'opposant Morgan Tsvangirai et
malgré les condamnations internationales et les appels au report du
scrutin.
Les bureaux de vote
ont ouvert à 05h00 GMT et doivent fermer à 17h00 GMT.
Tsvangirai, qui
avait devancé Mugabe lors du premier tour le 29 mars, s'est retiré de la course
dimanche dernier en invoquant les violences électorales et les actes
d'intimidation visant les partisans de son Mouvement pour le changement
démocratique (MDC) et émanant de
Le chef de
l'opposition a appelé ses partisans à ne pas prendre part au scrutin à moins d'y
être contraints, invoquant des raisons de sécurité et l'illégitimité de ce
second tour.
"Quoi qu'il arrive,
les résultats (...) ne seront pas reconnus par le monde entier. Peu importe ce
que l'on vous force à faire, nous savons ce qu'il y a dans votre coeur. Ne
risquez pas votre vie. La victoire du peuple devra sans doute attendre", a
déclaré Tsvangirai dans un communiqué publié vendredi.
Le second tour est
d'ores et déjà vivement condamné dans le monde entier et une commission de
sécurité de
Mais Mugabe, qui est
au pouvoir depuis l'indépendance en 1980 et a maintenant 84 ans, rejette appels
et condamnations.
Jeudi, lors de son
dernier meeting de campagne, il a tourné en ridicule les dirigeants d'Afrique
qui l'ont invité à reporter le second tour.
"Aujourd'hui encore,
ils demandent d'annuler cette élection, que cela est stupide!", a lancé Mugabe
en appelant la population à voter massivement ce vendredi.
LES MINISTRES DU G8
MONTENT AU CRÉNEAU
Les ministres des
Affaires étrangères des pays industrialisés du G8 ont déclaré vendredi que les
autorités zimbabwéennes devaient respecter les résultats du premier tour de
l'élection du 29 mars en vue de la formation d'un "gouvernement
légitime".
"Nous notons que les
résultats de l'élection du 29 mars 2008 doivent être respectés et que le
dialogue entre les différentes parties doit permettre la formation d'un
gouvernement légitime", peut-on lire dans une déclaration commune des ministres
du G8 réunis à Kyoto, au Japon.
"Nous exhortons les
autorités zimbabwéennes à travailler de concert avec l'opposition afin de
trouver une solution rapide à cette crise, en tenant compte de la souveraineté
populaire", poursuivent-ils.
En marge de ce
sommet, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a indiqué à l'occasion
d'une conférence de presse qu'une réflexion allait être menée au sein du Conseil
de sécurité afin de déterminer l'attitude à adopter dans les prochains jours vis
à vis du régime d'Harare.
"Nous allons
consulter les membres du Conseil de sécurité ainsi que les autres (...) afin de
déterminer les mesures à prendre", a déclaré la responsable
américaine.
Le ministre allemand
des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a de son côté parlé de
"sanctions" et son homologue italien Franco Frattini a indiqué qu'il serait
favorable à l'idée que les ambassadeurs de l'Union européenne quittent le
pays.
Le président Mugabe
a interdit la présence d'observateurs de pays occidentaux critiques envers son
gouvernement, et a tout bonnement refusé l'accès à plusieurs centaines de
journalistes étrangers qui souhaitaient couvrir le
scrutin.
Version française
Eric Faye et Olivier Guillemain
Victoire prévue de Mugabe
pour le 2e tour de la présidentielle
NOUVELOBS.COM | 27.06.2008 | 10:55
C'est un "jour d'humiliation et de
honte", déclare Morgan Tsvangirai, leader du Mouvement pour le changement
démocratique (MDC), qui a renoncé au duel estimant ne "pas pouvoir demander aux
électeurs de risquer leur vie en votant". De son côté, le G8 déclare qu'il ne
reconnaîtra pas la légitimité d'un gouvernement qui ne refléterait pas "la
volonté du peuple du Zimbabwe", alors que Robert Mugabe dirige le pays depuis
maintenant 28 ans.
Les Zimbabwéens votent vendredi 27
juin pour le second tour de l'élection présidentielle. Les bureaux de vote ont
ouvert à 7h00 pour une élection que l'actuel chef de l'Etat Robert Mugabe, au
pouvoir depuis 28 ans, est certain d'emporter puisque son rival s'est désisté en
raison du climat de violences.
Les quelque 9.000 bureaux resteront ouverts
pendant douze heures pour accueillir un maximum de 5,9 millions de Zimbabwéens
inscrits sur les listes électorales. Une forte participation est attendue.
De
leur côté, les ministres des Affaires étrangères du G8 ont déclaré dans une
déclaration, qu'ils ne reconnaîtraient pas la légitimité d'un gouvernement au
Zimbabwe qui ne "reflèterait pas la volonté du peuple zimbabwéen".
"Risquer leur vie"
Sur les bulletins de vote figureront
les noms du président Mugabe, 84 ans, et du chef de l'opposition Morgan
Tsvangirai, 56 ans. La commission électorale du Zimbabwe (ZEC) a en effet estimé
que le retrait de ce dernier, dimanche, était intervenu trop tard.
Le leader
du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a renoncé au duel parce qu'il
estime ne "pas pouvoir demander aux électeurs de risquer leur vie en votant".
Selon lui, le scrutin n'a aucune chance d'être libre et équitable à cause de la
campagne de violences et d'intimidation menée par les partisans du régime.
"Humiliation et honte"
C'est un "jour d'humiliation et de
honte", dit Morgan Tsvangirai dans sa lettre ouverte quotidienne reçue à
Johannesburg par courrier électronique. "Aujourd'hui, ce n'est pas une élection.
Aujourd'hui, c'est un jour d'humiliation et de honte, c'est un autre jour
tragique dans l'histoire de notre nation", a déclaré Morgan Tsvangirai dans sa
lettre ouverte quotidienne reçue à Johannesburg par courrier
électronique.
"Les résultats d'aujourd'hui ne voudront rien dire parce qu'ils
ne reflèteront pas la volonté du peuple du Zimbabwe, ils reflèteront seulement
la peur du peuple du Zimbabwe", ajoute-t-il, appelant à cinq reprises dans sa
lettre d'une page les électeurs à "ne pas risquer leur vie".
"N'ayez
pas peur"
"Si c'est possible, nous vous demandons de ne pas voter
aujourd'hui", indique-t-il dans ce message diffusé sous le manteau au Zimbabwe.
C'est en effet le seul moyen de communication de l'opposition empêchée de faire
campagne pour le second tour.
"Mais si vous devez voter pour Robert Mugabe en
raison des menaces qui pèsent sur votre vie, faites-le".
"Je sais que nombre
d'entre vous seront forcés de voter aujourd'hui (...). Nous savons que certains
d'entre vous devrez inscrire le numéro de série du bulletin de vote sur un
morceau de papier afin de savoir pour qui vous avez voté (...). Si vous devez
faire cela pour sauver votre vie, n'ayez pas peur, faites-le".
"Nous savons
qu'ils vous disent qu'il y a des caméras dans les isoloirs qui montreront aux
milices pour qui vous votez, pour qu'ils puissent vous punir si vous votez pour
moi. N'ayez pas peur. Ils n'ont pas de caméras".
"S'ils vous font peur et
qu'ils menacent de tuer 10 personnes pour 10 votes en faveur du MDC, n'ayez pas
peur. Votez comme vous le devez pour vous protéger et rester en vie".
"Nous
savons que vous voulez le changement", écrit l'opposant. "Le changement viendra.
Gardez l'espoir. Aux Africains et aux observateurs, nous disons : La vie de
notre peuple est entre vos mains".
Avantage au premier
tour
Morgan Tsvangirai disposait pourtant théoriquement de
l'avantage. Il a devancé de près de cinq points le chef de l'Etat, avec 47,9%
des suffrages contre 43,2% au premier tour de la présidentielle. Son parti a
raflé le contrôle de
Pendant quelques jours, le régime a semblé hésiter sur la tactique à
adopter : Robert Mugabe s'est fait très discret, tandis que
Violences
L'attente a alimenté les
tensions sur le terrain. Celles-ci ont rapidement dégénéré en violences
généralisées.
Le MDC a assuré que le régime avait lâché ses partisans contre
les sympathisants, réels ou présumés, de l'opposition, faisant au moins 86 morts
dans ses rangs, plus de 10.000 blessés et 200.000 déplacés.
Plusieurs
organisations ont confirmé ces violences. Les Nations unies ont estimé qu'elles
pouvaient être principalement attribuées aux fidèles du régime.
Dans ce
contexte, le report du scrutin avait été demandé par le secrétaire général de
l'ONU, des dirigeants d'Afrique australe, ou encore l'Union européenne (UE).
Mais sans le moindre succès.
Pour le second tour, e régime n'a accrédité que
les observateurs d'organisations africaines ou de pays amis. En tout, 400
observateurs ont été déployés par l'Afrique australe.
Zimbabwe: forte
participation attendue pour une présidentielle sans enjeu
Par Angus Shaw,
AP
HARARE, Zimbabwe, Vendredi 27 juin
2008, 06h50 - Une forte participation était attendue au second tour de
l'élection présidentielle du Zimbabwe vendredi où un seul candidat, le président
sortant Robert Mugabe, restait en lice après le retrait du chef de file de
l'opposition Morgan Tsvangirai.
On redoutait des
violences et des actes d'intimidations de la part des partisans de Robert Mugabe
pour contraindre un maximum de personnes à participer au scrutin, afin de
renforcer la légitimité du chef d'Etat.
Arrivé en tête du
premier tour organisé le 29 mars, Morgan Tsvangirai aurait dû affronter Mugabe
mais il a annoncé dimanche son retrait du scrutin en raison des violences dont
sont victimes ses partisans. Il s'est réfugié à l'ambassade des Pays-Bas à
Harare pour des raisons de sécurité, en sortant mercredi pour une conférence de
presse.
Interviewé par BBC
world, Morgan Tsvangirai a estimé que les électeurs seraient contraints d'aller
voter.
"Il pourrait y avoir
une participation importante, non pas parce que c'est le souhait des gens mais
en raison de l'intervention de l'armée et des dirigeants traditionnels qui
obligeront ces personnes à aller voter", a-t-il déclaré depuis l'ambassade
néerlandaise.
Il a appelé ses
partisans à ne pas opposer de résistance, pour leur propre sécurité. "Ils
devraient y aller. Même s'ils votent pour le ZANU-PF, même s'ils votent pour
Mugabe, qu'est-ce que ça change?", a-t-il poursuivi. "Cela ne fait aucune
différence parce que le vote est une fraude dans tous les
cas".
Face aux violences
constatées entre les deux tours, nombre de dirigeants de la communauté
internationale ont dénoncé l'élection de vendredi, notamment en Grande Bretagne,
ancienne puissance coloniale.
Après le Swaziland
et
Jeudi, Robert Mugabe s'est déclaré "ouvert" à la discussion avec l'opposition au Zimbabwe. Lors d'un rassemblement de campagne à Chitungwiza à 20km de la capitale, le président âgé de 84 ans, dont 28 ans à la tête du pays, a affirmé qu'il était "ouvert à la discussion" avec ses opposants, lui qui n'avait jusqu'alors montré que peu d'intérêt pour des entretiens, quand son gouvernement avait dédaigné l'appel lancé mercredi par Morgan Tsvangirai à oeuvrer ensemble pour former une autorité de transition. AP
Bulletin de vote
pour le second tour de la présidentielle zimbabwéenne,
le 27 juin 2008 à
Harare
©AFP - Alexander Joe
Condoleezza Rice le 27 juin
2008 au G8 à Kyoto |
Le ministre britannique David
Miliband le 27 juin 2008 lors du G8 à Kyoto |
Après une réunion de deux
jours dans l'ancienne capitale impériale de Kyoto (centre-ouest du Japon), les
huit ministres ont également adopté un communiqué conjoint réclamant l'abandon
des programmes nucléaires en Corée du Nord et en Iran, ainsi qu'une
démocratisation du régime en Birmanie.
Alors que le second tour de
l'élection présidentielle se déroulait vendredi au Zimbabwe, malgré le retrait
du candidat de l'opposition Morgan Tsvangirai, le G8 s'est inquiété dans une
déclaration à part de la situation dans l'ancienne colonie
britannique.
"Nous regrettons les
actions des autorités zimbabwéennes-- violence systématique, obstruction et
intimidation-- qui ont rendu impossible une élection présidentielle libre et
équitable", indique le texte. "Nous n'accepterons pas la légitimité d'un
gouvernement qui ne reflèterait pas la volonté du peuple zimbabwéen", ont
poursuivi les chefs de la diplomatie des huit nations industrialisées -
Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et
Russie.
Lors d'une conférence de
presse conjointe, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a annoncé que
les Etats-Unis allaient consulter le Conseil de Sécurité de l'ONU, qu'ils
président jusqu'au 1er juillet, pour "voir quelles prochaines mesures peuvent
être prises". "Cette imposture ne peut pas déboucher sur un résultat légitime",
a-t-elle estimé.
Le ministre britannique des
Affaires étrangères David Miliband a jugé lui aussi que l'élection était
"biaisée sous tous les aspects", dénonçant "la brutalité du régime" et
"l'organisation du scrutin". Le ministre italien des Affaires étrangères Franco
Frattini a de son côté annoncé que l'Italie allait proposer aux autres membres
de l'Union européenne (UE) de rappeler leur ambassadeur du
Zimbabwe.
Les Huit ont également
envoyé un message fort à
Les Huit ont en outre
demandé à
Le communiqué conjoint a
d'autre part enjoint la junte birmane à lever toutes les restrictions entravant
l'acheminement de l'aide aux victimes du cyclone, à libérer les détenus
politiques, dont la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, et à démocratiser le
pays.
Sur la question du
Proche-Orient, les Huit ont appelé au "gel des colonies" et à "l'arrêt des
violences" qui sapent le processus de paix.
Enfin, ils ont menacé le
Soudan d'adopter des mesures supplémentaires à l'ONU s'il ne coopère pas avec