44e
Président des Etats-Unis d’Amérique, Barack Obama, est élu mardi 4 novembre 2008
avec une avance indiscutable sur John McCain
Dernier pointage et résultats définitifs, cliquez sur
le lien suivant :
Political Dashboard - 2008 Presidential Election on Yahoo! News (winner : Barack Obama)
AP,
mercredi 5 novembre 2008, 10h13 (Paris)
Voici les résultats de l'élection
présidentielle américaine, après dépouillement dans 91% des circonscriptions:
- Obama 60.154.776 électeurs -
52%
A remporté 28 Etats dont le District
de Columbia, soit 349 grands électeurs
Mène dans 1 Etat, soit 15 grands
électeurs
A remporté 20 Etats, soit 147 grands
électeurs
Mène dans 2 Etats, soit 26 grands
électeurs
Autres 1.456.212 -
1%
Le vainqueur devait
atteindre le seuil des 270 sur 538 grands électeurs des 50 Etats et du District
de Columbia (Washington DC). AP
Barack Obama et sa famille devant des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans le Grant Park à Chicago (Illinois) [photo: AFP]
Victoire écrasante de
Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis
Alain
JEAN-ROBERT
AFP,
mercredi 5 novembre 2008 -
Le démocrate Barack Obama a remporté mardi une victoire historique et écrasante
sur son adversaire républicain John McCain, devenant, à seulement 47 ans, le
premier Noir élu président des Etats-Unis.
"Il a fallu longtemps. Mais ce soir,
grâce à ce que nous avons fait aujourd'hui et pendant cette élection, en ce
moment historique, le changement est arrivé en Amérique", a affirmé M. Obama, à
l'occasion de son premier discours de président élu, devant une foule oscillant
entre joie et émotion, dans l'immense jardin public Grant Park, cerné de
gratte-ciels illuminés au bord du lac Michigan à Chicago.
"Si jamais quelqu'un doute encore
que l'Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de
nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre
démocratie, ce soir est la réponse", a-t-il fait valoir.
"C'est votre victoire", a-t-il
assuré à ses partisans. Il a salué son adversaire républicain John McCain qui "a
enduré des sacrifices pour l'Amérique que la plupart d'entre nous ne peuvent
même pas commencer à imaginer". "Je le félicite" pour sa campagne, a-t-il dit.
M. Obama a également rendu hommage à sa femme Michelle et à ses deux filles,
Malia et Sasha, 10 et 7 ans, qui l'accompagnaient à la tribune. Après son
discours il a été rejoint par son colistier Joe Biden et sa
famille.
Dès l'annonce de la victoire
d'Obama, des scènes de liesse ont éclaté dans plusieurs villes américaines. Les
quelque 240.000 personnes rassemblées à Grant Park ont laissé éclater leur joie
et leur émotion, brandissant des drapeaux américains et des pancartes frappées
du slogan "Yes we can" (oui nous le pouvons), du sénateur de
l'Illinois.
Le président George W. Bush a appelé
celui qui doit lui succéder le 20 janvier pour le féliciter de sa victoire à
l'issue d'une "superbe" soirée électorale, a indiqué la porte-parole de
L'adversaire républicain de M.
Obama, John McCain, a reconnu sa défaite, indiquant à ses partisans, rassemblés
à Phoenix (Arizona, sud-ouest) qu'il avait félicité M. Obama. Des sifflets ont
accueilli ces paroles. "Cet échec est le mien, pas le vôtre. J'aurais souhaité
que le résultat soit différent", a dit le sénateur de l'Arizona, accompagné de
sa femme Cindy et de sa colistière Sarah Palin. "C'est une élection historique",
a-t-il poursuivi. "Je reconnais la signification particulière qu'elle a pour les
Noirs américains, la fierté qui doit être la leur ce
soir".
Le président élu va hériter d'une
situation économique extrêmement difficile. Les Etats-Unis, et le monde dans
leur sillage, traversent la plus grave crise financière depuis celle de 1929. Le
pays est engagé dans deux guerres, en Irak et en
Afghanistan.
M. Obama a promis de baisser les
impôts pour 95% des salariés, d'engager une politique de grands travaux et de
garantir une couverture santé pour tous. Sur le plan international, il a promis
de retirer les soldats américains d'Irak "de façon responsable" dans un délai de
16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les talibans.
Sa tâche pourrait être cependant facilitée par un Congrès qui demeure à majorité
démocrate.
Les Américains étaient aussi appelés
à renouveler un tiers du Sénat et la totalité de
Les Américains se sont massivement
mobilisés pour choisir le successeur de l'impopulaire George W. Bush. Le taux de
participation a atteint le chiffre record de 66%, du jamais vu depuis
1908.
Aussitôt après l'annonce de la
victoire de M. Obama, les marchés d'Asie-Pacifique s'affichaient en forte
hausse, portés par un sentiment d'optimisme. L'élection de M. Obama a été saluée
à travers le monde, dans des messages où revenaient souvent les termes de
"changement" et d'"espoir", les mots clés de la campagne du candidat
démocrate.
Le président français Nicolas
Sarkozy a déclaré que la "victoire brillante" de M. Obama soulevait "un immense
espoir", adressant dans une lettre au président élu américain ses "félicitations
les plus chaleureuses".
Le chef de la diplomatie irakienne,
Hoshyar Zebari, a réagi avec réserve. "Nous respectons le choix des Américains",
a-t-il déclaré à l'AFP. "Nous ne pensons pas qu'il y aura un brusque changement
politique, et il n'y aura pas un désengagement rapide américain d'Irak, car une
affaire importante se joue ici", a-t-il dit.
En Afghanistan, le président Hamid
Karzai a estimé que l'élection de M. Obama avait "fait entrer le peuple
américain, et avec lui le reste du monde, dans une ère
nouvelle".
Au Kenya, pays dont le père du
président élu américain était originaire, le président Mwai Kibaki a décrété
jeudi journée fériée "afin de permettre aux Kényans de célébrer l'exploit
historique" de Barack Obama.
AP, mercredi
5 novembre 2008 -
Le président sortant George W. Bush a félicité son successeur Barack Obama pour
son écrasante victoire, lui promettant une "transition aisée" après ses deux
mandats à
"Quelle nuit impressionnante pour
vous", a lancé Bush à Obama, à 23h12, téléphonant au sénateur de l'Illinois peut
après qu'il ait recueilli le nombre suffisant de voix de Grands électeurs pour
être considéré comme président-élu. "Vous êtes sur le point de vous engager dans
un des grands voyages de la vie. Félicitations, et profitez-en bien".
George W. Bush a également téléphoné
au républicain John McCain: "John, vous avez tout donné. Je suis fier de vous et
je suis désolé que ça n'ait pas marché", a-t-il dit au rival malheureux d'Obama,
selon la porte-parole de
Le vice-président Dick Cheney a de
son côté téléphoné au colistier de Barack Obama Joe Biden pour le
féliciter.
Le président sortant devait faire
une déclaration officielle dans les jardins de
Le président, très impopulaire et
devenu un véritable repoussoir dans la campagne, est resté invisible toute la
journée. Il avait voté par correspondance il y a plusieurs jours, et était donc
absents des bureaux de vote mardi, sans aucune autre apparition
publique.
Il a passé la soirée à
Mardi soir, environ 2.000 personnes
manifestaient sur Pennsylvania Avenue, fêtant devant
Sur cette même Pennsylvania Avenue,
déjà les premiers signes physiques de l'après-Bush apparaissaient: des ouvriers
commençaient à installer les gradins pour le jour de l'Inauguration du prochain
président des Etats-Unis, Barack Obama. AP
Dans une lettre au président élu des Etats-Unis rendue publique par l'Elysée le mercredi 5 novembre 2008, lLe président français Nicolas Sarkozy félicite Barack Obama pour sa "victoire brillante" à l'élection présidentielle américaine.
Le président
Nicolas Sarkozy lors de la visite du candidat démocrate Barack Obama à Paris, le
25 juillet 2008
Explosion de
joie au Kenya après la victoire de Barack Obama
AP
| 05.11.2008 | 09:31
La famille kenyane de
Barack Obama a laissé éclater sa joie mercredi en chantant "Nous allons à
Dans l'ouest du pays à
Kogelo, le village natal du père de Barack Obama aujourd'hui disparu, la police
avait renforcé la sécurité pour empêcher les hordes de journalistes et d'autres
d'investir la petite maison de Sarah, la grand-mère par alliance
d'Obama.
Mercredi, la vieille
dame et d'autres membres de la famille sont sortis dans la rue pour saluer la
victoire de celui qui au Kenya est qualifié de "fils de la
terre".
A l'annonce de cette
victoire, le président kenyan Mwai Kibaki a décrété que ce jeudi serait férié.
AP
Le Kenya décrète un jour férié pour
fêter la victoire d'Obama
2008-11-05
16:19:52
NAIROBI, 5 novembre
(Xinhua) --Le gouvernement kenyan a déclaré jeudi jour férié pour célébrer
la victoire de Barack Obama dans la présidentielle américaine.
Selon un
communiqué du président Mwai Kibaki, les Kenyans auront une journée de
repos pour marquer l'élection historique de M. Obama au poste le plus
puissant de la planète.
Après l'annonce du
triomphe de M. Obama, les Kenyans s'en sont donné à coeur joie, en
chantant et dansant dans l'ensemble du pays, dont Kogelo, le village natal
de la grand-mère paternelle de M. Obama.
Le
Kenya en fête toute la nuit pour Obama
mardi 4 nov, 18 h
23
The Associated
Press
KISUMU, Kenya - De
nombreuses fêtes ont commencé à battre leur plein mardi soir au Kenya, la bière
"Senator" coulant à flots et les habitants déterminés à danser et chanter toute
la nuit, en espérant qu'elle soit historique avec l'élection du premier
président noir aux Etats-Unis, l'"enfant du pays" Barack Obama.
Dans la journée, les
Kenyans s'étaient massés dans les églises du pays, priant pour que le candidat
démocrate et sénateur de l'Illinois soit élu.
L'"Obamania", qui
s'est emparée de l'Afrique, est plus particulièrement forte au Kenya, où le
défunt père du candidat démocrate est né, à environ une heure de route de la
ville de Kisumu, dans l'ouest du pays. A Kogelo (
La grand-mère, Sarah,
a assisté à une messe en plein air où l'évêque Ogonyo Ngende a prié pour l'autre
grand-mère du candidat, Madelyn Payne Dunham, 86 ans, morte dimanche soir à
Hawaii.
"Je crois que c'est
bien une personne dont il aurait voulu qu'elle puisse le voir devenir président
des Etats-Unis", a soupiré Saïd Obama, oncle du candidat, en parlant de la
défunte.
Dans la capitale
kenyane, Nairobi, dans le bidonville de Kibera, l'un des plus grands d'Afrique,
des milliers de personnes avaient mis le feu à des pneus avant de se rassembler
autour d'un feu de joie géant, brandissant drapeaux américains et posters
d'Obama.
"Nous serons là
jusqu'au matin, et nous continuerons à faire la fête si Obama gagne", expliquait
Sam Ouma, 32 ans, un des organisateurs. "Si Obama perd, je ne sais pas ce que
fera cette foule".
"Ce soir, nous
n'allons pas dormir", confiait auparavant Valentine Wambi, 23 ans, étudiant à
l'Université de Nairobi. "Il y aura des festivités partout".
De nombreux Africains
espèrent qu'une présidence d'Obama se traduira par une aide plus importante pour
le continent noir, le plus pauvre du monde.
"A ceux qui doutent encore de
l'Amérique, ce soir j'apporte la réponse"
LE MONDE | 05.11.08 |
10h39
Chicago (Illinois),
envoyée spéciale
A peine élu, le
44eprésident des Etats-Unis, Barack Obama, s'est hissé à la hauteur de
l'événement historique que constitue son élection, quarante ans après la fin de
la ségrégation raciale. Dans un discours d'une grande simplicité, mais balayant
deux cents ans d'histoire de la nation américaine, il s'est adressé à l'Amérique
mais aussi au monde, à tous ceux qui "écoutent serrés autour de leur poste de
radio" dans les endroits reculés : "Une nouvelle aube du leadership
américain est à portée de main", a-t-il déclaré.
Premier président
africain-américain de l'histoire des Etats-Unis, Barack Obama a été élu dans un
raz de marée qui a mis tout le pays en liesse. Du New Hampshire à Harlem, des
grilles de
Barack Obama a aussi
évoqué sa grand-mère, morte juste avant l'instant historique. "Je sais
qu'elle regarde", a-t-il dit.
Sans triomphalisme,
alors qu'il a remporté les trois "grands prix" que sont pour le scrutin
présidentiel, l'Ohio,
Barack Obama a lancé
un appel au consensus en rendant hommage au parti républicain d'Abraham Lincoln.
Il n'a pas caché que la tâche était ardue – deux guerres, une planète en péril,
la plus grave crise financière en un siècle. "La route sera longue. La pente
est raide. Il se peut que nous n'y parvenions pas en un an ou même en un mandat,
a-t-il dit. Mais je vous promets : en tant que peuple, nous y arriverons."
Outre les participants invités à la soirée, plusieurs centaines de milliers de
personnes qui n'avaient pas pu se procurer de tickets se trouvaient sur Michigan
Avenue, les Champs-Elysées de Chicago. Les églises noires de la ville avaient
organisé des veillées pour un moment que les pasteurs considéraient comme une
célébration plutôt qu'une fête : l'appropriation par les Noirs d'une histoire à
laquelle beaucoup ne s'étaient jamais sentis associés.
Malgré son nom, malgré
les centaines de courriels qui ont circulé sous le manteau pour semer le doute
sur son lieu de naissance ou sa religion, Barack Obama est entré dans le
panthéon des présidents américains. "Les gens l'aiment. Encore plus que
Clinton", a résumé Mel Zye, un habitant des quartiers Sud dans lesquels il a
vait travaillé lorsqu'il était arrivé à Chicago en 1985.
Corine
Lesnes
La campagne
de Barack Obama jugée sans faute
http://www.lesechos.fr/info/inter/4792660-la-campagne-de-barack-obama-jugee-sans-faute.htm
04/11/08
Le sénateur de l'Illinois a mené une campagne exemplaire, fondée sur un message politique
immuable et sur l'appel à la participation de la
population.
A quelques heures du
verdict électoral, Barack Obama peut déjà se prévaloir d'un trophée : celui de
champion marketing de l'année 2008, décerné ce mois-ci par l'Association of
National Advertisers. Le candidat démocrate l'a ainsi emporté sur Apple et Nike,
également dans la course. « Quand je regarde sa campagne, je me dis que nous
tous, professionnels du marketing, avons beaucoup d'enseignements à en tirer
», a déclaré Angus Macaulay de l'agence Internet Rodale Marketing Solutions.
Réputée pour sa maîtrise impeccable des technologies « collaboratives » du Web,
qui lui a permis de bâtir un réseau sans précédent de donateurs et de bénévoles
mobilisés avec la précision d'une horloge suisse, l'équipe de campagne de Barack
Obama n'a pas négligé pour autant les outils traditionnels. Comme le clip
politique, par exemple, mais un clip revu et corrigé.
A six jours des
élections, l'équipe du sénateur de l'Illinois a en effet lancé, mercredi soir 29
octobre, son opération la plus ambitieuse depuis l'achat, l'été dernier, de 5
millions de dollars d'espaces publicitaires durant les jeux Olympiques. A sept
jours du scrutin, le candidat démocrate a orchestré la diffusion simultanée d'un
« infomercial » (ou « adtertainment » en anglais) d'une demi-heure sur sept
chaînes, dont les trois grands réseaux nationaux CBS, NBC et Fox. Coût estimé
par les experts : 45 millions de dollars pour l'ensemble de l'opération. Un
chiffre non confirmé officiellement ; seul celui de 4 millions de dollars pour
l'achat d'espaces publicitaires est assumé par l'équipe d'Obama. Réalisé en
partie par Davis Guggenheim, réalisateur du documentaire d'Al Gore « Une vérité
qui dérange », le film ouvre sur des champs dorés qui ondulent sous un ciel
immense, référence explicite à l'ouverture du célèbre poème de Katharine Lee
Bates « America the Beautiful ». La caméra plonge sur les visages empreints
d'inquiétude d'une foule attentive, tandis que s'élève la voix du narrateur,
Barack Obama. Les vingt-cinq minutes suivantes entrecroisent savamment son récit
personnel à celui de quatre familles en difficulté, sélectionnées en fonction de
leur représentativité démographique et géographique. Nul hasard en l'occurrence
: presque toutes sont issues d'Etats cruciaux - Missouri, Ohio, Kentucky - où la
partie n'est pas encore gagnée pour le sénateur de l'Illinois. Et dans un cadre
évoquant une version intime du Bureau ovale, le candidat démocrate énumère les
points clefs de son programme sur le ton à la fois passionné et posé de l'homme
providentiel, qu'il a incarné depuis le début de sa campagne. Pour Tom Shales,
critique de télévision du « New York Times », « le ton et la texture même du
film rappellent le clip de campagne réalisé pour Ronald Reagan, une démarche
destinée à satisfaire et sécuriser l'opinion publique
».
David Axelrod, le
stratège de la campagne d'Obama, a expliqué que le format de trente minutes
avait été choisi pour trancher avec le brouhaha publicitaire. « Les ondes
sont inondées de spots de trente secondes et il est difficile de se faire
entendre », a-t-il expliqué, en ajoutant que la date de diffusion devait
permettre de peser sur les électeurs encore indécis à quelques jours du scrutin.
Quelque 33 millions de téléspectateurs étaient présents au rendez-vous.
L'exercice était banal à l'époque où la télévision restait le meilleur véhicule
de propagande politique, et où l'interactivité entre l'auteur et le destinataire
du message n'était même pas envisagée. Mais une telle initiative n'avait pas été
prise depuis la campagne de Ross Perrot en 1992.
Surtout, pour le
candidat démocrate, il s'agissait de mettre la dernière touche à une campagne
jugée sans faute par les experts. « Barack Obama a entamé la campagne équipé
d'une identité et d'un message dont il ne s'est jamais départi. Il n'a pas
seulement parlé de changement, il l'a illustré depuis le début avec un récit
très personnel sur la vie et la mort, observe John Reffue, consultant en
stratégie de communication politique. Il a fait preuve d'une discipline rare,
en ne déviant jamais de son message initial. » Par contraste, « John
McCain a eu beaucoup de mal à décider ce qu'il représente, estime Audrey
Haynes, professeur de sciences politiques à l'université de Géorgie, spécialisée
dans les stratégies médias de campagne. L'image du «réformateur» ne collait
pas avec la volonté du parti de maintenir le statu quo, donc il a dû jongler
entre un discours réservé à la base républicaine et un autre destiné aux
indépendants et aux indécis. Une tension que l'arrivée de Sarah Palin a rendue
encore plus intenable. » A rebours, critiqué durant les primaires pour
l'importance qu'il a accordée aux idées générales, aux dépens des détails de son
programme politique, Barack Obama a atteint l'objectif rêvé de tout candidat :
incarner une aspiration populaire, au point d'enrôler ses partisans dans son
sillage. « Il a compris que les présidents les plus efficaces dans l'histoire
politique américaine sont ceux qui ont su communiquer au public de grandes idées
générales », indique Charlton McIlwan, professeur de sciences politiques à
New York University. Il relève les exemples de Ronald Reagan, pour lequel une
Amérique fière se devait de représenter la force dans un monde en proie à la
guerre froide, mais aussi de Bill Clinton, dont le message sur l'avènement de
l'Amérique du XXIe siècle avait durablement frappé les
esprits.
Déjà, le message de
changement martelé par Barack Obama lui a permis de transformer la question de
la race en politique. « Non seulement il a réformé la perception de l'homme
noir présidentiable, mais il a instillé la notion que voter pour lui parce qu'il
est noir est une excellente chose, en raison de la portée de cet acte pour le
pays », ajoute Charlton McIlwan. Simultanément, l'appel direct à l'action
individuelle a constitué le fil rouge de la campagne du candidat démocrate. Plus
de 600 millions de dollars de fonds lui ont permis de noyer les ondes de radio
ou de télévision locales et nationales à travers le pays, y compris dans les
Etats traditionnellement jugés négligeables, ou perdus d'avance. Mais le
mouvement de masse observé à travers la création sur le terrain de plusieurs
centaines d'équipes de militants est encore le phénomène le plus remarquable de
la campagne. « Nous essayons de convaincre l'opinion publique que le seul
moyen de sortir de l'impasse, de surmonter les intérêts particuliers et les
lobbyistes, est de participer et de s'impliquer », a déclaré en substance
Barack Obama à John Stewart, dans l'émission satirique « The Daily Show
».
Par contraste, John
McCain a mené une campagne traditionnelle orchestrée autour de la capacité à
dominer le cycle quotidien de l'actualité. Une stratégie qui a fonctionné en sa
faveur pendant plusieurs semaines après l'annonce de la nomination de Sarah
Palin, réduisant sensiblement l'écart entre les deux candidats dans les
sondages. Mais une stratégie fragile qui, à l'épreuve du temps, n'a pu empêcher
la désaffection d'une partie de l'électorat pour le gouverneur de l'Alaska et
n'a pas suffi à masquer la vulnérabilité de John McCain face aux questions
économiques.
Reste à voir quelle
conclusion en tireront les électeurs américains invités aujourd'hui aux
urnes.
Par Claude Ribbe,
mardi 4 novembre 2008 à 19:00 -
http://www.claude-ribbe.com/dotclear/
Comme il est étrange,
cet engouement français pour l’élection présidentielle américaine ! Et
comme il est curieux de lire, de voir et d’entendre ces journalistes qui font
mine de déplorer qu’il n’y ait pas d’Obama français alors que ce sont eux qui
semblent l’avoir décidé en excluant a
priori et systématiquement tout Obama potentiel pour exhiber leurs
béni-oui-oui habituels, choisis à cause de leurs alliances ou de leur sottise
(parfois les deux). Regardez un peu ce que nos maîtres censeurs essaient de
désigner comme les représentants des «noirs» de France, après avoir tenté de
fabriquer de toutes pièces une communauté qui ne peut exister que dans le
malheur. On pourrait imaginer qu’un pays comme
Mais c’est tout
l’inverse qui se produit. La part la plus nauséabonde de
Ce qui se passe en ce
moment aux États-Unis met simplement en lumière que
Et pourtant, il y en a
des Obamas français. Il y en a même depuis longtemps. En octobre 1795, à une
époque où
Non, les «noirs» de
France n’ont aucune raison communautaire de se réjouir de l’élection
d’Obama. Mais tous les Français auxquels le racisme a un jour barré la route
peuvent espérer, peut-être, grâce à cet exemple donné par le pays jusqu’à ce
jour le plus puissant du monde, que justement, on arrive à s’intéresser enfin à
autre chose qu’à la couleur de leur peau.
Note de présentation
du texte ci-dessus de Claude Ribbe :
De: "Joss Rovélas"
jossrovelas@msn.com
FW:
Nous sommes tous des Obamas français
Construire un rapport
de forces collectif.
J'étais resté
silencieux jusqu'alors sur ce déferlement hypocrite obamaniaque des élites
françaises, ces mêmes élites conceptrices de la négrophobie occidentale qui se
traduit par tant d'actes de violences racistes quotidiennes à l'encontre des
noirs qu'ils soient français ou étrangers. Des actes de violences dans les
domaines du travail, du logement, de la culture, de la politique, de la culture
et du spirituel allant jusqu'au meurtre institutionnel ou de droit
commun.
Malheureusement le
racisme congénital des élites françaises n'a rien à envier au racisme
conscient ou inconscient de certains intellectuels français animateurs des
causes dites 'justes et supérieures'. En effet, ceux-ci ne conçoivent la
problématique noire que comme 'porteuse d'eau' de leur projets, occultant par un
négationnisme atavique propre à la suprématie blanche à laquelle ils
appartiennent eux aussi, les faits historiques pourtant incontournables*
attestant de l'imposture de la cause qu'ils mettent au-dessus de toutes les
autres et qui participe à la manipulation et l'étouffement de la cause noire
!
Je recommande donc un
article très édifiant de Claude Ribbe 'Nous sommes tous des Obamas français' qui
sera très utile à la réflexion sur la problématique noire et le racisme français
que Obama soit élu ou pas !
Après les impostures
mortifères du type Dieudonné Mbala Mbala et Kémi Séba, la question ne doit plus
être de savoir 'à quel leader se vouer' mais plutôt de savoir sur quelles
orientations le faire et comment construire un rapport de forces favorable à
l'éradication de l'oppression raciale négrophobe et l'établissement solide de
droits civiques égaux pour les noirs vivant en France qu'ils soient français ou
étrangers.
Joss Rovélas
* Lire 'Traite des blancs, traites des noirs' de Rosa Amélia
Plumelle Uribe.