Rose
Kabuye, chef du protocole du président rwandais Paul Kagame, transférée d’Allemagne en
France, veut prouver son innocence
Le Rwanda demande à
21/11 08:21 CET
http://www.euronews.net/fr/article/21/11/2008/rwandan-presidential-aide-vows-to-clear-name/
Proche du Président rwandais Paul
Kagame, Rose Kabuye est soupçonnée d’avoir participé à l’attentat contre
l’ancien chef d’Etat Juvénal Habyarimana. Interpellée en Allemagne au début du
mois et transférée à Paris mercredi, elle a ensuite été placée en liberté sous
contrôle judiciaire mais n’ignorait pas les risques encourus en voyageant en
Europe. Certains estiment qu’elle a agit de la sorte pour pouvoir avoir accès au
dossier.
Rose Kabuye s’exprimait jeudi pour
la première fois dans cette affaire : “Je sais que je suis innocente.
Personne ne m’a envoyé. J’ai décidé, lorsque j’ai été arrêté à Francfort, que je
devais venir affronter la justice française afin de prouver mon
innocence.”
Rose Kabuye aurait hébergé le
commando responsable de l’attentat contre Habyarimana, l‘élément déclencheur du
génocide rwandais selon l’ONU.
Non seulement l’inculpée nie les
faits, mais elle va même plus loin en expliquant que cette tuerie, qui a fait
800.000 victimes selon l’ONU, n’a pu être l‘élément déclencheur d’une tuerie qui
avait été planifiée selon elle.
Entente diplomatico-judiciaire entre
Paris et Kigali ?
RFI - 21/11/2008 à 04:25
TU
http://www.rfi.fr/actufr/articles/107/article_75113.asp
L'arrestation et le
transfèrement en France de Rose Kabuye, la responsable du protocole du président
rwandais, Paul Kagame, auraient été soigneusement préparé par Paris et
Kigali. Depuis 18 mois,
Selon nos informations, des
négociations directes entre Paris et Kigali ont eu lieu avant même le voyage et
l'arrestation de Rose Kabuye en Allemagne, d'où elle a été transféré vers
Une étape « normale » dans
une procédure judiciaire. Elle ouvrait la voie à un procès devant la cour
d'assise spéciale, chargée, en France, de juger les actes terroristes. Un procès
par contumace, en l'absence des neufs suspects visés par la procédure et
qui risquait d'envenimer, encore un peu plus les relations entre les deux
pays.
L'instruction est
relancée
L'arrestation de Rose Kabuye
retarde de facto ce processus.
Ayant désormais accès au dossier, ses avocats sont en effet en droit de demander
de nouveaux actes judiciaires et notamment, l'audition de nouveaux témoins.
Jusqu'ici, les neufs Rwandais suspectés par la justice française étaient
« recherchés » en vertu d'un mandat d'arrêt international, mais ne
pouvaient pas avoir accès au dossier d'instruction.
Techniquement, rien ne peut
empêcher les avocats de faire durer le plus longtemps possible cette nouvelle
phase de l'instruction du dossier, qui est donc relancée, peut-être pour
plusieurs années, indique une source proche du dossier. Une fois leur enquête
terminée, les deux magistrats français devront transmettre leur dossier au
Parquet de Paris.
Une procédure qui pourrait prendre
plusieurs années
Le procureur prendra alors des
réquisitions en faveur d'un non-lieu ou d'un renvoi devant la cour d'assises
spéciale. Un avis que les juges d'instruction pourront suivre, ou non, avant de
transmettre leur dossier à la chambre de l'instruction de la cour d'appel. C'est
elle qui décidera, en dernier lieu, de renvoyer ou non les suspects devant un
tribunal.
Chacune de ces étapes est
susceptible d'appel, de la part de la défense comme des parties civiles et la
procédure pourrait donc prendre encore plusieurs mois, voire plusieurs années,
avant qu'un éventuel procès n'ait lieu.
L'arrestation de Rose Kabuye est
aussi l'occasion de tenter de mettre à mal l'instruction menée pendant neuf ans
par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Un dossier qui empoisonne les
relations entre Paris et Kigali, et dont les milieux politico-judiciaires
n'hésitent pas à dire, aujourd'hui, qu'il n'est construit qu'à
charge.
Rose Kabuye, chef du
protocole du président rwandais |
« Notre chère Rose »,
comme l'appellent les hommes et les femmes qui ont manifesté ces derniers
jours à Kigali. La diplomate est en passe de devenir un symbole pour
beaucoup de ses compatriotes. Cette exilée rwandaise a grandie dans les
camps de réfugiés du sud-ouest de l'ouganda. Ses parents avaient fui les
premiers pogroms antitutsis au Rwanda à la fin des années 50.
Elle étudie les sciences
politiques à l'Université Makerere de Kampala, puis elle rejoint le Front
patriotique rwandais (FPR), dès la fin des années En 1994, elle fait partie de
l'équipe qui négocie la paix avec le président d'alors, Juvénal
Habyarimana. Au moment de l'attentat contre l'avion présidentiel, le 6
avril 1994, elle occupe des fonctions administratives au sein du
mouvement. Après la prise de pouvoir du
FPR, elle est la première femme de l'histoire du Rwanda nommée
Lieutenant-colonel, elle devient maire de Kigali, et mène une politique
d'embellissement de la capitale. Cette mère de famille est décrite comme
chaleureuse, spontanée et très volontaire. Aujourd'hui, à 47 ans, cette
longue femme se retrouve au coeur de la bataille diplomatique entre
|
Louise
Mushikiwabo, ministre rwandaise de l'Information
La remise en
liberté sous contrôle judiciaire de Rose Kabuye
«On demande à ce qu'elle puisse avoir un procès le plus rapidement possible, un procès juste, un procès où elle pourra enfin être entendue.»
RFI - 21/11/2008
par Aurélie Tisseyre
Reuters, Jeudi 20
novembre 2008, 20h26
Rose Kabuye, une
proche collaboratrice du président rwandais Paul Kagamé poursuivie par la
justice française pour complicité d'assassinats dans un dossier lié au
déclenchement du génocide de
Cette haute
personnalité du régime de Kigali a été mise en examen mercredi pour relation
avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs mais, comme l'avait
demandé le parquet, a été laissée en liberté sous contrôle
judiciaire.
Elle devra
rester en France et répondre aux convocations, mais pourra voyager à l'étranger
avec autorisation du juge d'instruction, une décision saluée au
Rwanda.
"Je ne suis pas
venue ici par hasard", a-t-elle déclaré jeudi soir sur LCI. "J'ai décidé que le
mieux était de venir en France pour prouver mon
innocence".
Arrêtée en
Allemagne le 9 novembre, elle avait été extradée vers
Le dossier, qui
a entraîné la rupture des relations diplomatiques entre Paris et Kigali,
concerne l'attentat en 1994 qui avait coûté la vie au prédécesseur du Tutsi Paul
Kagamé, le Hutu Juvénal Habyarimana.
Cet événement
avait marqué le début du génocide qui s'est traduit par la mort de quelque
800.000 Tutsis et Hutus modérés entre juin et avril
1994.
"PAS DE
NÉGOCIATION"
Rose Kabuye, 47
ans, chef du protocole du président rwandais, ex-maire de Kigali et ancien
officier du Front patriotique rwandais (FPR), est soupçonnée d'avoir organisé
l'hébergement à Kigali du commando qui a abattu avec des missiles l'avion
présidentiel à son atterrissage à Kigali.
Elle aurait
co-dirigé l'action, selon les charges retenues en 2006 par l'ancien juge
Jean-Louis Bruguière.
Rose Kabuyé a
démenti qu'il y ait eu négociation entre
"Je ne pense pas
qu'il y ait eu la moindre négociation (...) c'est simplement une décision de
justice", a-t-elle dit.
Plusieurs
sources estiment que sa venue en Allemagne, où elle savait qu'elle serait
arrêtée, est un choix de Kigali pour avoir accès au dossier et tenter un
règlement judiciaire de l'affaire. Le président Kagamé a toujours nié les
accusations.
"Je suis
innocente, personne ne m'a envoyée", a-t-elle ajouté en anglais, ses propos
étant traduits en français.
Rose Kabuyé a
réfuté la thèse du juge français selon laquelle l'explosion en vol de l'avion de
Juvénal Habyarimana a été l'élément déclencheur du
génocide.
"Tout ce qui a
pu arriver à l'avion n'a rien à voir avec le génocide, le génocide c'est quelque
chose qui a été planifié, ça ne s'est pas passé du jour au lendemain", a-t-elle
dit.
L'un de ses
avocats, Le Forster, a estimé que l'enquête permettrait de faire taire ces
accusations.
DÉBAT SUR LES
RESPONSABILITÉS DANS LE GÉNOCIDE
"Par la
recherche de la vérité, on peut arriver à la paix. C'est l'ensemble du Rwanda
qui est concerné par sa reconstruction", a-t-il
souligné.
Saisi depuis
1998 après plainte des familles de trois membres de l'équipage français de
l'avion et de la veuve de Juvénal Habyarimana, Agathe, le juge Jean-Louis
Bruguière a estimé que la responsabilité du FPR et de Kagamé, qui a bénéficié de
l'immunité en tant que chef d'Etat, était établie.
Onze autres
personnes ont été tuées dans l'attentat, dont le président burundais Cyprien
Ntaryamira.
Le juge français
s'est fondé en particulier sur des témoins, qui se sont depuis rétractés pour
certains dans les médias. Ainsi, Joshua Abdul Ruzibiza, ancien officier du FPR,
a déclaré ces derniers jours à Libération et France Culture qu'il avait menti au
juge Bruguière en accusant son ex-parti.
A Kigali,
l'hypothèse officiellement privilégiée est celle d'un attentat mené par des
extrémistes proches d'Habyarimana, visant à donner un prétexte au génocide, qui
avait été préparé.
Le dossier
attise le débat sur les responsabilités du
génocide.
Pour Paris, Paul
Kagamé a pris le risque de déclencher les massacres pour favoriser sa prise de
pouvoir. Pour Kigali,
Thierry
Lévêque et Yves Clarisse, édité par Elizabeth
Pineau
AFP, Jeudi 20 novembre
2008, 11h32
Rose
Kabuye et le président rwandais Paul Kagame, le 7 novembre 2008 à Nairobi
(Photo :. AFP)
Le Rwanda a
demandé jeudi un procès rapide pour Rose Kabuye, une proche du président Paul
Kagame inculpée à Paris pour "complicité d'assassinats en relation avec une
entreprise terroriste", tout en soulignant n'avoir "pas confiance" dans la
justice française.
La
directrice du protocole de Paul Kagame, remise en liberté sous contrôle
judiciaire en France, est soupçonnée par la justice française d'être impliquée
dans l'attentat, le 6 avril 1994, contre l'avion du président rwandais Juvénal
Habyarimana, qui avait été tué dans l'explosion, ainsi que l'équipage français
de l'appareil.
"Le gouvernement
demande que Mme Kabuye soit jugée sans tarder, que la justice française lui
donne le plus rapidement possible l'occasion de se défendre. Le gouvernement et
le peuple rwandais attendent impatiemment que justice lui soit rendue", a
déclaré à l'AFP la ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement
rwandais, Louise Mushikiwabo.
"Nous demandons
un procès rapide. Mme Kabuye est là parce que quelqu'un (le juge français
Jean-Louis Bruguière, ndlr) avait des motivations politiques. Nous attendons
impatiemment qu'elle puisse revenir dans son pays, retrouver sa famille et
reprendre son travail", a poursuivi la ministre.
Transférée
mercredi d’Allemagne - où elle avait été arrêtée le 9 novembre - vers
La justice a
ordonné sa remise en liberté assortie d'un contrôle judiciaire lui interdisant
de quitter
Le juge la
soupçonne d'avoir pris part à l'attentat contre l'avion de l'ancien président
rwandais, qui servit de détonateur au génocide, déjà largement planifié par le
régime en place.
Le génocide a
fait environ 800.000 morts, selon l’ONU essentiellement parmi la minorité tutsi,
et a pris fin avec la prise du pouvoir à Kigali de la rébellion dirigée par M.
Kagame.
Interrogée jeudi
matin par la chaîne d'information en continu France 24, Mme Kabuye s'est montrée
confiante. "Quand je pourrai expliquer ce qui s'est vraiment passé, tout
rentrera dans l'ordre", a-t-elle assuré.
"Je n'ai pas
peur car je suis innocente. Même si on m'a enlevé ma liberté pour un moment,
maintenant je suis libre", a encore dit Mme Kabuye.
La porte-parole
du gouvernement rwandais a pour sa part estimé que la remise en liberté de Rose
Kabuye ne représentait "qu'une petite étape".
"Si elle est
entendue par des juges indépendants, nous ne doutons pas qu'elle sera vite
libérée", a indiqué la ministre.
"Le fait qu'elle
soit aujourd'hui devant un tribunal français ne nous donne pas confiance. La
justice française ne nous a pas inspiré confiance jusqu'à présent. Mais nous
attendons de voir ce qui en sortira".
Dans ce dossier
qui a conduit à la rupture des relations bilatérales, une incarcération de cette
cadre du régime de Kigali aurait été très mal perçue au Rwanda, où les
manifestations les plus importantes depuis le génocide de 1994 se sont déroulées
mercredi.
Huit autres
proches de M. Kagame sont visés par des mandats d'arrêts émis en novembre 2006
par le juge Bruguière qui a depuis quitté ces fonctions au pôle antiterroriste à
Paris.
AP, Jeudi 20 novembre
2008, 19h40
"Je suis ici
pour prouver mon innocence", a déclaré jeudi la responsable du protocole du
président rwandais, Rose Kabuye, arrêtée le 9 novembre dernier en Allemagne
et laissée en liberté sous contrôle judiciaire mercredi soir après
avoir été extradée vers
Mme Kabuye a été
mise en examen pour "complicité d'assassinats en relation avec une entreprise
terroriste" pour sa participation présumée à l'attentat contre le président
rwandais Juvénal Habyarimana en avril 1994, et laissée en liberté sous contrôle
judiciaire.
"Lorsque j'ai
été arrêtée à Francfort, je n'ai pas voulu compliquer les choses avec
l'Allemagne", a-t-elle expliqué sur LCI, au sujet de son refus de combattre le
processus d'extradition: "J'ai décidé après mon arrestation que le mieux était
de venir en France. Peut-être qu'à terme ce sera une bonne
décision".
Rose Kabuye,
âgée de 47 ans, une proche du président Paul Kagame, major dans l'armée
patriotique rwandaise (APR), était recherchée par la justice française dans le
cadre de l'enquête sur l'attentat contre l'avion du président Habyarimana,
considéré comme l'élément déclencheur du génocide au Rwanda. Elle est soupçonnée
d'avoir hébergé le commando avant l'attentat.
Cette mise en
examen intervient à un moment où l'un des témoins à charge de cette enquête,
Josué Ruzibiza, a déclaré dans plusieurs médias français qu'il revenait sur ses
déclarations, disculpant Mme Kabuye. AP
La diplomate rwandaise, Rose Kabuye, a été remise en
liberté par la justice française
LE MONDE, 20 novembre
2008,13h26
Le parquet de Paris
a requis et obtenu, mercredi 19 novembre au soir, la mise en liberté sous
contrôle judiciaire de Rose Kabuye, la proche du président rwandais Paul Kagamé,
peu après sa mise en examen pour "complicité d'assassinat et association de
malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" par le juge
d'instruction Marc Trévidic.
La diplomate
rwandaise est l'une des neuf personnalités rwandaises proches du pouvoir
accusées d'avoir organisé l'attentat contre l'avion de l'ancien président hutu
Juvénal Habyarimana, qui, le 6 avril
La décision de
remise en liberté est de nature à satisfaire le gouvernement rwandais. Mercredi,
d'imposants défilés organisés par les autorités ont parcouru la capitale
rwandaise aux cris de "Libérez notre chère Rose !".
Le fait que le
parquet, lié à l'exécutif français, ait permis d'éviter le maintien en détention
de la diplomate, devrait aussi satisfaire Kigali. Les Rwandais, en entrant dans
la logique judiciaire après deux ans de tentatives pour l'éviter, ont choisi de
"crever l'abcès", selon l'expression du président Kagamé. Les avocats de
Mme Kabuye, Léon-Lef Forster et Bernard Maingain, ont salué une
"décision raisonnable", tandis que l'avocat de la veuve de l'ex-président
Habyarimana, Philippe Meilhac, a dit avoir "l'impression que les autorités
françaises tentent de ménager (...) les relations avec le Rwanda". La
bataille judiciaire entre Kigali et Paris à propos de l'attentat de 1994 mais
aussi au sujet du rôle de
Ce foisonnement de
documents inquiète Paul Quilès, qui présida en 1998 la mission parlementaire sur
le génocide du Rwanda. "Il me paraît essentiel d'éviter que (...)
cette multiplication d'interprétations contradictoires ne crée la confusion,
(...) et n'amène l'opinion publique internationale à se désintéresser des
immenses tragédies vécues par les peuples du Rwanda et de
Datée du 3 novembre,
la réponse de M. Ban constitue une fin de non-recevoir, assurant que les
rapports publiés restent la propriété des organes qui les ont diligentés. L'ONU
s'est toujours refusée à enquêter sur l'attentat de 1994.
Philippe
Bernard
Article paru dans
l'édition du 21.11.08
Par KongoTimes! -
http://afrique.kongotimes.info/news/141/ARTICLE/7898/2008-11-20.html
Thu, 20 Nov 2008
09:48:00
Rwanda - Rose Kabuye, chef du
protocole du président rwandais Paul Kagame
Description
D’heure en heure, la population
rwandaise, très mobilisée, a suivi les étapes du transfert de Rose Kabuye,
directeur de protocole du président Kagame, qui a quitté la prison pour femmes
de Francfort pour se présenter devant la justice française. Répondant aux
autorités qui attendaient un demi million de personnes dans les rues, les
associations de la société civile avaient largement mobilisé et des centaines de
milliers de Rwandais ont manifesté dans toutes les villes du
pays.
D’heure en heure, la population
rwandaise, très mobilisée, a suivi les étapes du transfert de Rose Kabuye,
directeur de protocole du président Kagame, qui a quitté la prison pour femmes
de Francfort pour se présenter devant la justice française.
Répondant aux
autorités qui attendaient un demi million de personnes dans les rues, les
associations de la société civile avaient largement mobilisé et des centaines de
milliers de Rwandais ont manifesté dans toutes les villes du pays.
Au-delà des
slogans officiels de «solidarité avec notre chère Rose » et de dénonciation du
rôle de
A ce sujet, l’ «
affaire Kabuye » et plus largement le mandat d’arrêt lancé par le juge Bruguière
contre neuf hauts dirigeants rwandais, accusés d’avoir perpétré l’attentat
contre l’avion du président Habyarimana, est parfaitement emblématique de cette
justice considérée en Afrique comme une « machine de guerre ».
En effet, depuis
le début, l’ordonnance du juge français est apparue comme construite uniquement
à charge, sans connaissance du terrain et basée sur des éléments
invraisemblables comme l’existence d’un « network commando » qui se serait mis
en position de tir à Masaka, fief de la garde présidentielle, pour abattre
l’avion et regagner tranquillement sa base, et cela alors que partout dans la
ville les miliciens hutus avaient déjà dressé des barrières.
Le pire restait
à venir : l’ordonnance Bruguière est désormais minée par la rétractation des
principaux témoins sur lesquels reposait l’accusation ! Voici deux ans déjà,
Emmanuel Ruzigana, un ancien militaire du Front patriotique rwandais, avait
confié au Soir qu’alors qu’il se trouvait en Tanzanie et souhaitait gagner
l’Europe, il avait reçu un visa pour
Après un
interrogatoire mené sans traducteur et où il s’opposa à plusieurs des assertions
du juge, il eut le sentiment d’avoir été piégé et ne signa qu’une déposition de
cinq lignes.
C’est en Norvège
qu’il prit connaissance des propos accablants qui lui avaient été prêtés et lors
de notre rencontre, démentant le tout, il assura qu’Abdul Ruzibiza, à l’époque
simple aide soignant dans les rangs du FPR, ne pouvait avoir connaissance de
toutes les informations dont on lui prêtait le récit et qui furent publiés dans
un ouvrage préfacé (sinon rédigé…) par l’historienne Claudine Vidal.
Ruzibiza
lui-même, dans plusieurs interviews données depuis
C’est justement
pour obliger les successeurs de Bruguière, les juges Philippe Coirre et Marc
Trividic, qui ont succédé à Bruguière, d’ouvrir leurs dossiers et de soumettre
les pièces à la défense que Rose Kabuye, en connaissance de cause, a demandé son
transfert à Paris. Elle a quitté la prison de Francfort sans menottes, en
compagnie de ses avocats et après une première rencontre avec les juges
français, elle sera placée en résidence surveillée.
Combattante de
la première heure du Front patriotique, Rose Kabuye, qui avait été réfugiée en
Ouganda, est considérée au Rwanda comme une héroïne, non seulement pour ses
faits de guerre mais aussi pour le combat qu’elle mène aujourd’hui, dans
l’intention de « crever l’abcès » et de faire éclater la vérité.
Si le dossier
Bruguière, bâti sur des témoignages que leurs auteurs renient désormais, devait
exploser en plein vol, Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner pourraient enfin,
ainsi qu’ils le souhaitent, renouer le dialogue et reprendre les relations
diplomatiques avec le Rwanda, rompues depuis deux ans. Plusieurs tentatives de
relance avaient échoué et Bernard Kouchner avait fait état d’un « blocage
persistant » en raison des mandats d’arrêt.
Colette Braeckman
Published By
www.KongoTimes.info
lefaso.net jeudi 20
novembre 2008 - http://www.lefaso.net/spip.php?article29741&rubrique2
"L’audience que le
président français, Nicolas Sarkozy a accordée, mercredi 19 novembre 2008 à son
homologue burkinabè, Blaise Compaoré, a été la dernière étape de la visite du
président du Faso en Suisse et en France, entamée le 11 novembre. La place de
l’Afrique dans le concert des nations sur le plan économique, les relations
bilatérales entre le Burkina et
Comme à Strasbourg, à
l’ouverture des troisièmes Journées européennes du développement, le président
du Faso est revenu sur la nécessité d’impliquer l’Afrique dans les grandes
décisions de ce monde. A ce sujet, Blaise Compaoré a déclaré à la presse
que : « J’ai tenu à féliciter le président Sarkozy pour la gestion de
la crise internationale sous son éclairage à Washington et bientôt en
Angleterre.
J’ai souhaité que
l’Afrique soit présente aux prochaines négociations qui vont fonder une nouvelle
vision du développement du monde. Même si nous n’avons pas une position
importante dans les échanges mondiaux, il est certain que cette crise peut nous
affecter durablement. Nous avons souhaité donc que l’Afrique puisse être
entendue ». Par ailleurs, le chef de l’Etat burkinabè a sollicité la
solidarité de
L’audience à l’Elysée
a été une occasion pour les journalistes de recueillir le point de vue du
président du Faso sur la situation en Côte d’Ivoire et au Togo où il est
médiateur et ce qui a été qualifié par un confère de « harcèlement »
de la justice internationale, française notamment, contre des dirigeants et
responsables africains. A propos de
Il s’agit en
fait,a-t-il puursuivi, de prendre toutes les précautions pour que les élections
se déroulent dans un environnement « sécurisé ». « C’est à la
commission électorale de proposer une date, au regard de l’évolution de
l’inscription sur les listes électorales », a-t-il soutenu. Au sujet de la
démobilisation qui est un point d’achoppement du règlement de la crise
ivoirienne, le président du Faso est très optimiste puisqu’il a déclaré à Paris
que : « Nous sommes sur le point de trouver un consensus
là-dessus ». Au Togo, le bon déroulement des élections législatives est un
point de satisfaction pour le médiateur qu’il est. « Il faut que pour les
[élections] présidentielles de 2010, les différentes parties puissent discuter
sur un certain nombre d’aspérités qui restent encore à aplanir sur les questions
de l’organisation électorale et du code électoral ».
Là aussi, il pense qu’
« il faut regarder ces perspectives avec beaucoup d’optimisme ». Sur
la question des arrestations de dirigeants et responsables africains à la
demande de juges occidentaux, le président du Faso a qualifié la colère des
autorités rwandaises de « légitime », suite à l’arrestation de Rose
Kabuye, le chef du protocole et proche du président Paul Kagamé. « Si
l’Afrique adhère à la justice internationale, je crois qu’elle souhaite que
cette justice soit un instrument de coopération et de collaboration et non un
instrument qui semble se dresser avant tout contre les Africains et qui fait fi
de la souveraineté de ces Etats ». En clair, le chef de l‘Etat fait
remarquer qu’ « il faut éviter que cette justice ne soit une jungle où
chaque juge d’un pays souverain peut inculper telle ou telle personne sans
coopération, sans entraide ».
Urbain KABORE, Envoyé
spécial à Paris
lefaso.net et Sidwaya
- http://www.sidwaya.bf/dossier_PF-Elysee.htm
Actualité
internationale et africaine de sangonet