Steve Gorman – Reuters
- Vendredi 7 novembre 2008
Les partisans du
ticket McCain-Palin ont souvent taxé les grands médias américains d'avoir cédé à
l'Obamania au détriment d'une couverture équilibrée de la campagne
présidentielle, mais chercheurs et spécialistes réfutent cette thèse du complot.
Souvent, lors
des meetings républicains, il a semblé que les sympathisants s'en prenaient au
moins autant aux journalistes qu'au candidat démocrate, Barack
Obama.
Sarah Palin, la
colistière de John McCain, a été l'une des premières à encourager les délégués à
siffler et huer les médias lors de la convention du Grand Old Party à
Minneapolis.
Encore
récemment, au cours du dernier week-end avant l'élection triomphale du sénateur
de l'Illinois, une foule de partisans de McCain réunis en Virginie s'est tournée
vers les bancs de la presse en scandant: "Vérité!
Vérité!"
Les militants
républicains sont convaincus que les grands médias ont pris fait et cause pour
Barack Obama et facilité son élection historique comme premier président noir
des Etats-Unis.
Mais les
experts, y compris un ancien directeur de communication de John McCain,
rejettent ce point de vue. Ils reconnaissent que la couverture de la campagne a
en effet penché en faveur d'Obama, mais n'y voient pas la conséquence d'un
quelconque projet concocté en secret par la presse
libérale.
Pour ces
spécialistes, le candidat démocrate a simplement bénéficié de la dynamique de la
campagne elle-même et de la tendance naturelle des médias à se concentrer sur la
"horse race", la "course" à
UN NOUVEAU
VISAGE
La couverture
favorable à Obama a ainsi épousé son ascension dans les sondages, mais ne l'a
pas précédée. "Les victoires engendrent un traitement favorable", explique Mark
Jurkowitz, auteur d'une étude du Pew Research Center sur la couverture de la
campagne dans les médias.
Dan Schnur, qui
fut directeur de communications de John McCain en 2000 lors des primaires
républicaines, partage ce point de vue. "Je ne crois pas au biais partisan ou
idéologique car les médias grand public essaient de ne pas prendre parti dans
les désaccords politiques. Une couverture favorable (...) est plutôt la
conséquence de sondages favorables."
Le charisme de
Barack Obama, le poids symbolique de son statut de premier candidat noir d'un
grand parti à l'élection présidentielle, ont aussi sans doute généré un
sentiment de bienveillance dans les médias.
"C'était un
nouveau visage, sa candidature était historique et il a fait une campagne qui a
semblé transcender la politique. Les reporters raffolent de candidats qui
sortent de l'ordinaire", admet Robert Lichter, directeur du centre pour les
médias et les affaires publiques à l'université George
Mason.
Mais Kelly
McBride, enseignante à l'institut Poynter d'étude des médias, conteste l'idée
que les journalistes puissent être accusés d'avoir cédé à
l'Obamania.
"Quand le
candidat est très séduisant, et que les gens se pâment devant lui, les
journalistes racontent que les gens se pâment devant lui",
dit-elle.
LE TOURNANT DE
L'étude du Pew
Research Center, qui a porté sur 2.400 articles publiés dans 48 organes de
presse, a décompté 57% d'articles négatifs sur McCain contre 14% de positifs, et
à l'inverse 36% d'articles positifs sur Obama contre
29%.
Ses chercheurs,
comme d'autres, ont conclu que l'avantage d'Obama s'était accentué dans les
médias à la faveur de la crise financière provoquée par la faillite de la banque
Lehman Brothers le 15 septembre.
L'assèchement du
crédit, le plongeon des marchés boursiers et l'assombrissement des perspectives
économiques ont transformé la campagne en fournissant un contexte propice au
message du candidat démocrate et en reléguant à l'arrière-plan les attaques de
McCain sur la personnalité d'Obama.
Le candidat
républicain avait alors rattrapé son rival, depuis la fin août, porté notamment
par la nomination de Palin comme colistière qui a réveillé la base conservatrice
du parti.
Mais la crise,
et notamment sa décision, perçue comme une erreur, de suspendre provisoirement
sa campagne, a réduit à néant cet avantage. "La réaction plus sûre d'Obama à la
crise a constitué clairement un tournant", écrivent les experts du centre
Pew.
Thomas Hollihan,
professeur de communications et auteur de "Uncivil Wars: Political campaigns in
a Media Age", cite aussi d'autres facteurs qui ont joué contre McCain, notamment
la vague de personnalités républicaines qui ont fait défection en se prononçant
pour Obama.
Il juge surtout
que le choix de Sarah Palin comme colistière a été la décision qui lui a valu au
final une couverture plus négative dans les médias. "Le message qui a précédé le
choix de Sarah Palin parlait sans cesse de sa capacité à diriger le pays, et cet
angle a été abandonné", souligne-t-il.
L'étude du
centre Pew constate que les médias se sont montrés plus négatifs que positifs
envers la gouverneur de l'Alaska mais peu pour des questions ayant trait à sa
vie privée, contrairement à ce que beaucoup ont pu
suggérer.
"L'élément le
plus négatif (...) est venu des journalistes qui ont examiné son bilan à son
poste en Alaska et l'ont comparé à son discours la présentant comme une
réformatrice dans les domaines éthique ou
financier."
Version
française Jean-Stéphane Brosse
Les
médias à l'heure américaine
Isabelle
Nataf
03/11/2008 | Mise à
jour : 11:45 |
http://www.lefigaro.fr/programmes-tele/2008/11/03/03012-20081103ARTFIG00415-les-medias-a-l-heure-americaine-.php
De TF1 à Public
Sénat, tous bouleversent leur antenne pour rendre compte, au plus près, du
déroulementde l'élection.
TF1
Laurence Ferrari,
demain et mercredi, présentera le JT de 20 heures en direct de New York.
Stratégie de groupe oblige, LCI, avec la présence sur place de Vincent Hervouët,
proposera dans la nuit de mardi à mercredi plusieurs éditions spéciales reprises
par TF1 à 1 heure, 3 h 30 et 5 heures. Jean-Pierre Pernaut
consacrera, mercredi, son « 13 heures » aux résultats de
l'élection.
FRANCE 2
David Pujadas va
développer le JT, ce soir, de la terrasse de CBS à New York, demain et mercredi
de Washington. Mercredi, « Télématin » donnera les premiers résultats
de l'élection puis des analyses et commentaires à chaud, grâce aux duplex avec
les envoyés spéciaux de la chaîne.
FRANCE 3
La rédaction est
mobilisée mercredi pour apporter la couverture la plus complète possible à cet
événement. Trois envoyés spéciaux, Magali Forestier au QG de McCain à Phoenix,
Memona Hintermann à celui d'Obama à Chicago et Christian Malard à Washington
interviendront tout au long du « 12/13 », du « 19/20 » et de
« Soir 3 ». L'élection américaine sera également au centre des
débats de « Ce soir ou jamais », où Frédéric Taddeï recevra de
nombreux invités pour décortiquer le scrutin.
CANAL +
Gros dispositif de
la chaîne qui propose, depuis samedi et jusqu'à vendredi, une semaine américaine
avec des programmes entièrement consacrés aux États-Unis. Ce soir, demain et
après-demain, « Le grand journal » est en direct de New
York ; à 20 h 50, Antoine de Caunes propose Allez à
L. A !, un documentaire dans lequel il explore Los Angeles, et à
22 h 15, c'est au tour de Laurence Haïm de montrer les coulisses de la
campagne américaine dans No Access. De mardi minuit jusqu'à mercredi
6 heures, Florence Dauchez et Bruce Toussaint, entourés de
journalistes, écrivains et hommes politiques, suivront le scrutin. Nicolas
Demorand, envoyé sur place pour i-Télé, participera à ce rendez-vous. Sans
oublier, toute la semaine, des films, des documentaires, de la musique et
du sport.
ARTE
La chaîne
franco-allemande n'est pas en reste pour proposer dans ses rendez-vous
d'information de 12 h 45 et de 19 h 45 (ce dernier sera
prolongé jusqu'à 20 h 10 demain) de larges espaces dédiés à
l'élection. Demain, Arte diffuse à 21 heures Le Duel 2008, un portrait
croisé d'Obama et de McCain qui passe au crible leurs itinéraires, suivi à
23 heures d'un autre documentaire, Presque tout ce que vous avez toujours
voulu savoir sur la culture en Amérique ; mercredi, en direct de
Washington, Daniel Leconte propose un débat à 22 h 30 sur le
thème : « Un nouveau président : et maintenant ? »,
avec des invités américains, français et allemands et des reportages, notamment
d'ambiance, tournés pendant la nuit de l'élection.
M6
Rien de spécial
prévu par la chaîne qui développera des sujets sur l'élection américaine lors de
ses rendez-vous d'info habituels.
FRANCE 24, en collaboration
avec RFI et TV5 Monde, proposera douze heures de direct non-stop dans
la nuit du 4 au 5 et Public Sénat reprendra de 3 heures à 8 h 30
le direct de CNN.
France Inter
et «Le Figaro» mobilisés
03/11/2008 | Mise à
jour : 11:37 |
En partenariat avec Le Figaro, France Inter consacre son antenne à
l'élection afin de faire vivre pleinement l'événement à ses auditeurs. Demain,
le « 7/10 » de Nicolas Demorand sera notamment enregistré depuis New
York en présence de Roger Cohen, éditorialiste au New York Times et à
l'International Herald Tribune. Même dispositif spécial en direct des États-Unis
pour l'émission « Et pourtant elle tourne » de Bruno Duvic
(18 h 15) et « Le téléphone sonne » d'Alain Bédouet
(19 h 20) en partenariat avec Le Figaro. La matinale de mercredi sera,
quant à elle, réalisée avec Renaud Girard, grand reporter au
Figaro.
Au total, ce sont
quelque vingt heures d'antenne qui sont programmées en direct des principales
villes des États-Unis afin de décrypter les enjeux et les conséquences de cette
élection.
Les
radios sur le pont
03/11/2008 | Mise à
jour : 11:43 |
RTL
propose de 23 heures mardi à mercredi 9 h 30 une nuit américaine.
New York en musique puis résultats du scrutin, reportages, analyses, réactions.
Le « 7 h-9 h 30 » se déroulera en direct du Grand Hôtel
Intercontinental à Paris en partenariat avec l' International Herald
Tribune.
- FRANCE INFO suit
l'élection tout au long de la nuit de mardi à mercredi en direct de New York,
ses chroniques auront toutes un lien avec la vie des Américains.
- EUROPE 1 En
partenariat avec CNN, la station diffusera dix heures de direct. La nuit du 4 au
5 commencera à 23 heures par « Un siècle de musique américaine »,
des éditions spéciales entre 3 heures et 9 h 30 et s'achèvera
avec le magazine de Michel Drucker et cette question : « Que
reste-t-il du rêve américain ? ».
L'Obamania : une pure
bulle spéculative
http://www.marianne2.fr/L-Obamania-une-pure-bulle-speculative_a92968.html
Jeudi 06 Novembre 2008
- 16:36
Par Malakine. Le monde
a-t-il perdu la raison ? A entendre les réactions, on a l'impression que
l'élection d'Obama est un 11 septembre à l'envers, qu'un nouveau mur de Berlin
serait tombé, qu'on aurait trouvé la solution miracle pour résoudre la crise
financière et relancer l'économie mondiale !
Mais qu'est-ce qui
justifie donc toutes ces larmes et ces cris de joie ? Que le peuple étasunien
ait choisi l'alternance après huit années d'un régime qui a conduit leur pays au
bord de la faillite, avec le score écrasant de 52 % ? Que l'Amérique ait enfin
tourné la page de la ségrégation et du racisme, en oubliant que 95 % de la
communauté noire ait voté pour « son » représentant contre seulement 43 % de
blancs ? Que le scrutin ait désigné le candidat le plus jeune, le plus beau, le
plus charismatique, le plus beau parleur, le plus cool, le plus sympa, disposant
du plus gros budget ? Quel est ce monde nouveau et merveilleux dans lequel
l'humanité est censée entrer par la magie de cette élection qualifiée
d'historique ?
Une nouvelle Amérique
?
L'élection d'Obama
nous annonce-t-elle vraiment une nouvelle Amérique qui aurait enfin compris la
nécessité de réformer en profondeur son modèle de civilisation ? Une Amérique
qui aurait enfin compris qu'elle ne pouvait plus continuer vivre indéfiniment au
crochet du monde ? Une Amérique qui aurait renoncé à la prétention de se croire
une nation élue de Dieu, disposant de tous les droits, infaillible et
prédestinée à conduire le monde ? Le discours de Barack Obama après son élection
ne contenait pourtant rien qu'un storytelling dégoulinant sur le thème de
l'espoir et du changement, célébrant l'Amérique éternelle et l'ère nouvelle de
son avènement. Tout cela sonne vide et creux. De l'apparence, de la forme, de
l'illusion. Du vent. Un vent frais et agréable après 8 ans de bushisme, mais du
vent tout de même.
Nul ne sait quelles
seront les solutions que le nouveau président mettra en œuvre pour éviter que
l'économie américaine ne se fracasse contre son mur de dettes, pour continuer à
aspirer des capitaux du monde entier afin de reconstruire les infrastructures,
bâtir un système social digne de ce nom ou simplement continuer à consommer. Nul
ne sait même s'il a la moindre idée des solutions à trouver… Pour le moment, les
propositions entendues ne sont que de vieilles recettes éculées : baisse des
impôts, hausse des dépenses publiques et relance de la guerre en Afghanistan.
Pas vraiment de quoi justifier un tel déluge de louanges et de superlatifs. Pour
reprendre une image à la mode, Barack Obama est une gigantesque bulle
spéculative, une bulle d'espoir et de confiance nourrie par l'angoisse et le
déni de réalité. Une bulle condamnée à exploser à son premier contact avec la
réalité.
L'éternelle promesse
du changement...
« Yes, we can ! »
Comme
si c'était la première fois qu'on entendait promettre le changement avec une
telle force de conviction. En France, on a déjà donné ! On se souvient de Chirac
en 1995 ou de Sarkozy en 2007. On sait d'expérience que le chemin le plus court
vers la déception et le discrédit est de se faire élire sur un espoir de
renouveau fondé seulement sur le vide de beaux discours. Compte tenu de
l'insignifiance de ses marges de manœuvre et de l'intensité de ses promesses,
Obama ne peut que décevoir. Tout esprit rationnel sait cela.
Alors, certes, il est
noir ! La belle affaire… Enfin, à moitié seulement, d'autant plus qu'il a été
élevé par une grand-mère parfaitement blanche. Culturellement, il est un pur
produit de l'Amérique blanche, mais pour les Etats-Unis, c'est un noir, un
membre de la communauté des anciens esclaves, le ressortissant d'une minorité.
C'est pourquoi on nous vend jusqu'en France, que son élection est un événement
historique de portée planétaire, sans hésiter à reprendre le vocable et le
référentiel mental américain : A quand un représentant des minorités élu en
France ? Peut-il y avoir un jour un Obama français ? Entendez, un antillais ou
un beur, charmeur et décontracté. Pas quelqu'un qui aurait des solutions
nouvelles et intelligentes à proposer !
Cette hystérie
collective est en train d'enterrer définitivement l'idéal de l'homme universel.
Nos médias américanophiles et moutonniers viennent d'introduire en France le
modèle communautariste et de l'ancrer profondément dans tous les esprits au plus
grand bonheur de tous ceux qui défendent une démocratie à base ethnique.
Aujourd'hui, c'est une certaine conception de la politique qui prend fin. Avec
l'élection de Obama, c'est sûr, le monde ne sera plus jamais comme avant. On ne
se fera plus jamais élire pour ce que l'on propose mais pour ce que l'on est.
Retrouvez le blog de
Malakine : Horizons
Les signes parallèles de l’élection
du 4/11/08 aux Etats-Unis : la baraka pour
l’Amérique
Son
caractère exceptionnel en vertu de la crise socioéconomique et financière que
traverse le monde et sa nature historique du fait de la question raciale, a fait
de l’élection d’Obama un enjeu mondial. La victoire d’Obama suscite mille et une
questions philosophiques car bien que prédit par les sondages, elle reste une
surprise ; une agréable surprise. C’est ce que nous essayons de
décrypter.
Les
anges sont descendus, les démons sont sortis des abîmes et tous se sont
rencontrés autour de cette élection pour décider d’un temps de trêve. Un temps
pour changer, un temps pour construire de nouveaux sentiers de l’espoir… En
effet, il y a un temps pour tout.
L’élection
présidentielle qui vient de se dérouler aux Etats-Unis n’est pas comparable car
il n’y a pas eu de précédent, qui soit mémorisé dans l’histoire de nos
cités. C’est le premier du genre qui de toutes les façons signe le début de la
fin d’une certaine histoire. Cette élection est un saut qualitatif vers une
nouvelle évolution où les hommes et les dieux partagent les mêmes scènes. C’est
la révolution de la révolution, car tout ce qui s’est passé a dépassé non
seulement notre entendement commun, à savoir nos pensées conventionnelles, mais
également nos passions ordinaires et nos actes privés du quotidien. Cette
élection a rallié dans la joie et le spectacle la vie et la mort. Elle a réduit
au même dénominateur les réalités qu’on a crues irréconciliables sans l’épreuve
de la force et de la haine. Elle a rassemblé et c’est dans cet esprit qu’il faut
se placer pour comprendre les émotions déchaînées et mesurer la portée du
changement suscité.
Dans
cette élection des braves, il n’y a pas eu de vaincus. Il n’y a eu que de
vainqueurs et c’est pour cela que nous usons des métaphores sublimes pour donner
notre opinion et féliciter les acteurs de tous les camps. Le positif a été
l’aspect dominant de cette élection où l’homme a mêlé ses sentiments à ceux de
Dieu. En effet, il n’y a pas eu de manipulation collective grossière comme
d’habitude, mais au contraire une adhésion individuelle, libre de toute
influence « racisante » et sublimable. Dans cette élection, l’homme a
retrouvé son instinct social et de survie qui le conduit à fraterniser. Nous
avons tous ressenti qu’au-delà de s’être exprimés véritablement en citoyens, les
électeurs américains ont misé au final sur l’humanité entière… Cette élection
est par essence la marque d’une évolution poussée vers plus d’humanité avec ses
exigences de nouvelles fraternités et de liberté de pensée. J’ai eu l’impression
que c’est seulement maintenant que l’homme fait sa rencontre avec lui-même en
dévoilant la part de Dieu en lui : c’est-à-dire sa maturité…
humaine.
Cette
élection a quelque chose de froidement chaude et c’est une dame du sud du Gabon,
à Tchibanga, une magnifique ville mi-campagne mi-urbaine, qui déclare avec un
sourire méditatif « les tombes sont vides ce soir… Tout le monde est de la
partie. Dieu lui-même est parmi nous… » Derrière ces paroles imagées se
lisait en filigrane dans la tête de ceux qui l’écoutaient toute l’Histoire de
l’Amérique et du reste du monde ; l’histoire de deux couleurs de peau. Ces
paroles signifiaient également que le changement inévitable n’est pas le fait du
hasard, mais celui d’une dialectique de l’Histoire. Frères au commencement…
frères maintenant.
Il
faut comprendre dans cette élection que le passé vient de se réconcilier avec le
présent. Qu’un futur réconcilié se dresse, bâti par cette Amérique bénie des
dieux. L’Amérique vient de porter au monde une révolution de la foi en l’homme.
Une révolution sans violence et sans heurt. L’Amérique a montré combien il est
le monde de la diversité. Merci à l’Amérique d’avoir donné une leçon de
fraternité accompli au monde.
Beni
soit le campaign manager d’Obama qui a cru plus qu’Obama lui-même en
cette divine destinée. Merci aux Blancs qui les premiers ont eu foi en ce
changement. A Caroline Kennedy qui la première a défié la loi des préjugés en
comparant Obama à son père et en ouvrant le gap de la différence positive dans
laquelle Blancs et Noirs se sont engouffrés avec fraternité. Soit loué Ted
Kennedy qui changé la loi du silence complice en loi active du positif
changement en endossant Obama dans ce « yes we can ». Ted même
face à l’épreuve de la maladie a trouvé les ressources pour lucidement promettre
de revenir rapidement voir Obama se faire élire président des Etats-Unis
d’Amérique. Quelle foi ?! Merci à Oprah, reine parmi les reines, d’avoir
pressenti comme un prophète ce moment de l’unisson… Pour moi OBAMA et MCCAIN ont
été de façon égale les instruments de ce changement dont le catalyseur
est le régime du président Bush junior.
Un
pays ne peut pas être parfait, il vaut par ce qu’il apporte aux hommes.
L’Amérique malgré ses ratés a souvent montré sa capacité à se rattraper et la
victoire d’Obama est une illustration. Elle adoucit pour un temps les reproches
car cette victoire a impliqué politiquement certains pays. En effet, les médias
ont sondé les opinions ou les intentions de votes de certains pays panélistes,
confirmant la perception du candidat Obama comme celle d’un « candidat
mondialisé ». Le candidat que « le village planétaire » a
souhaité pour les Etats-Unis d’Amérique. L’élection d’Obama a été une leçon de
démocratie assortie au concept de mondialisation. Il traduit que l’Amérique n’a
ni complexe de supériorité ni d’infériorité. Elle tolérante et progressiste.
Elle est le laboratoire des espoirs de notre monde
globalisé.
Le
problème racial a été évacué de deux façons :
1. les
Blancs ont voté pour un Noir afin de montrer qu’ils ont dépassé le clivage
racial et ils ont indiqué dans le même temps, à travers leur geste, que
l’important est la compétence et le charisme. Ils ont fait un vote politiquement
citoyen ;
2. les
Noirs ont voté pour le Noir pour revendiquer leur place dans une histoire qu’ils
croient avoir contribué à faire. Leur vote est avant tout et malgré eux une
revendication de la reconnaissance sociale, mais profondément un vote
citoyen ;
3. La résultante
de ces deux forces est la citoyenneté. Elle traduit un réel sentiment
d’appartenance à une même entité sociale, culturelle, territoriale et politique.
L’Amérique est plus forte que jamais avec cette élection
Actualité
internationale et africaine