Présidentielle
américaine : Barack Obama ou John McCain
à
Alain JEAN-ROBERT
AFP, Lundi 3 novembre 2008 - Le
candidat démocrate à
Carte des Etats-Unis
indiquant les dernières intentions de vote par Etat
Le candidat démocrate
est crédité de 55% d'intentions de vote contre 44% pour M. McCain ou de 53%
contre 42%, selon la méthodologie utilisée pour réaliser ce sondage diffusé à la
veille de l'élection présidentielle.
73% des électeurs
démocrates se disent enthousiasmés par la campagne de leur candidat contre 59%
des électeurs républicains.
Il s'agit du dernier
sondage publié par Gallup avant l'élection.
L'institut estime
"improbable" un retournement de tendance à ce stade.
S'il fallait se fier
aux sondages, l'issue de l'élection présidentielle américaine ne ferait aucun
doute. Les quelque 200 sondages publiés au cours des six dernières semaines
donnent tous le démocrate Barack Obama vainqueur.
Pourtant, à 24 heures
du scrutin, personne ne se hasarde, y compris dans le camp démocrate, à dire que
les jeux sont faits.
Les sondages publiés
dimanche confirmaient ceux des jours précédents. M. Obama, premier candidat noir
aux portes de
Cependant plusieurs
facteurs viennent tempérer les pronostics des sondages.
Il y a d'abord la
complexité du mode de scrutin américain. L'élection présidentielle se joue moins
au niveau national que dans chacun des 50 Etats. Un candidat peut gagner le vote
populaire et perdre
Si un candidat gagne,
même d'un cheveu, dans une poignée d'Etats clefs, il peut faire la différence en
remportant tous les grands électeurs de ces Etats. C'est ce que vise le
républicain John McCain en jetant toutes ses forces dans des Etats comme l'Ohio
et
Une autre inconnue se
réfère au célèbre "effet Bradley", du nom de Tom Bradley, l'ancien maire noir de
Los Angeles qui perdit à la surprise générale l'élection au poste de gouverneur
de Californie en 1982 en raison de la couleur de sa peau. Une partie des sondés
n'oseraient pas avouer qu'en aucune circonstance ils ne voteraient pas pour un
Noir et tromperaient ainsi les instituts de sondages. Beaucoup d'experts doutent
cependant de l'existence même de l'"effet Bradley" et soulignent que l'opinion a
évolué depuis le début des années 80.
La méthodologie des
sondeurs est également parfois mise en cause. Les sondeurs surestimeraient la
participation des Noirs et des jeunes. Selon le camp républicain, la
participation à l'élection devrait bien être importante mais ce sont toutes les
catégories d'électeurs qui vont se mobiliser et cela devrait atténuer
l'importance du "vote noir".
Enfin, il est arrivé,
par le passé, que les instituts de sondage se trompent. Ainsi, en janvier
dernier, durant les primaires démocrates, M. Obama était donné favori dans le
New Hampshire mais c'est sa rivale Hillary Clinton qui a remporté l'élection. "A
ceux qui sont trop sûrs de soi, j'aurai deux mots: New Hampshire", répète à
l'envi M. Obama à ses partisans.
Chacun se souvient
qu'en 1948, les sondeurs avaient prédit la victoire du républicain Thomas Dewey,
en tête durant toute la campagne, et n'avaient pas pressenti le sursaut tardif
du démocrate Harry Truman, finalement élu à
"Tous les signaux
indiquent que nous nous dirigeons vers une élection qui pourrait être trop
serrée pour désigner un vainqueur d'ici mardi", a affirmé Bill McInturff,
responsable des études d'opinion dans le camp républicain.
Mais, depuis 1948, il
n'est jamais advenu qu'un candidat annoncé battu par plus de 5 points à une
semaine du scrutin présidentiel inverse la tendance.
Selon Allan Lichtman,
un historien spécialiste des élections présidentielles à l'American University
de Washington, "les retournements de situation de dernière minute n'existent
pas".
"Chaque candidat qui
est à la traîne veut vous raconter l'histoire de Harry Truman. Mais il n'y a pas
eu de Harry Truman depuis 60 ans", dit-il.
Les
entourages potentiels d'Obama et de McCain
Charles
Babington
AP, Lundi 3 novembre
2008 - Les Américains ne choisissent pas uniquement un président mardi: le
vainqueur fera appel à toute une équipe de collaborateurs, conseillers et autres
officiels qui l'aideront à diriger le gouvernement fédéral pour les quatre
années à venir.
Une présidence John
McCain serait certes plus conservatrice qu'une présidence Barack Obama. Mais
au-delà même des divisions partisanes et idéologiques, le style et le parcours
des deux hommes sont différents, ce qui influera sur la composition de leurs
administrations.
Barack Obama, s'il
gagne, devrait constituer son équipe à partir de trois sources principales: des
gouverneurs démocrates déjà expérimentés, d'anciens responsables de
l'administration de Bill Clinton, et des hommes politiques de Chicago, la ville
du sénateur de l'Illinois.
John McCain, ancien
officier de
Plusieurs listes de
collaborateurs potentiels circulent déjà à Washington, à Chicago et dans
l'Arizona de McCain.
Mais dans les deux
camps, on affirme que les candidats sont totalement concentrés sur mardi et
n'ont probablement pas pris de décisions définitives pour la suite
éventuelle.
Certains proches
d'Obama croient qu'il offrirait des fonctions importantes à quatre gouverneurs
démocrates ayant activement fait campagne pour lui, même à certains qui lui
étaient au départ opposés:
Les gouverneures Janet
Napolitano (Arizona) et Kathleen Sebelius (Kansas) ont soutenu Obama depuis le
début, faisant en outre des miracles dans des Etats traditionnellement
républicains. Napolitano serait envisagée à
Le gouverneur Ed
Rendell (Pennsylvanie) pourrait devenir ministre de l'Energie ou des Transports.
Le gouverneur Bill Richardson (Nouveau-Mexique), qui a lui-même brigué
l'investiture démocrate, est évoqué comme possible secrétaire d'Etat. Si
sollicités, tous quatre devraient renoncer aux deux dernières années de leur
mandat de huit ans.
Parmi les anciens
gouverneurs démocrates qui pourraient intégrer l'équipe d'Obama figure Tom
Vilsack (Iowa), dont le nom est avancé comme possible secrétaire à
l'Agriculture.
Par ailleurs, Obama a
déjà demandé à un ancien collaborateur de Bill Clinton, John Podesta, de
s'occuper de son planning pendant la longue période de transition avant la prise
de fonction officielle du futur président, le 20 janvier
2009.
Parmi les
ex-collaborateurs de Bill Clinton qui pourraient figurer dans l'équipe Obama:
Susan Rice, qui fut secrétaire d'Etat adjointe chargée des Affaires africaines;
James Steinberg, conseiller adjoint à la sécurité nationale; Gregory Craig, un
des principaux avocats de Bill Clinton; les conseillers économiques Gene
Sperling et Laura Tyson; et les anciens secrétaires au Trésor Larry Summers et
Robert Rubin.
Les premier cercle des
collaborateurs d'Obama en campagne, les "Chicago boys" David Axelrod et David
Plouffe devraient aussi occuper des fonctions importantes, au moins comme
conseillers.
L'ancien chef de la
majorité au Sénat Tom Daschle (Dakota du Sud) est sûr d'avoir un poste
important, s'il est partant: il pourrait éventuellement devenir chef de cabinet
de
En choisissant l'homme
chargé de gérer sa transition s'il est élu, McCain a donné le ton: l'ancien
secrétaire à
Autres possibles
prétendants au Pentagone: le général des Marines retraité James Jones ou la
sénatrice de Caroline du Sud Lindsey Graham.
Le sénateur du
Connecticut Joe Lieberman, en tant que "démocrate indépendant" qui a fait
campagne pour McCain, devrait aussi avoir un poste important, peut-être
secrétaire d'Etat. Le président de
Deux femmes issues du
monde de l'entreprise, l'ancien patronne d'eBay Meg Whitman, et l'ancienne PDG
de Hewlett-Packard Carly Fiorina, pourraient devenir de proches conseillères de
McCain.
Au moins deux rivaux
malheureux de McCain dans les primaires pourraient le rejoindre au plus haut
niveau s'il est élu: l'ancien maire de New York Rudy Giuliani est pressenti
comme possible ministre de
Comme Obama, McCain
devrait accorder des fonctions importantes à ses principaux conseillers de
campagne: Mark Salter et Rick Davis ne le quitteraient sans doute pas à
L’obamania a
gagné le monde scientifique
NOUVELOBS.COM
| 03.11.2008 | 16:38
Fâché avec le
président George W. Bush sur de nombreuses questions, le monde scientifique et
universitaire américain attend le changement avec impatience. Le candidat
Démocrate est le favori des chercheurs aux Etats-Unis.
Ces dernières semaines,
de nombreux chercheurs américains se sont mobilisés pour exprimer leur soutien à
Barack Obama dans la campagne pour l’élection présidentielle, souhaitant faire
entendre leur opinion au-delà des murs de leurs laboratoires. La revue Science relate ainsi les efforts déployés
par une physicienne à la retraite de l’Université du Wisconsin, Bernice Durand,
qui a mobilisé tout son réseau pour que les scientifiques rendent public leur
soutien au candidat Démocrate.
Résultat : près de
cinquante journaux répartis dans 20 Etats ont publié les articles de ces
chercheurs engagés derrière Obama, candidat le plus populaire dans le monde
scientifique et universitaire. Un univers il est vrai traditionnellement ‘’à
gauche’’. D’après une enquête menée l’année dernière par un sociologue de
Harvard, la moitié des universitaires et des chercheurs se déclare Démocrate
contre 14% qui s’affichent Républicains. Ces derniers n’ont pas monté
d’initiative publique pour soutenir McCain, souligne la revue Science.
Cette proximité est
visible dans l’entourage des candidats : les conseillers scientifiques de Barack
Obama sont issus de l’univers académique, comme Harold Varmus, prix Nobel et
ancien directeur des NIH (National Institutes of Health), ou Don Lamb, physicien
à l’Université de Chicago. Les conseillers scientifiques de John McCain sont eux
majoritairement issus du monde politique.
Sur le fond, les
positions de John McCain et de Barak Obama sur les questions scientifiques et
techniques ne sont pas aussi éloignées que pouvaient l’être celles d’un George
W. Bush et d’un Al Gore. Cette année, les deux principaux candidats à
Barak Obama est
favorable aux recherches sur les cellules souches embryonnaires humaines et veut
lever les limites imposées par Bush pour les laboratoires publics lors de sa
première présidence. John McCain avait lui-même, en tant que sénateur, militer
pour lever ces interdits mais au cœur de la campagne 2008 ses déclarations ont
été moins claires que celles d’Obama. Le candidat Républicain a insisté sur le
développement de techniques alternatives évitant de détruire des embryons
humains. Il a surtout choisi une colistière, Sarah Palin, connue pour son
opposition à l’avortement et aux recherches sur l’embryon.
Sur les questions
climatiques, les doutes de Sarah Palin quant à l’impact de l’activité humaine
sur le réchauffement ont également parasité le discours de McCain. Enfin sur la
question de l’évolution, cruciale pour le monde académique, Barack Obama et son
colistier Joe Biden se sont clairement prononcés pour l’enseignement unique de
la théorie de l’évolution à l’école, rejetant celui du ‘’dessein intelligent’’
(nouveau nom du créationnisme). Moins net sur ce sujet, le discours de John
McCain est une fois de plus brouillé par les opinions créationnistes de Palin,
proche de la droite religieuse conservatrice.
Barack Obama a répondu
par écrit aux 18 questions posées par la revue scientifique Nature tandis que John McCain ne s’est
pas prêté au jeu.
Si Barack Obama est le
vainqueur de l’élection du 4 novembre, la grande majorité du monde scientifique
et universitaire se réjouira aux Etats-Unis. Quoi qu’il en soit, les chercheurs
sont globalement soulagés d’en finir avec l’administration Bush, sa position de
blocage sur le climat, les cellules souches, et ses tentatives de manipulation
de la science [lire Un climat étouffant pour les chercheurs aux
Etats-Unis -
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20070131.OBS9801/?xtmc=bushclimatchercheurs&xtcr=1]
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
03/11/08
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