La Guadeloupe, la Martinique, La Guyane... le mouvement social s’amplifie : paralysie - débats - pourparlers au point mort


Après la Guadeloupe, la Martinique se lève à son tour

Entre 11000 et 25000 personnes ont manifesté lundi à Fort-de-France pour réclamer une baisse des prix et une hausse des salaires.


Le 5 février à Fort-de-France. (AFP)

Onze mille personnes personnes selon la police, 25.000 selon les syndicats ont manifesté lundi à Fort-de-France «contre la vie chère» au cinquième jour d’une grève générale qui paralyse l’île et émaillé par quelques incidents. Sept personnes ont été interpellées en fin de matinée après le cambriolage d’une bijouterie en centre ville pendant la manifestation. Quelques échauffourées ont également eu lieu entre des manifestants et les forces de l’ordre.

A la préfecture, les négociations entre «le collectif du 5 février» composé de syndicats et d’associations qui mène la grève générale, le patronat, les élus et l’Etat se sont ouvertes vers 15h30 (heure de Martinique) en préfecture… et a duré neuf heures sans rien donner de concret.

A l’extérieur, quelques centaines de manifestants continuaient à défendre au haut-parleur leurs revendications portant sur une baisse des prix de 30% sur 100 produits de première nécessité – la grande distribution ne veut pas aller au delà de 10% pour l’instant – et une augmentation des salaires de 354 euros net.

Les transporteurs routiers, qui se sont joints lundi au mouvement, ont fait entendre leurs klaxons en passant à proximité de l’hôtel de la préfecture au moment de l’ouverture des discussions.

La très grande majorité des commerces – banques, centres commerciaux… – ont maintenu leurs rideaux baissés faute d’employés ou par solidarité. La plupart des services publics étaient aussi fermés. Quasiment toutes les stations service étaient toujours à sec. Les négociations doivent reprendre ce mardi à 15h30. Sur la table des discussions: la baisse des prix dans les services (internet, eau, loyer…) mais surtout dans la grande distribution. Celle-ci est prête à concéder 10% de moins alors que le collectif réclame 30%. Les parties entendent cependant travailler mardi «à un accord», a indiqué Louis Maugée de la CGTM (CGT Martinique).

Ensuite, les autres sujets de revendication seront abordés et pas des moindres puisqu’il s’agira de l’augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux. De l’avis de plusieurs des parties, cela pourrait prendre «plusieurs jours».

La Martinique est aussi en attente de savoir ce qui se décidera mardi à Paris pour la Guadeloupe car elle espère bien profiter des avancées que sa voisine pourrait obtenir.

(Source AFP)

http://www.liberation.fr/societe/0101318310-apres-la-guadeloupe-la-martinique-se-leve-a-son-tour

 

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Guadeloupe : le gouvernement craint la contagion

 

LE MONDE le 10.02.09 | 12h04
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-823448,50-1153206,0.html

 

Céder. Jusqu'où et dans quelles conditions ? La grève générale qui se poursuit en Guadeloupe et en Martinique "contre la vie chère" suscite les plus vives inquiétudes au sommet de l'Etat. Avant la rencontre sociale du 18 février convoquée par Nicolas Sarkozy, le gouvernement redoute que les mesures en faveur du pouvoir d'achat qui seraient consenties dans les îles servent, en métropole, de référence aux syndicats.

 

De son côté, Ségolène Royal a estimé, mardi sur RMC, que la crise sociale dans les Antilles est "peut-être le signe avant coureurde ce qui peut se passer" en métropole.

 

Sommé de rentrer à Paris, dimanche 8 février, au beau milieu des discussions avec les leaders syndicaux et patronaux de la Guadeloupe, Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'outre-mer a dû rendre des comptes au premier ministre, François Fillon. Le bilan de cette négociation devait être établi lundi. Le premier ministre s'est accordé un délai supplémentaire de 24 heures pour évaluer les conséquences et le coût des engagements pris pour la Guadeloupe, qui devront être étendus dans les autres départements de l'outre-mer, la Martinique elle aussi touchée par la grève générale, mais aussi la Guyane et la Réunion.

 

Lors d'une réunion interministérielle, mardi en fin de matinée, le gouvernement devait étudier les conditions de mise en œuvre des 131 points d'accords conclus entre M. Jégo et les leaders syndicats du collectif contre l'exploitation Lyiannaj kont pwofitasyon (LKP). Mais la 132e revendication, la plus sensible restait en suspens. Elle prévoit une augmentation salariale de 200 euros par mois pour 45 000 salariés, soit 108 millions d'euros.

 

"PROCÉDURE D'USURE"

Pour le gouvernement, la tentation reste forte de réduire cette revendication à un "conflit entre patrons et syndicats". Mais tancé par le secrétaire d'Etat qui, lors des négociations, a dénoncé les abus de certaines entreprises locales et des compagnies pétrolières, le Medef de Guadeloupe s'est aussitôt retourné vers Paris pour obtenir des contreparties: il demande des compensations supplémentaires aux allégements de charge qui s'appliquent à hauteur de 1,4 à 1,5 fois le SMIC. Une sorte de donnant-donnant qui embarrasse fortement le gouvernement.

"Il ne peut pas y avoir deux lois de la République, en métropole et en outre-mer (…) Il faut travailler à un équilibre" a commenté Frédéric Lefebvre le porte parole de l'UMP.Chez M. Jégo on fait valoir que "la situation exceptionnelle de la Guadeloupe, de nature insurrectionnelle, nécessite des mesures exceptionnelles."

Pendant qu'Yves Jego joue son avenir à Paris, toute la Guadeloupe a continué de défiler. Lundi, à Pointe-à-Pitre, un cortège de dix mille personnes s'est étiré à l'abri du soleil sous les parapluies alors que la grève dure depuis trois semaines. De la Mutualité à la Place de la Victoire, les manifestants respectent à la lettre la recommandation du leader du LKP, Elie Domota. "Nou ké avancé gentileman", a dit le créateur du Collectif contre l'exploitation.

"On n'est pas violents, on est intelligents. C'est vous qui nous avez formés", ironise Valérie, 37 ans, comptable. "Ce ne sont pas des négociations qui ont commencé avec le gouvernement. C'est une procédure d'usure. Mais on ne se battra pas par la force", insiste la jeune femme.

Les jeunes sont là par centaines. Le président de l'université a annoncé le matin même la fermeture de l'établissement. Dans l'île, où le taux de chômage est de 25 %, près d'un jeune sur deux est sans travail – avec ou sans diplôme. Charles Baron, un chirurgien dentiste et militant socialiste de 47 ans, se réjouit, lui, de ce sursaut de vigueur de la démocratie. "Le peuple est en train de demander des comptes. Ses élus n'ont pas été à la hauteur. Donc il reprend son pouvoir".

Michel Delberghe et Béatrice Gurrey (à Pointe-à-Pitre)

 

 

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Réunion-débat et solidarité avec un membre du Collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon de Guadeloupe

Mardi 10 Février 2009 9h00mn 08s

 

Réunion-débat et solidarité avec un membre du Collectif "Lyannaj Kont Pwofitasyon" de Guadeloupe de passage à Paris.

Soyons présents massivement pour structurer notre solidarité et passer à l'action, ici dans le "ventre de la bête" !

Pour ARMADA, Joseph Veillatif.

 

 

From: al.deluge@orange.fr:

 

Chers camarades, chers amis,

Trouvez en pièce jointe l'invitation à la réunion avec un camarade de la Guadeloupe mardi 10 février à 18 heures.
Je compte sur vous pour le succès de cette réunion, dont chacun de nous connaît l'importance.
Bonne réception et à mardi.

Alex


Entente internationale

des travailleurs et des peuples

87, rue du Faubourg-Saint-Denis, 75 010 Paris ; Tel : (331) 48 01 88 28 ; E-mail : eit.ilc@fr.oleane.com

 

 

18e jour de grève générale en Guadeloupe

Réunion-débat avec un militant syndicaliste

de Guadeloupe, Jocelyn Lapitre

 

Depuis 18 jours, la Guadeloupe est en grève générale. Les travailleurs, les paysans, les jeunes guadeloupéens sont unis dans la grève avec leurs 49 organisations syndicales et populaires qui constituent le collectif « Liyannaj Kont Pwofitasyon » (« Ensemble contre l’exploitation »). Ils ont manifesté à 15 000, puis 25 000, puis 60 000 dans les rue de Pointe-à-Pitre pour appuyer la plate-forme de 146 revendications de lutte contre la vie chère et pour l’augmentation des salaires, des revenus et des minima sociaux qu’ils présentent aux autorités de l’Etat français et au patronat.

La grève unie a obligé le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, M. Yves Jego, à venir sur l’île pour ouvrir des négociations. Celles-ci ont commencé il y a une semaine et se poursuivent actuellement, retransmises publiquement par les radios et télévisions locales.

A son tour, face à la vie chère et à la crise qui frappe durement la population laborieuse, les travailleurs de la Martinique sont entrés en grève générale pour des revendications identiques à celles de leurs frères de classe guadeloupéens.

 

Un militant syndicaliste guadeloupéen, Jocelyn Lapitre, mandaté par l’UGTG et le collectif des 49 organisations ouvrières et populaires de Guadeloupe pour rencontrer les militants et organisations ouvrières, est présent à Paris. Il a pris la parole au meeting du POI le 8 février.

Il répondra à toutes vos questions sur la situation, les derniers développements de la grève, sur les négociations et sur la portée, en Guadeloupe et en France, de cette grande grève générale :

Mardi 10 février à 18 heures

Local du Parti ouvrier indépendant

87, rue du Faubourg-Saint-Denis, 75 010 Paris

(M° Château-d’Eau)