Le président du
Zimbabwe Robert Mugabe doit-il démissionner ou partir ?
(réactions)
L'UA hostile à de nouvelles
sanctions contre le Zimbabwe
par Nelson
Banya
Publié le 09/12/2008 à
15:30 Reuters
HARARE (Reuters) - Malgré les appels
pressants des Occidentaux à la démission du président Robert Mugabe, l'Union
africaine s'oppose à un durcissement des sanctions infligées au Zimbabwe, où la
crise politique se double d'une crise humanitaire.
L'épidémie de choléra qui affecte le
pays depuis plusieurs semaines a fait 589 morts, dont 189 dans la capitale,
Harare, selon un bilan communiqué par les Nations unies. L'Organisation mondiale
de la santé estime que la maladie pourrait toucher 60.000 personnes, dans le
pire des cas.
"Seul le dialogue entre les
formations zimbabwéennes, avec le soutien de l'Union africaine et d'autres
acteurs régionaux, peut ramener la paix et la stabilité dans ce pays", a déclaré
Salva Rweyemamu, porte-parole de Jakaya Kikwete, président de l'organisation et
chef de l'Etat tanzanien.
Déployer une force de maintien de la
paix et renverser Robert Mugabe par la force, comme le proposent par exemple le
Premier ministre kényan, Raila Odinga, ou l'archevêque sud-africain Desmond
Tutu, n'est pas envisageable, a-t-il dit.
"Nous avons une grave crise
humanitaire au Zimbabwe. Il y a le choléra. Imaginent-ils qu'on puisse éradiquer
le choléra avec des armes ?", a-t-il ajouté.
"CHAOS TOTAL"
Le Bureau de coordination des
affaires humanitaires (OCHA) de l'Onu a recensé 13.960 malades. "C'est le chaos
total, trois hôpitaux d'Harare sont fermés parce qu'ils manquent de personnel",
a souligné Elisabeth Byrs, porte-parole de l'OCHA.
A la demande du gouvernement
zimbabwéen, qui a requis une aide internationale, une délégation sud-africaine
s'est rendue mardi sur place pour évaluer l'ampleur de la
crise.
A l'épidémie s'ajoutent la pénurie
de nourriture, l'effondrement économique et la crise politique, qui persiste en
dépit de l'accord de partage du pouvoir conclu en
septembre.
De nombreux dirigeants occidentaux,
dont le Premier ministre britannique, Gordon Brown, la secrétaire d'Etat
américaine Condoleezza Rice ou le président français Nicolas Sarkozy, ont
réclamé la démission du chef de l'Etat, au pouvoir depuis l'indépendance de
l'ancienne colonie britannique, en 1980.
Son porte-parole, George Charamba,
les a accusés mardi d'utiliser l'épidémie comme prétexte pour faire pression sur
Harare et justifier un éventuel recours à la force pour renverser Robert Mugabe,
réélu en juin au terme d'une présidentielle émaillée de
violences.
"Les Britanniques et les Américains
sont résolus à renvoyer le dossier du Zimbabwe au Conseil de sécurité, ils sont
aussi résolus à faire en sorte que le Zimbabwe soit envahi sans le faire
eux-mêmes", a-t-il affirmé, selon le quotidien officiel
Herald.
Version française Grégory Blachier
Zimbabwe:
les appels au départ de Mugabe pas forcément utiles, selon
Carter
PARIS (AFP), 08 décembre
2008 — Les appels à
la démission du président du Zimbabwe Robert Mugabe, comme celui de Nicolas
Sarkozy, ne sont pas forcément utiles, a estimé lundi l'ancien président
américain Jimmy Carter, membre du groupe de personnalités internationales
influentes The Elders (les Anciens).
"Je ne suis pas si sûr que cela
contribue" à résoudre la crise au Zimbabwe, a déclaré Jimmy Carter sur la chaîne
de télévision France 24. "Cette phrase, +il doit partir+, peut être un peu
nuancée", a-t-il ajouté.
Selon Jimmy Carter, le président
zimbabwéen doit se conformer à l'accord de partage de pouvoir signé le 15
septembre avec le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) de
Morgan Tsvangirai.
"Si Mugabe partageait le pouvoir
avec l'homme qui l'a battu aux élections de mars dernier en lui laissant le
contrôle de la police et du processus électoral comme cela a été négocié, ce
serait un moyen pacifique de régler le problème", a-t-il
ajouté.
Ce groupe des Elders, qui comprend
aussi l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et la militante des droits
de l'homme Graça Machel, épouse de Nelson Mandela, avait estimé dimanche que le
président Mugabe était incapable de résoudre la grave crise humanitaire en cours
au Zimbabwe. Ces trois membres des Elders avaient tenté une médiation au
Zimbabwe fin novembre, mais n'avaient pu entrer dans le
pays.
Le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, qui préside l'Union européenne jusqu'à la fin du mois, a appelé lundi à la démission de Robert Mugabe, comme le diplomate en chef de l'UE Javier Solana.
Nicolas Sarkozy estime que Robert
Mugabe doit partir
par RFI
http://www.rfi.fr/actufr/articles/108/article_75790.asp - 08
décembre 2008
« Je dis
aujourd'hui que le président Mugabe doit partir », a déclaré lundi
matin à Paris le président Nicolas Sarkozy, lors d’un discours à l’occasion du
60e anniversaire de
De garuche à droite : Nicolas
Sarkozy, en compagnie de personnalités de The Elders : les Anciens dont Kofi Annan, Jimmy Carter
et Gro Brundtland.
( Photo : AFP )
Le président de
Nicolas Sarkozy a également tenu à
souligner que « toutes les discussions ont été engagées, et hommage soit
rendu à l'Afrique du Sud et au président (sud-africain Thabo) Mbeki, mais
il est un moment où quand un dictateur ne veut pas entendre, ne veut pas
comprendre, alors j'entends moi-même que les chefs d'Etat et de gouvernement
doivent cesser de discuter ».
Nicolas
Sarkozy
« Je dis aujourd'hui que le
président Mugabe doit partir, que le Zimbabwe a suffisamment souffert.
»
Les Etats-Unis et
Les Européens avaient averti le
Zimbabwe dès la mi-octobre que si l'accord de partage de pouvoir signé le 15
septembre entre Robert Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique
(MDC, opposition) de Morgan Tsvangirai n'était pas mis en œuvre - ce qui est le
cas - ils durciraient leurs sanctions. Une porte-parole de la présidence
française de l'UE a aussi tenu à souligner lundi qu'il s'agissait de sanctions
« individuelles », et « pas du tout une sanction
contre la population » du Zimbabwe qui subit une crise alimentaire sans
précédent.
La situation est particulièrement
grave à Harare
L’ancien patron de l’Onu Koffi
Annan, ainsi que Jimmy Carter, l'ancien président américain, et d'autres
personnalités ont accusé le président Robert Mugabe d’être incapable de résoudre
la crise qui prévaut dans son pays. Le Zimbabwe est au bord de
l’implosion : les réserves de nourriture s’épuisent, le chômage atteint 80%
de la population active et l’inflation a atteint un record mondial de 231
millions pour-cent.
Le pays est en proie à une épidémie
de choléra qui a déjà fait près de 600 morts, ce qui a conduit le gouvernement
de Harare à décréter l’état d’urgence et demander de l’aide aux pays étranger.
L'Afrique du Sud, qui craint elle aussi les effets de l’épidémie, vient
d’envoyer une équipe d’experts pour évaluer les besoins sanitaires et
alimentaires des Zimbabwéens.
L'épidémie de
choléra au Zimbabwe
« Les camions poubelle ne sont pas
venus depuis des mois dans les banlieues au sud de Harare, les plus touchées par
l’épidémie de choléra. L’air y est tout simplement irrespirable. Les montagnes
d'immondices débordent des bas-côtés, parfois les voitures ne peuvent même plus
passer. »
Appels internationaux pour le départ du
président Mugabe au Zimbabwe
par RFI
http://www.rfi.fr/actufr/articles/108/article_75724.asp - 07
décembre 2008
Les déclarations
virulentes de la communauté internationale à l'égard du vieux président
zimbabwéen se sont succédé ces derniers jours. L'Europe, les Etats-Unis, le
Botswana et des personnalités comme l'archevêque de York, John Sentamu,
d'origine ougandaise, ont appelé à une solution urgente, quitte à faire tomber
Mugabe de son fauteuil présidentiel.
Le président zimbabwéen, Robert Mugabe,
est sur la sellette.(Photo : AFP)
Le numéro deux de l'église anglicane
John Sentamu n'y va pas par quatre chemins : « Robert Mugabe doit
répondre des crimes contre l'humanité commis envers ses compatriotes ».
L'archevêque étaye ses propos en
décrivant « un ouragan destructeur qui s'est abattu sur le
Zimbabwe ».
Cette réaction s'ajoute à celle des
Etats-Unis qui ont demandé il y a deux jours, le départ du vieux
président.
« Trop c'est
trop », a déclaré de son côté hier le Premier ministre britannique.
Gordon Brown dénonce l'incompétence d'un Etat voyou qui ne peut plus s'occuper
de son peuple.
Une crise
internationale
« La crise zimbabwéenne est
devenue internationale depuis que le choléra a traversé les
frontières », ajoute t-il. Comme si cette épidémie, qui s'est étendue
faute de système de santé minimal dans le pays, était aujourd'hui la crise de
trop pour la communauté internationale.
L'Union européenne a confirmé que de
nouvelles sanctions individuelles seraient probablement adoptées demain contre
des proches de Robert Mugabe. C'est ce qui était prévu, en cas de blocage
politique persistant.
Pragmatique, le chef de la
diplomatie du Botswana a lui proposé de ne plus approvisionner le pays en
carburant. « Robert Mugabe ne tiendra pas plus de deux
semaines », c'est ce que prédit le ministre
botswanais.
Le Botswana veut priver Mugabe
d'essence |
Avec notre correspondante dans
la région, A situation extrême, réponse
extrême. Après
des mois de vives critiques, le Botswana passe à la vitesse supérieure en
proposant d’isoler économiquement le Zimbabwe, de le priver de ressources
pour forcer Robert Mugabe à la démission. Une de ces ressources, c’est
l’essence. « Si vous le privez d’essence, qui est utilisé par l’armée,
par la police, je pense qu’il ne tiendra pas deux semaines », a
déclaré hier Phandu Skelemani, le ministre des Affaires étrangères du
Botswana. Enclavé, sans accès à la mer,
le Zimbabwe dépend en effet de ses voisins pour son approvisionnement,
d’autant plus à l’heure actuelle où l’économie est au point mort. « Si
rien ne fonctionne, si les Zimbabwéens fuient, s’ils meurent, alors je
pense que le monde, avec Le Botswana, qui a annoncé
cette semaine qu’il allait fermer son ambassade à Harare, fait pourtant
figure de cavalier seul au sein de |