Le président Thabo
Mbeki démissionne. Kgalema-Motlanthe, vice-président du Congès national africain (ANC), est
désigné pour assurer l’intérim (premières dépêches)*
Le vice-président de l'ANC nommé président par intérim:
LE CAP
(Reuters), 22 septembre 2008, 11h38 - Le Congrès national africain (ANC), le
parti au pouvoir en Afrique du Sud, a choisi lundi son vice-président Kgalema
Motlanthe pour assurer la fonction de président par intérim après la démission
de Thabo Mbeki, apprend-on de sources proches du
parti.
Motlanthe, qui siège
déjà au gouvernement, a été désigné lors d'une réunion des cadres de l'ANC, ont
indiqué des élus du parti qui ont demandé à garder
l'anonymat.
Le vice-président de
l'ANC sera nommé chef de l'Etat jusqu'aux élections prévues vers avril prochain,
a-t-on ajouté de mêmes sources.
(Wendell Roelf,
version française Jean-Stéphane Brosse)
Kgalema
Motlanthe (à gauche) et Thabo Mbeki.
(Photo
d'archives/REUTERS/Siphiwe Sibeko)
Afrique du
Sud: le parti au pouvoir désigne le président par
interim
Par
IsabelENTHOEN
JOHANNESBURG
(AFP), 22 septembre 2008 - Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, l'ANC, devait
désigner lundi le président par interim qui prendra le relai du chef de l'Etat
démissionnaire Thabo Mbeki, contraint à la démission par la formation
ultra-majoritaire depuis la chute de l'apartheid.
Le groupe
parlementaire du Congrès national africain (ANC), qui détient plus des deux
tiers des sièges à
Formellement,
celui-ci sera ensuite élu par les députés et pourra former son gouvernement, qui
dirigera le pays jusqu'à de prochaines élections générales.
Le nom de la
présidente de l'Assemblée, Bakela Mbete, une fidèle du chef de l'ANC Jacob Zuma,
circule depuis samedi. Préséance doit être donnée d'après la loi à la
vice-présidente du pays Phumzile Mlambo-Ngcuka, mais celle-ci a déjà décliné,
affirmant qu'elle partirait avec le chef de l'Etat.
Le président Mbeki,
évincé par son parti à cinq mois des élections générales, a remis dimanche sa
démission au Parlement, tandis que le pays entrait dans des turbulences sans
précédent depuis la chute de l'apartheid.
"J'ai été un membre
loyal du Congrès national africain pendant 52 ans. Je reste un membre de l'ANC
et c'est pourquoi je respecte sa décision", a déclaré dimanche soir le chef de
l'Etat, 66 ans.
Le comité directeur
du parti, au pouvoir depuis les premières élections multiraciales en 1994, lui
avait retiré samedi sa confiance, l'accusant d'avoir instrumentalisé la justice
pour barrer la route de la présidence à son rival Zuma.
En Afrique du Sud,
le président n'est pas élu par le peuple, mais par le Parlement. Tirant sa
légitimité de sa désignation par l'ANC, M. Mbeki ne pouvait pas aller à
l'encontre de l'appel à démissionner de son parti.
La presse
sud-africaine se montrait sévère lundi avec l'ANC, dont la décision n'est selon
le Business Day "ni dans le meilleur intérêt du pays, ni dans celui du parti
dans son ensemble".
"L'ANC a placé le
parti devant les citoyens, une décision qui va avoir de lourdes conséquences à
long terme pour chacun d'entre nous", renchérissait le journal populaire The
Star.
"Plutôt que de faire
ce qui aurait été décent et d'attendre que la justice décide de la culpabilité
ou de l'innocence de Zuma (...), le parti a renvoyé le président et lancé le
pays dans une descente vertigineuse", selon l'éditorialiste du
Star.
L'ANC affirme
vouloir rallier derrière un seul dirigeant une formation profondément divisée
depuis que le camp Zuma a évincé le chef de l'Etat de la direction du parti en
décembre 2007.
Il a également
justifié sa décision par les "interférences politiques" dénoncées par un juge de
Pietermaritzburg (sud-est) dans les attendus d'un non-lieu prononcé le 12
septembre dans un procès pour corruption contre M. Zuma.
Les partisans du
chef de l'ANC ont toujours affirmé que les déboires judiciaires du tribun zoulou
tenaient d'un complot orchestré au plus haut nivveau de l'Etat pour barrer à M.
Zuma la route de la présidence.
La décision de l'ANC
démontre que le pouvoir réside désormais chez les puissants alliés de M. Zuma,
liant les mains de ce dernier.
"Les têtes brûlées
de l'alliance tripartite (l'ANC est alliée au gouvernement avec le parti
communiste et la confédération syndicale Cosatu) ont obtenu gain de cause",
estimait le Business Day.
Et d'avertir: "Zuma
est plus endetté que jamais vis-à-vis d'eux, et cela ne prendra guère de temps
avant qu'ils ne réclament leur dû".
En soi, la "crise ne
menace pas notre démocratie", ajoutait toutefois le quotidien, en soulignant
qu'un scénario similaire pouvait advenir dans un pays comme le Royaume
uni.
Le danger immédiat,
selon les analystes, réside dans un départ massif du gouvernement des ministres
actuels.
Thabo Mbeki démissionne sans avoir
remédié aux fléaux de l'Afrique du Sud
Lundi 22 septembre
2008 09:50
Angélique Mounier-Kuhn, Johannesburg,
LeTemps.ch
Le pays de Nelson Mandela est en
train de vivre son plus sérieux bouleversement politique depuis la fin de
l'apartheid en 1994. Inquiétant pour les uns, adulés par les autres, Jacob Zuma
sera le prochain président.
Digne. Ou plus
exactement impénétrable comme à son habitude, ce qui irritait tant ses
détracteurs. Dimanche soir, après une semaine d'agitation politique, Thabo
Mbeki, le président de l'Afrique du Sud, a annoncé lors d'une allocution
solennelle avoir remis sa lettre de démission au parlement. En abdiquant ainsi,
l'ancien militant de la lutte contre le régime de l'apartheid, se plie aux
exigences de son parti, le Congrès national africain (ANC), qui domine de façon
écrasante la scène politique du géant de l'Afrique. Samedi, l'organe exécutif du
parti avait annoncé qu'un consensus s'était constitué pour demander au président
de renoncer à ses fonctions, sept mois avant la fin officielle de son second
mandat.
Instrumentalisation
de la justice
Une décision au
fort goût de vendetta. Huit jours auparavant, un juge avait en effet prononcé un
non-lieu en faveur de Jacob Zuma, qui avait ravi la présidence de l'ANC à Thabo
Mbeki, au terme d'une lutte fratricide en décembre 2007. Jacob Zuma était
poursuivi pour corruption dans le cadre d'une procédure judiciaire fleuve
impliquant le groupe d'armement français Thalès. En 2005, elle lui avait déjà
coûté son poste de vice-président, puis de rebondissements en péripéties, Jacob
Zuma avait été inculpé une nouvelle fois, quelques jours seulement après avoir
pris la présidence de l'ANC. Or, le 12 septembre dernier, le juge Chris
Nicholson a fait plus qu'invalider la procédure. Il a évoqué des «interférences
politiques» dans le dossier, donnant corps au postulat brandi par les partisans
de Zuma: celui d'une instrumentalisation de la justice ourdie au plus haut
sommet de l'Etat, et donc par Thabo Mbeki, pour entraver la route de son rival
politique, Jacob Zuma vers la présidence de la république. Dans ces
circonstances, pour les zélateurs de Zuma, Thabo Mbeki devait être
saqué.
Une présidence intérimaire
S'il s'est vigoureusement
défendu de telles implications lors de son discours télévisé, Thabo Mbeki
n'avait d'autre choix que d'obtempérer, sauf à encourir le risque d'une
procédure autrement plus infamante de destitution par le parlement, dominé aux
deux tiers par l'ANC. Ce dernier prendra acte de cette démission très
prochainement et désignera dans la foulée un président intérimaire en attendant
que se tiennent les élections générales du printemps prochain. A moins qu'elles
ne soient anticipées, mais l'hypothèse est jugée peu vraisemblable par les
politologues. Selon toute logique, le scrutin d'avril devrait propulser Jacob
Zuma à la présidence du pays.
Bilan controversé
Le chef d'Etat
déchu était aux affaires depuis les premières élections libres de 1994: cinq
années en tant que vice-président de Nelson Mandela, puis neuf ans comme
président. Il laisse un bilan hautement controversé: «l'économiste qu'il est a
réussi en matière économique, commente Heidi Holland, auteur à succès et
journaliste à Johannesburg. Mais ses deux grands échecs sont l'éducation et la
santé». «Nous avons transformé notre économie et abouti à la plus longue période
de croissance continue qu'ait jamais enregistré notre pays», s'est lui-même
félicité Thabo Mbeki dans son adresse à
Le départ de Mbeki, au comble de l'impopularité, car déconnecté
de ses administrés qui lui reprochaient de passer le plus clair de son temps à
l'étranger, «c'est la revanche des pauvres», enchaîne Heidi Holland. Les exclus
du boom post-apartheid, qui, avec la très puissante fédération des syndicats,
Jacob
Zuma en lice
A ce jour, personne ne peut dire à quoi ressemblera
l'Afrique du Sud sous sa présidence, tant son programme est vague, mais lui au
moins «il a un coeur!», résume en substance Heidi Holland.
Javier Solana, le
responsable de la diplomatie européenne s'est félicité dimanche soir du «haut
degré de maturité démocratique» dont venait de faire preuve l'Afrique du Sud.
Pourtant, l'abrupt départ de Thabo Mbeki, sur diktat de l'ANC, en a choqué plus
d'un. «C'est un coup d'Etat civil perpétré par la faction populiste et
majoritaire de l'ANC, déplore ainsi Achille Mbembe, professeur à l'université de
Johannesburg. On peut essayer de l'habiller, mais cette décision est le fruit
d'une lutte politique acharnée entre deux hommes, dont le vaincu, ironie du
sort, n'est pas le présumé coupable.»
Un rêve, trop lourd, de
renaissance africaine
LE MONDE.fr, 22
septembre 2008, 10h00
Nairobi,
correspondant
La chute du président sud-africain,
Thabo Mbeki, est en partie l'histoire d'une ambition qui a fini par se retourner
contre elle-même. Pour l'Afrique toute entière, dont il rêvait de voir son pays
être l'emblème et le meneur, il avait conçu un grand dessein, baptisé
"Renaissance africaine". Pour cette renaissance, il fallait un guide, un
inspirateur. Il se proposait naturellement d'être cet homme-là. Après tout, ne
revenait-il pas aux têtes bien faites du Congrès national africain (ANC),
vainqueurs de l'apartheid, de montrer le chemin ?
Pour avoir passé deux décennies de
son long exil dans des capitales africaines, sans parler de neuf années en
Angleterre, Thabo Mbeki s'était aussi longuement frotté au monde, tandis que ses
compatriotes restaient enfermés dans leur pays-prison. Pour de nombreux
critiques, c'est là que Thabo Mbeki s'est fourvoyé. A trop penser à l'avenir de
son continent, il aura négligé de s'arrêter dans les townships sud-africains,
auprès des humbles.
Pourtant, sous son influence s'est
dessinée dans l'ex-pays paria une politique continentale commençant avec le
règlement des conflits et se poursuivant avec l'extension de l'influence
sud-africaine, comme s'il revenait de droit aux ex-marxistes de conduire les
"pays petits frères".
Comment traduire en actes le concept
de renaissance ? D'abord, en concevant un plan d'intervention pour régler les
crises. L'Organisation de l'unité africaine (OUA) était pétrifiée dans la
non-ingérence ? On la mit à mort, pour mieux la ressusciter en Union africaine
désormais impliquée dans les crises du continent, y compris par des
interventions militaires, au nom du principe des "solutions africaines aux
problèmes africains".
L'Afrique du Sud déploie des troupes
dans les missions des Nations unies sur le continent, en même temps que les
efforts de ses médiateurs pour éteindre les grands incendies africains. Nelson
Mandela avait ouvert la voie au Burundi. Thabo Mbeki se dévouera pour trouver
une solution à la guerre régionale en République démocratique du Congo. Quitte à
délaisser les affaires de l'Etat , disent ses détracteurs.
Bientôt, l'Afrique du Sud s'implique
jusqu'en Côte d'Ivoire. Mais dans le sillage des soldats sud-africains de la
paix, auraient dû suivre les grands investisseurs. Or, ceux de Chine, d'Inde ou
d'ailleurs ont raflé la mise avant les compagnies minières sud-africaines au
Congo. Quant au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad),
immense projet aux ambitions salutaires dont M. Mbeki était l'un des
initiateurs, il se dégonfle.
Thabo Mbeki l'Africain, qui prend
conseil auprès de patrons de grandes multinationales, de Mitsubichi à
Jean-Philippe Rémy
Thabo Mbeki
présente sa démission en Afrique du Sud
Par Michael Georgy
JOHANNESBURG (Reuters), Dimanche 21 septembre, 21h57 - Le président
sud-africain Thabo Mbeki a annoncé dans un discours télévisé à la nation qu'il
avait remis sa démission, ouvrant une période d'incertitude politique en Afrique
du Sud.
Cette démission, qui
prendra effet à une date qui doit être déterminée par le parlement sud-africain,
marque une nouvelle étape dans la rivalité entre Mbeki et le président de l'ANC,
Jacob Zuma, disculpé la semaine dernière des charges dont il était accusé. Les
proches de Zuma faisaient valoir que Mbeki avait orchestré ces poursuites
judiciaires pour lui barrer la voie menant à la
présidence.
"Je tiens à répéter
que ni le président, ni le gouvernement n'ont tenté d'influencer le travail du
ministère public", a affirmé Mbeki dimanche soir. "Je ne suis jamais intervenu
pour dire au ministère public qui il devait poursuivre."
En signe de
solidarité, plusieurs ministres pourraient imiter Mbeki, qui avait succédé à
Nelson Mandela en 1999.
Parmi les
démissionnaires vraisemblables figure Phumzile Mlambo-Ngcukala, la
vice-présidente, qui est censée assurer l'intérim de la présidence durant une
période transitoire qui pourrait durer six mois.
Un exode politique
massif de ministres pourrait paralyser le gouvernement de transition et
contraindre le parlement du Cap, dominé par l'ANC, à s'autodissoudre et
provoquer des élections législatives anticipées.
La presse
sud-africaine évoquait également la possibilité d'une scission au Congrès
national africain.
OTAGE DES SYNDICATS
ET DU PC?
Zuma et d'autres
dirigeants de l'ANC oeuvrent en coulisses à maintenir le gouvernement actuel, où
le ministre des Finances Trevor Manuel - très respecté des marchés - a déclaré
qu'il resterait, le temps de la transition.
Quoi qu'il en soit,
la période politique qui s'ouvre en Afrique du Sud est lourde
d'incertitudes.
Bien qu'on lui ait
reproché d'avoir trop ignoré certaines réalités comme la pauvreté, la
criminalité et le sida, Mbeki a présidé à une décennie de croissance soutenue
sans précédent dans l'histoire du pays.
Zuma est perçu par
les investisseurs, inquiets, comme un dirigeant n'ayant pas fait ses preuves, à
un moment où la plus grave crise politique jamais connue par l'ANC depuis la fin
de l'apartheid, en 1994, vient se greffer sur un ralentissement notable de
l'économie.
Chef de l'ANC depuis
fin 2007, Zuma a beau assurer que les grandes lignes de la politique du
gouvernement resteront inchangées, son positionnement à gauche donne des sueurs
froides aux marchés.
Les investisseurs
redoutent qu'il coupe l'ANC de son aile conservatrice et économiquement libérale
et renforce le poids des syndicats et du petit mais influent Parti
communiste.
La scission de l'ANC
évoquée par la presse risque d'accentuer leur prévention.
'FONDAMENTAUX
MARXISTES'
Selon le Sunday
Times, le ministre de
Une scission
porterait un rude coup à la toute puissance politique de l'ANC, déjà ébranlée
par les rivalités incessantes des dernières années entre partisans de Mbeki et
de Zuma, et risquerait d'amener l'ex-mouvement de libération à en revenir à ses
'fondamentaux' marxistes des années 1960-70, estiment les
analystes.
Alors que Mbeki
était accusé de délaisser les problèmes intérieurs pour les feux de la
diplomatie internationale, l'ANC de Zuma donnera probablement la priorité à la
lutte contre la pauvreté et le chômage, à la redistribution des richesses et à
la nationalisation des grandes industries.
L'influence
internationale de l'Afrique du Sud risque de s'en
ressentir.
Version française
Marc Delteil et Pierre Sérisier
Afrique
du Sud : l’ANC au pouvoir appelle le président Mbeki à
démissionner
http://www.france-info.com/spip.php?article188059&theme=14&sous_theme=18
(21
septembre 2008, 14h54)
Le parti au pouvoir en
Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a décidé d’appeler le
président Thabo Mbeki à démissionner de ses fonctions, a annoncé son secrétaire
général samedi devant la presse. "L’ANC a décidé de
rappeler le président de
Le président de
Le chef de l’Etat est
sur la sellette depuis qu’un juge de Pietermaritzburg (est) a prononcé le 12
septembre un non lieu contre le populaire Jacob Zuma, rival de Mbeki et
président de l’ANC, évoquant des "interférences" au plus haut niveau de l’Etat
dans ce dossier.
Cette décision a donné
une nouvel élan aux partisans de Jacob Zuma qui l’estiment victime depuis son
inculpation pour corruption en décembre — dix jours après qu’il eut ravi la
présidence de l’ANC à Thabo Mbeki — d’une machination politique orchestrée en
haut lieu.
Communistes,
syndicalistes et mouvements de jeunesse ont multiplié cette semaine les appels à
la démission du président, dont le second mandat s’achève en
2009.
Julius Malema, le
leader de la bouillante Ligue de
"Cette fois, nous
n’allons pas perdre, nous obtiendrons le départ de Mbeki", a-t-il lancé. Selon
lui, "Mbeki ne sera plus le président de ce pays lors des prochaines élections",
prévues au premier semestre 2009.
Le parti de Nelson
Mandela est à couteaux tirés depuis le congrès de décembre qui a vu la victoire
de Jacob Zuma, personnalité populaire et populiste, sur Thabo Mbeki,
régulièrement critiqué pour son attitude distante et
compassée.
Le montée en puissance
des pro-Zuma s’est traduite dans les mois suivants par les démissions forcées
d’alliés du chef de l’Etat, notamment les dirigeants des provinces du Western
Cape et de l’Eastern Cape.
Thabo Mbeki a feint
d’ignorer toutes les remarques négatives jusqu’à vendredi où, dans un communiqué
de la présidence, il a déploré que les accusations à son encontre ne se basent
sur "aucun fait pour les soutenir" et qu’elles portent atteinte à "sa dignité et
à sa personne".
Mais, comme le
remarque le Pretoria News, le plus grand perdant pourrait être le pays. "Une
crise politique pourrait secouer le marché et écorner une économie qui traverse
déjà une passe difficile."
Thabo Mbeki, qui a
mené une politique économique orthodoxe, est apprécié des milieux d’affaires,
qui se méfient en revanche des alliés de gauche de Jacob
Zuma.
Afrique-du-Sud : Thabo Mbeki "va
démissionner"
Linternationalmagazine.com,
avec AFP, publié le 20/09/2008
Le Congrès
national africain a décidé samedi de retirer son mandat au président
sud-africain, l’appelant à démissionner de ses fonctions alors qu’il est accusé
d’avoir influencé la justice pour nuire à son rival Jacob
Zuma...
Le président
sud-africain Thabo Mbeki "va démissionner" à la suite de la décision du
parti au pouvoir de lui retirer son mandat, a indiqué samedi son
porte-parole.
"Le président se
plie à la décision et va démissionner", a déclaré le porte-parole de
M. Mbeki, Mukoni Ratshitanga, sur la radio privée 702 Talk
Radio.
Le parti au pouvoir
en Afrique-du-Sud, le Congrès national africain (ANC), avait décidé samedi de
retirer son mandat au président Thabo Mbeki, l’appelant à démissionner de ses
fonctions alors qu’il est accusé d’avoir influencé la justice pour nuire à son
rival Jacob Zuma.
"L’ANC a décidé
de rappeler le président de
"Notre décision
est prise, les formalités suivront maintenant le processus parlementaire",
a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion du comité directeur de
l’ANC.
"Nous avons
communiqué notre décision [au président], ainsi que le fait que nous
suivrons le processus parlementaire. Il [M. Mbeki] n’a pas manifesté
de réaction particulière, il a accepté de participer à ce processus et à ces
formalités", a-t-il ajouté.
"Le président a
accepté la décision du comité directeur de l’ANC", a déclaré le porte-parole
de M. Mbeki, Mukoni Ratshitanga, sur la radio privée 702 Talk Radio.
"Cette décision inclut le processus parlementaire", a-t-il ajouté, se
refusant à indiquer si M. Mbeki envisageait de
démissionner.
Selon la radio, le
président a convoqué une réunion extraordinaire du gouvernement dimanche
après-midi pour décider de la marche à suivre.
"
Le président de
Aux termes de la
constitution, le comité directeur ne peut pas démettre directement le président
de
Il faut les deux
tiers des députés pour renvoyer le chef de l’Etat. L’ANC est divisé mais peut
vraisemblablement compter sur le soutien du principal parti d’opposition,
l’Alliance démocratique (DA).
"Interférences"
dans le dossier Zuma
M. Mbeki, qui a
succédé à Nelson Mandela à la tête de l’Etat en 1999, est sur la sellette depuis
qu’un juge de Pietermaritzburg (est) a prononcé le 12 septembre un non lieu
contre le populaire Zuma, son rival et président de l’ANC depuis décembre,
évoquant des "interférences" au plus haut niveau de l’Etat dans ce
dossier.
Le secrétaire
général de l’ANC a toutefois affirmé que la décision du comité directeur n’avait
"rien d’une punition mais [visait] à unir de nouveau le parti",
profondément divisé par la lutte entre les deux hommes.
M. Mbeki avait
été chassé de la présidence de l’ANC lors d’un congrès aux allures de coup
d’Etat interne en décembre dernier.
Communistes,
syndicalistes et mouvements de jeunesse avaient multiplié cette semaine les
appels à la démission du président. Julius Malema, le leader de
Actualité
internationale et africaine de
sangonet
* NB: Kgalema Motlanthe devient président de la République jusqu’aux prochaines élections en Afrique du Sud (avril 2009) avec pleins pouvoirs; il n'est pas intérimaire.