Trois jeunes
espoirs du moment : D-Day ou Jour-J pour Barack Obama, le trophée de
finaliste de l'Open d'Australie pour Jo-Wilfried Tsonga, F1: Lewis Hamilton
champion du monde numéro 1
Jour de scrutin aux États-Unis, Obama favori
face à McCain
John
Whitesides
Reuters, Mardi 4 novembre 2008 -
Alors que la course à
Depuis la fin septembre, Obama est
en tête dans tous les sondages nationaux et n'a cessé de consolider son avance
dans un contexte marqué par la crise financière, à laquelle il semble le mieux
armé pour répondre selon les électeurs. Les huit études diffusées lundi à la
mi-journée lui accordaient un avantage compris en cinq et onze
points.
Le sénateur de l'Illinois, qui
pourrait devenir à 47 ans le premier président métis des Etats-Unis, obtiendrait
selon les sondages quelque 300 voix au collège électoral, alors que 270 grands
électeurs suffisent pour l'emporter.
Le camp républicain affirme que les
jeux ne sont pas faits et que la course est de plus en plus disputée dans les
Etats clés.
Pour être élu, McCain doit s'imposer
dans une dizaine d'Etats remportés par George Bush en 2004. Or Obama est soit en
tête, soit à la lutte avec son adversaire dans au moins huit d'entre eux, dont
l'Ohio et
OBAMA CHERCHE 11
VOIX
McCain est ainsi en difficulté en
Virginie et dans l'Indiana, où aucun candidat démocrate à la présidence n'a
gagné depuis 1964, ainsi que dans trois Etats de l'Ouest où vit une importante
communauté hispanique: Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique.
Obama est même parvenu à contester
l'avantage de McCain dans des Etats historiquement républicains tels que le
Montana, le Dakota du Nord ou l'Arizona, fief de l'ancien héros de la guerre du
Viêtnam.
Dans le même temps, le démocrate
semble avoir consolidé sa position dans les Etats remportés par John Kerry en
2004, qui valent 252 voix au collège électoral.
Il est également le grand favori
dans l'Iowa, qui compte sept grands électeurs. Au total, il paraît bien parti
pour s'assurer assez facilement 259 voix au collège électoral, alors qu'il en
faut seulement 11 de plus pour être élu.
"McCain doit tous les gagner. Il
doit réussir chaque test et gagner tous les Etats indécis dans la nuit. Il n'a
aucune marge d'erreur", estime Peter Brown, directeur adjoint des études à
l'université de Quinnipac.
L'avance d'Obama est telle dans les
sondages que seuls l'impact du facteur racial et sa capacité à mobiliser les
jeunes et les noirs semblent faire planer un doute sur sa
victoire.
Mais à en croire les sondages, ni un
soutien plus faible qu'attendu, ni le vote communautaire ne sont en mesure de
compter suffisamment pour faire basculer le vote en faveur de
McCain.
McCAIN MISE SUR
"McCain doit s'adjuger toutes les
voix des électeurs indécis, tous les Etats clés et même certaines voix
démocrates - ce qui n'arrive jamais, à moins que personne n'ait vu juste sur
quoi que ce soit", affirme le stratège démocrate Doug
Schoen.
Lundi, le sénateur de l'Arizona a
sillonné sept Etats indécis pour tenter de convaincre les derniers électeurs
hésitants. Son équipe a assuré qu'il réduisait l'écart à l'approche du scrutin,
mais ses meetings n'en ont pas vraiment apporté la preuve.
"Il peut gagner tous
les Etats rouges", assure son conseiller Charlie Black, en référence à la
couleur traditionnellement associée au Parti républicain. "De plus, il va
probablement gagner en Pennsylvanie et dans l'Iowa."
McCain a misé gros sur
Malgré le retard qu'il
y accuse - huit à 14 points selon les derniers sondages - il perçoit là un Etat
susceptible de compenser la perte de bastions
républicains.
D'autant que le camp
Obama est conforté par les estimations de vote par anticipation dans des Etats
indécis comme
"Je ne pense pas que
McCain ait un espace pour gagner à moins qu'il remporte
[Avec Andy Sullivan,
version française Grégory Blachier]
Tennis: Jo-Wilfried Tsonga de la 200e place au
Masters en deux ans
François
BONTOUX
AFP, Lundi 3 novembre 2008 - La
nouvelle star du tennis français, Jo-Wilfried Tsonga, a connu une ascension
fulgurante dans la hiérarchie mondiale, passant en deux ans de la 200e place au
Masters, qu'il disputera pour la première fois à partir de dimanche à Shanghai.
Jo-Wilfried Tsonga
avec le trophée de finaliste de l'Open d'Australie, le 27 janvier
2008
"J'ai gravi des montagnes. J'ai eu
des moments où on m'a presque dit que ce serait difficile de rejouer au tennis.
D'autres où je jouais bien et où je retombais dans les blessures", a rappelé le
Manceau, âgé de 23 ans, après sa victoire dimanche au tournoi de Paris-Bercy, la
plus belle de sa carrière.
Très prometteur vice-champion du
monde juniors en 2003, Tsonga avait été distancé par les autres cadors de sa
génération, les Nadal, Djokovic, Gasquet ou Murray, en raison d'une succession
d'ennuis physiques, dont une hernie discale.
Après une première apparition
remarquée à Bercy en 2004, il avait dû "traîner ses baskets dans les vestiaires
des petits tournois" et prendre son mal en patience lorsque son corps le
trahissait, mais sans jamais cesser de croire en lui: "J'avais déjà l'objectif
d'arriver à mon niveau actuel. Ma victoire d'aujourd'hui vient concrétiser
toutes ces années où j'ai été solide dans la tête", a dit le nouveau N.7
mondial.
En 2007, une saison enfin libre
d'ennuis de santé graves lui a permis de grimper à un classement digne de son
énorme potentiel (Top 100 en juillet 2007, Top 50 en octobre), jusqu'à ce que
son talent éclate au grand jour au dernier Open
d'Australie.
Mais ce joueur à la fois colossal
(
Le finaliste de Melbourne a eu à
peine le temps de fêter son exploit au tournoi de Marseille, puis de connaître
son baptême du feu en Coupe Davis en Roumanie, avant d'être de nouveau stoppé
par une blessure au genou à Miami, fin mars.
Constatant au bout de quelques
semaines que la douleur était trop forte, le Sarthois a dû se résoudre à passer
sur la table d'opération pour se faire retirer une partie d'un ménisque, juste
avant Roland-Garros.
Absent pendant trois mois, Tsonga
n'a donc fait que les trois quarts de la saison, manquant aussi Wimbledon, les
jeux Olympiques et les Masters Series de Toronto et de Cincinnati. Remis fin
août, il est arrivé à l'US Open sans aucune préparation.
Sans ce nouveau contretemps, il
n'aurait peut-être pas attendu fin septembre pour ouvrir son palmarès ATP à
Bangkok, puis début novembre pour assurer sa qualification au Masters. On peut
même penser qu'avec un printemps et un été juste corrects, il aurait terminé
tranquillement dans le Top 5.
Le nouveau N.1 tricolore va se
rendre à Shanghai avec de grandes ambitions. Car s'il y a un seul avantage au
fait d'avoir eu une saison amputée, c'est qu'il arrive plus frais que les autres
au dernier grand rendez-vous de l'année. Ses services (25 aces en finale de
Bercy contre Nalbandian) et ses grandes gifles de coup droit pourraient en faire
souffrir plus d'un en Chine.
F1: Lewis Hamilton triomphe après un
final haletant
Alan
Baldwin
Reuters, Dimanche 2
novembre 2008 - Le Britannique Lewis Hamilton est devenu dimanche à 23 ans le
plus jeune champion du monde de l'histoire de
LEWIS HAMILTON CHAMPION
DU MONDE DE FORMULE 1
Le pilote McLaren a
été sacré grâce à une cinquième place conquise dans le dernier tour d'une course
folle remportée par le Brésilien Felipe Massa, son seul rival pour le titre
avant l'ultime épreuve de la saison.
Massa, parti de la
pole position sur le circuit d'Interlagos au volant de sa Ferrari, s'est
acquitté de sa tâche en remportant la course devant son public et était encore
champion du monde lorsqu'il a franchi la ligne d'arrivée.
Mais Lewis Hamilton,
qui était alors sixième, doublait à l'approche du dernier virage l'Allemand Timo
Glock sur Toyota, qui avait choisi de rester en pneus secs malgré l'arrivée de
la pluie.
Cette cinquième place
permet à l'Anglais de garder un point d'avance sur Massa au classement final du
championnat du monde.
"C'est incroyable, je
n'arrive même pas à reprendre mon souffle", a déclaré Hamilton, qui s'est
empressé d'embrasser son père et son frère après un dénouement digne des
meilleurs thrillers.
"JE L'AI
?"
Après avoir franchi la
ligne, Hamilton ne savait pas s'il avait le titre.
"J'ai crié 'je l'ai ?,
je l'ai ?' et ensuite ils me l'ont dit et j'étais en extase", a-t-il
raconté.
"C'est comme un rêve.
C'était l'une des courses les plus dures de ma vie, sinon la plus
dure."
Le championnat du
monde des constructeurs a été remporté par Ferrari, dont le deuxième pilote,
Kimi Räikkönen, a terminé troisième à Interlagos.
La deuxième place est
revenue au pilote espagnol de Renault Fernando Alonso.
Hamilton, qui avait
abordé ce dernier Grand Prix avec sept points d'avance sur Massa, se devait de
finir dans les cinq premiers dans l'hypothèse d'une victoire du
Brésilien.
Le premier pilote noir
de l'histoire de
TOUT
CHANGE
Tout changeait à trois
tours de la fin lorsqu'il était dépassé par
"Je ne savais pas où
était Glock (alors quatrième) et je pensais que Vettel était l'homme à battre et
je n'arrivais pas à le rattraper", a expliqué Hamilton après la course.
"J'allais finir sixième. J'étais dégoûté."
Massa, qui filait
alors vers la victoire, se prenait à rêver du titre mais la pluie s'abattait
bientôt sur Interlagos et le malheureux Glock, mal chaussé, voyait fondre sur
lui un Hamilton déchaîné.
"Il (Hamilton) a plus
de points que moi, donc il mérite le titre", a reconnu un Massa
dépité.
"Je sais gagner mais
je sais aussi perdre", a ajouté le Brésilien. "Je vais apprendre beaucoup de ce
qui s'est passé aujourd'hui."
A 23 ans et 301 jours,
Hamilton efface du livre des records Alonso, qui avait 24 ans, un mois et 27
jours lorsqu'il remporta le premier de ses deux titres mondiaux en
2005.
C'était un grand jour
bien sûr pour Hamilton mais aussi pour McLaren, qui attendait un titre depuis
celui du Finlandais Mika Häkkinen en 1999.
[Version française
Patrick Vignal]
Reuters, Mardi 4
novembre 2008 - En campagne en Caroline du Nord, Barack Obama a salué lundi la mémoire de sa
grand-mère maternelle, dont le décès a rendu "aigre-douce" la dernière journée
avant l'élection présidentielle.
BARACK
OBAMA PLEURE SA GRAND-MÈRE, DÉCÉDÉE
A son arrivée en
Caroline du Nord, pour son avant-dernier meeting avant le scrutin, Obama a
annoncé que Madelyn Dunham était morte d'un cancer à 86 ans dans son domicile
d'Honolulu.
L'adversaire
républicain d'Obama, John McCain, a fait part de ses condoléances par
communiqué.
Obama, né d'un père
kényan noir et d'une Américaine blanche, avait interrompu les 22 et 23 octobre
sa campagne électorale pour se rendre par avion au chevet de sa grand-mère à
Hawaii.
Cette dernière avait
élevé le jeune Barack à partir de l'âge de dix ans lorsque sa mère était partie
travailler en Indonésie.
"De toute évidence,
l'heure est quelque peu douce-amère pour moi", a déclaré Obama sous une pluie
fine, des sanglots dans la voix et des larmes sur les
joues.
"C'était une personne
humble et pleine de franc-parler, l'un de ces héros silencieux qu'on trouve dans
l'Amérique entière. Ce ne sont pas des célébrités, mais chaque jour ils
travaillent dur."
"Elle était la clé de
voûte de notre famille ainsi qu'une femme d'une force, d'une exemplarité et
d'une humilité extraordinaires", avait auparavant écrit Obama dans un communiqué
publié avec sa soeur, Maya Soetoro-Ng.
"Notre famille
souhaite remercier tous ceux qui ont envoyé des fleurs, des cartes de voeux et
des prières pendant cette période difficile. (...) Notre grand-mère était
quelqu'un de réservé et nous respecterons son voeu d'organiser une petite
cérémonie privée à une date ultérieure", a ajouté le candidat démocrate dans son
communiqué.
Madelyn Dunham,
qu'Obama appelait affectueusement "Toot" (diminutif de "tutu", qui veut dire
"grand-mère" en hawaïen), avait suivi la candidature de son petit-fils avec
beaucoup d'intérêt. Son décès est survenu à la veille du vote qui départagera
Obama et McCain.
MCCAIN OFFRE PRIÈRES
ET PENSÉES
Ce dernier et son
épouse Cindy ont adressé un communiqué de condoléances à la famille d'Obama.
"Nos pensées et prières vont vers eux, au moment où ils saluent la mémoire de
celle qui a joué un grand rôle dans leurs vies",
écrivent-ils.
"Nous pleurons sa
perte et sommes aujourd'hui avec lui et sa famille", a ensuite déclaré McCain,
qui faisait étape à Roswell, au Nouveau-Mexique.
A Charlotte, Obama a
remercié McCain pour son témoignage de soutien, qu'il a qualifié
d'"incroyablement généreux". Il a également adouci son discours, et donné crédit
à son rival pour s'être distingué de son parti sur des sujets comme la
torture.
La grand-mère d'Obama
s'était fracturé la hanche en octobre et à l'époque, le candidat avait expliqué
qu'il ne voulait pas répéter l'erreur qu'il avait faite avec sa mère, décédée
d'un cancer avant qu'il ait pu venir à son chevet.
En se rendant sur
l'île de son enfance, il avait ainsi dévoilé un aspect de sa vie privée qui ne
le desservira pas forcément après avoir été attaqué sans relâche par le camp
républicain sur son patriotisme, sa religion ou son
parcours.
Le sénateur métis de
l'Illinois évoque souvent dans ses discours ses deux grands-parents
maternels.
Le grand-père avait
combattu lors de
Après avoir donné
naissance à la mère d'Obama au Kansas, le couple s'était installé à Hawaï, où
Madelyn Dunham était devenue vice-présidente d'une banque.
"C'est elle qui m'a
appris à travailler dur", avait lancé Obama à la tribune de la convention
démocrate de Denver, en acceptant sa nomination comme candidat. "Elle est celle
qui a remis à plus tard l'achat d'une nouvelle voiture ou d'une nouvelle robe
pour que j'aie une meilleure vie."
Mais Obama avait aussi
évoqué sa grand-mère blanche de façon plus crue, après la controverse provoquée
en mars par les discours enflammés de son ancien pasteur, le révérend noir
Jeremiah Wright, contre les Blancs américains.
"Je ne peux pas le
désavouer tout comme je ne peux pas désavouer ma grand-mère blanche, une femme
qui m'a élevé, une femme qui s'est sacrifiée jour après jour pour moi, une femme
qui m'aime plus que tout au monde, mais une femme qui m'a avoué un jour sa peur
des hommes noirs qui passaient dans la rue devant chez elle, et qui en plusieurs
occasions a exprimé des préjugés racistes ou ethniques qui m'ont fait
honte."
[Version française
Jean-Stéphane Brosse, Jean-Loup Fiévet et Gregory
Schwartz]
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