Il y a 20
ans : Libération Nelson MANDELA. De KLERK fit le discours historique de fin
de l’apartheid en Afrique du Sud
Afrique du Sud: il y a 20 ans, le président de Klerk annonçait la libération de Mandela
Frederik Willem de Klerk et Nelson
Mandela le 2 mai 1990 au Cap (Photo:Walter
Dhladhla/AFP)
Le dernier président de l'apartheid
en Afrique du Sud, Frederik de Klerk, célèbre mardi le 20e anniversaire de son
discours historique au Parlement annonçant la libération des prisonniers
politiques, dont Nelson Mandela, et la légalisation des partis
noirs.
Le dernier président de l'apartheid
en Afrique du Sud, Frederik de Klerk, célèbre mardi le 20e anniversaire de son
discours historique au Parlement annonçant la libération des prisonniers
politiques, dont Nelson Mandela, et la légalisation des partis noirs.
Photo:Walter Dhladhla/AFP
JOHANNESBURG (AFP), 2 février 2010 -
Le dernier président de l'apartheid en Afrique du Sud, Frederik de Klerk,
célèbre mardi le 20e anniversaire de son discours historique au Parlement
annonçant la libération des prisonniers politiques, dont Nelson Mandela, et la
légalisation des partis noirs.
Ce discours "représente un tournant
de l'histoire sud-africaine. Pour les Sud-Africains blancs, il marque leur
volonté de mettre fin à des siècles d'humiliation et de divisions en abandonnant
leur position dominante tenue pendant 300 ans", selon le directeur de
"Pour les Sud-Africains noirs, les
évènements de février 1990, le discours de FW et la libération de M. Mandela,
annonçaient une nouvelle ère de dignité, d'égalité et de droits politiques", a
poursuivi Dave Steward.
Pour marquer cet anniversaire,
Le dernier président blanc d'Afrique
du Sud a prononcé son fameux discours le 2 février 1990, cinq mois seulement
après avoir été élu, alors que les townships s'enflammaient et que l'économie
s'effondrait sous le poids des sanctions internationales.
"C'était un geste brave, un geste
très brave pour éviter au pays de sombrer dans le chaos", analyse Paul Graham,
directeur de l'Institut pour la démocratie en Afrique
australe.
Neuf jours plus tard, le héros de la
lutte contre l'apartheid Nelson Mandela, "Madiba" de son nom de clan, sortait de
prison après 27 années de détention, à la grande surprise de nombreux
Sud-Africains.
L'ancien archevêque du Cap et
militant contre le régime ségrégationniste Desmond Tutu n'avait lui non plus,
pas complètement cru les propos de M. de Klerk.
"J'ai toujours été intimement
convaincu que Mandela serait libéré un jour ou l'autre, mais je n'étais pas sûr
que cela se produise de mon vivant", a déclaré à l'AFP Mgr Tutu, qui a dû
prendre le 11 février 1990 un jet privé pour se rendre d'urgence au Cap et
rencontrer un Nelson Mandela libre.
Les négociations entre les deux
hommes, amorcées lorsque "Madiba" était encore emprisonné, devaient conduire le
pays, alors au bord de la guerre civile, vers la
démocratie.
Nelson Mandela "a réalisé bien plus
tôt que la plupart de ses collègues la nécessité d'une solution pacifique et
négociée", a déclaré à l'AFP M. de Klerk, 73 ans.
"Il a apporté une contribution
indispensable aux négociations et à la promotion de la réconciliation nationale
de notre nouvelle société", a ajouté l'ancien "dur" du Parti national, la
formation qui a créé le cadre légal de l'apartheid.
En 1993, les deux hommes se
partageaient le Prix Nobel de
Seize ans après ses premières
élections multiraciales, l'Afrique du Sud s'est installée dans la démocratie
mais la première puissance économique du continent fait face à un fort taux de
chômage et de criminalité, une éducation en déclin et des disparités croissantes
entre riches et pauvres.
Ce double anniversaire "nous donne
l'occasion de réfléchir pour savoir si nous avons bien tiré profit des
opportunités qui nous ont été offertes", espère M. Graham.
Le 2 février, Frederik de Klerk a
célébré le vingtième anniversaire d’un discours historique : celui où il
annonçait la légalisation des partis noirs et la libéralisation des prisonniers
politiques. Parmi eux, Nelson Mandela . Il sort de prison à 71 ans après vingt
huit ans de détention. Frederik de Klerk n’était alors président de l’Afrique du
Sud que depuis cinq mois et rien n’avait laissé présager sa décision. Plutôt
réputé pour ses positions conservatrices, son discours devant le Parlement crée
la surprise. Mais le pays qui vit sous le régime de l’Apartheid depuis 1948
subit de plein fouet les sanctions économiques internationales. Il connaît aussi
une situation sociale critique, particulièrement dans les banlieues noires
pauvres, les Townships. La fin de l’Apartheid semblait donc inévitable, et
Frederik de Klerk avait engagé dès son arrivée au pouvoir des négociations avec
Nelson Mandela et son parti l’ANC.
En afrikaans, Apartheid signifie
« vivre à part ». C’était la manière dont était forcée de vivre la
population non-blanche d’Afrique du Sud tandis que la minorités blanche, les
Afrikaners, détenait le pouvoir. Si cette politique n’a été conceptualisée qu’en
1948, elle existait déjà de fait auparavant par la ségrégation raciale. Elle
introduisait une division de la population et de ses droits selon des critères
raciaux ou ethniques.
Frederik de Klerk est lui-même
afrikaner mais lorsqu’il arrive au pouvoir, son pays vit en marge de la
communauté internationale depuis les années 1970. En 1976, le Conseil des
Nations Unies avait qualifié la politique du régime sud-africain de crime contre
l’humanité, et avait accompagné son accusation de sanctions. La situation
économique du pays s’est ensuite aggravé considérablement dans les années 1980.
La position du pays étant devenu économiquement et moralement indéfendable,
Frederik de Klerk décide de mener de négociations avec l’ANC pour une transition
en douceur. L’une des premières revendications du parti est de réclamer la
libération de son leader emprisonné à Robben Island. Mais si la libération de
Mandela suit très rapidement le discours du 2 février 1990 (elle a lieu neuf
jours plus tard ), les véritables changements du régime sont plus longs à se
mettre en place. C’est finalement quatre ans plus tard, en 1994, que se tiennent
les premières élections libres du pays. Nelson Mandela est alors élu, à 75 ans,
premier président noir d’Afrique du sud.
Source :
http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article2784 - 3 février
2010
Le jour où De Klerk a changé
l'Histoire
Le 2 février
1990, le président De Klerk a prononcé un discours qui bouleversa le destin de
son pays. Il a notamment annoncé la prochaine libération de Mandela, au bout de
vingt-sept années de détention.
Il y a vingt ans, le 2 février 1990,
Le Cap a vécu une expérience inouïe. Le monde semblait s'y être donné
rendez-vous. La presse mondiale avait envahi la métropole côtière de l'Afrique
du Sud, dans l'attente de la nouvelle la plus sensationnelle de l'année. Les
cameramen des télévisions du monde entier sillonnaient la ville. Au lever du
jour, ils se sont rassemblés devant le Parlement d'Etat, où une annonce
d'importance était attendue.
Ce que tout le monde attendait,
c'était la libération de Nelson Mandela, le symbole du mouvement antiapartheid
depuis deux décennies. Mandela, espérait-on, achèverait sa longue marche vers la
liberté quelques heures plus tard et aucun journal ou chaîne de télévision ne
pouvait se permettre de rater un tel événement.
En fait, le président Frederik De
Klerk n'avait aucune intention de libérer Mandela ce jour-là. Il avait quelque
chose de mieux en tête, quelque chose qui, il en était sûr, surprendrait même
les plus fins observateurs. Alors que députés, ambassadeurs et autres
dignitaires étaient réunis au grand complet pour l'ouverture officielle du
Parlement, seuls quelques ministres étaient au courant, et ils avaient juré de
n'en souffler mot à personne, pas même à leur conjoint – seul De Klerk
s'est confié à son épouse Marke sur le chemin du Parlement. "J'ai décidé de
minimiser l'importance de la libération de Mandela dans mon discours",
expliquera vingt ans plus tard De Klerk. "Je savais que la presse du monde
entier s'était rassemblée là non pas pour m'écouter, mais pour assister à la
sortie de prison de Nelson Mandela. Mais je voulais attirer l'attention des
médias sur l'ensemble des décisions fondamentales que nous avions prises, afin
qu'elles soient appréciées à leur juste valeur au lieu de se retrouver éclipsées
par l'autre nouvelle." Mais De Klerk n'était pas le seul homme au monde à ne pas
vouloir que Mandela recouvre la liberté ce jour-là. L'intéressé lui-même ne le
souhaitait pas. Après tout, il avait passé vingt-sept ans derrière les barreaux.
Alors, une semaine ou deux de plus, quelle importance ? Mais Mandela lui-même
n'avait aucune idée de ce que De Klerk avait concocté pour son parti et son
peuple ce jour-là. Rien, dans le passé de l'Afrikaner De Klerk, ne laissait
présager un bouleversement quelconque.
En décembre 1989, De Klerk avait
envoyé chercher l'illustre prisonnier. Il était arrivé discrètement dans les
bureaux présidentiels au Cap, en passant par le garage en sous-sol. Puis les
collaborateurs s'étaient retirés, laissant les deux hommes seuls. Plus tard,
chacun se souviendra d'avoir "jaugé son interlocuteur du regard". Comme tout le
monde, De Klerk ne savait pas vraiment à quoi ressemblait Mandela, seules
circulaient quelques rares photos de lui prises clandestinement vingt ans
auparavant. Le président avait devant lui un homme bien plus grand qu'il ne
l'avait pensé, légèrement voûté par le poids des ans (Mandela en avait alors 71)
et digne, courtois et extrêmement sûr de lui. Jusqu'alors, c'était pour De Klerk
"un grain de sable piégé dans l'huître", le héros quasi mythique qui avait
représenté une sérieuse épine dans le pied de ses prédécesseurs. Et voilà qu'il
le voyait en chair et en os. "Alors, c'est lui, Nelson Mandela", s'est dit De
Klerk. Fait extraordinaire, à la fin de la rencontre les deux hommes étaient
parvenus à la même conclusion, faisant écho au célèbre commentaire de Margaret
Thatcher à propos de Gorbatchev : "Voici un homme avec lequel je pourrais
travailler."
De retour dans sa cellule, Mandela a
écrit à ses collègues du Congrès national africain (ANC) à Lusaka qu'il avait
"pris la mesure de M. De Klerk, tout comme [il l'avait] fait avec les nouveaux
responsables de la prison où [il était] enfermé, sur l'île de Robben". De Klerk
semblait représenter "une véritable rupture par rapport aux membres du Parti
national du passé". Bref, c'était un homme "avec lequel [ils pourraient]
travailler". "Nous avions préparé dans les moindres détails la journée du 2
février, et, le plus extraordinaire, c'est qu'il n'y avait eu aucune fuite", se
souvient De Klerk.
Source :
http://www.courrierinternational.com/article/2010/02/03/le-jour-ou-de-klerk-a-change-l-histoire
03.02.2010, par Ivan Fallon - The Independent
Commémoration : Un discours qui changea
l'histoire de l'Afrique du Sud
L’ancien
président sud-africain Frederik de Klerk (1989-1994) a commémoré, le 2 février
au Cap, le vingtième anniversaire du discours prononcé devant le parlement, au
cours duquel il avait levé l’interdiction touchant l’ANC et annoncé la
libération prochaine de Nelson Mandela (11 février 1990). Ce discours a marqué
le début du processus qui allait mettre un terme à l’Apartheid,politique de
ségrégation raciale initiée dès la fin de la deuxième Guerre
Mondiale
crédit photo : Jean
François Soleri, Cap10Press
"Les neuf jours entre ce discours et
la libération de Nelson Mandela ont changé l’histoire de l’Afrique du
Sud"
Frederik de Klerk, s’exprimant
devant 200 invités de sa fondation, est revenu sur ses motivations : "Notre
moteur, ce n’était ni les sanctions internationales, ni l’isolement mais la
prise de conscience que la situation dans laquelle nous nous trouvions était
moralement indéfendable." La volonté de toutes les parties de changer le
pays en profondeur sans révolution ni bain de sang a en outre permis d’accélérer
les évènements.
La chute de l’Union soviétique,
alors que le régime sud-africain était farouchement opposé à toute expansion du
communisme, a joué un rôle clé: "Ce que nous avons fait au début des années
1990 aurait été impossible à réaliser dans les années 1980." Enfin,
"l’évolution des mentalités", au sein du peuple sud-africain, a convaincu de
Klerk du bien-fondé de sa décision.
La négociation comme
credo
L’ancien président a également
évoqué ses relations avec Nelson Mandela, lauréat à ses côtés du prix Nobel de
Les commémorations de cette période
charnière de l’histoire sud-africaine se poursuivent. Une exposition dédiée à
Nelson Mandela se tiendra au musée national Iziko, au Cap, à partir du 10
février. Le lendemain, jour anniversaire de la libération de l’ancien leader de
l’ANC, le président Jacob Zuma prononcera son discours à la nation depuis le
Parlement, dans la ville où Mandela a fait ses premiers pas d’homme libre, après
avoir passé 27 années derrière les barreaux.
Jean-François
Soleri - lepetitjournal.com/johannesbourg.html - jeudi 4 février
2010
Source : http://www.lepetitjournal.com/content/view/53061/2688/
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