Festivités des
50 ans d’indépendance du Bénin : entre réjouissances et scandale financier
ICC Services (à la une)
A
RFI - Revue de presse
Afrique
Lundi 02 août
2010
Par Frédéric
Couteau
La fête du cinquantenaire célébrée
ce dimanche 1er août
Dernier épisode en date : 50
députés, sur les 83 que compte le Parlement, demandent la mise en accusation du
président Yayi Boni pour forfaiture et parjure. Ils reprochent au chef de l’Etat
d’avoir favorisé les activités de ICC Services. Et c’est un peu l’histoire de
l’arroseur arrosé… Car comme le rappelle le quotidien Le
Pays au Burkina , «
candidat indépendant, Yayi Boni, ancien banquier, (…) avait été élu en mars 2006
avec plus de 70% des votes, (…) avec un programme qui visait la restauration des
valeurs républicaines, principalement la lutte contre la corruption qui
gangrenait alors l’administration en place. » Résultat, quatre ans
après, remarque le journal, le président béninois « aura dérangé bien du monde sur son parcours.
Surtout dans sa croisade anti-corruption. En revanche, il n’est pas certain,
note le journal, que dans
l’aventure, le chef de l’Etat ait été particulièrement bien entouré. En
témoignent ceux dont il a dû se défaire. » Allusion notamment au
limogeage du ministre de l’Intérieur, il y a trois semaines. « En tout cas, poursuit Le Pays, l’ironie du sort a voulu qu’en fin de
mandat, il doive lui-même batailler fort pour se sortir de scandales financiers.
Aura-t-il la sérénité nécessaire pour sauver sa présidence s’il aspire vraiment
à se succéder à lui-même ? », s’interroge le quotidien
burkinabé.
Emporté par le scandale
?
Que va-t-il se passer maintenant ?
C’est ce que se demande le site d’information Fasozine
: « toute la question est maintenant de
savoir comment sera traitée la requête du "Groupe des 50" (députés), convaincu
que le chef de l’Etat, "économiste et banquier de profession, a trahi son
serment de défendre le peuple béninois et la nation". Yayi Boni sera-t-il mis en
accusation et/ou emporté par le scandale ICC Services ? Le moins que l’on puisse
dire, affirme Fasozine, c’est
que, quel que soit l’épilogue de cette affaire, le bras de fer entre le chef de
l’Etat béninois et les forces de l’opposition, entre dans une nouvelle dimension
à la veille de la prochaine élection présidentielle. La sanction viendra-t-elle
de la représentation nationale, de
Sur place, au Bénin, les journaux
sont partagés… Certains, comme Aube
Nouvelle , accordent des circonstances atténuantes au président
: « avec sa vision prospective, il a mis
tout le pays en chantier et est toujours à la recherche de financements auprès
des bailleurs de fonds pour les nombreux programmes ambitieux qu’il a pour le
développement du Bénin. (…) Malheureusement, remarque le quotidien béninois, ces
efforts sont annihilés par les actes de corruption et de mal gouvernance qui
sont deux fléaux qui minent le développement économique du pays.
»
« Populisme, scandales à gogo et
dérives »
D’autres journaux, à l’instar de La
Tribune pour qui «
populisme, scandales à gogo et dérives » caractérisent les quatre
années de présidence de Yayi Boni. Et 24
Heures de dénoncer « le
contrôle des médias tant publics que privés, les prises répétées d’ordonnances
par le Chef de l’Etat, le contrôle des institutions de
Cinquantenaire
sur fond de scandales financiers
"Le
Pays", Dimanche 1er août
2010
http://www.lepays.bf/spip.php?article2302
A Porto Novo, la capitale, on a fêté
hier les cinquante ans de l’accession du Bénin à l’indépendance. Toutefois,
cette commémoration a lieu dans un climat quelque peu morose du fait des
scandales financiers qui étouffent le régime du président Yayi Boni. En effet,
50 députés sur les 83 que compte le parlement, ont adressé une requête au
président du parlement en vue de mettre en accusation le chef de l’Etat pour
"forfaiture et parjure" dans l’affaire des "Madoff béninois" dite ICC. Issus de
l’opposition et d’une dissidence de la mouvance présidentielle, ces députés
voudraient ainsi « inviter la représentation nationale et, à travers elle,
la nation béninoise tout entière à un sursaut salutaire compte tenu de la
déconfiture morale que vit notre pays". Dans leur correspondance, ils reprochent
au président Yayi Boni d’avoir favorisé les activités de ICC
Services.
Candidat indépendant, Boni Yayi, un
ancien banquier, avait su rallier la plupart des ténors de la politique
béninoise et bénéficier des consignes de vote de presque tous ses concurrents du
premier tour. Il avait été élu en mars 2006 avec plus de 70% des votes contre
son poursuivant immédiat Me Adrien Houngbédji. Son programme visait la
restauration des valeurs républicaines, principalement la lutte contre la
corruption qui gangrenait l’administration en place.
L’homme s’est toujours refusé à
faire de la politique politicienne, arguant être venu pour « produire de la
richesse », et refusant de constituer un « gouvernement de
remerciement ». Il se serait contenté de demander aux partis politiques de
lui proposer des cadres pour la formation du gouvernement. L’on se souvient
qu’en début de mandat, le président Yayi Boni avait lui-même pris la tête d’une
marche contre la corruption dans le pays. Des luttes intenses ont été menées
dans ce sens. Des intérêts ont certainement été compromis. On le sait : une
bonne partie de l’élite politique est très corrompue. Yayi a sans doute le tort
de ne pas disposer de parti politique. Et contrairement à d’autres dirigeants de
ce continent, il n’appartient pas à l’armée. Il ne peut donc tenir en respect
des opposants qui savent user des règles du jeu démocratique pour le
déséquilibrer. Il doit faire face à des professionnels de la politique qui
veulent récupérer leur « chose ». Même si le Bénin fait de réels pas
vers le progrès, ils n’attendent pas de lui un bilan. Jamais donc ils ne lui
laisseront le temps de s’organiser, d’atteindre ses
objectifs.
Décidement, la gestion du pays
n’aura pas été aussi facile pour le banquier Yayi Boni qui ne provient pas du
sérail politique habituel. Indépendant parvenu au pouvoir grâce à une coalition
de partis, l’on peut deviner qu’il a cherché à appliquer un remède de cheval à
une économie pratiquement en ruines. Par conséquent, il aura dérangé bien du
monde sur son parcours. Surtout dans sa croisade anti-corruption. En revanche,
il n’est pas certain que dans l’aventure, le chef de l’Etat ait été
particulièrement bien entouré. En témoignent ceux dont il a dû se
défaire.
Le 7 juillet dernier, le chef de
l’Etat béninois avait lui-même limogé le ministre de l’Intérieur Armand
Zinzindohoué et le Procureur général près
En tout cas, l’ironie du sort a
voulu qu’en fin de mandat, il doive lui-même batailler fort pour se sortir de
scandales financiers. Aura-t-il la sérénité nécessaire pour sauver sa présidence
s’il aspire vraiment à se succéder à lui-même ? Toujours est-il qu’il
n’aura finalement jamais eu de répit depuis son avènement à la tête du Bénin. La
volonté n’aura pas manqué ; mais l’homme a perdu bien des forces sur le
parcours. Saura-t-il rattraper les choses et sauver sa présidence ? Dans sa
recherche désespérée de le déstabiliser, l’opposition qui tient le président
Yayi Boni moralement responsable des scandales, semble tenir le bon bout. Selon
elle, il ne saurait continuer à diriger le pays. L’occasion est fort belle et la
période bien favorable car la présidentielle se rapproche.
Considéré comme un modèle en matière
de démocratisation et surtout d’alternance, le Bénin, à l’instar du Mali et du
Ghana, également cités en exemple, doit donc faire face à une double
crise : structurelle et conjoncturelle.
En tout cas, le Bénin, par ces
derniers soubresauts, confirme bien qu’il est bien un véritable laboratoire de
la démocratie sur le continent. Les difficultés actuelles sont la preuve d’une
réelle vitalité démocratique. Et loin de nous inquiéter, l’effervescence qui
habite la classe politique béninoise doit être considérée comme le signe d’un
nouveau départ en Afrique.
Le nouveau cinquantenaire s’amorce
ainsi sous le signe d’une responsabilité qui doit s’assumer tant chez les élus,
les dirigeants que chez l’ensemble des citoyens. C’est en effet réconfortant de
savoir que des parlementaires sont aujourd’hui prêts à prendre le risque de
poursuivre le président et son entourage lorsque les valeurs républicaines sont
en péril. Au seuil du troisième millénaire, l’Afrique ne pouvait avoir meilleur
cadeau. Ce qui se passe aujourd’hui au Bénin doit faire réfléchir sur la marche
de la démocratie en Afrique. En particulier sur les défis à relever par les
candidatures indépendantes. D’où l’intérêt de beaucoup travailler à l’élévation
de la prise de conscience au niveau du citoyen électeur, et d’injecter une dose
d’éthique chez les élites politiques. Suffisamment pour mettre le continent à
l’abri des surprises désagréables.
Bénin : une
démocratie inébranlable malgré les « doses de
venin » !
AfriSCOOP, lundi 2
août 2010 par ,
http://www.afriscoop.net/journal/spip.php?article2011
Cinquantenaire de
l’indépendance au Bénin (photo : republicoftogo.com)
Le surnom de
« Quartier latin » de l’Afrique occidentale collé au Bénin depuis le
20ème siècle (en référence au grand nombre de cadres qu’il a livrés à l’Aof,
Afrique occidentale française) lui a-t-il porté chance sur le plan
démocratique ? A l’heure du nécessaire bilan du cinquantenaire de
l’indépendance de l’ancien Royaume du Dahomey (le 1er août), on peut l’affubler
de tous les adjectifs « négatifs » dans divers domaines, sauf en
matière de mise en place d’un « pouvoir du peuple par et pour le
peuple ». Des mérites que doivent jalouser au Bénin bien de Républiques
francophones au Sud du Sahara qui, tout comme la terre natale de Mathieu
Kérékou, ont vu le jour dans les années 60…
Les visiteurs de la
patrie de la célèbre chanteuse Angélique Kidjo sont généralement estomaqués par
l’insolent exercice de la démocratie au Bénin. Lorsqu’on a visité d’autres
capitales francophones d’Afrique sub-saharienne comme Lomé, Ouagadougou, Niamey,
Abidjan, etc. avant de poser ses valises en terre béninoise, on est davantage
surpris par la donne précitée. « Quel est bien le secret des descendants du
roi Béhanzin ? », se questionnent certains Africains. Rares sont en
effet les anciennes colonies de
La démocratie
béninoise vient aussi de loin et doit mieux faire
Mathieu Kérékou est
l’archétype du politique béninois capable du pire comme du meilleur !!
C’est sous le manteau de colonel qu’il accéda au pouvoir en 1972 en renversant
un triumvirat civil composé de Marcellin Apithy, Hubert Maga et Justin Tometin
Ahomadegbé. C’est également sous l’ère Kérékou que le Bénin vivra « le
marxisme-léninisme » fait de hauts et de bas dans son adaptation à
l’africaine. L’ancien Dahomey prendra même le nom de « République populaire
du Bénin » en 1975 et vivra l’époque du parti unique symbolisé par le Prpb
(Parti de la révolution populaire du Bénin). Avant le passage de M. Kérékou
à la tête de cet Etat qui s’étend sur 112.622 km², le Bénin a vécu sous la coupe
d’une instabilité politique chronique marquée par une kyrielle de coups d’Etat
et une succession de régimes différents les uns des autres ; d’Hubert Maga
en 1960 au triumvirat cité dans les lignes antérieures. Les hommes en kaki
auront écrit d’importantes pages de ce pan sombre de l’histoire politique du
Bénin.
C’est dire que la
mutation politique qu’a connue la terre natale de Mme A. Kidjo à la faveur
de la première élection démocratique de 1991 qui y a été organisée et qui a vu
la victoire historique de Nicéphore Soglo est un sacré pied de nez au passé
sombre du pays des « Amazones » (troupes de guerrières qui ont servi
sous le roi Agadja du royaume d’Abomey). Les Béninois ont compris depuis lors
que la démocratie ne se donne et ne se décrète pas ; mais qu’elle s’arrache
au prix de sacrifices, parfois hyper douloureux. Reste que « le pouvoir du
peuple par et pour le peuple » ne remplit pas le ventre !! Il suffit
de penser au récent « scandale d’Icc-Services » qui a appâté des
milliers de Béninois et dans lequel 100 milliards de fcfa ont été
« dilapidés » pour s’en convaincre. Cette même démocratie n’apaise pas
la faim, mais ses multiples enfantements ont changé la face des infrastructures
de base du « Quartier latin » de l’ex Aof. Le Bénin de 2001 sous
Kérékou n’a rien de commune mesure avec celui de Boni Yayi depuis 2006, si nous
restons dans la logique des exemples sus-cités. La consolidation de ces acquis
démocratiques dans les urnes l’année prochaine à la faveur de la présidentielle
ne souffre presque d’aucun doute. Cependant, il est tout simplement grand temps
que le Bénin s’élève d’un point de vue économique au niveau du
Ghana !
Bénin
: cinquantenaire de l’indépendance sur fond de scandale financier
Par
VOA | Washington, D.C. Lundi, 02 Août 2010
Le
Bénin, premier Etat d'Afrique francophone à avoir entamé un changement pacifique
du pouvoir au début des années 1990, est dirigé depuis mars 2006 par Thomas Boni
Yayi. Mais celui-ci est éclaboussé par un vaste scandale financier qui vient
d’éclater dans le pays. Une cinquantaine de députés sur les 83 que compte le
parlement demandent que le président soit mis en accusation dans l’affaire des
placements d’argent illégaux.
Le
Bénin a célébré le cinquantenaire de son indépendance dimanche, par un grand
défilé auquel ont pris part quelque 3500 personnes en présence d’une dizaine de
chefs d’Etat africains dans la capitale Porto-Novo. Le Bénin, premier Etat
d'Afrique francophone à avoir entamé un changement pacifique du pouvoir au début
des années 1990, est dirigé depuis mars 2006 par Thomas Boni
Yayi.
Mais
celui-ci est éclaboussé par un vaste scandale financier qui vient d’éclater dans
le pays. Une cinquantaine de députés sur les 83 que compte le parlement
demandent que le président soit mis en accusation dans l’affaire des placements
d’argent illégaux.
Pour
Me Sadikou Alao, président du Groupe d’études et de recherches sur la démocratie
et le développement économique et Social (GERDDES), le président Boni Yayi
est accusé de négligence. D’aucuns pensent que ses proches et de nombreux
responsables gouvernementaux ont profité des placements frauduleux
d’argent.
Cinquantenaire de l’indépendance du
Bénin
Afrique Actu (http://afriqueactu.net/), 01. août, 2010
Des milliers de
personnes et dix chefs d’Etat africains ont participé dimanche à Porto-Novo au
défilé de commémoration du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin, un pays de
l’Afrique de l’Ouest, membre de
La république d’Afrique de l’Ouest
célèbre à son tour le cinquantenaire de son accession à la souveraineté. Le
Franco-béninois Lionel Zinsou, en revanche, a une vision de l’Afrique
particulièrement optimiste. Le président du comité exécutif du Fonds
d’investissement français PAI Partners et conseiller spécial du président
béninois souligne entre autres l’émergence d’une élite africaine dans le monde,
mais aussi sur place. Il est au micro de notre correspondante à Paris,
Anne-Julie Martin.
Dix chefs d’Etat africains ont
participé dimanche aux célébrations du cinquantenaire de l’indépendance du
Bénin. Etaient présents aux côtés de Yayi Boni dans la tribune d’honneur, les
présidents Abdoulaye Wade du Sénégal), François Bozizé de
L’actuel président Yayi Boni, ancien
président de
Bénin: défilé de 3.500 personnes
pour les 50 ans de l'indépendance
PORTO-NOVO (Bénin), AFP,
01/08/2010 - Plus
de 3.500 personnes et dix chefs d'Etat africains ont participé dimanche dans la
capitale, Porto-Novo, à un immense défilé, point d'orgue des célébrations du
cinquantenaire de l'indépendance du Bénin, a constaté un journaliste de
l'AFP.
Le défilé, incluant militaires et
civils, s'est ouvert sur une chorégraphie d'artistes chinois, mise en scène par
de jeunes béninois. Il a fait l'éloge du passé glorieux des amazones et des rois
guerriers du Dahomey, ancien Bénin, puis évoqué le Bénin du
futur.
A la suite de cette chorégraphie,
neuf pays africains ont ouvert le défilé militaire, avec la participation de
Aux côtés du président béninois Boni
Yayi, avaient pris place dans la tribune d'honneur sur une artère principale de
Porto-Novo, les présidents François Bozizé (Centrafrique), Laurent Gbagbo (Côte
d'Ivoire), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Denis Sassou-Nguesso (Congo), Ali
Bongo Ondimba (Gabon), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale) , Goodluck
Jonathan (Nigeria), Idriss Deby Itno (Tchad), Amadou Toumani Touré (Mali),
Abdoulaye Wade (Sénégal).
Parmi les autres personnalités
figuraient notamment: le ministre français de l'intérieur Brice Hortefeux, ou
les anciens présidents béninois Emile Zinsou (1968-1969), Mathieu Kérékou
(1972-1991 et 1996-2006) et Nicéphore Soglo (1991-1996).
Le Bénin, premier Etat d'Afrique
francophone à avoir entamé un changement pacifique du pouvoir au début des
années 1990, est dirigé depuis mars 2006 par Thomas Boni
Yayi.
Celui-ci a succédé au général
Mathieu Kérékou, qui a dominé la vie politique du pays pendant 30
ans.
Petit pays d’Afrique de l’Ouest de 9
millions d’habitants, il a été gouverné, de 1960 à 2006, par 14 présidents dont
deux qui ont exercé la fonction pendant 24 heures
seulement.
Bénin
: 50 ans d’indépendance… politique
http://www.rfi.fr/afrique/20100731-benin-50-ans-independance-politique
Par Didier
Samson
Anniversaire
des indépendances africaines -
Article publié le :
samedi 31 juillet 2010 - Dernière modification le : dimanche 01 août 2010
Un contingent féminin
de l'armée béninoise défilant sur les Champs-Elysées, à Paris, le 14 juillet
2010.
Reuters/Gonzalo
Fuentes
La fastueuse célébration du
cinquantenaire de l’indépendance n’est pas à l’image de la réussite du pays.
Constitué autour du royaume du
Dahomey (Dan-Homè), ce petit pays n’a jamais pu se défaire de son
passé esclavagiste qu’il traîne comme un boulet. Le nouvel ordre colonial
français vécu par les citoyens de cet espace comme une échappatoire avait fourni
aux bourreaux et aux victimes de bonnes raisons d’occulter le passé en
succombant aux sirènes de l’inconnu. L’instruction y a trouvé son
compte.
En effet, ce petit pays a fourni à
l’administration coloniale la petite main serviable et de nombreux cadres dans
tous les pays constituant l’ancienne Afrique occidentale française, AOF. Ils
étaient enseignants, fonctionnaires, cadres médicaux… Et, la perspective de
l’autonomie des territoires augurait d’un avenir brillant pour ce pays qui
faisait de son armée d’intellectuels une force de décollage sans risque. Mais
très vite, ce qui apparaissait comme une chance a été une force bruyante et
dispersée ; comme dans une cour de récréation avec des enfants qui s’amusent à
se faire peur. « Des intellectuels tarés
», disait le général président Mathieu
Kérékou qui n’était pas lui non plus exempt de tout reproche, lui qui
avait installé un pouvoir autoritaire de 17 ans (1972-1989). Une dictature
marxiste-léniniste qui a conduit le pays à la ruine.
La refondation
Les militaires qui avaient pris le
pouvoir en 1972 voulaient en finir avec l’instabilité politique et les coups
d’Etat dont le Dahomey s’était fait une spécialité. Toutes les combinaisons
politiques de l’histoire de
Contrairement au Directoire en
France (26 octobre 1795 - 9 novembre 1799) où l’exécutif est exercé par un
collège de 5 directeurs et où chaque année le Conseil des anciens désignait un
chef, (présidence tournante), le directoire militaire dahoméen, lui, confiait ce
fonctionnement aux anciens leaders politiques dans un Conseil présidentiel.
L’échec de toutes ces expériences politiques a conduit le Dahomey sur la voie de
la révolution, tout à rebrousse poils de l’expérience
française.
Dès octobre 1972, le pays s’est
engagé dans une refondation totale jusqu’au changement de nom, le Bénin, en
1975, seul héritage politique de cette période que les Forces vives de la
nation, appelées à la rescousse en 1989, ont gardé. Le marxisme-léninisme,
adopté en
La politique sans
l'économie
Aux montages politiques s’étaient
adonnés les Béninois au détriment des vraies questions de développement.
Producteurs d’huile de palme, par exemple, référencé au début des années 60 en
Afrique, le Bénin est tombé dans les abîmes du classement mondial. A titre de
comparaison,
Même si dans la plupart des pays
africains on se réjouit de fêter 50 années d’indépendance, force est de
constater qu’en matière de développement, le chantier est encore loin d’être
entamé. Les voies de communications laissent encore à désirer. Au Bénin,
l’unique chemin de
fer censé se prolonger jusqu’au Niger enclavé, ne fonctionne
quasiment plus. Il date de l’ère coloniale. Les délestages et autres coupures
d’eau font partie du folklore local et en rajoutent aux approximations qui font
le lit à la débrouillardise généralisée.
Heureusement que, face au « rien
n’est fait » reste une lueur d’espoir pour le « tout est à faire ». Croire
en l’avenir est encore ce que les politiques vendent de
mieux.
Yayi Boni poursuivi
par le scandale ICC
BBC Afrique
http://www.bbc.co.uk/french/news/story/2010/07/100731_benin_icc_yayi.shtml
| ||
Virgile
Ahissou
L'actualité au Bénin
reste dominée par cette affaire ICC du nom de cette structure illégale de
placement d'argent qui a fonctionné pendant quatre ans en promettant à ses
épargnants des taux d'intérêt à trois chiffres allant parfois jusqu'à 200%.
Une vaste escroquerie qui affecte plusieurs dizaines
de milliers de personnes spoliées de près de 100 milliards de Fcfa. Le pot aux
roses a été découvert avec l’incapacité de la société de rembourser les
déposants.
Près de la moitié des 83 députés à l’assemblée
nationale ont entamé une démarche auprès du président du parlement pour demander
que le Président de
C’est à l’initiative de deux députés, Janvier
Yahouédéhou et Sacca Fikara, qu’une demande de poursuite du président de la
république Boni Yayi et chef du gouvernement devant
Le président coupable de
laisser-faire
De source parlementaire, le projet aux allures d’une
pétition a déjà enregistré les signatures d’au moins 42 députés soit plus de la
moitié des 83 élus. Selon le document publié par plusieurs quotidiens vendredi
et dont le contenu n’a été jusqu’ici réfuté par aucun des initiateurs, les
signataires estiment que le chef de l’Etat a favorisé les activités de
ICC-Services. Entre autres griefs, la protection des lieux de travail et des
résidences des responsables de la société par des agents des forces de sécurité
publique.
On évoque également le financement d’activités
politiques de partis et organisations de la mouvance présidentielle par
ICC-Services avec la fabrication de matériel de propagande à l’effigie de Boni
Yayi. « En les laissant sévir ainsi, poursuit le document, le président de la
république, économiste et banquier de profession, a trahi son serment de
défendre le peuple béninois et la nation ».
Selon l’article 137 de la constitution du Bénin, « la
décision de poursuite puis la mise en accusation du président de la république
et des membres du gouvernement devant
Du culte à l'argent du culte
La société « ICC-Services » exerçait à sa création
des activités liées aux soins de santé, à l’assistance en informatique et à la
formation des jeunes diplômés. Aux dires de ses responsables, les activités de
placement d’argent autrement dit d’épargne rémunérée étaient à l’origine
destinées à l’église du Christianisme céleste à laquelle appartiennent les
promoteurs. Le placement d’argent aurait été par la suite ouvert au grand public
en violation de toute réglementation en la matière. Toujours est-il que la
structure a fonctionné quatre ans durant avant que n’apparaissent les premières
difficultés de payement des épargnants.
Les premières révélations dans ce scandale dévoilent
des connections entre politique, religion et argent. L'affaire "ICC-Services" a
déjà été à la base du limogeage de l'ancien ministre de l'Intérieur Armand
Zinzindohoué, pourtant inconditionnel de Boni Yayi. Autre tête qui est tombée
dans la tourmente, celle de Constant Georges Amoussou, procureur général près la
cour d'appel de Cotonou relevé ses fonctions et actuellement en détention
préventive. Les deux hauts fonctionnaires auraient eu des "atomes crochus" avec
les cerveaux de l'escroquerie.
Des responsables syndicaux pointent
un doigt accusateur vers le gouvernement qui selon eux aurait consciemment ou
inconsciemment rendu ICC-Services crédible.
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internationale et africaine - sangonet