Hillary Clinton demande l’arrêt des crimes sexuels en RDC et réclame la fin de l'impunité pour les violences sexuelles

 

 

 

RDC : Hillary Clinton réclame la fin de l'impunité pour les violences sexuelles

2009-08-12 11:53:49  cri

 

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé mardi le gouvernement congolais à mettre fin à l'impunité pour toutes les violences sexuelles liées au conflit comme à celles de droit commun, lors d'un entretien avec la radio de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), Radio Okapi.

« Il faut commencer en s'assurant que l'armée en République démocratique du Congo (RDC) ne commet pas de violences sexuelles ou de violences contre les femmes et qu'il n'y ait d'impunité pour aucun des auteurs », a déclaré la secrétaire d'Etat américaine.

« Mais la violence sexuelle est un problème dans tout le pays [...] et il faut des lois plus fermes contre les violences domestiques, contre les viols commis par des criminels dans les rues de Kinshasa ou d'une autre ville », a-t-elle souligné.

« Il faut des poursuites plus vigoureuses de la part des forces de l'ordre et de la justice. Le gouvernement congolais, bien sûr, sort de nombreuses années de guerre, ce qui est très déstabilisant pour la société puisque souvent les droits de l'homme sont considérés comme un luxe en temps de guerre, mais il n'y a plus d'excuses et il faut attendre davantage du gouvernement, des Etats- Unis, d'autres pays ainsi que des Nations Unies », a-t-elle insisté.

Mme Clinton a expliqué que son pays travaillait avec les Nations Unies en sa qualité de principal contributeur à la MONUC, avec le gouvernement du président Kabila et avec l'armée pour former et inculquer le respect des droits fondamentaux et des droits des femmes, outre les services de santé apportés aux femmes victimes.

La secrétaire d'Etat américaine a dit que lors de sa rencontre avec le président Kabila, mercredi, elle transmettrait un message du président américain Obama qui souhaite « ouvrir un nouveau chapitre entre le peuple congolais et le peuple américain ».

 

http://french.cri.cn/781/2009/08/12/303s198436.htm

(CRI : Radio Chine Internationale)

 

 

 

RDC: Hillary Clinton presse Kinshasa de mettre un terme aux violences sexuelles

 

AFP - mardi 11 août 2009, 17h20 - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, ardente défenseur des droits de la femme, a demandé mardi à Goma, dans l'est de la RD Congo (RDC), au président Joseph Kabila de faire arrêter et condamner les militaires responsables de violences sexuelles.

Arrivée la veille à Kinshasa, capitale de la RDC, quatrième étape de sa tournée dans sept pays d'Afrique, Mme Clinton s'est rendue mardi quelques heures à Goma, dans l'est du pays, et a promis une aide américaine.

Cette région est déstabilisée par les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA).

Les rebelles, mais aussi des soldats de l'armée régulière (FARDC) commettent régulièrement des exactions contre les civils, en particulier contre les femmes, victimes de viol, utilisé comme arme de guerre.

Selon l'ONU, au moins 200.000 femmes ont été violées depuis 1996 dans l'est de la RDC ravagé par cinq années de guerre régionale (1998-2003) et de guerre civile (2004-2009).

La secrétaire d'Etat a indiqué avoir eu une "discussion très franche" avec le président Kabila au sujet des violences sexuelles. Elle lui a aussi demandé d'arrêter les officiers FARDC responsables de ce type d'exactions.

"Nous pensons qu'il ne devrait pas y avoir d'impunité pour les crimes sexuels (...), qu'il doit y avoir des arrestations, des poursuites et des condamnations", a déclaré Mme Clinton.

L'entretien avec le chef de l'Etat s'est déroulé sous une tente dans l'enceinte de la résidence du gouverneur de la province du Nord-Kivu, dont Goma est le chef-lieu.

Elle a par ailleurs annoncé un financement de 17 millions de dollars américains pour aider à combattre les violences sexuelles. Cet argent sera redistribué aux ONG locales, servira à la formation de femmes policières, et à l'aide médicale et psychologique pour quelque 10.000 victimes.

Des experts américains en Afrique vont également apporter des conseils sur les moyens de réduire le nombre de viols. "Face à une telle cruauté, partout, les gens de bonne volonté doivent réagir", a affirmé la chef de la diplomatie américaine.

Lors d'une visite d'un camp près de Goma où sont regroupés près de 20.000 déplacés, elle a échangé quelques mots avec une jeune mère de six enfants. "J'ai rencontré le président Kabila. Je lui ai dit que nous voulons mettre un terme aux violences afin que vous puissiez rentrer chez vous", lui a dit Hillary Clinton.

Les Etats-Unis sont prêts à apporter leur aide pour "professionnaliser" l'armée congolaise, a-t-elle ajouté. En effet, des retards de soldes, l'indiscipline et une logistique défaillante ont poussé ces derniers mois des soldats à piller les populations.

La RDC "a besoin d'une armée bien payée et entraînée, qui protègera la population, et n'éprouvera pas le besoin de se nourrir sur son dos", a estimé Mme Clinton.

La secrétaire d'Etat s'est envolée en fin d'après-midi pour Kinshasa, qu'elle devait quitter en début de soirée pour le Nigeria, cinquième étape de son périple africain.

Il s'agit de la première tournée en Afrique de la secrétaire d'Etat américaine depuis sa prise de fonction en janvier, à la suite de la visite en juillet au Ghana du président américain Barack Obama, qui avait invité l'Afrique à se prendre en main en combattant les pratiques antidémocratiques, la corruption, les conflits et la maladie.

Cette tournée, qui comprend sept pays, a déjà conduit Mme Clinton au Kenya, en Afrique du Sud, en Angola et en RDC. Après le Nigeria, la chef de la diplomatie américaine doit encore se rendre au Liberia et au Cap-Vert.

 

 

 

Hillary Clinton demande l'arrêt des crimes sexuels en RDC

Par Matthew Lee, The Associated Press - mardi 11 août 2009, 15 h 59

GOMA, République démocratique du Congo - Hillary Clinton s'est rendue mardi dans un camp de réfugiés de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ravagé par la guerre, promettant 17 millions de dollars d'aide américaine en faveur de la lutte contre les crimes sexuels commis en masse dans la région depuis le début des conflits armés.

Après une escale de 48 heures au Congo-Kinshasa, la secrétaire d'Etat américaine devait gagner le Nigeria, cinquième étape de son voyage en Afrique.

La voix brisée par l'émotion, Hillary Clinton a dénoncé l'épidémie de viols qui meurtrit la RDC depuis plus de dix ans sur fond d'affrontements meurtriers. "Nous disons au monde que ceux qui attaquent les populations civiles en recourant au viol systématique sont coupables de crimes contre l'humanité", a-t-elle lancé.

La secrétaire d'Etat américaine a visité le camp de Magunga, où vivent quelque 18.000 hommes, femmes et enfants, déracinés pour la plupart de leur village par un conflit entre les forces congolaises et des combattants rebelles qui a fait plus de cinq millions de morts depuis 1998.

"Nous pensons qu'il ne devrait pas y avoir d'impunité pour la violence sexuelle commise par tant d'individus, qu'il doit y avoir des arrestations, des poursuites et des sanctions", a insisté Hillary Clinton lors d'une conférence de presse au côté de son homologue congolais Alexis Thambwe Mwamba à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, où jamais avant elle, un secrétaire d'Etat américain ne s'était rendu.

Au moins 10 des 17 millions de dollars promis par Hillary Clinton seront employés à la formation de médecins pour traiter les victimes d'agressions sexuelles. Une partie des fonds est également destinée à prévenir ce type d'abus.

La secrétaire d'Etat américaine a rencontré dans le camp de Magunga plusieurs réfugiés qui ont évoqué leurs souffrances dues à la malnutrition, au paludisme, à la tuberculose ou aux diarrhées. Ils ont aussi rapporté que des femmes, des jeunes filles et des garçons étaient souvent victimes de viols quand ils allaient chercher du bois pour cuisiner dans une forêt voisine.

La secrétaire d'Etat américaine a semblé particulièrement émue à la vue d'un enfant squelettique de quatre ans souffrant de malnutrition extrême, que sa mère tenait dans les bras. "Nous sommes fiers de vous aider", a déclaré Hillary Clinton lors de sa visite.

Les Nations unies ont enregistré au moins 200.000 cas de violences sexuelles contre des femmes et des jeunes filles dans la région depuis les tout premiers affrontements en 1996, "une des plus grandes atrocités de l'humanité", selon Hillary Clinton, qui a gagné Goma à bord d'un avion de l'ONU malgré les objections de certains conseillers craignant pour sa sécurité.

La cheffe de la diplomatie américaine, qui a rencontré dans la capitale du Nord-Kivu le président Joseph Kabila, a déploré que la population souffre toujours du "règne de la violence", quelques mois après le lancement en janvier d'une campagne des forces congolaises soutenue par les Nations unies pour pacifier la région.

Les Etats-Unis sont "très inquiets au sujet des victimes civiles, que ce soit des personnes décédées, violées ou blessées" à la suite des "actions militaires", a-t-elle dit, tout en soulignant que Washington appuyait les efforts visant à éliminer toute menace émanant des insurgés et souhaitait une professionnalisation de l'armée congolaise pour prévenir tout abus.

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont appelé à une suspension des opérations, qui ont entraîné le déplacement de quelque 800.000 personnes et coûté la vie à des centaines de civils.

En dépit d'un apaisement des combats faisant suite à un accord de paix en 2003, attaques de villages, meurtres de civils et autres exactions se poursuivent. En juillet, l'organisation Human Rights Watch a cité des données onusiennes selon lesquelles des soldats ont été impliqués l'an dernier dans 7.703 cas de violences sexuelles.

Hillary Clinton a précisé que les Etats-Unis allaient envoyer une équipe d'experts chargés d'émettre des recommandations visant à surmonter le fléau de la corruption en RDC. Une proposition acceptée, selon elle, par Joseph Kabila.

Avant le Congo-Kinshasa, la secrétaire d'Etat américaine s'était rendue en Angola, en Afrique du Sud et au Kenya. Sa tournée de 11 jours en Afrique doit se poursuivre au Nigeria, au Liberia et au Cap Vert.

Carte politique - provinces de la RDCongo

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