7e édition du Salon international africain du livre, de la presse et de la culture, 28 avril au 02 mai 2010 à Genève en Suisse

 

Il s’est tenu, du 28 avril au 02 mai 2010 à Genève en Suisse, le 7e SALON AFRICAIN DU LIVRE, DE LA PRESSE ET DE LA CULTURE. Ce fut Dans le cadre du Salon international du livre et de la presse de Genève – Palexpo du mercredi 28 avril au dimanche 2 mai 2010

 

Il s’est tenu, du 28 avril au 02 mai courant à Genève en Suisse, la 7e édition du Salon international africain du livre, de la presse et de la culture, sous le patronage de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de la Direction du Développement et de la Coopération Suisse (DDC).

 

Etaient invités :

 

- Dr Thierry BANGUI, Consultant, Universitaire et Essayiste centrafricain à Marseille, France

 

- Pr Jacques CHEVRIER, professeur émérite et Directeur de Recherche à l'Université Paris IV-Sorbonne, Président du Jury du « Prix Ahmadou KOUROUMA » (le prix 2010 a été décerné à Genève à Florent COUAO-ZOTTI, écrivain béninois)

 

- M. Alain MABANCKOU, écrivain congolais, prix Renaudot 2006, universitaire aux Etats-Unis

 

- M. Jean ZIEGLER, ancien Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, écrivain et universitaire émérite suisse.

 

- M. Stephen SMITH, journaliste et écrivain franco-américain, universitaire aux Etats-Unis

 

- M. Michel BEURET, journaliste et écrivain suisse

 

- M. Henri LOPEZ, écrivain et Ambassadeur du Congo-Brazzaville en France (empêché au dernier moment pour motif de l’arrivée du président congolais dans la capitale française, il n’a finalement pas pu faire le déplacement)

 

- Des diplomates des Nations Unies en poste à Genève, Directeurs de l’OIF / Paris…

 

- etc.

 

Les participants ont débattu de nombreux thèmes autour des « 50 ans d’indépendance des Etats africains ».

 

Dr Thierry BANGUI a entretenu les participants sur le thème de « Après la Françafrique, la Chinafrique ? ».

 

Pour votre curiosité intellectuelle, vous trouvez en pièces jointes, le détail de l’évènement.

 

Sincèrement le vôtre !

 

 

Dr Thierry BANGUI

Marseille, France

Lun 3 mai 2010, 9 h 29 min 13 s

 

PS : A ma grande surprise, la Mission Permanente de la RCA auprès des Nations Unies à Genève, a été au courant de ma participation à cet évènement et a dépêché une diplomate centrafricaine (le Conseiller Economique) assister à ma prestation. Je tiens, pour cela, à remercier Monsieur l’Ambassadeur de la RCA à Genève et tous ses collaborateurs et, plus particulièrement, Mme le Conseiller Economique qui a personnellement honoré de sa présence.

Brochure du 7e Salon du livre Afrique de Genève 2010 (format pdf)(1121Ko)

 

 


 

Echos du 7e Salon du livre de Genève :

 

7e Salon africain du livre, de la presse et de la culture. A l’heure des 50 ans des indépendances et de la Coupe du monde de football

Le Salon africain du livre, de la presse et de la culture vous invite cette année à un voyage hors du commun. Il y a tout juste 50 ans en effet, de nombreux pays d’Afrique francophone accédaient à l’indépendance. Ca se fête ? Au mois de juin, l’Afrique abritera la première Coupe du monde de football. Ca se fête ! Le monde de l’édition n’est bien entendu pas en reste : cette année de nombreux livres sont consacrés à ces événements. Et le Salon africain du livre de Genève, toujours en phase avec l’actualité du continent, vous permettra de sentir la fièvre qui monte non seulement des stades, mais également de tous ces pays qui, 50 ans après les indépendances, jettent un regard sur le passé, pour mieux inventer le futur. Un rendez-vous incontournable donc pour rencontrer auteurs, journalistes, éditeurs, écouter et participer à des débats passionnants, en phase avec un continent en pleine effervescence.

Soutenu dès le début par la Direction du développement et de la coopération suisse et par l’Organisation internationale de la francophonie, le Salon africain s’est affirmé, au fil des ans, comme un rendez-vous incontournable de l’agenda culturel national et international ; sis au coeur du Salon international du livre et de la presse de Genève, avec sa librairie africaine de 100 m2 - qui propose des livres d’auteurs africains ou sur l’Afrique qu’on ne trouve nulle part ailleurs - son Prix Ahmadou Kourouma qui fait désormais référence dans le monde de l’édition africaine, son maquisrestaurant africain, ses débats en phase avec l’actualité littéraire et politique, ses rencontres entre éditeurs africains, suisses et européens.

Alors que la Suisse s’apprête à accueillir en octobre à Montreux le 13e Sommet de la francophonie, le Salon africain du livre fait la part belle à la richesse et à la saveur du français tel qu’il est parlé en Afrique francophone. Avec la participation, entre autres, de Marguerite Abouet, auteur de la BD culte « Aya de Yopougon » (Gallimard), qui fait un tabac dans le monde francophone ; ou encore de Lassane Zohoré, qui pilote l’hebdomadaire satirique ivoirien à succès « Gbich ! », qui donne ses lettres de noblesse au « nouchi », le français d’Abidjan. L’exposition « Voyage en francophonie » passe par le Salon africain de Genève pour nous rappeler à quel point cette appartenance représente une richesse pour la Suisse.

Un foisonnement d’auteurs, tels Alain Mabanckou, Achille Mbembé, Joelle Esso, Florent Coua Zotti, la responsable des éditions Adoras Méliane Kouakou Yao qui publie des romans à l’eau de rose que l’on s’arrache en Afrique francophone, seront également à l’honneur. Tandis que les 50 ans des indépendances se déclineront sous plusieurs angles, en collaboration avec la « Revue internationale de politique de développement » de l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève qui y consacre un dossier ; ainsi que la participation du journaliste-écrivain vedette de la Françafrique Stephen Smith, qui présentera son dernier livre « Voyage en postcolonie » en primeur à Genève.

Des auteurs et des éditeurs haïtiens de premier plan tels Lionel Trouillot et Rodney Saint-Eloi, témoigneront de la richesse de la culture haïtienne en ces heures particulièrement dramatiques.

Quant aux fans de foot, ils ne seront pas déçus : footballeurs et auteurs d’ouvrages sur le football africain seront présents au Salon.

La journaliste vedette franco-camerounaise de France 24 et désormais de France 5 Elizabeth Tchoungui, qui a rejoint l’organisation du Salon africain, animera plusieurs débats.

http://www.salondulivre.ch/fr/programme/index.php?idContent=684

 

 

 

De la Françafrique à la Chinafrique

Le Sommet de Beijing du Forum de coopération Chine-Afrique en 2006

3 mai 10 - L’Afrique était au cœur des discussions au Salon du livre à Genève qui a pris fin ce dimanche.

Jean-Claude Peclet/Le Temps - Quelle est, 50 ans après l’indépendance formelle accordée à 17 pays africains, la marge de manœuvre réelle du continent ? La question a traversé en filigrane les débats du Salon africain à Genève et montré que les positions restent tranchées, voire émotionnelles dans la diaspora africaine.

A main gauche, le sociologue Jean Ziegler observe que sur 53 Etats africains, très peu sont capables d’affronter la « cosmocratie », qui contrôle la « bourgeoisie mercenaire et kleptocrate » à la tête des autres. Son fils Dominique, metteur en scène et auteur de N’Dongo revient, s’érige en censeur : la simple évocation de la responsabilité des dirigeants africains actuels relève d’une « dérive dangereuse » – « comme si on rendait les juifs coresponsables des crimes commis par les nazis ». Il faut dénoncer le génocide colonial et ses avatars « néo », tout en saluant « la vitalité extraordinaire de la société civile africaine ».

Système néocolonial

L’économiste sénégalais Demba Moussa Dembele affiche une position voisine. Pour lui, « il n’y a pas eu de véritable indépendance », et le système néocolonial se perpétue à travers le contrôle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire. Et de citer l’exemple de la République démocratique du Congo, amenée à renégocier un contrat passé avec la Chine suite à la pression de ces deux institutions. « Les leaders africains rebelles ont été éliminés, restent les dociles », poursuit-il. La Françafrique, même affaiblie, manifeste encore sa poigne, notamment au Sénégal.

Le journaliste Stephen Smith, qui enseigne aujourd’hui aux Etats-Unis, refuse ces analyses. « Houphouët-Boigny et les autres n’étaient pas des larbins. Le Sénégalais Abdoulaye Wade avait une marge de manœuvre quand il a pris le pouvoir en 2000. Qu’en a-t-il fait ? Si on noie tout dans le mal universel et les théories du complot, on nie les différences, on enlève les possibilités d’agir. »

L’exemple du Botswana

Pour Gilles Carbonnier, rédacteur en chef de la Revue internationale de politique de développement, les différences existent. Dans une Afrique à la traîne, le Botswana a connu une croissance moyenne annuelle de 10% depuis 1960 – mieux que certains « tigres » asiatiques – et une faible corruption grâce à des structures traditionnelles moins bousculées par le colonialisme. Quant à la « malédiction des ressources » qui gangrène nombre d’Etats pétroliers ou miniers, poursuit-il, son issue dépendra à la fois des contre-pouvoirs internes qui se structurent lentement et des contre-pouvoirs extérieurs devenus très actifs en Afrique, Chine en tête : « Aujourd’hui, Kabila (président de la RDC, ndlr) peut vendre ses minerais à qui il veut. »

Quel est, justement, l’impact de la présence renforcée de la Chine ? Plutôt dynamisant, estiment Michel Beuret, coauteur de Chinafrique, et Thierry Bangui, auteur de La Chine, un nouveau partenaire de développement. Les investissements chinois dans les infrastructures, plus massifs et efficaces que les européens, équivalent à une sorte de Plan Marshall qui a toujours fait défaut au continent. Les produits chinois détruisent parfois de fragiles industries nationales, mais d’autres emplois sont créés.

Pékin, peu regardant sur les droits de l’homme, maintient-il les potentats corrompus au pouvoir ? Ce n’est pas aux ex-colons européens d’en juger, répondent la plupart des intervenants. La Chine « n’est pas un bon samaritain, mais au moins elle discute d’égal à égal », relève Demba Moussa Dembele. Les pays africains ont un réel pouvoir de négociation, et la transparence est possible, ajoute Thierry Bangui, qui cite l’exemple de l’accord RDC-Chine, discuté au parlement au cours d’une session retransmise à la télévision.

Tout le monde ne partage pas cet optimisme. Pour Jean Ziegler, la Chine est une « dictature capitaliste », tandis que Stephen Smith « voit avec tristesse la multiplication de l’offre aux dictateurs ». Soumaïla Sunjata Koly, auteur d’un roman policier, Kalachnikov blues, qui a pour cadre les réseaux de Françafrique, pense que ces derniers se sont dissous dans un ensemble plus large, la mafiafrique. Il dénonce les achats massifs de terres pour des cultures d’exportation qui ne profitent pas à la population locale et risquent au contraire de l’affamer.

Travail de mémoire

La note d’espoir vient peut-être des Africains eux-mêmes, dont quatre écrivains ont mené un brillant débat sur le thème « Des héros pour l’Afrique ». Face au « discours de dépeçage qui squatte les plateaux télévisés français » (Elizabeth Tchoungui, journaliste et écrivaine), « l’urgence est de créer une conscience de soi valorisante » (Felwine Sarr, écrivain sénégalais), sans tomber dans les bons sentiments ou la « mission commandée » (Alain Mabanckou, écrivain congolais). Ce travail de mémoire dans la brillante histoire précoloniale de l’Afrique a commencé, il reste à la diffuser et à le populariser, ce que font déjà un certain nombre d’œuvres présentées à Genève.

http://www.droitshumains-geneve.info/spip.php?article7945