Message de l’Honorable
Célestin Leroy GAOMBALET, Président de l’Assemblée Nationale de
Istanbul le 18 mars
2009
MONSIEUR LE PRESIDENT
DE
HONORABLES DEPUTES VENUS DE CINQ
REGIONS DU MONDE,
MESDAMES ET MESSIEURS LES
REPRESENTANTS DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES,
DISTINGUES INVITES,
MESDAMES, MESSIEURS
Je voudrais, avant tout, dire
combien grande est la joie que je ressens personnellement de prendre la parole
dans cette magnifique ville d’ Istanbul qui détient le double privilège d’être à
la fois l ‘un des berceaux de la civilisation mondiale et la seule ville au
monde où deux continents se rencontrent, l’Europe et l’Asie. Les Organisateurs
ne pouvaient donc trouver meilleur endroit pour accueil ce 5e dont le thème est
« Rassemblons-nous pour l’eau ».
Il me plaît en second lieu de
remercier, au nom de mes Collègues Parlementaires africains, en celui de ma
Délégation et au mien propre, les Hautes Autorités du pays, de la ville
d’Istanbul et le peuple turc tout entier pour l’accueil chaleureux et
l’hospitalité dont nous bénéficions depuis notre arrivée. Recevez donc ici, M.
le Président de
Monsieur le Président,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Le présent Forum qui nous réunit a
pour thème principal est comme je le disais tantôt : « rassemblons nous pour
l’eau » coïncide bien avec le thème de
En effet, en tant que Représentants
de nos populations respectives, nous devrions contribuer à l’amélioration des
conditions de vie de nos populations. A cet égard l’alimentation en eau potable
et l’assainissement sont des facteurs clés pour le bien être et la dignité de
l’homme.
Il se trouve que dans le monde,
aujourd’hui 1,2 milliard de personnes sont privées d'eau potable et 2,4
milliards n’ont pas accès à un service d'assainissement adéquat. Sur le
continent africain la situation est plus dramatique, avec seulement 64% de la
population bénéficiant d’un accès à un service d’approvisionnement en eau
potable pour une moyenne de 50 à
L’Afrique est, de ce point de vue,
la région la moins desservie de la planète. Mais ces chiffres cachent mal de
très grandes disparités. Bien des Etats africains sont loin de les atteindre.
C’est ainsi que dans mon pays
Mais ce tableau, déjà à la limite de
l’acceptable, pourrait encore s’aggraver sans une mobilisation de l’ensemble des
décideurs, singulièrement ceux du continent africain.
En effet les ressources en eau douce
deviennent de plus en plus rares du fait de la croissance démographique, de
l’urbanisation anarchique, de la pollution et du changement climatique.
L’Afrique en est l’illustration.
Pour satisfaire de façon durable nos
besoins en eau, nous devons impérativement changer notre approche de la question
de l’eau. Pour cela, il faudra créer un environnement de gestion qui permette
l’émergence de nouveaux outils, institutions et capacités.
Nous voyons ici le rôle éminemment
important que doivent jouer nous les parlementaires non seulement par l’adoption
des lois mais également dans le suivi de leur mise en œuvre dans l’intérêt de
nos populations.
L’intérêt de ce Forum Mondial de
l’Eau est de nous offrir l’opportunité de réfléchir sur la gestion des
ressources en eau face à ces nombreux défis. Ainsi par rapport à la population
mondiale qui a quadruplé au cours du XXème siècle, la demande en eau douce a été
multipliée par sept.
A cet égard, l’Afrique se classe
parmi les régions les plus désavantagées. Elle est confrontée à un fort « stress
hydrique », c'est-à-dire une menace de pénurie d’eau qui pèse sur une partie
significative des populations. Au sud du Sahara, près de 300 millions de
personnes n’ont pas accès à l’eau potable (plus du tiers de la population du
continent) et un habitant sur deux souffre de maladies conséquentes de la
pénurie ou de la mauvaise qualité de cette matière première essentielle pour la
survie humaine. Elle compromet le développement des rendements des agricultures
africaines demeurées essentiellement pluviales tandis que la survie de
nombreuses familles repose sur elles.
Cependant, comment expliquer un
risque hydrique aussi important alors que l’Afrique, à l’exception des zones
arides et semi-arides spatialement minoritaires, ne manque a priori pas d’eau ?
Le continent compte en effet dix-sept grands fleuves et une centaine de grands
lacs auxquels s’ajoutent de très importantes nappes phréatiques. Parmi les 245
bassins dans le monde, 70 sont situés en Afrique.
Par aılleurs seulement 9% des
ressources mondiales en eau douce se trouvent en Afrique mais elles ne sont pas
équitablement réparties sur le continent africain : l’Afrique occidentale et
l’Afrique centrale bénéficiant de précipitations nettement plus importantes que
le Maghreb,
À cet égard, la superficie du lac
Tchad est passée de 25 000 km2 en 1950 à 1 500 km2 au début des années 2005.
Cette évolution menace les 20 millions de personnes dont l’approvisionnement en
eau est strictement dépendant de ce lac et qui sont réparties dans les quatre
pays limitrophes (Tchad, Cameroun, Niger et Nigeria).
À l’opposé de cette Afrique sèche,
les régions équatoriales et, pour partie, occidentales révèlent une forte
disponibilité en eau douce.
Le continent africain a été touché
par près d’un tiers des catastrophes naturelles liées à l’eau qui se sont
produites dans le monde. Il est le plus vulnérable aux changements climatiques.
En fait, les processus à l’œuvre
aujourd’hui en Afrique mettent désormais en danger la disponibilité même de la
ressource en eau. Cette problématique a transformé la question de la maîtrise de
l’eau en enjeu central pour les États et les populations. Notamment, la
principale interrogation réside dans la capacité des acteurs à mettre en place
une gestion partagée de la ressource en eau.
C’est pourquoi, le thème de ce Forum
est important pour le continent africain. Nous devons mettre à profit cette
rencontre pour apporter des solutions à ces maux.
Au niveau de l’Afrique centrale,
plus qu’un facteur de conflits, l’accès partagé à l’eau s’est jusqu’à présent
davantage révélé être un facteur d’intégration régionale et de développement. Le
choix réalisé d’une gestion coopérative de l’eau participe dès lors à une
stabilisation des relations interétatiques en Afrique Centrale pour autant, sa
pérennité appelle une approche ouverte et intégrée, y compris au niveau
intra-étatique.
La mise en place de programmes
appropriés de gestion des ressources en eau contribuera de manière décisive à la
réduction de la pauvreté, à la croissance économique, à la sécurité alimentaire
et à la préservation des écosystèmes naturels de la région.
Les gouvernements nationaux doivent
instaurer des lois et des réglementations qui inciteront à faire un usage plus
efficace de l'eau, tout en se prêtant à une application souple en fonction de
l'évolution de la demande et du coût de l'eau.
Un engagement à long terme vis-à-vis
de cette stratégie est indispensable pour que l'Afrique gère ses ressources en
eau de façon à répondre aux impératifs d'un développement durable dont j’ai
parlé plus haut. Et ils devront s'efforcer de réaffecter les ressources
existantes à des utilisations plus optimales, de réduire les gaspillages et de
promouvoir la conservation.
Je voudrais souligner que l’appui
des partenaires au développement nous est indispensable pour relever ces défis.
Pour finir j’émets le vœu que soient
mises en place des plates formes parlementaires aux niveaux national, régional
et continental sur la gestion de l’eau.
JE VOUS
REMERCIE.
Source :
http://www.acap-cf.info
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