Raimundo Pereira, président par intérim de Guinée-Bissau, après l’assassinat du président Joao Bernardo Vieira et du chef d’état major des armées, Tagmé Na Waie

 


Raimundo Pereira

Joao Bernardo Vieira

 

Le président par intérim de Guinée-Bissau souhaite la stabilité politique et la communauté internationale condamne l'assassinat des chefs bissau-guinéens

 

2009-03-04 10:49:42 cri

Le président par intérim de Guinée-Bissau, Raimundo Pereira, a prêté serment mardi à Bissau devant les députés de l'Assemblée nationale, conformément à la constitution. Il succède au président Joao Bernardo Vieira, assassiné lundi par des militaires. La communauté internationale a simultanément condamné l'assassinat du président de Guinée-Bissau, Joao Bernardo Vieira, et celui du chef d'état-major des armées, Tagmé Na Waié.

 

Selon la Constitution de la Guinée Bissau, en cas de décès du président de la République, le président de l'Assemblée nationale populaire assume l'intérim pendant 60 jours, jusqu'à la nouvelle élection présidentielle.

 

Le Conseil de sécurité de l'Union africaine a indiqué qu'il condamnait "dans les termes les plus énergiques" les assassinats du président de la Guinée-Bissau et du chef d'état-major des armées, qui ont été commis les 1er et 2 mars.

 

Voici ce qu'indique la déclaration : "Il demande au gouvernement, aux dirigeants politiques, aux forces armées et à la population de la Guinée-Bissau de rester calmes, de faire montre de retenue, de préserver la stabilité du pays et l'ordre constitutionnel, et de respecter l 'état de droit et le processus démocratique".

 

Le Conseil de sécurité de l'Union africaine, à l'issue de sa 174e réunion, a "invité les autorités nationales de la Guinée-Bissau, en coopération avec l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest et d'autres institutions africaines, à lancer une enquête complète afin d'identifier les auteurs et les traduire en justice".

 

Le document prend acte des déclarations des forces armées bissau-guinéennes sur leur intention de, selon le communiqué, "respecter les dispositions constitutionnelles du pays relatives à la succession à la présidence".

 

 

 

 

 

Un député condamne le meurtre du président bissau-guinéen

 

Luanda, Angola Press, 04/03/09 10:38 - Le vice-président de la Commission de Défense,  Sécurité et Ordre Interne de l'Assemblée Nationale, Samuel Daniel, a défendu mardi à  Luanda, la nécessité de la communauté internationale d'adopter des mesures pratiques susceptibles de décourager la prise du pouvoir par les armes.

 

Le député du groupe parlementaire de MPLA a fait cette suggestion en déclarations à l'Angop, à propos du meurtre du président de la Guinée -Bissau, João Bernardo Nino Vieira, à l'aube de  lundi dernier, dans sa résidence par des militaires encore non identifiés.

 

 «Le meurtre du Chef de l'État de la Guinée -Bissau est l'une des pratiques qui ne doivent se produire dans n'importe quel pays du monde, en plein XXIème siècle", a condamné le parlementaire, soulignant que  cette action démontre l'existence de profondes contradictions tribales et ethniques dans beaucoup de sociétés africaines.

 

Pour mettre fin à ce genre de situation, le député a suggéré aux  organisations internationales, surtout les Nations Unies et l'Union Africaine,  d'adopter des mesures énergiques contre les protagonistes de coups d'État, et la non reconnaissance des gouvernements qu'ils forment.

 

D'autre part, le porte-parole de la Commission Constitutionnelle de l'Assemblée Nationale, chargé d'élaborer la nouvelle Constitution angolaise, a admis que le monde doit réviser les mécanismes de promotion de la sécurité et la culture démocratique dans les pays qui ont été colonisés pendant  de longues années.

 

 

 

 

 

Guinée-Bissau: Raimundo Pereira, président par intérim

BISSAU (AFP), 03 mars 2009 — Le chef de l'Etat par intérim de Guinée-Bissau, Raimundo Pereira, président sortant de l'Assemblée nationale et proche de l'actuel Premier ministre, aura la difficile tâche de mener le pays à de nouvelles élections présidentielles en 60 jours.

Il a prêté serment mardi, selon un schéma de succession conforme à la Constitution, à la suite de l'assassinat lundi par des militaires du président Joao Bernardo Vieira.

Agé de 52 ans, ce juriste de formation, diplômé de la faculté de droit de Lisbonne, a fait toute sa carrière politique au Parti Africain pour l’Indépendance de Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), l'ex-parti unique.

Il a gravi tous les échelons du parti jusqu'à en occuper actuellement le poste de vice-président.

Au centre du jeu politique depuis quasiment 34 ans dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, le PAIGC, fondé en 1956, a conduit la colonie portugaise à l'indépendance en 1974 et est resté pendant 20 ans un parti unique.

Grand vainqueur des élections législatives de novembre, saluées par la communauté internationale, il est majoritaire à l'Assemblée avec 67 sièges sur 100.

M. Pereira avait été nommé président de l'Assemblée nationale en décembre dernier, dans la foulée de cette victoire électorale.

Il est considéré comme l'homme de confiance de Carlos Gomes Junior, nommé Premier ministre en décembre également et qui entretenait de mauvaises relations avec le président assassiné.

Ancien ministre de la Justice, M. Pereira a aussi dirigé la Radio nationale en 1989, puis la Télévision dans sa phase expérimentale en 1991.

Mardi, les députés ont voté l'application de la Constitution, selon laquelle le président de l'Assemblée devient le président par intérim, après l'assassinat du président Joao Bernardo Vieira. Soixante-dix députés sur 100 ont voté le texte.

 

 

 

 

Guinée-Bissau - Le président tué, le pays menacé par le chaos

Le président Vieira, qui avait passé presque 23 ans à la tête du pays, a été tué par l'armée. Face aux condamnations internationales, l'état-major dit vouloir "respecter l'ordre constitutionnel".

Sa mort est intervenue quelques heures à peine après celle du chef d'état-major de l'armée, tué dans un attentat, alors que les deux hommes nourrissaient une profonde défiance réciproque.

TF1- le 03/03/2009 - 19h18 - Le président de Guinée-Bissau, Joao Bernardo Vieira, a été tué par des militaires lundi à Bissau, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major de l'armée, plongeant dans la confusion ce petit pays pauvre d'Afrique de l'Ouest déjà fragilisé par le narcotrafic. Joao Bernardo Vieira (dit "Nino"), 69 ans, avait passé quasiment 23 ans à la tête de la Guinée-Bissau, ex-colonie portugaise située entre le Sénégal et la Guinée. Il avait été réélu à la présidence en 2005, six ans après la fin de la guerre civile de 11 mois (1998-99) qui l'avait chassé du pouvoir. Face aux condamnations de la communauté internationale qui se sont élevées après sa mort, émanant aussi bien du Portugal que de l'Union africaine ou de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, les officiers de l'état-major ont très rapidement affirmé que l'armée "respectera l'ordre constitutionnel et la démocratie". Le président par intérim de Guinée-Bissau, Raimundo Pereira, a prêté serment mardi devant les députés de l'Assemblée nationale.

Les violences avaient débuté dimanche avec un attentat à l'explosif visant le quartier général de l'armée, et qui avait coûté la vie au chef d'état-major, le général Tagmé Na Waié. Dans la nuit, elles ont visé le domicile du chef de l'Etat. Selon le responsable des relations extérieures de l'armée, qui a accusé le président d'avoir été "l'un des principaux responsables de la mort de Tagmé", Vieira "a été tué par l'armée au moment où il tentait de fuir sa maison attaquée par un groupe de militaires proches du chef d'état-major Tagmé Na Waié".

 

Accusations croisées de tentatives d'assassinat

Ces derniers mois, le chef des armées et le président nourrissaient une profonde défiance réciproque. Début janvier, le général Tagmé Na Waié avait affirmé avoir échappé à une tentative d'assassinat et avait accusé le clan présidentiel d'avoir voulu le "liquider". Le 23 novembre, un groupe de militaires avait mené une attaque de nuit contre la résidence du président Vieira, faisant deux morts au sein de sa garde. Le président avait alors reproché au général Tagmé Na Waié de ne pas être intervenu. Avec la mort des deux protagonistes de cette guerre larvée, c'est désormais, selon la Constitution, le président de l'Assemblée nationale Raimundo Perreira qui se retrouve chargé d'assurer l'intérim et d'organiser une élection présidentielle dans les 60 jours.

D'après agence

Coups d'Etat, tentatives de coups de force et mutineries ont ponctué l'histoire de la Guinée-Bissau depuis son indépendance en 1974. En novembre, l'ONU avait salué comme une "victoire pour la démocratie" le déroulement paisible des élections législatives. La communauté internationale entendait favoriser l'établissement d'un gouvernement stable, dans un pays considéré comme un "point clef d'entrée" de la cocaïne sud-américaine vers l'Europe.

 

 

 

 

L'état-major s'engage à respecter l'ordre constitutionnel

Par FRANCE 24 avec dépêches (texte)

Créé 03/03/2009 - 09:10

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné lundi les violences en Guinée-Bissau et l'assassinat du président Joao Bernardo Vieira, et a appelé au calme et au maintien de l'ordre constitutionnel.

"Le secrétaire général est profondément attristé et consterné par les assassinats du président Joao Bernardo Vieira et du chef d'état-major de l'armée, le général Tagmé Na Waié", déclare son service de presse dans un communiqué.

Il "condamne fermement ces actes de violence, qui se sont produits après des élections législatives couronnées de succès qui avaient ouvert la voie à un soutien accru de l'ONU aux efforts de consolidation de la paix dans le pays", poursuit le texte.

Le secrétaire général "appelle d'urgence au calme et à la retenue et exhorte les autorités nationales de Guinée-Bissau à enquêter de façon exhaustive sur ces assassinats et à traduire en justice leurs responsables".

M. Ban appelle les autorités "à maintenir l'ordre constitutionnel et à respecter l'état de droit en ce moment critique", conclut le communiqué.

Le président Vieira a été tué par des militaires lundi à Bissau, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major de l'armée, plongeant dans la confusion ce petit pays pauvre d'Afrique de l'ouest, déjà fragilisé par le narcotrafic.

Par ailleurs les Etats-Unis ont condamné lundi les violences en Guinée-Bissau et l'assassinat du président Joao Bernardo Vieira, et appelé au calme ainsi qu'au respect des règles de désignation d'un successeur au chef de l'Etat.

"Nous appelons à un arrêt des violences, à un gouvernement dirigé de manière pacifique et à ce que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice", a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Gordon Duguid.

M. Duguid a estimé qu'on ne pouvait pas dire si ces violences faisaient ou non "partie d'une tentative de coup d'Etat".

"Nous condamnons les violences commises ce week-end, ainsi que l'assassinat" du président Vieira, a dit de son côté un haut responsable de la Maison Blanche sous couvert d'anonymat.

"Nous appelons au calme, nous appelons toutes les parties à respecter l'ordre constitutionnel en ce qui concerne un successeur" à Joao Bernardo Vieira, a-t-il dit.

"Nous voulons que la Guinée-Bissau connaisse la stabilité définie par le respect de l'Etat de droit", a-t-il dit, ajoutant que les Etats-Unis allaient "continuer à suivre attentivement l'évolution des événements"

 

 

 

Règlement de comptes au sommet de l'État en Guinée-Bissau

http://observers.france24.com/fr/content/20090302-reglement-compte-sommet-etat-guinee-bissau

02/03/2009 / Guinée-Bissau

 

Tout est orchestré par certains éléments de l'armée, qui veulent absolument prendre le pouvoir"

Babakar (prénom d'emprunt) a quitté la Guinée-Bissau il y a six mois pour s'installer à New York, où il poursuit ses études en Master.

Ma famille est restée là-bas. Je ne peux pas vous donner mon nom, c'est beaucoup trop dangereux, pour eux comme pour moi... Tout est né d'un malentendu : je suis sûr que le président n'a jamais fait tuer le chef d'état-major. Il savait très bien que ce serait trop dangereux pour lui et qu'il paierait pour ça. Selon moi, tout est orchestré par certains éléments de l'armée, qui veulent absolument prendre le pouvoir. Et derrière tout ça, il y a l'ancien président Kumbayala, actuellement en exil au Maroc.

Les intérêts liés au trafic de drogue ont sans doute pesé aussi ; mais ceux qui parlent d'un règlement de comptes entre gangs disent n'importe quoi. Le problème fondamental en Guinée-Bissau est le manque d'encadrement des militaires. Ils ne pensent pas au bien du pays, mais uniquement à s'emparer du pouvoir.

La Guinée-Bissau était une démocratie à part entière. Mais aujourd'hui, j'ai peur pour l'avenir. Maintenant qu'ils ont tué le président, ils peuvent faire n'importe quoi. A moins que les Nations unies nous viennent en aide. "

 

"Nous avons simplement entendu des coups de feu entre 4h et 7h du matin"

Voici le témoignage que nous avons pu recueillir de notre observateur en Guinée-Bissau, Tidiane (nom d'emprunt), avant que sa ligne téléphonique soit coupée. Il habite et travaille à Bissau, la capitale du pays.

Je suis chez moi avec ma famille, j'attends des amis pour aller voir ce qui se passe dans la rue. Tout a l'air calme à l'extérieur, même si on entend les jeeps des militaires qui filent dans les rues désertes.

J'ai entendu dire qu'ils déployaient des barrages dans la ville. La tension est désormais retombée à Bissau, nous avons simplement entendu des coups de feu entre 4h et 7h du matin. Les radios privées ont cessé d'émettre depuis ce matin. A part la radio officielle, les seules informations que nous avons nous proviennent de RFI et de RDP Africa, une station portugaise basée à Lisbonne (la Guinée-Bissau est une ancienne colonie portugaise, ndlr).

On est dans l'expectative, on attend tous de voir ce que l'armée va faire, maintenant que nous n'avons plus de président..."

Tagmé Na Waie

carte de la Guinee-Bissau

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