Reconstruire Haïti, Revivre en Haïti et question de l'aide. Comment faire ? (analyses à travers les médias)

 

 

- Comment faut-il reconstruire Haïti ? (31/01/2010) - LEMONDE.FR

- Haïti : 170 000 cadavres ont été ramassés, selon René Préval (27/01/10) - LEMONDE.FR avec AFP

- Les Haïtiens craignent de ne pas voir la couleur de l'aide (26/01/2010) - Reuters,

- Haïti, les enjeux de la reconstruction (2010-01-25) - www.humanite.fr

- Sept priorités pour rebâtir Haït (24/01/2010 18:30) - www.la-croix.com- (un document complet à lire)

- L'aide internationale en quelques chiffres (15/01/2010) – AFP

- Sites Internet d’Haïti et sites parlant d’Haïti ravagé - http://www.sangonet.com/ActuDo/aia/aia5/sites-internet-Haiti.html

 

 


 

Comment faut-il reconstruire Haïti ?

LEMONDE.FR - 31.janvier 2010

Comment la communauté internationale doit-elle s'y prendre pour reconstruire Haïti ? L'ONU doit-elle prendre en main le destin de l'île à moyen terme, les Etats-Unis sont-ils légitimes pour assumer le contrôle des opérations en vertu des sommes qu'ils ont injectées au lendemain du séisme ou faut-il responsabiliser les acteurs politiques locaux en privilégiant les micro-projets pilotés sur place ? Après des décennies d'aides internationales (5 milliards de dollars en 20 ans) ayant échoué à remettre le pays sur pieds, le New York Times se fait l'écho du débat qui agite les Etats-Unis sur la meilleure façon de reconstruire Haïti sans "répéter les erreurs du passé".

"Certains estiment que Haïti devrait être temporairement dirigée par une organisation internationale, qui pourrait gouverner l'île et superviser sa reconstruction. A l'inverse, les 'minimalistes' militent avec ferveur pour que les Haïtiens, après des années de projets défaillants imposés par l'étranger, développent et mettent en place leurs propres projets. Entre ces deux positions extrêmes, d'autres font la promotion d'une agence mixte [haïtienne et internationale] de reconstruction pour piloter une sorte de plan Marshall", résume le quotidien.

LES LIMITES DE L'ONU

Jusqu'ici, l'effort international ne parvient pas à remplir les objectifs fixés par le secrétaire général des Nations unies, rappelle le NYT qui doute visiblement de la capacité de l'ONU à assumer cette responsabilité. "Ban Ki-moon a répété à plusieurs reprises qu'à la fin de la semaine dernière, le Programme alimentaire mondial et les organisations qui en dépendent auraient distribué de la nourriture à un million de Haïtiens, soit la moitié des deux millions qui en ont besoin, selon ses dires. Vendredi, seuls 600 000 personnes avaient été nourris, bien loin de l'objectif annoncé", explique le quotidien.

"Les Nations unies sont censées exceller dans le rôle de Monsieur Loyal lors des grandes catastrophes internationales, mais la reconstruction d'Haïti pourrait tester leurs limites", poursuit le journal, qui rappelle que Ban Ki-moon avait nommé Bill Clinton comme envoyé spécial pour Haïti bien avant le séisme, et que ce dernier a réussi à attirer de nombreux financements sur l'île.

LES ETATS-UNIS LÉGITIMES ?

Les Etats-Unis, qui ont déjà dépensé 400 millions de dollars pour Haïti, pourraient-ils jouer le rôle de superviseur ? "Est-il vraiment déplacé d'évoquer une sorte de placement sous administration judiciaire temporaire" de l'île ? s'est ainsi interrogé le sénateur démocrate du Connecticut, Christopher J. Dodd, durant une audition à la commission des affaires étrangères du Sénat jeudi. Une solution qui a ses partisans, et pour principal argument la crainte que le pays ne voit revenir à sa tête ses vieux démons, ceux d'une poignée de familles notoirement corrompues.

Un des témoins entendus à cette audition, Paul Farmer, un responsable des Nations unies, a émis des réserves, rappelant que les Etats-Unis présentaient un bilan mitigé en matière de reconstruction comme on a pu le constater pour les centrales électriques irakiennes. Paul Farmer, qui a travaillé à Haïti pendant plus de 20 ans, a par ailleurs souligné que l'attitude de Washington avec différents gouvernements haïtiens, renversés ou isolés, avaient largement contribué à la situation actuelle.

Ce débat sur les déficiances de l'aide internationale fait rage depuis des années, souligne le NYT. Le Professeur William Easterly, de l'Université de New York, est de ceux qui militent pour une approche minimaliste consistant à aider financièrement les gouvernements locaux en manque de ressources.

"Je pense que l'idée consistant à voir dans ce séisme une occasion pour les pays étrangers de mettre en place des interventions plus agressives est réellement problématique et contestable", estime-t-il. "Nous avons à peu près tout tenté pour Haïti, notamment les plans les plus grandioses, et aucun n'a marché", résume-t-il avant de vanter les mérites de projets plus modestes, et surtout locaux.

Le Monde.fr

 

 


 

Haïti : 170 000 cadavres ont été ramassés, selon René Préval

 

LEMONDE.FR avec AFP - | 27.janvier 2010

Le président haïtien, René Préval, a annoncé mercredi lors d'une conférence de presse que les cadavres de "près de 170 000" victimes du séisme du 12 janvier ont déjà été ramassés, un chiffre supérieur aux dernières estimations des autorités qui avançaient le chiffre de 150 000 morts. Il a aussi indiqué que les Français avaient proposé de reconstruire à l'identique le palais présidentiel, qui s'est écroulé lors du tremblement de terre à Port-au-Prince le 12 janvier.http://www.lemonde.fr/

Le Palais national, un imposant bâtiment blanc à trois dômes construit par l'architecte haïtien Georges Baussan, a été érigé en 1918 du temps de l'occupation américaine en Haïti, sur le modèle de la Maison Blanche, rappellent les guides touristiques. Affaissé de façon spectaculaire par la secousse tellurique, il fait face à la vaste esplanade du Champ-de-Mars, où s'entassent aujourd'hui des milliers de sans-abri parmi les ruines et les détritus.

Le président haïtien a par ailleurs vigoureusement rejeté l'idée que les infrastructures haïtiennes, dont le port et l'aéroport, aient été "mis sous tutelle" étrangère, notamment celle des Américains. "Vous avez dit que le port et l'aéroport avaient été mis sous tutelle", a continué le président Préval en réponse à la question d'un journaliste. "Je vous dis que le mot que vous employez, même s'il est français – et je parle un peu français –, n'est pas bon", a-t-il répondu, suscitant l'hilarité. Reprenant l'engagement de la France de reconstruire le Palais national, il a ironisé : "Est-ce à dire que le Palais national est sous tutelle française ?"

LE FMI PRÊTE 114 MILLIONS DE DOLLARS

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi que son conseil d'administration avait approuvé le versement d'ici à la fin de la semaine de 114 millions de dollars à Haïti.

La plus haute instance de décision du FMI a voté l'extension, à hauteur de 102 millions de dollars, d'un prêt déjà existant. En ajoutant un versement dans le cadre de ce prêt accordé en 2006, "un total de 114 millions de dollars sera versé d'ici à la fin de la semaine, ce qui constitue le plus grand montant mis à disposition des autorités haïtiennes après le séisme", a indiqué l'institution dans un communiqué.

Le directeur général du fonds, Dominique Strauss-Kahn, a précisé que ce prêt était "sans intérêt", que son remboursement par Haïti ne commencerait qu'après un moratoire de cinq ans et demi et qu'il ne s'accompagnait "d'aucune condition supplémentaire de politique économique".

 

 


 

Les Haïtiens craignent de ne pas voir la couleur de l'aide

 

Par Reuters et lexpress.fr -  26 janvier 2010

PORT-AU-PRINCE - Sans contester les excellentes intentions de la communauté internationale, les Haïtiens craignent de ne pas voir la couleur des milliards de dollars de l'aide promise pour la reconstruction après le séisme dévastateur d'il y a deux semaines.

Sans contester les excellentes intentions de la communauté internationale, les Haïtiens craignent de ne pas voir la couleur des milliards de dollars de l'aide promise pour la reconstruction après le séisme dévastateur d'il y a deux semaines. (Jorge Silva)

Les survivants de la secousse qui a détruit Port-au-Prince et plusieurs autres villes s'attendent à ce qu'une bonne partie de cet argent finisse dans les poches des dirigeants d'un pays classé comme un des plus corrompus et inefficaces du monde par l'ONG Transparency International.

"Le gouvernement américain doit venir ici pour aider le peuple Haïtien. Si on donne l'aide à la personne en haut de l'échelle, cela finit dans sa poche", affirme Jean-Louis Jérôme, un maçon réfugié avec neuf membres de sa famille sous une bâche dans un jardin depuis la destruction de sa maison.

Le Premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, s'est rendu au Canada pour assister à une réunion internationale, où une douzaine de pays amis d'Haïti ont évalué les besoins immédiats du pays et tenté de définir une stratégie de reconstruction après ce séisme, qui a fait jusqu'à 200.000 morts.

Les participants ont décidé d'organiser en mars au siège new-yorkais des Nations unies une nouvelle conférence des pays donateurs pour réunir les fonds nécessaires. Les engagements pris se chiffrent d'ores et déjà par milliards de dollars.

"JUSTE EN DESSOUS DE PRÉVAL"

A Port-au-Prince, Clifford Rouzeau, co-propriétaire de trois restaurants, a entrepris de distribuer chaque jour gratuitement de la nourriture à un millier de personnes démunies, au lieu de reprendre ses affaires comme si rien ne s'était passé.

Il dit souhaiter que le drame tourne la page de la longue histoire des détournements de fonds par les pouvoirs publics. "J'espère. Je touche du bois. Les gens ici méritent mieux que ce qu'ils ont. Le gouvernement vole tout et ne donne rien au pays.

"Les gens ont besoin de nourriture. Ils ont besoin d'être logés et d'envoyer leurs enfants à l'école. Les responsables du gouvernement ne vont certainement pas être assez méchants pour prendre cet argent", rétorque Josseline Colimon Féthière, ministre du Commerce et de l'Industrie.

"Après une si grosse catastrophe, il serait impossible que l'argent n'aille pas où il doit aller", ajoute cette nouvelle venue dans le gouvernement haïtien.

Les partisans du président René Préval soulignent les efforts qu'il a entrepris contre la corruption depuis le début de son mandat, en 2006. Les observateurs étrangers l'admettent.

"La présidence de Préval a montré une ferme volonté de combattre la corruption", confirme Richard Coles, membre d'une famille riche de l'île, qui possède plusieurs usines textiles.

"Ce n'est pas l'argent qui motive la tête de l'Etat. Mais juste en dessous, c'est plus difficile à contrôler", ajoute-t-il toutefois

 

 


 

Haïti, les enjeux de la reconstruction

À partir d’aujourd’hui, se réunissent onze pays à Montréal pour examiner les moyens à déployer afin d’assurer l’avenir du pays. Le débat s’aiguise sur la maîtrise ou non du processus par l’ONU. attention, amis SR !!! dans chapo je suggère au lieu de : Le débat s’aiguise sur la maîtrise ou non du processus par l’ONU. Le débat s’intensifie sur la maîtrise ou non du processus par l’ONU. Susan, www.humanite.fr (25 janvier 2010)

 

Deux jours après la fin des recherches de survivants, la priorité est désormais à la reconstruction. 
Le bilan du séisme dépasse, selon les derniers chiffres officiels, 111499 morts et 190000 blessés. Quelque 11000 habitations ont été détruites, obligeant près de 610000 sinistrés, rien que dans la capitale, à vivre sous des tentes. La situation est d’autant plus urgente que la saison des pluies va commencer, et que Port-au-Prince est fréquemment victime d’inondations.

« On ne peut pas demander aux Haïtiens de vivre sous la tente pour les quatre prochaines années pendant qu’on réfléchit à un plan de reconstruction », s’inquiète Michel Verret, directeur général par intérim d’Oxfam Québec, organisation de coopération et de solidarité internationales. Les Nations unies et les autorités haïtiennes se sont concertées pour trouver des solutions immédiates. L’ONU va mettre en place, à ses frais, un programme « Argent contre travail ». Les Haïtiens pourront percevoir cinq dollars par jour pour leur participation au nettoyage et à la reconstruction.

Des enjeux politiques et économiques

Les autorités, quant à elles, sont en train de reloger les sans-abri, notamment dans les villages pouvant accueillir chacun 10000 personnes. L’un des principaux défis pour rebâtir Haïti est de coordonner l’ensemble de l’aide internationale.

Onze « pays amis d’Haïti » se réunissent aujourd’hui à Montréal afin de préparer la conférence d’avril sur la reconstruction. Cette « réunion de travail » est dirigée par le chef de la diplomatie canadienne, Lawrence Cannon, et se déroule au siège de l’Aviation civile internationale (OACI). Sont notamment attendus l’Argentine, le Brésil, le Pérou, le Mexique et l’Espagne. Bernard Kouchner interviendra au nom de la nouvelle haute représentante de l’Union européenne, Catherine Ashton.

En revanche, certains dirigeants d’Amérique latine, comme Hugo Chavez pour le Venezuela, Evo Morales pour la Bolivie ou encore le président du Nicaragua, Daniel Ortega, ont décidé de ne pas y participer, dénonçant la superpuissance américaine et sa présence militaire sur le sol haïtien. Les États-Unis font l’objet de plusieurs critiques en Haïti, notamment sur leur gestion de l’aéroport de Port-en-Prince. Un avion-hôpital français n’avait d’ailleurs pas eu l’autorisation d’atterrir (l’Humanité du 18 janvier). Les États-Unis semblent considérer, au-delà de la nécessité de l’aide humanitaire, la prévention de l’arrivée éventuelle de boat people sur leurs côtes. Ils craignent avant tout l’exode de milliers d’Haïtiens vers la Floride.

L’enjeu de la conférence d’avril est de définir qui organisera la reconstruction d’Haïti. Certains pays y voient un soutien humanitaire, mais aussi le moyen d’asseoir leurs intérêts géostratégiques. C’est pourquoi il faut que la reconstruction d’Haïti soit supervisée par l’ONU. D’autant que les institutions haïtiennes, déjà ébranlées, risquent d’être encore plus fragilisées si celle-ci est dirigée par des pays étrangers. Haïti se doit d’organiser sa propre (re)construction avec l’aide internationale.

Férouse Mansour et Audrey Radondy

 

 


 

Sept priorités pour rebâtir Haïti

La communauté internationale se réunit lundi 25 janvier à Montréal pour coordonner l’aide et envisager la reconstruction du pays

Un Haïtien construit un abris temporaire pour sa famille en utilisant des matériaux de  bâtiments effondrés, mercredi 20 janvier 2010

Un Haïtien construit un abris temporaire pour sa famille en utilisant des matériaux de  bâtiments effondrés, mercredi 20 janvier 2010 (Jeffrey, ACT Alliance/AP).

 

Deux semaines après le violent séisme qui a dévasté Haïti et fait 112 226 morts, plus de 194 000 blessés et un million de sans-abri, la communauté internationale se réunit lundi 25 janvier à Montréal.

 

Objectif : coordonner l’aide immédiate au pays dévasté et définir des objectifs à plus long terme. Et préparer la conférence internationale qui doit se tenir dans les prochaines semaines pour organiser la reconstruction du pays.

 

Personne ne se fait d’illusions : des centaines de milliers d’Haïtiens vont désormais dépendre pendant des années de l’aide étrangère et vivre dans des logements provisoires, la reconstruction de leur pays dévasté pouvant prendre au moins une décennie.

 

Selon l’ONU, trois millions de personnes ont besoin d’aide. Dans les trois villes les plus touchées, Port-au-Prince, Jacmel et Léogâne, la moitié des maisons ont été détruites. Les besoins sont immenses : lors d’une première réunion internationale sur la reconstruction de l’île, le président de la République dominicaine voisine, Leonel Fernandez, a chiffré à 10 milliards de dollars le montant de l’aide nécessaire pour rebâtir le pays.

 

La question de l’avenir d’Haïti sera d’ailleurs au menu du Forum de Davos, qui réunit les dirigeants de la politique et de l’économie mondiales à partir du mercredi 27 janvier. Selon le patron fondateur du Forum, Klaus Schwab, l’objectif est de « lancer une initiative pour engager le monde des affaires dans une reconstruction » durable du pays.

GOUVERNANCE: Remettre l’Etat haïtien au centre des décisions

Avant le séisme : Sous tutelle de l’ONU

 

Alors que le régime du président Jean-Bertrand Aristide avait entraîné Haïti au bord du gouffre, précipitant une intervention militaire de la communauté internationale et son départ en exil en 2004, la force de l’ONU en charge de la stabilisation du pays, la Minustah, avait réussi, petit à petit, à rétablir la sécurité et l’ordre. Cette reprise en main s’était accompagnée de progrès également sur le plan institutionnel : le processus démocratique avait repris ses droits avec l’élection non contestée du président René Préval en 2006.

 

Après le séisme : Les États-Unis aux commandes

 

Aucun État ne supporterait sans d’immenses difficultés la destruction d’une partie de sa capitale, du siège de sa présidence, de nombreux ministères, de commissariats, de sa prison… Haïti encore moins que les autres. Dans les premiers jours, le gouvernement a semblé dépassé, démuni, défaillant devant l’ampleur du sinistre.

 

Au point que les États-Unis, dans l’urgence, ont pris les commandes de la tour de contrôle de l’aéroport, décidé durant la première semaine de qui pouvait se poser sur le sol haïtien et envoyé des troupes sans obtenir de mandat des Nations unies. « Le gouvernement a perdu ses capacités de fonctionnement, mais il ne s’est pas effondré », a déclaré le président René Préval en fin de semaine dernière, avant d’indiquer que l’État haïtien a commencé à reprendre la situation en main.

 

Reconstruire : Epauler une administration fragile

 

Les experts en développement s’accordent sur la nécessité de remettre l’État haïtien au centre des décisions. « On peut concevoir lors d’une phase d’urgence qu’un pays tiers remplace une autorité défaillante, résume Louis-Jacques Vaillant, directeur du département Amérique à l’Agence française de développement. Mais il est impossible de parler de politiques publiques et d’investissements sans associer l’État haïtien. » Reste ensuite à trouver la bonne formule pour épauler une administration fragile.

 

Plutôt que de parler de protectorat, ou de mise sous tutelle, Daniel Verger, directeur de l’action internationale du Secours catholique-Caritas France, recommande de s’inspirer de l’exemple d’Aceh, la province indonésienne détruite en bonne partie lors du tsunami de 2004 : « Le Bureau reconstruction et réhabilitation piloté par l’État indonésien a coordonné l’aide internationale, l’action de l’ONU, des ONG. Pourquoi ne pas créer une structure similaire à Haïti, dans laquelle les bailleurs de fonds travailleraient en étroite collaboration avec les autorités locales ? »

INFRASTRUCTURES : Répartir autrement l’espace foncier

Avant le séisme : Un faible niveau de développement

 

Routes peu ou pas goudronnées, accès à l’eau potable très limité à l’intérieur des foyers, système d’assainissement défaillant… « Même si des efforts avaient été faits ces dernières années, avec le développement spectaculaire du téléphone et de l’électrification, le niveau des infrastructures était jugé faible en Haïti », note Daniel Verger, directeur de l’action internationale du Secours catholique-Caritas France. À titre d’exemple, de nombreux bidonvilles s’approvisionnaient en eau potable grâce à des camions-citernes appartenant à des compagnies privées.

 

Après le séisme : Une lente remise en service

 

Via des images satellites, le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies a dénombré 691 points de blocage sur les routes de Port-au-Prince et des environs. Le réseau téléphonique, qui a aussi souffert du séisme, se remet peu à peu à fonctionner, notamment par le biais des SMS.

 

Le réseau électrique, lui, passe encore surtout par les groupes électrogènes. « Beaucoup de poteaux ont été détruits ou endommagés », relève Patrick Coulombel, président de l’ONG Architectes de l’urgence. Enfin, l’approvisionnement se fait par camions-citernes ou par distribution de bouteilles. « Même quand le réseau fonctionne, l’eau reste impropre à la consommation », précise Nicolas Villeminot, responsable de l’assainissement pour Action contre la faim.

 

Reconstruire : Accroître la part du foncier public

 

De nombreuses routes ont déjà été dégagées par les secours. Des garde-côtes américains ont également remis en fonction une partie du port, alors que l’armée a renforcé les capacités d’accueil à l’aéroport. Il semblerait que la centrale électrique n’ait pas trop souffert et pourrait être remise en état dans les jours qui viennent. Le retour à l’eau courante, et surtout potable, devrait prendre davantage de temps.

 

« La réhabilitation des puits et le nettoyage des pompes prendront trois à six mois, estime Nicolas Villeminot. Le réseau sera provisoirement réparé d’ici à quelques semaines par des tuyaux en surface. Mais les travaux définitifs ne vont pas démarrer avant six mois au moins. »

 

Plus largement, la construction d’infrastructures haïtiennes passe par une nouvelle répartition de l’espace foncier, estime Louis-Jacques Vaillant, directeur du département Amérique de l’Agence française de développement. « Le foncier public haïtien est rare, poursuit l’expert. Il doit être agrandi dans l’optique de la reconstruction. » 

LOGEMENT : Un million de sans-abri attendent un toit

Avant le séisme : L’anarchie de la construction

 

Maisons et immeubles de Port-au-Prince, la capitale, constituaient de véritables dangers, non seulement à cause de la localisation, à proximité des routes, dans les ravines et les zones accidentées, mais aussi en raison du type de matériaux utilisé.

 

La plupart du temps, c’était de la construction sauvage dans des bidonvilles : baraques de tôles, de planches et de briques. Faute de moyens, le béton contenait souvent trop de sable et, l’acier étant trop cher, il était peu employé. Glissements de terrain et écroulements de maisons étaient réguliers.

 

Après le séisme : Port-au-Prince largement détruite

 

« Contrairement à ce qui est montré par les médias, Port-au-Prince n’est pas totalement détruite. À notre avis, la capitale haïtienne le serait entre 30 et 50 %, ce qui tout de même est énorme », assure le président de la fondation Architectes de l’urgence, Patrick Coulombel, qui avait déjà mené une mission en Haïti après le passage de l’ouragan Jeanne, en 2004. Joint au téléphone par la Croix, l’architecte français, arrivé sur place il y a onze jours, souligne « attendre une imagerie satellitaire qui sera plus précise ».

 

Sur une capitale de plus de 2,5 millions d’habitants, il y aurait près d’un million de sans-abri. « Il y a encore des quartiers comme Canapé-Vert qui sont très difficilement accessibles, raconte-t il. On avait l’habitude de mettre le béton en toiture en raison de la fréquence des cyclones. Le toit en béton, matériau lourd, s’est écroulé sur les maisons, ce qui a encore tué davantage. »

 

Le séisme à la puissance redoutable a provoqué aussi autre chose : « Des bâtiments conçus pour résister aux tremblements de terre ne sont pas tombés, remarque Patrick Coulombel. Ils se sont enfoncés dans le sol : ainsi l’immeuble du centre antisida, près du Champ-de-Mars, est en train de pencher. Or, les répliques continuent. » L’important patrimoine de style colonial de Port-au-Prince et de la petite ville de Jacmel (distante de 30 km) n’a pas résisté au séisme.

 

Reconstruire : Avant tout, adapter les techniques de construction

 

Un constat s’impose, Haïti doit faire face à trois catastrophes potentielles : séismes, cyclones, pluies diluviennes. Selon le président de la fondation Architectes de l’urgence, « on peut construire des logements qui protégeront de ces trois risques. C’est techniquement faisable. On aidera les plus pauvres, qui vivaient dans les bidonvilles, à reconstruire sur les mêmes lieux. Ils étaient là pour certains depuis trente ans, ce sont les lieux de générations entières. Il faut préserver ainsi la mémoire. »

SERVICES PUBLICS : Priorité à la sécurité, aux hôpitaux, aux écoles

Avant le séisme : La stabilisation grâce à la communauté internationale

 

Depuis 2004 et après des décennies de troubles, la Mission d’assistance des Nations unies en Haïti (Minustah), accueillie à son arrivée par de violentes manifestations des partisans du président déchu Jean-Bertrand Aristide, a aidé le pays à se stabiliser et à retrouver la sécurité grâce à la volonté de coopération du président René Préval, élu en 2006.

 

La Minustah aidait la police nationale, créée en 1995 et comprenant 8 500 policiers assermentés, à assurer la sécurité publique et le maintien de l’ordre. Les principaux gangs des grands bidonvilles avaient été démantelés.

 

Mais les enfants des rues étaient toujours aussi nombreux : selon l’Unicef, le taux de scolarisation était seulement de 60 %, les garçons fréquentant l’école pendant quatre ans en moyenne et les filles deux ans seulement. De nombreux établissements scolaires privés proposaient des enseignements au rabais pour les plus démunis, faute de place dans les établissements publics.

 

Après le séisme : 4 500 casques bleus en renfort

 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé l’envoi de 4 500 casques bleus supplémentaires, des renforts rendus nécessaires par la nécessité de protéger les couloirs humanitaires et sécuriser des convois d’aide. Relativement épargné par le séisme, le bidonville Cité Soleil, connu pour son insécurité, a vu réapparaître une nouvelle guerre des gangs. Quatre mille prisonniers se sont retrouvés libres après l’écroulement du pénitencier de la capitale.

 

Nombreuses sont les écoles publiques ou privées, telles que celle des sœurs du Sacré-Cœur ou le collège du Canapé-Vert, à être en ruine. Le collège privé évangélique La Promesse, un immeuble de trois étages accroché à flanc de ravines à Pétionville, s’est écroulé. La moitié de ses 700 élèves étaient en classe au moment du tremblement de terre.

 

Reconstruire : Améliorer la prise en charge des enfants

 

Les hôpitaux de la capitale « sont tous endommagés, précise le président-fondateur d’Architectes de l’urgence, actuellement en Haïti. Les patients préfèrent demeurer à l’extérieur, dans les jardins. C’est donc une priorité dans la reconstruction. » Avec les hôpitaux d’urgence, montés sur place par les grandes ONG, 18 établissements accueillent désormais les blessés.

 

Dans le même temps, le numéro deux de l’Unicef à Port-au-Prince, Jacques Boyer, a lancé par téléphone à La Croix un cri d’alarme sur la situation des enfants d’Haïti : « Les problèmes ne font qu’empirer avec le séisme : déscolarisation, malnutrition et trafics d’enfants liés à l’adoption illégale. »

ECONOMIE : Rééquilibrer le développement au profit des campagnes

Avant le séisme : Un pays déjà sous perfusion

 

Ces dernières années, l’économie haïtienne se portait mieux, mais était toujours soutenue par l’aide extérieure fournie par la communauté internationale et par la diaspora implantée dans sa grande majorité aux États-Unis et au Canada. « L’aide extérieure représente les deux tiers des revenus de l’île. Le reste du PIB de l’unique membre américain du groupe des pays les moins avancés (PMA) est souvent basé sur une économie informelle », estime l’universitaire Jean-Marie Théodat.

 

70 % de la population active travaille une terre surpeuplée pour une agriculture de subsistance. Elle peut être complétée par une culture de café, devenue un substitut au secteur sucrier. Dans les années 1980, des zones franches ont été créées pour développer des industries textiles et d’assemblage, principalement à destination des États-Unis.

 

« Nous étions précurseurs, mais l’instabilité politique a détruit ces initiatives. Aujourd’hui, ces activités se sont développées dans d’autres pays de la Caraïbe, dont Saint-Domingue, souvent avec l’appui des investissements haïtiens », explique Jean-Marie Théodat. Haïti exportait seulement 6 millions d’euros de produits vers la France, dont 90 % était constitué d’essence de vétiver destinée à la parfumerie.

 

Après le séisme : La province moins touchée

 

Les infrastructures de Port-au-Prince, qui permettent à l’île de recevoir argent et aide de l’extérieur, ont été touchées par le séisme. Le port, l’aéroport, les banques, les communications doivent être réhabilités. En revanche, en dehors des régions de l’ouest et du sud de Port-au-Prince, le reste de l’île continue à vivre normalement. « En dehors de la capitale, chaque région avait et continue à avoir une activité autonome, un peu comme une ruche et ses multiples nids d’abeilles », explique Jean-Marie Théodat.

 

Reconstruire : Bâtir une économie avec les Haïtiens

 

Dans Port-au-Prince, la remise en état des infrastructures permettra aux échanges avec l’extérieur de reprendre. Les donateurs internationaux peuvent aussi aider par leurs capitaux à recréer une économie plus équilibrée entre la capitale et la campagne.

 

« La gestion des personnes déplacées va être un défi dans les six mois qui viennent. Cette tragédie illustre le besoin de plus décentraliser l’investissement et le peuplement en Haïti, plutôt que de continuer à empiler les gens à Port-au-Prince au détriment des zones rurales négligées et privées d’investissements agricoles », explique Robert Maguire, professeur à l’université Trinity de Washington.

 

Le développement de l’agriculture devra prendre en compte les problèmes d’érosion liés à une déforestation massive et à une densité de population proche de 300 habitants au kilomètre carré.

EGLISE : Les chrétiens ont besoin de pasteurs et de lieux pour célébrer

Avant le séisme : Une institution solide

 

L’Église, en Haïti, pallie les défaillances de l’État, notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé. Les congrégations religieuses gèrent de très nombreux établissements scolaires, des hôpitaux, des dispensaires, des maisons pour personnes âgées, des orphelinats. La Caritas est également très active et possède une véritable expertise, tout comme le CCFD.

 

Les Églises et missions protestantes sont, quant à elles, très présentes dans l’éducation par le biais de la Fédération des écoles protestantes d’Haïti. Localement, elles gèrent aussi des œuvres de santé ou sont investies dans des actions de développement.

 

Après le séisme : Hommes et bâtiments ont disparu

 

Mgr Joseph Serge Miot, archevêque de Port-au-Prince, un de ses vicaires généraux, des prêtres diocésains, des séminaristes, plus de 100 religieuses et religieux sont morts ou blessés. La cathédrale et la plupart des églises, l’archevêché, le grand séminaire, le centre inter-instituts de formation religieuse, des noviciats, mais aussi des écoles, des collèges, des universités sont détruits.

 

Côté protestant, d’après le Défap – Service protestant de mission –, des dirigeants d’Églises et des étudiants en théologie sont morts. De nombreux lieux de culte se sont écroulés alors que les fidèles étaient rassemblés pour des offices ou des réunions. Les séminaires théologiques sont endommagés.

 

Reconstruire : Prendre le temps de réfléchir

 

« La reconstruction de l’Église passera nécessairement par la reconstruction des églises, des séminaires, explique Bernard Collignon, directeur du noviciat des Frères des écoles chrétiennes sur les hauteurs de Port-au-Prince. Le peuple chrétien a besoin de pasteurs et de lieux pour célébrer. »

 

« Je rêve – j’y rêvais depuis si longtemps – à la décentralisation (…) et que la capitale, décongestionnée de sa surpopulation et de ses bidonvilles, soit reconstruite selon une planification étudiée par des experts », ajoute le P. Maurice Piquard, montfortain de la Compagnie de Marie.

 

Tous s’accordent à dire qu’il importe, avant de reconstruire, de prendre le temps de réfléchir pour « tracer quelques lignes d’avenir », selon l’expression du P. Michel Ménard, supérieur de la Société des prêtres de Saint-Jacques, et d’agir de manière concertée.

 

La Fédération protestante d’Haïti a de son côté déjà fixé comme priorité la distribution d’eau et le recensement des victimes, puis le déblayage et la reconstruction des temples, des écoles et des crèches.

SOCIETE : Souder la population, le défi majeur

Avant le séisme : Une société très inégalitaire

 

Haïti est une société extrêmement inégalitaire, divisée entre une infime minorité de riches et une grande masse de pauvres : 80 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et 54 % avec moins d’un dollar. Un grand nombre d’enfants pauvres des villes et des campagnes sont exclus du système éducatif, ce qui a pour conséquence une inégalité des chances.

 

La structure de la société se retrouve dans la structure de la ville, la haute bourgeoisie haïtienne vit sur les hauteurs de la capitale, les pauvres dans les faubourgs et les bidonvilles de la capitale, dont le plus célèbre, Cité Soleil. « Dans ces conditions, parler de cohésion sociale ou de solidarité est difficile », estime le juriste et politologue haïtien Éric Sauray. L’ancien président Jean-Bertrand Aristide, arrivé au pouvoir comme le candidat des pauvres, a rapidement été « récupéré » par la bourgeoisie du pays.

 

Haïti est un pays d’émigration depuis la fin du XIXe siècle, d’abord dans les pays limitrophes, puis vers les États-Unis et le Canada au début des années 1970. L’émigration a souvent été suivie de tentatives de retour au pays, par exemple après la chute de la dictature Duvalier. Mais les problèmes politiques internes ont souvent eu raison de la bonne volonté de la diaspora.

 

Après le séisme : L’exode

 

Les destructions ont principalement touché la population moyenne, commerçants et artisans, tous ceux qui avaient les moyens de vivre dans des habitations à étage, en béton. On assiste depuis lors à un départ massif des villes vers les campagnes ou vers l’étranger, pour ceux qui le peuvent. Éric Sauray parle de « culture de la fuite » face à la misère, les persécutions politiques et la difficulté de vivre ensemble.

 

Reconstruire : Le rôle de la diaspora

 

Souder la population haïtienne reste le défi majeur des autorités de ce pays, alors que le président René Préval est contesté. Le tremblement de terre a fait la preuve de la faiblesse des autorités publiques, mais la solidarité familiale a joué à plein. Le rôle de la diaspora, qui contribue à la vie économique du pays en faisant des transferts financiers à hauteur de 1,5 milliard d’euros par an, va être crucial.

«Si on n’avait pas quelqu’un à l’étranger, on mourrait de faim », a-t-on coutume de dire en Haïti. Reste à savoir si une partie des 80 % de cadres haïtiens vivant à l’étranger reviendra au pays pour contribuer à le reconstruire, comme l’ont fait certains Afghans. « La diaspora est capable d’apporter une expertise et contribuer à la reconstruction », poursuit Éric Sauray.

 

Vincent de FELIGONDE, Olivier TALLES, Martine de SAUTO, Julia FICATIER, Agnès ROTIVEL et Pierre COCHEZ

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http://www.la-croix.com/Sept-priorites-pour-rebatir-Haiti/article/2411813/4077

 

 


 

L'aide internationale en quelques chiffres

Paris, AFP, 15 janvier 2010 - Les annonces d'aide humanitaire d'urgence et de fonds pour venir en aide à Haïti, dévasté par un séisme, continuaient à affluer vendredi, trois jours après la catastrophe.

Voici une liste des principaux pays ou organisations qui ont manifesté leur solidarité:

ONU - Les Nations unies ont lancé vendredi un appel d'urgence à la communauté internationale pour récolter 562 millions de dollars. L'organisation a déjà reçu des promesses d'aide de 268,5 millions de dollars.

BANQUE MONDIALE et FMI - Chaque institution apporte une aide financière de 100 millions de dollars.

USA - Aide immédiate de 100 millions de dollars et déploiement d'une brigade de 3.500 soldats américains pour participer aux efforts humanitaires et aider à maintenir la sécurité. Envoi du porte-avions nucléaire Carl Vinson et d'autres navires. Un navire-hôpital doit arriver jeudi. Déploiement d'ici dimanche d'un hôpital de campagne de l'armée américaine avec une quarantaine de médecins militaires. La Croix-Rouge américaine a réuni 10 millions de dollars de dons par SMS, un record dans une seule campagne d'appel à la générosité. Don d'un million de dollar du géant américain de l'internet Google qui met des moyens technologiques à la disposition des équipes de secours. Don d'un million de dollars chacune par la Ligue nord-américaine de basket (NBA) et la Ligue de football américain (NFL).

G20 - Le Groupe des 20 plus grands pays industrialisés et émergents de la planète a annoncé une aide économique et matérielle, pas encore chiffrée.

L'Organisation des Etats américains (OEA) a déjà récolté plus de 170 millions de dollars

AUSTRALIE - 9 millions de dollars

BRESIL - 15 millions de dollars et envoi de huit avions d'aide humanitaire.

CANADA - Aide d'urgence de 4,8 millions de dollars. Le pays est prêt à offrir une aide égale à celle des citoyens canadiens, allant jusqu'à 50 millions de dollars canadiens, ce qui porterait le total de l'aide canadienne à 100 millions (97 millions de dollars américains). Le pays a envoyé deux bâtiments de guerre, des hélicoptères et des avions gros porteurs.

UE - Aide de 3 millions d'euros.

GRANDE-BRETAGNE - 6,87 millions d'euros. Envoi de deux équipes, dont 71 spécialistes des secours d'urgence accompagnés de chiens et dotés de 10 tonnes d'équipement. Les Britanniques donnent 2,3 millions d'euros à plusieurs ONG, essentiellement par internet.

FRANCE - Près de 200 pompiers et militaires avec du matériel de recherche de disparus et un hôpital de campagne. Prochain envoi de deux navires de guerre, dont l'un doté d'équipements chirurgicaux. Paris alloue deux millions d'euros à l'aide alimentaire.

ESPAGNE - 3 millions d'euros et envoi de cinq avions transportant équipes de secours et matériel. Un sixième avion doit partir vendredi.

ITALIE - Un million d'euros d'aide d'urgence, moitié au Programme alimentaire mondial et moitié au Comité international de la Croix Rouge. Envoi d'un avion avec des experts en logistique et d'un C-130 militaire avec à son bord un hôpital de campagne et 20 chirurgiens.

ALLEMAGNE - 1,5 million d'euros.

NORVEGE - 2,7 millions d'euros pour des ONG norvégiennes mobilisées.

DANEMARK - 6,7 millions d'euros.

BELGIQUE - Envoi d'une équipe d'intervention médicale avec un hôpital de campagne (20 personnes), 33 sauveteurs et quatre chiens pisteurs.

PAYS-BAS - 2,91 millions de dollars

PORTUGAL - Envoi d'un C-130 des forces aériennes ainsi que 32 membres de la protection civile.

FINLANDE - 1,8 million de dollars

SUISSE - 1,9 million de dollars

TURQUIE - Envoi d'un hôpital de campagne, avec une équipe médicale de 20 personnes ainsi que 10 tonnes de médicaments et matériels médicaux et 20 tonnes de couvertures, tentes et nourriture.

RUSSIE - Envoi d'un avion avec 20 médecins et un hôpital de campagne aéroporté.

CARAÏBES - Le Guyana et Trinité-et-Tobago offrent deux millions de dollars. La Caribbean Development Bank (CDB), dont le siège est à La Barbade, annonce une aide d'un million de dollars. Cuba a annoncé l'envoi d'une aide médicale d'urgence.

MEXIQUE - Don de 8 millions de dollars, dans le cadre de la collecte lancée par l'ONU.

ARGENTINE - Un deuxième avion, transportant notamment une unité de purification d'eau et du matériel médical, a décollé vendredi. L'Argentine a déjà envoyé une équipe de médecins, d'anesthésistes et d'infirmiers et du matériel médical.

CHILI - Envoi d'un avion militaire chargé de 40 tonnes d'aide humanitaire de première urgence, de 20 médecins et de secouristes spécialisés.

PEROU - Deux avions militaires avec 40 tonnes d'aide humanitaire.

BOLIVIE - don de 500 litres de sang, 5 tonnes de vivres et 5 tonnes de médicaments

NICARAGUA - envoi de trois tonnes de vivres

GABON - un million de dollars

MAROC - un million de dollars en produits médicaux et pharmaceutiques.

GUINEE EQUATORIALE: 1,38 million d'euros

JORDANIE - Envoi d'un avion transportant des médecins et plusieurs tonnes d'aide alimentaire et médicale.

ISRAEL - Envoi de deux avions transportant de l'équipement médical et du personnel soignant, soit 220 personnes pour créer un hôpital de campagne.

CHINE - Pékin envoie samedi 4,4 millions de dollars d'aide (médicaments, tentes, lampes de secours, équipements pour purifier l'eau, nourriture et vêtements), après déjà plusieurs tonnes d'aide humanitaire et des dizaines de secouristes. La Croix-Rouge chinoise a annoncé une aide d'urgence d'un million de dollars.

COREE DU SUD - Environ un million de dollars et envoi d'une équipe de secouristes.

JAPON - 5 millions de dollars ainsi que des biens de première nécessité d'une valeur de 230.000 euros.

INDONESIE - Envoi d'une équipe de 75 sauveteurs et soignants.

PAM - Le Programme alimentaire mondial prévoit une assistance alimentaire d'urgence pour 2 millions d'Haïtiens.


Mobilisation et aide internationale pour Haïti et Fort-de-Prince sous des décombres suite aux séismes historiques à répétitions
Haïti ravagé par un séisme de magnitude 7 le 12 janvier 2010 (Agences de presse)
Sites Internet d’Haïti et sites parlant d’Haïti ravagé

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