Pluies diluviennes et meurtrières au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal

 


 

BURKINA FASO : Pluies diluviennes à Ouagadougou

 


Les habitants de Ouagadougou marchent dans les rues inondées de la ville, le 1er septembre 2009.
(Photo : Ahmed Ouoba / AFP

 

Plusieurs milliers de sans-abri et trois disparus. C’est le bilan encore provisoire des pluies diluviennes qui se sont  abattues le 1er septembre sur Ouagadougou, occasionnant des inondations jamais vues dans le pays. A Ouagadougou, les autorités ont mobilisé toutes les forces armées et de police pour venir en aide aux sapeurs pompiers débordés. La population vit une situation chaotique. Le Sénégal est également touché par les inondations où 60% de la population de la banlieue de Dakar a les pieds dans l’eau. Au Niger, l'eau s'est déchainée à Agadez, dans le nord du pays, où de nombreuses familles sont sans abri.

 

« Je n’ai jamais vu ça ici, je n’ai jamais vu une telle pluie. C’est la première pluie comme ça ici ». Du « jamais vu », dit ce sexagénaire devant les ruines de sa maison écroulée. Deux cent soixante millimètres tombés d’un coup, ce n’était pas arrivé depuis près d’un siècle au Burkina, selon les autorités.

Le Premier ministre Tertius Zongo : « La dernière pluie qu’on a eue de ce genre remonte à 1919. C’était à Bobo-Dioulasso et ce n’était que deux cents quarante-six millimètres. Ce que nous avons pu recenser, il y a en tout cas au moins trois personnes qui ont été emportées par les eaux. Mais naturellement, peut-être qu’il y en a d’autres parce que vous savez qu’il y a beaucoup de gens qui sont rentrés dans leur véhicule et qui ont été surpris par les eaux, les eaux qui ont inondé complètement leur véhicule. Combien ont pu sortir ? Combien n’ont pas pu sortir ? Je crois que d’ici-là, on fera un peu le point ».

Des quartiers coupés du centre-ville, des voitures emportées par les flots, des habitations effondrées, des maisons envahies par l’eau et à peine visibles : hier en quelques heures, Ouagadougou est devenue une ville sinistrée.

« Tous les bâtiments ont été inondés »

Le grand hôpital Yalgado a été aussi inondé, obligeant l’évacuation des malades vers d’autres centres de santé. Le directeur général, Lansané Bagangné : « Quand les eaux ont commencé à rentrer dans les salles, l’urgence pour nous était d’évacuer les malades et très rapidement. Ce qui a été fait. C’est grave parce que tous les bâtiments ont été inondés, toutes les salles ont été inondées. Il n’y a plus que trois services qui sont actuellement fonctionnels, qui n’ont pas été touchés par les eaux ».

Le gouvernement invite les populations sinistrées à se rendre dans les écoles transformées en centres d’accueil, mais des centres très vite débordés.


Une rue de Ouagadougou inondée, le 1er septembre 2009 (AFP)

 

 

 

Des films menacés après l'inondation de la cinémathèque africaine de Ouagadougou

 

OUAGADOUGOU, AFP, 01 sept 2009 — L'inondation de la cinémathèque africaine de Ouagadougou pourrait avoir endommagé une partie des 1.500 films conservés au siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), dont certaines "copies uniques", a-t-on appris mercredi de source officielle.

"La forte pluie qui s'est abattue sur Ouagadougou le 1er septembre a causé une inondation au niveau de la cinémathèque africaine de Ouagadougou. L'eau est rentrée au niveau du stock des films", a déclaré à l'AFP le directeur de l'établissement, le Burkinabè Ardiouma Soma.

Environ 1.500 copies de films, dont "certaines sont uniques", sont stockées dans cette cinémathèque africaine fonctionnelle depuis 1992.

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), organisé tous les deux ans depuis 1969, est le plus grand d'Afrique. Il est également le principal moyen de promotion des films africains et de la diaspora.

"Nous allons faire un travail d'évaluation pour mesurer l'ampleur des dégâts parce qu'il est encore trop tôt pour dire à l'heure actuelle que nous avons perdu tel ou tel film", a poursuivi M. Soma.

Mais les "trois quarts du stock (de films) sont restés hors de l'eau", a précisé le directeur.

"Nous sommes en train de collecter tous les films qui se trouvaient au dernier palier des rayonnages. Nous allons rapidement commencer leur nettoyage à grande eau et, avec des chiffons spéciaux, procéder au séchage. Nous avons bon espoir de sauver une bonne partie des films touchés", a-t-il assuré.

"Nous allons lancer un appel à toutes les bonnes volontés pour qu'on puisse nous aider à procéder le plus rapidement possible à la restauration d'un certain nombre de films qui existent à la cinémathèque africaine et qui sont des copies uniques qu'il faut sauver urgemment après cette inondation", a ajouté le directeur.

Mardi, trois habitants de Ouagadougou sont morts emportés par les eaux, après des pluies diluviennes. Plusieurs personnes sont portées disparues et des milliers se retrouvent sans abri dans la capitale burkinabè et sa banlieue.

 

 

 

Inondations au Burkina Faso: 5 morts, 150.000 sinistrés, copies de film menacées

 

OUAGADOUGOU, AFP, 01 sept 2009 — Cinq personnes sont mortes à la suite des inondations qui ont affecté mardi Ouagadougou, sa banlieue et d'autres localités du Burkina Faso, après des pluies diluviennes, selon un nouveau bilan communiqué mercredi par le gouvernement.

"Les sapeurs-pompiers ont repêché trois corps dans les eaux (à Ouagadougou). Une femme a trouvé la mort à Kiembara (village situé à 225 km à l'ouest de Ouagadougou, ndlr). Une personne a été tuée dans l'effondrement d'un immeuble" dans la capitale, a déclaré à la presse le Premier ministre Tertius Zongo, à l'issue d'une réunion de crise du gouvernement.

Un précédent bilan, établi mardi soir après l'arrêt de la pluie, faisait état de trois morts.

Selon le gouvernement, douze ponts ont été endommagés à Ouagadougou.

Le centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo s'est trouvé en grande partie sous les eaux, de même qu'une centrale électrique.

Et l'inondation de la cinémathèque africaine pourrait avoir endommagé une partie des 1.500 films conservés au siège du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) selon son directeur, Ardiouma Soma.

De très nombreux logements se sont effondrés dans les quartiers de banlieue où les habitants tentaient, mercredi, de récupérer ce qui pouvait l'être dans les décombres, a constaté l'AFP.

Selon le Premier ministre, plus de 150.000 personnes sont sinistrées dont 110.000 ont été relogées sur 93 sites, notamment des écoles.

"Nous avons pu reloger 110.000 personnes. Mais il y a un certain nombre de personnes qui ont refusé de rejoindre les écoles et les points de relogement qu'on estime autour de 20.000 personnes. Donc, il faut en tout reloger 130.000 personnes" a-t-il précisé.

"Il y a d'autres personnes qui ont trouvé refuge chez les voisins qu'on estime à 20.000 personnes. Au bas mot, nous pensons qu'il y aura plus de 150.000 personnes à prendre en charge", a ajouté M. Zongo.

Le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 21 ans, a demandé mercredi à son gouvernement de prendre des "mesures exceptionnelles pour une viabilisation plus grande des localités urbaines". Il s'exprimait depuis Tripoli où il avait assisté au sommet extraordinaire de l'Union africaine et aux festivités marquant le 40e anniversaire de l'arrivée au pouvoir de Mouammar Kadhafi.

Interrogée sur l'occupation des écoles, à l'approche de la rentrée prévue le 1er octobre, la ministre de l'Action sociale Pascaline Tamini a estimé que le gouvernement allait "trouver les solutions" pour "libérer les classes".

"Le gouvernement est en train de préparer un appel à l'aide internationale et certainement d'ici ce soir ou demain cet appel va être rendu public", a ajouté la ministre.

 

 

 

Ouagadougou : 5 morts et 150 000 sans-abris après de violentes inondations

 

Au moins 5 personnes ont trouvé la mort et plus de 150 000 ont perdu leur maison à la suite des pluies diluviennes qui se sont abattues le 1er septembre sur Ouagadougou, selon l’AFP. Plusieurs personnes sont également portées disparues. Les pluies avaient provoqué des inondations d’une force inédite dans le pays. Le Sénégal et le Niger sont également touchés. - Mercredi 2 Septembre - 21:57

http://www.afrik.com/breve17165.html

 

 

 

Insalubrité à Bamako - L’hivernage complique la situation

 

2009-08-31, 13:03:30 GMT

http://www.malikounda.com/nouvelle_voir.php?idNouvelle=22720

 

II est regrettable qu’aujourd’hui encore le problème de l’insalubrité dans le District de Bamako se pose avec acuité. L’hivernage est le moment le plus difficile avec les caniveaux non curés, des ordures ménagères qui sont régulièrement drainées par les eaux de pluies dans les rues et les artères principales. Malheureusement, il arrive que certains habitants de Bamako profitent des moments de pluies pour déverser leurs ordures dans les rues. Toute chose qui n’est pas de nature à faciliter le travail pour la Voirie, les mairies et les GIE d’assainissement.

Pendant l’hivernage, à toutes ces immondices s’ajoutent les eaux pluviales, avec les flaques d’eaux qui stagnent sur les voies. Egalement, les quelques caniveaux destinés à leur écoulement sont très souvent bouchés par les populations qui s’en servent comme dépotoirs d’ordures ménagères, entravant ainsi l’écoulement des eaux et pouvant causer d’importants dégâts, tels l’effondrement des maisons mal bâties avec parfois des pertes en vie humaine et en matériels.

C’est la santé publique qui est fortement menacée, notamment par la prolifération des moustiques, qui sont à l’origine du paludisme. Toute chose qui démontre la nécessité de trouver une solution durable à l’insalubrité qui est aujourd’hui une menace pour la santé publique.

Ce tableau donne l’impression que rien n’est fait dans le domaine de l’assainissement à Bamako. Cette situation qui perdure tient son origine de notre comportement et de notre mode de vie. Faut-il une sensibilisation régulière et un suivi permanent du problème d’insalubrité ? Une chose reste certaine : peu d’efforts et de ressources sont à déployer, afin que Bamako retrouve sa coquetterie d’antan et serve de catalyseur aux autres villes et villages.

Les places publiques, les maisons d’habitation, les écoles et le fleuve Niger   sont devenus plus que jamais des dépotoirs d’ordures dans l’indifférence totale des autorités et des citoyens.

«Les textes ne changeront rien tant que les citoyens ne sont pas conscients de leur responsabilité», a signalé un responsable de la voirie de Bamako. En réalité, les autorités cachent leur laxisme derrière l’incivisme des citoyens. Depuis plus d’une décennie, Bamako est devenu l’une des capitales les plus insalubres de la sous région.

Malgré la multiplication des actions à travers des structures d’assainissements comme les GIE (groupements d’intérêts économiques) et le programme Bamako ville propre de l’association AGIR, notre capitale tarde à trouver son visage de propreté d’antan. L’absence d’une politique efficace, le laxisme des autorités dans l’application de la réglementation en la matière et surtout l’incivisme des citoyens sont entre autres les facteurs qui expliquent cette triste réalité.

Avec le phénomène de l’urbanisation, nous assistons désormais à un développement incontrôlé des quartiers spontanés dont les conséquences sont visibles avec une prolifération des dépôts des déchets liés à l’absence d’un système organisé de collecte et de traitement des ordures industrielles et de ménage. Dans la ville de Bamako, de plus en plus, les espaces verts et les places publiques changent de vocation pour être des dépôts d’ordures et cela au vu et au su de tout le monde. Pour se rendre à l’évidence, il suffit de jeter un coup d’œil sur le grand caniveau de l’avenue de l’OUA. Ce caniveau d’écoulement est devenu depuis un certain temps un véritablement dépotoir d’ordure pour la population de la Commune VI.

Dans la même commune, les camions de vidanges déversent leur contenu à 200 ou 300 mètres des maisons d’habitation. L’odeur nauséabonde, les moustiques et les mouches vivant dans les ordures sont des vecteurs qui expliquent la présence de beaucoup de maladies.

Il est facile de rendre Bamako propre dans la mesure où il existe des lois. Mais, malheureusement, l’application fait défaut. Et pourtant, ces lois sont faites pour être appliquées dans l’intérêt de la population.

La dégradation de notre cadre de vie relève de la responsabilité de tout un chacun. Au niveau de la population, c’est l’incivisme, le manque d’information et l’analphabétisme qui favorisent le phénomène. Au niveau des autorités c’est le laxisme et la négligence dans l’application des textes en vigueur. Malgré les efforts entrepris, les résultats escomptés sont en deçà des expériences, la mise en œuvre des campagnes de sensibilisation entreprises jusqu’ici, ont du mal à produire leurs effets.

 

 


 

 

 

Niger: des pluies diluviennes font au moins trois morts à Agadez

 

NIAMEY - Trois personnes au moins sont mortes suite à des pluies diluviennes à Agadez, ville du nord du Niger en plein coeur du désert, où 3.500 habitations ont été détruites, ont indiqué mercredi les autorités locales.

"Il y a eu au moins trois morts" lors des intempéries mardi soir, a indiqué à la presse locale le secrétaire général du gouvernorat d'Agadez, Amadou Boukata.

Les victimes sont mortes noyées après avoir été emportées par de forts courants d'eau, a expliqué à l'AFP un habitant de la ville ayant requis l'anonymat, joint par téléphone.

Quelque 3.500 maisons se sont effondrées, selon les autorités municipales d'Agadez.

Plusieurs quartiers de cette cité historique ont été inondés. Les deux hôpitaux et le commissariat de police font partie des zones les plus affectées par le sinistre, a rapporté la radio privée Anfani.

Les casernes militaires ont été isolées du reste de la ville par les eaux.

Ce genre d'intempérie est très rare dans le nord désertique nigérien, où certaines localités ne sont pratiquement jamais arrosées par la pluie.

(©AFP / 03 septembre 2009 01h01)

http://www.romandie.com/infos/news2/090902230133.vfy9w5uu.asp

 

 

 

Importantes inondations au Niger

Des centaines d'habitants de la région d'Agadez, dans le centre du Niger, ont été affectées mercredi avant l'aube par des inondations provoquées par des pluies torrentielles d'une ampleur sans précédent dans cette région aux portes du désert. Selon les autorités, dans la ville d'Agadez, qui compte 80 000 habitants, des centaines de maisons bâties en banco, le torchis local, se sont effondrées, jetant à la rue de nombreuses familles. (02/09/2009 - 16:16) - le Journal du Dimanche

http://www.lejdd.fr/International/Afrique/Depeches/Importantes-inondations-au-Niger-130613/

 

 


 

 

SENEGAL : DAKAR ET SA BANLIEUE SOUS LES EAUX : Urgence d’un appel à l’aide de la Communauté internationale

Qu’est-il arrivé à ce pays ? C’est aux moments où les sénégalais peinent à sortir des griffes de la Sénélec que sont tombés des millimètres d’eau sur le pays. Aucun département, aucune localité n’est épargnée par cette catastrophe. La problématique des inondations revient en surface prés d’un an après le financement de 52 milliards de Fcfa dans la banlieue lors du lancement du Plan « Jaaxay » par le Gouvernement du Sénégal. Aujourd’hui, certains Ministres du Gouvernement en charge de l’assainissement et de la Santé sont injoignables. Le peuple souffre, eux prolongent leur vacance. Retour sur les différents lieux touchés par la catastrophe.

 

Les fortes précipitations du dimanche, du lundi et du mardi ont touché toutes les localités du Sénégal. Presque, presque aucune région n’est épargnée. La météo avait annoncé ce phénomène qui ne fait que commencer. Les pluies vont s’intensifier dans tout le pays. Mais l’équation demeure et reste Dakar, la capitale.

 

Dakar est une presqu’ile qui inonde à la moindre précipitation. La capitale sénégalaise fait face à la mer. Le sous-sol dakarois refuse de l’eau du fait de sa proximité avec la mer. Et en début de semaine, il a plus trois jours successifs à Dakar. Elles sont tombées dimanche, lundi soir et mardi tôt le matin sur Dakar. Les pluies ont créé des embouteillages durant toute la journée d’hier et d’avant. Les véhicules qui rejoignent Dakar ou qui vont vers l’intérieur du pays ont eu toutes les difficultés. Dans la banlieue, des centaines d’habitants ont passé à regarder avec impuissance les maisons envahies par les eaux.

 

Pendant plus de 5 heures de temps, des populations ont marché de la Sicap Mbao à l’entrée de Pikine. Ils étaient des femmes, des jeunes et des hommes ayant des difficultés pour rentrer chez. Ceux qui se rendaient à Pikine, à Guédiawaye, à Thiaroye et à Rufisque en passant par l’autoroute à péage ont vécu le calvaire avant-hier.

 

Si les habitant de la banlieue marchent pour venir à Dakar ou pour rentrer chez, d’autres sont devenus des otages des eaux au milieu de la route nationale.

 

C’est Dakar qui est perdu dans les eaux. Au niveau des Parcelles Assainies, le maire Moussa Sy parle de 10 points d’eau maitrisés la journée du mardi mais envahis encore hier par les pluies matinales. Vers Ouakam, il est presque impossible d’accéder aux quartiers environnants. Almadies n’en parlons pas. La situation était invivable durant toute la journée d’hier. Des automobilistes se sont garés sur les accotements de la route en attendant que la situation évolue.

 

A Pikine, presque tous les bâtiments administratifs étaient envahis par les eaux. C’est le cas pour l’hôpital «Dominique », la Mairie de Dalifort, de Diameguene Sicap Mbao. La situation est pareille dans les départements de Nioro, de Ziguinchor, de Fatick et de Kaffrine.

 

Les jeunes de la banlieue ont décidé de porter plainte contre l’entreprise qui a construit le stade Amadou Barry de Guédiawaye. Cette infrastructure sportive ne pourra difficilement cette année abriter des compétions

 

Tous les quartiers édifiés sur des cuvettes ou des bas fonds ont été envahis par les eaux de pluie. Médina Gounass, Wakhinam Nimzath, Quartier Cheikh Wade, Djiddah Thiaroye Kaw, Dalifort, Keur Massar sont devenus méconnaissables. Les populations appellent au secours aux autorités locales qui tendent la main à l’Etat. Les maires des Communes d’arrondissement ont vidé leur caisse sans résoudre le problème.

 

Les Autorités sénégalaises font face à une situation d’exception qui exige des mesures drastiques pour sauver sinistrés. Pour des catastrophes moins, des Etats ont fait appel à l’aide internationale. Aujourd’hui, le premier Ministre, les Ministères de l’Intérieur et des Forces armées tentent de faire face aux inondations dans la banlieue et à l’intérieur du pays. Un plan «Orsec » doit être lancé et un appel à l’aide des pays amis du Sénégal.

 

Car au-delà des eaux qui envahissent les quartiers privant les populations de confort, des maladies comme le paludisme et le choléra vont prendre la place des eaux après les pompages.

 

http://www.rewmi.com/DAKAR-ET-SA-BANLIEUE-SOUS-LES-EAUX-Urgence-d-un-appel-a-l-aide-de-la-Communaute-internationale_a18427.html

25 août 2009

 

 

 

 

Les Sénégalais, entre délestages et inondations

 

par Laurent Correau (Correspondant RFI, Dakar)

Article publié le 01/09/2009 

 


Les cars rapides peinent à se frayer un chemin dans les rues inondées de la banlieue.
(Photo : Laurent Correau / RFI)

Au Sénégal les habitants de plusieurs quartiers de Dakar ont manifesté, ce lundi soir, pour protester contre les coupures de courant. L’approvisionnement en électricité est actuellement fortement perturbé. Les populations sont d’autant plus en colère que la saison des pluies (l’hivernage) a mis, cette année encore, nombre d’entre elles les pieds dans l’eau.

 

Niari Talli, le quartier aux deux routes. Les voitures circulent à nouveau de part et d’autre du long terre-plein central. Mais lundi 31 août, la colère des habitants a conduit au blocage de la voie : « Hier, aux environs de 18h00, les gosses ont commencé à manifester au niveau de la mosquée, explique un habitant. Ils ont remonté la route. Ils ont commencé à crier ‘le courant !’, ‘le courant !’ et la police est intervenue pour les disperser ».

L’un des jeunes manifestants accepte de témoigner. Il raconte qu’après une journée sans électricité, les esprits se sont échauffés : « On a barré la route. Les policiers sont venus. Ils ont lancé des lacrymogènes. Beaucoup de jeunes ont fui et il y a eu des jets de pierres. ».

A Niari Talli comme dans d’autres quartiers de Dakar, les délestages ont poussé à bout la population. « C’est tout le temps, c’est chaque jour, s’emporte un habitant. Les gens sont fatigués ! » L’électricité part… et revient sans avertissement. « On ne peut pas travailler avec ces coupures de courant à longueur de journées, témoigne un artisan. C’est pour ça qu’on en a marre. Si je pouvais manifester, je ferais la même chose. »

 

Une population excédée

Si la colère a éclaté lundi soir, c’est aussi parce que ces coupures répétées de courant tombent au plus mal. Elles viennent d’abord gâcher les moments de fête du ramadan. Plongés dans le noir à la nuit tombée, ou privés de moyens de réfrigération, beaucoup de Sénégalais ont l’impression de ne pas pouvoir vivre le mois sacré dans de bonnes conditions.

Il y a aussi la polémique qui fait rage sur la gestion de l’ANOCI, l’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique. Le journaliste d’investigation Abdou Latif Coulibaly vient de publier un ouvrage (« Contes et mécomptes de l’ANOCI ») qui critique la gestion du président de l’ANOCI, Karim Wade, le fils du chef de l’Etat. Le texte décrit ce qu’il considère comme un « gaspillage d’argent public sans précédent dans le pays. » Ce texte a nourri la rancœur d’une population qui se voit privée d’électricité.

 

La banlieue sous les eaux

Les inondations de l’hivernage ont à leur tour alimenté le mécontentement. La banlieue et quelques villes du pays ont en effet une nouvelle fois les pieds dans l’eau. Il suffit de parcourir les villes de Thiaroye, Pikine ou Guediawaye pour s’en convaincre. On y voit des rues inondées qui se sont parfois transformées en larges étendues d’eau. Des voitures à moitié immergées. Des cours de maison ou des mosquées envahies. Dans certaines communes, les bassins de rétention chargés de collecter les pluies ont même débordé.


Cette femme a dû vider sa maison pour quitter le quartier. Elle habitait près d'un bassin de rétention des eaux de pluie qui a débordé.
(Photo : Laurent Correau / RFI)

 

Des milliers de personnes sinistrées ont dû quitter leur maison en emmenant ce qui pouvait l’être. Alioune Badara Diouck, le maire (d’opposition) de Djidda-Thiaroye-Kao ne cachait pas ses craintes dans les heures qui ont suivi les inondations : « C’est la catastrophe. La commune s’étend sur 66 quartiers, 60 sont déjà dans l’eau. Il y a des milliers d’habitants aujourd’hui avec leur baluchon, d’autres avec leur matelas, et ces populations ne savent plus où donner de la tête. » Alioune Badara Diouck, comme d’autres maires, réclamait alors le déclenchement du plan orsec (organisation des secours).

 

Scepticisme sur le plan orsec

Les élus locaux ont finalement été entendus. Les autorités ont annoncé que deux milliards de francs CFA étaient mobilisés pour venir en aide aux sinistrés. Le jour du lancement du plan orsec, le premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye est allé sur place juger des dégâts et il a voulu rassurer les populations sur la détermination des autorités : « le gouvernement ne ménagera aucun moyen pour continuer à lutter contre les inondations, et pour continuer aussi à soulager les populations. J’ai compris le sens de leur courroux. »

Cinq jours après ce lancement et cette visite, certains responsables de la banlieue commencent à déclarer publiquement leur scepticisme. « On ne sent pas encore le plan orsec sur le terrain, lance Babacar Mbaye Ngaraf, président de l’ONG SABA, Synergie des Acteurs pour l’assainissement de la Banlieue. Il y a trop peu de camions de pompage et beaucoup de machines positionnées sont en panne. Il ne suffit pas de déclencher le plan orsec, il faut le rendre opérationnel ! »

 

Actualité internationale et africaine de sangonet