Banque des
Etats de l'Afrique Centrale ( BEAC)
et Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest ( BCEAO) en bref
Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
La
Banque des Etats de l’Afrique Centrale
(BEAC) est un
établissement international africain régi par la convention instituant
l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC), la Convention de Coopération
Monétaire passée entre la
France et les six
Etats membre de cette Union : République du Cameroun, République
Centrafricaine, République du Congo, République Gabonaise, République de Guinée
Equatoriale et République du Tchad.
Conformément à l’article 1er de ses
Statuts, la BEAC
émet la monnaie de l’Union Monétaire et en garantit la stabilité. Sans préjudice
de cet objectif, elle apporte son soutien aux politiques économiques générales
élaborées dans l’Union.
Ses principales missions sont de
:
- définir et conduire la politique
monétaire de l’Union ;
- émettre les billets de banque et
les pièces qui ont cours légal et pouvoir libératoire dans l’Union Monétaire
;
- conduire la politique de change de
l’Union ;
- détenir et gérer les réserves
officielles de change des Etats membres ;
- promouvoir le bon fonctionnement
des systèmes de paiement et de règlement.
La
Communauté Économique et Monétaire des Etats
de l'Afrique Centrale (CEMAC) regroupe 6 pays, à savoir le
Cameroun, le Congo, le Gabon, la
Guinée Équatoriale, la République de Centrafrique et le
Tchad. Elle se donne comme mission
de promouvoir un développement harmonieux des Etats membres dans le cadre de
l'institution d'un véritable marché commun.
Les activités de la CEMAC s’articulent
aujourd’hui autour du Programme Economique Régional qui vise à «faire de
la CEMAC un
espace économique intégré émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la
bonne gouvernance, au service du développement humain ».
Marché Monétaire de la CEMAC
La politique monétaire consiste à
mettre à la disposition de l'économie des moyens de paiement en quantité
nécessaire et suffisante pour favoriser la croissance et le plein emploi, dans
la stabilité des prix et tout en veillant à la parité externe de la monnaie.
La BEAC, dont la
mission est d'assurer la mise à la disposition de l'économie des moyens de
paiement, utilise le canal du Marché Monétaire pour réguler la liquidité
bancaire. Le Marché Monétaire se définit comme le lieu immatériel où s'échangent
les liquidités entre demandeurs et offreurs de capitaux à court
terme.
Dans le fonctionnement du Marché
Monétaire, la
BEAC joue un double rôle qui consiste simultanément à injecter
et à ponctionner les liquidités, conformément aux objectifs de la politique
monétaire définie par son Conseil d’Administration.
Le marché monétaire de
la Zone BEAC
a démarré ses activités en juillet 1994 et son fonctionnement a été
progressivement réaménagé afin de rendre l'action de la Banque Centrale plus
efficace, tant en ce qui concerne les injections que les ponctions de
liquidités.
Le système de refinancement de
la BEAC est
organisé à deux niveaux :
- le niveau 1 correspond au
compartiment interbancaire. Le marché interbancaire est un compartiment
spécifique du marché monétaire sur lequel un nombre limité d'intervenants
échangent entre eux des liquidités en compte à la Banque Centrale, à des
conditions de montant (en millions de francs CFA), de taux, de durée et
éventuellement de garantie librement débattues sans l'interférence de l'Institut
d'Emission. Ce compartiment a une vocation nationale mais les participants sont
libres d'effectuer des prêts transnationaux à l'intérieur de la Zone d'Emission. Les taux sur
le Marché Interbancaire s'établissent à des conditions librement négociées,
suivant la loi de l'offre et de la demande. Le Taux Interbancaire Moyen Pondéré
ou TIMP) est calculé chaque jour par la Banque Centrale, pour les
différentes durées des opérations.
- le niveau 2 se rapporte aux interventions de
la BEAC
effectuées à travers deux guichets (A et B), en faveur des établissements de
crédit éligibles. Compte tenu des
orientations de politique monétaire et de crédit d'une part, et de l'évolution
des facteurs de la liquidité bancaire d'autre part, la BEAC peut être amenée à intervenir pour
refinancer le système bancaire. L'accès aux guichets de la Banque Centrale
dans le cadre du marché monétaire est réservé aux établissements de crédit
éligibles (pour les avances) et à ces mêmes établissements plus certains
organismes financiers (pour les placements).
S'agissant des interventions
proprement dites, les concours de la Banque Centrale aux
établissements de crédit empruntent deux canaux : le guichet A ou canal
principal et le guichet B ou canal spécial institué pour tenir compte des
crédits à moyen terme irrévocables (anciens et nouveaux) et des avances
assimilées.
Le Guichet A correspond à la sphère
du Marché Monétaire où sont traitées toutes les opérations d'injections
(opérations sur crédits à court terme et opérations sur crédits à moyen terme
révocables) ainsi que les opérations de reprise de liquidités. Ces interventions
se font sous formes d'opérations sur appel d'offres à l'initiative de
la Banque
Centrale et de prises en pension de 2 à 7 jours à l'initiative
des établissements de crédit. Si la BEAC peut injecter de la liquidité quant
elle le juge nécessaire, elle peut aussi en retirer pour les besoins de la
politique monétaire, en offrant aux établissements de crédit, qui ne portent
aucun engagement sur elle, la possibilité de souscrire aux certificats de
placement (ou bons Banque Centrale), dans le cadre des appels d'offres
négatifs.
Le Guichet B, en raison du caractère
irrévocable des crédits qui y sont mobilisés (la BEAC ne peut revenir sur les conditions
de taux, de durée ou de refinancement), se caractérise par une multitude de taux
d'intérêt.
Depuis l'entrée en vigueur du Marché
Monétaire, le 1er juillet 1994, les interventions de la Banque Centrale tiennent
compte de l'Objectif de Refinancement de chaque pays membre, arrêté par les
Autorités Monétaires à la faveur d'un exercice de programmation monétaire qui
s'effectue annuellement. Les objectifs monétaires et de crédit, arrêtés à cette
occasion pour l’année à venir, sont révisables
semestriellement.
L'Objectif de Refinancement est
spécifique à chaque pays et désigne le potentiel de refinancement que l'Institut
d'Emission est susceptible d’accorder aux établissements de crédit d’un Etat,
sans remettre en cause les grands équilibres macro-économiques. En principe, les
avances de la
BEAC au titre des Guichets "A" et "B" cessent dès lors que leur
montant cumulé atteint l’Objectif de Refinancement, au-delà duquel les concours
de l’Institut d’Emission prennent la forme des interventions ponctuelles d’une
durée maximale de 48 heures.
La Commission
Bancaire de l'Afrique Centrale
Les Etats de l'Afrique Centrale ont
perçu très tôt la nécessité de contrôler l'activité bancaire en s'engageant " à
harmoniser leurs politiques relatives à l'exercice de la profession bancaire, au
contrôle des établissements financiers ainsi qu'à la distribution et au contrôle
du crédit " (art. 14 de la
Convention du 22 novembre 1972). Il fut ainsi attribué à
la BEAC de larges
compétences en ce domaine.
L'Institut d'Emission met tout
d'abord en place un système de contrôle sur documents qui s'avère très vite
limité. La nécessité d'étayer celui-ci par des enquêtes périodiques dans les
établissements de crédit amène la
BEAC à constituer en 1979 une Cellule de Contrôle des Banques.
Seulement, un rôle purement technique lui est assigné, les Etats conservant
l'entière maîtrise de leurs systèmes bancaires. L'initiative des enquêtes sur
place reste ainsi l'apanage des pouvoirs publics, de même que l'ouverture des
procédures disciplinaires.
A la Cellule de Contrôle succède
la Direction
de la
Réglementation et du Contrôle des Banques. L'efficacité du
système supposait que les constats dressés par la Banque Centrale soient
relayés au niveau des Etats. Malheureusement, tel ne fut pas le cas. Les
carences de gestion et les risques de défaillance décelés ne rencontrèrent guère
d'écho favorable auprès des Autorités Nationales.
Dans la deuxième moitié de la
décennie 80, les banques de la
Zone connaissent de sérieuses difficultés du fait d'une
conjoncture économique défavorable et de nombreuses insuffisances dans leur
gestion. Dans un tel contexte, la restructuration des systèmes bancaires de
la Zone et une
réforme du dispositif de surveillance des établissements de crédit
s'imposaient.
C'est ainsi que les Etats de
l'Afrique Centrale, à savoir le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée
Equatoriale, la République
Centrafricaine et le Tchad, signent le 16 octobre 1990
la
Convention portant création d'une Commission Bancaire de
l'Afrique Centrale (COBAC) chargée " de veiller au respect par les
établissements de crédit des dispositions législatives et réglementaires
édictées par les Autorités, par la Banque Centrale ou par
elle-même et qui leur sont applicables et de sanctionner les manquements
constatés".
Conscients que la cohérence des
réglementations bancaires de leurs Etats conditionne le bon fonctionnement de
la COBAC et la
pleine réalisation des objectifs ayant commandé sa mise en place, les mêmes
Etats signent le 17 janvier 1992 la Convention portant harmonisation
de la réglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique
Centrale.
Source: www.beac.int/
Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
La Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(BCEAO) est
l'Institut d'émission commun aux huit (8) Etats membres de l'Union Monétaire
Ouest Africaine (UMOA). La
BCEAO est un établissement public international dont le siège
est fixé à Dakar. Outre l'émission des signes monétaires dans les Etats membres
de l'Union dont elle a le privilège exclusif, la BCEAO a en charge:
- la centralisation des réserves de
devises de l'Union
- la gestion de la politique
monétaire des Etats membres de l'Union
- la tenue des comptes des Trésors
des Etats de l'Union
- la définition de la loi bancaire
applicable aux banques et aux établissements financiers
L'Union Monétaire Ouest Africaine
(UMOA) se
caractérise par la reconnaissance d'une même unité monétaire, le Franc de
la Communauté
Financière Africaine (F.CFA), dont l'émission est confiée à
la BCEAO.
L'UMOA comprend actuellement: le Bénin, le Burkina,
la
Côte-d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo.
Les organes qui assurent le
fonctionnement de l'UMOA sont :
- La Conférence des Chefs d'Etat;
- Le Conseil des Ministres;
- La Commission Bancaire;
- Le Conseil Régional de l'Epargne
et des Marchés Financiers.
La
Conférence des Chefs d'Etat constitue
l'autorité suprême de l'Union. Elle décide de l'adhésion de nouveaux membres, et
prend toutes les décisions sur les questions qui lui sont soumises par le
Conseil des Ministres.
Le Conseil des Ministres assure la
direction de l'Union. Chacun des pays membres y est représenté par deux
Ministres, mais seul le Ministre des Finances est habilité à voter.
Le Conseil des Ministres arrête, à
l'unanimité, les décisions dans les matières dévolues à sa compétence par les
dispositions du Traité de l'UMOA et celles des Statuts de la BCEAO, ainsi que toutes
celles que les Gouvernements des Etats membres conviendraient de soumettre à son
examen ou de remettre à sa décision. Ces décisions doivent respecter les
engagements internationaux contractés par les Etats membres de l'Union.
Le Conseil des Ministres définit la
politique monétaire et de crédit de l'Union afin d'assurer la sauvegarde de la
valeur de la monnaie commune et de pourvoir au financement de l'activité et du
développement économique des Etats de l'Union.
Il approuve notamment les accords de
compensation et de paiement entre l'Institut d'émission commun et les instituts
d'émission étrangers destinés à faciliter les règlements extérieurs des Etats de
l'Union
La Banque
Centrale est investie des missions
fondamentales suivantes :
- définir et mettre en oeuvre la
politique monétaire au sein de l'UMOA,
- veiller à la stabilité du système
bancaire et financier de l'UMOA,
- promouvoir le bon fonctionnement
et assurer la supervision et la sécurité des systèmes de paiement dans
l'UMOA,
- mettre en oeuvre la politique de
change de l'UMOA dans les conditions arrêtées par le Conseil des
Ministres,
- gérer les réserves officielles de
change des Etats membres de l'UMOA.
La Banque
Centrale peut conduire, dans le respect de
l'équilibre monétaire, des missions ou projets spécifiques qui concourent à
l'amélioration de l'environnement de la politique monétaire, à la
diversification ainsi qu'au renforcement du système financier de l'UMOA et des
capacités techniques et professionnelles dans le secteur bancaire et financier.
Organisation du système bancaire et
financier
Les banques sont les partenaires
privilégiés de la
Banque Centrale et les vecteurs essentiels de sa politique
monétaire. En tant qu'Institut d'émission et Autorité monétaire, la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) entretient des rapports diversifiés avec
les banques et établissements financiers exerçant leur activité dans les Etats
membres de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Ces relations entrent
essentiellement dans le cadre des fonctions de surveillance du système bancaire
ainsi que celles de distribution et de contrôle du crédit, qu'exerce
la Banque
Centrale.
Concours de la Banque Centrale aux
établissements de crédit
De par ses statuts, la Banque Centrale
consent des concours en faveur des banques et établissements financiers
autorisés à exercer leur activité dans les Etats de l'Union Monétaire Ouest
Africaine. Ces concours peuvent prendre les formes suivantes :
- avances sur les effets publics
créés ou garantis par les Etats membres de l'Union;
- escompte, acquisition, vente,
prise en pension ou en gage des créances sur les Etats de l'Union, les
entreprises et particuliers.
Autres interventions de
la Banque
Centrale en faveur des établissements de crédit
Les autres interventions de
la Banque
centrale en faveur du système bancaire portent essentiellement sur les
opérations ci-après :
- organisation du marché monétaire;
- prise de participations au capital
d'établissements ou d'organismes dont l'activité présente un intérêt général
pour un ou plusieurs Etats de l'Union;
- ouverture dans ses écritures des
comptes aux banques et établissements financiers;
- exécution des transferts
scripturaux pour le compte des établissements de crédit;
- centralisation des incidents de
paiement recensés par les établissements de crédit;
- organisation et gestion des
chambres de compensation du système bancaire;
- communication par les
établissements de crédit de tous les documents et renseignements nécessaires à
l'exercice des fonctions de la banque Centrale;
- enseignement des techniques
bancaires et formation de personnel des administrations, des banques et
établissements financiers.
Source: www.bceao.int/