PARIS/NEW YORK/AIT OUABANE Algérie (Reuters), 23/09/2014 - La France ne cédera
pas au chantage des ravisseurs d'Hervé Gourdel, le randonneur de 55 ans enlevé
dimanche en Algérie, a déclaré mardi François Hollande, qui a décrété à New York
la "guerre contre le terrorisme" de l'Etat islamique
(EI).
Les autorités algériennes mènent des recherches
sur le terrain pour tenter de retrouver Hervé Gourdel, un guide de haute
montagne originaire de Nice kidnappé en Kabylie près de Tizi Ouzou, à
Dans une vidéo diffusée lundi, les ravisseurs
menacent d'exécuter l'otage si la France n'interrompt pas ses opérations contre
l'Etat islamique en Irak dans les 24
heures.
La vidéo, dont l'authenticité a été confirmée par
le ministère des Affaires étrangères, a été diffusée sur internet quelques
heures après les menaces de l'EI à l'encontre des ressortissants de pays
occidentaux, dont la France.
Les autorités françaises se disent inquiètes mais
ont répété qu'il n'y aurait pas de négociation avec les preneurs d'otage.
"Nous ne céderons à aucun chantage, aucune
pression, à aucun ultimatum, fut-il le plus odieux, le plus abject", a déclaré
mardi François Hollande lors d'une conférence de presse en marge de l'Assemblée
générale de l'Onu à New York.
"Notre meilleure réponse à cette menace, à cette agression est l’unité nationale dans cette guerre – car c’en est une – contre le terrorisme", a-t-il ajouté en affirmant que la France continuerait ses livraisons d'armes aux forces qui luttent contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak et ses frappes aériennes contre les positions de l'EI en Irak.
OPÉRATION DE L'ARMÉE
ALGÉRIENNE
La France a effectué vendredi dernier ses
premières frappes contre un dépôt logistique de l'EI dans le nord-est de
l'Irak.
Dans l'enregistrement vidéo, un homme s'exprimant
en arabe menace d'exécuter l'otage français qui apparaît à
l'image.
"Nous, soldats du califat en Algérie, suivant les
ordres de notre leader le calife Abou Bakr al Baghdadi (...) donnons à
(François) Hollande, président du criminel Etat français, 24 heures pour mettre
fin aux hostilités contre l'Etat islamique, faute de quoi le destin de son
ressortissant sera d'être exécuté. Pour sauver sa vie, vous devez annoncer
officiellement la fin de vos opérations contre l'Etat islamique",
dit-il.
Abou Bakr al Baghdadi apparaît au début de la
vidéo pendant qu'est diffusé en fond sonore le message de menaces lancé lundi
par Abou Mohamed al Adnani, le porte-parole de l'Etat
islamique.
Hervé Gourdel, père de deux enfants, était en
vacances en Algérie où il effectuait une randonnée.
Interrogé sur le fait de savoir si l'otage était
encore en vie, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a répondu mardi :
"Il n'y a aucune information complémentaire".
"J'ai confiance dans la manière dont se comportent
les autorités algériennes, avec lesquelles nous sommes en relations très
étroite", a-t-il ajouté sur France 2.
Des unités des forces spéciales algériennes ont
été dépêchées dans les régions montagneuses de l'est du pays tandis que la
gendarmerie a dressé des barrages à proximité du village d'Aït Ouabane où Hervé
Gourdel a été enlevé dimanche.
Khaled Abou Souleimane, ancien commandant local
d'Aqmi qui affirme être le leader des Soldats du califat, est originaire de
Kabylie, région dans laquelle il a l'habitude de mener des
opérations.
Dans la vidéo, l'otage français, assis par terre,
entouré de deux hommes armés et aux visages dissimulés derrière des foulards
noirs, déclare être arrivé en Algérie le 20 septembre.
S'adressant à François Hollande, il déclare : "Ce
groupe armé me demande de vous faire la demande de ne pas intervenir en Irak. Il
me retient en otage. Je vous conjure Monsieur le président de faire tout ce qui
est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas."
Il s'agit du premier enlèvement d'un ressortissant
étranger en Algérie par des islamistes depuis la fin du conflit, dans les années
1990.
(Sophie Louet, avec Pierre Sérisier; Patrick Markey à Alger et Arshad Mohammed à New York, édité par Yves Clarisse)
Le ministère des affaires étrangères conseille aux
résidents ou touristes français se déplaçant dans une trentaine de pays
d’Afrique et du Moyen-Orient de se signaler aux consulats de
France
23
septembre 2014 - 17 H 06
- la-croix.com
Avant même l’enlèvement du touriste niçois en
Algérie, un nouvel avertissement apparaît depuis le 22 septembre à la
rubrique « Dernières minutes » de la page Internet « conseils aux
voyageurs » qui dépend du ministère des affaires
étrangères.
« Dans le contexte de l’intervention contre
Daech de la coalition internationale, les Français résidant ou de passage dans
le pays sont invités à renforcer leur vigilance. Les personnes non inscrites au
registre consulaire sont invitées à se signaler au consulat de
France ».
Le message s’adresse aux touristes ou aux
résidents français installés dans une trentaine de pays d’Afrique et du
Moyen-Orient. L’annonce a été rédigée par le centre de crise du Quai d’Orsay,
une cellule chargée notamment d’aider les Français en difficulté à
l’étranger.
Elle ne change pas automatiquement la carte
sécurité de chaque pays, avec ses couleurs : zone rouge (formellement déconseillées), orange
(déconseillées sauf raison impérative), jaune (vigilance renforcée) et verte
(vigilance normale).
Sont concernés par
l’avertissement :
Les pays d’Afrique du nord.
Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc, Égypte,
Tunisie
Les pays du Moyen-Orient.
Qatar, Oman, Liban, Koweït, Irak, Jordanie,
Émirats arabes unis, Israël et Territoires palestiniens, Iran, Bahreïn,
Turquie.
Des pays d’Afrique de l’Ouest, centrale et de
l’Est.
Sénégal, Mali, Éthiopie, Burkina Faso, Nigeria,
Kenya, Djibouti, Niger, Tchad, Soudan.
Par ailleurs, le gouvernement a rappelé les
risques élevés d’enlèvements ou d’attaques de djihadistes dans les pays du Sahel
mais aussi limitrophes (nord du Cameroun, Centrafrique).
OLIVIER
TALLÈS