La MINUSCA, forces de l’ONU, prend ce jour 15 septembre 2014 les commandes de la pacification en Centrafrique

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Des soldats de la 
Misca patrouillent dans un quartier musulman de Bangui. Une nouvelle force de 
l’Onu prend le commandement des opérations de maintien de la paix en Centrafrique
Des soldats de la Misca patrouillent dans un quartier musulman de Bangui. Une nouvelle force de l’Onu prend le commandement des opérations de maintien de la paix en Centrafrique. Ph : AFP


 

Centrafrique : La MINUSCA doit garantir la sécurité, l’état de droit et la lutte contre l’impunité

 

15 septembre 2014 - www.fidh.org

La Mission des Nations unies de stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), qui prend ses fonctions officiellement ce 15 septembre 2004, doit assurer la sécurité des populations civiles, contribuer de façon significative à l’établissement de l’État de droit avec le redéploiement des services publics et aider à lutter contre l’impunité par l’établissement d’une Cour criminelle spéciale (CSS), alors que le conflit est entré dans une phase de basse intensité, peu médiatique, mais où des crimes graves sont toujours perpétrés notamment au centre du pays.

 

Selon la FIDH, dont une mission de plaidoyer était présente à New York la semaine passée, les effectifs de la MINUSCA déjà présents sur le terrain s’élèvent à 7 600 soldats, en majorité composée des forces africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) qui passe sous commandement onusien. Ce déploiement des forces, qui correspond à 65 % du nombre prévu, doit se poursuivre jusqu’en avril 2015, date à laquelle la mission devrait atteindre la totalité des 10 000 militaires et 2 000 policiers autorisés par la résolution 2149 votée le 10 avril 2014 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Une quinzaine de soldats et officiers des forces de la MISCA n’auraient pas été retenus pour participer à la MINUSCA selon le processus de vetting en vigueur pour les opérations onusiennes de maintien de la paix. Cette prise de fonction de la MINUSCA intervient alors que des exactions se déroulent toujours dans le pays, en particulier au centre du pays où près de 200 civils auraient été tués ces 3 derniers mois dans les préfectures de Ouaka, Nana-Gribizi et Kémo où s’affrontent anti-balaka et ex-seleka.


«  La MINUSCA doit garantir la sécurité des populations civiles, toujours sous la menace des groupes armés anti-balaka et ex-seleka, et éviter l’éclatement du pays tout en garantissant le retour des réfugiés et des déplacés. La MINUSCA aura la lourde tâche d’aider le gouvernement centrafricain à promouvoir un accord politique et à terme aider à organiser des élections tout en luttant contre l’impunité, conditions pour une réconciliation nationale  » a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.


Dans un pays toujours coupé en deux, les anti-balaka et les ex-seleka continuent de commettre des exactions dans un contexte de conflit de basse intensité qui n’est pas exempt de pics de violences, comme l’ont montré les combats qui se sont déroulés au cours du mois d’août dans le quartier de PK5 à Bangui et les dizaines d’exactions qui se déroulent depuis plusieurs mois au centre du pays. Dans ce contexte, la mission onusienne dirigée par le général sénégalais Babacar Gueye a la lourde tâche de stabiliser le pays, neutraliser les dizaines de groupes armés qui contrôlent de larges portions du territoire et rétablir l’autorité de l’État centrafricain.


«  Le défi majeur en Centrafrique est de lutter contre l’impunité et de juger ceux qui donnent des ordres criminels. La Cour pénale internationale va y contribuer mais nous avons besoin d’un mécanisme de justice complémentaire en Centrafrique pour juger tous les autres, et la MINUSCA doit y contribuer  » a déclaré Me Mathias Morouba, président de l’OCDH, depuis New York.


La présidente de la transition, Mme Catherine Samba-Panza, et son gouvernement avaient créé en avril 2014 une Cellule spéciale d’enquête et d’instruction (CSEI) chargée d’enquêter sur les violations graves des droits humains et poursuivre les responsables de ces crimes. En complément de la CSEI, la présidente avait saisi formellement en juin 2014 la Cour pénale internationale pour que celle-ci ouvre une enquête sur les crimes internationaux perpétrés en Centrafrique depuis 2012.


«  La Procureur de la Cour pénale internationale doit maintenant annoncer l’ouverture d’une enquête dans ce pays dans les plus brefs délais pour adresser un signal fort aux belligérants sur le terrain et éviter la déperdition des preuves et des témoignages   » a déclaré Jospeh Bindoumi, président de la LCDH à Bangui.


Le 8 août 2014, les Nations unies et le gouvernement centrafricain ont signé un mémorandum d’accord prévoyant la création d’une Cour criminelle spéciale (CCS) composée de juges centrafricains et internationaux chargées d’enquêter sur les crimes internationaux perpétrés en Centrafrique et de traduire les responsables en justice. La Cour criminelle spéciale qui reprendrait notamment le mandat de la Cellule spéciale d’enquête et d’instruction (CSEI) ne sera cependant créée et opérationnelle qu’après l’adoption d’une loi spécifique par le Conseil national de transition (CNT), l’assemblée nationale de la transition.


«  Nous appelons le CNT à créer cette Cour criminelle spéciale dans les meilleurs délais car elle constituerait une avancée primordiale pour les victimes et la lutte contre l’impunité en Centrafrique. Les Nations unies et les bailleurs de fonds internationaux se disent prêts à financer cette Cour criminelle spéciale, ils doivent ainsi rapidement s’engager à lui donner les ressources nécessaires à son bon fonctionnement y compris pour les juges internationaux, afin d’endiguer le cercle de l’impunité et la perpétration de nouveaux conflits ainsi engendrée » a déclaré Me Patrick Baudouin, responsable du Groupe d’action judiciaire (GAJ) et président d’Honneur de la FIDH.


En septembre 2012, des groupes armés centrafricains unis au sein de la coalition Séléka, lançaient une offensive dans le nord du pays. Le 24 mars 2013, à l’issue de 4 mois d’intenses combats, la coalition Séléka menée par Michel Djotodia prenait la capitale Bangui et chassait du pouvoir François Bozizé, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’état en 2003. Au cours de l’été 2013, des groupes armés d’auto-défense pro-bozizé, les anti-balaka, ont attaqué de plus en plus régulièrement les Séléka et les populations musulmanes auxquelles ils sont assimilés. Le 5 décembre 2013, les anti-balaka menaient une attaque surprise coordonnée sur Bangui à la veille du déploiement des forces française de l’opération Sangaris autorisée par la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies pour venir en aide à la force africaine (MISCA) qui n’arrivait pas à faire stopper les massacres des populations civiles. Le 9 janvier 2014, sous la pression de la communauté internationale, Michel Djotodia quittait le pouvoir et les Séléka se retiraient du sud et de l’ouest du pays pour se regrouper au nord et à l’est. Les milices anti-balaka profitaient de ce retrait pour attaquer systématiquement les populations, essentiellement musulmanes, qu’elles accusent de complicité et de soutien envers les Séléka.


Le conflit en Centrafrique a provoqué le déplacement de prêt de 1 million des 4 millions d’habitants de la Centrafrique et près de 500 000 personnes se sont réfugiées dans les pays voisins. En juillet 2014, la FIDH, la LCDH et l’OCDH avaient publié Centrafrique : « Ils doivent tous partir ou mourir », Crimes contre l’humanité en réponse aux crimes de guerre, un rapport d’enquête accablant qui met en lumière les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité perpétrés en Centrafrique depuis des mois par les anti-balaka et les Séléka et établit les responsabilités dans un conflit politico-religieux qui a coûté la vie à plus de 3 000 victimes depuis un an et demi. Malgré la poursuite des exactions et l’encerclement de plusieurs milliers de musulmans dans des enclaves par les milices anti-balaka, les forces africaines de la MISCA soutenues par les forces françaises ont contribué à faire basculer le conflit dans une phase de plus faible intensité et passent aujourd’hui le relais aux forces onusiennes.

 

 

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Mise en place de la MINUSCA en Centrafrique

 

www.dw.de – 15 septembre 2014

 

La Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique remplace la MISCA. Cette nouvelle force doit ramener la paix dans ce pays déchiré par des tensions communautaires et religieuses.

La difficile tâche de la MINUSCA

 

Thierry Khondé, notre correspondant à Bangui, a assisté à la cérémonie de passation de relais, entre Misca et Minusca, cet après-midi, dans la capitale centrafricaine. Cliquez ici pour entendre son intervention dans le journal de 17h TU du lundi 15 septembre 2014.

 

Sur le papier, le déploiement des Casques bleus de l’ONU fait pousser un "ouf" de soulagement à de nombreux Centrafricains, lassés par des années d’instabilité politique et militaire. La MINUSCA parviendra t-elle à faire sortir la RCA du chao actuel ?

 

... Quoi qu'il en soit, la MINUSCA hérite d'une situation sécuritaire encore fragile. C'est du moins ce qu'a déclaré ce matin la présidente de la transition. Catherine Samba-Panza a donc lancé un appel aux forces de police. A cet effet, et dans la perspective du déploiement de la mission de l'ONU, des postes de police de Bangui ont été réhabilités. C'est le cas des commissariats des 1er, 2ème et 6ème arrondissements de Bangui. Ecoutez un extrait de l'allocution de la présidente de la transition, ce matin lors de la remise en service des bâtiments de police réhabilités, en cliquant ici.

 

 

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Centrafrique: l'ONU a pris les commandes du maintien de la paix

lepoint.fr  avec l’AFP Publié le 15/09/2014 à 19:20

Une nouvelle force de l'ONU a pris lundi le commandement des opérations de maintien de la paix en Centrafrique, succédant à des forces internationales déjà déployées, pour mettre définitivement fin aux violences intercommunautaires et stabiliser les institutions.

Lors d'une cérémonie solennelle à la base de l'aéroport de Bangui achevée sous une pluie torrentielle, le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a remis le béret bleu de commandant de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) au général camerounais Martin Chomu Tumenta, qui jusqu'alors dirigeait la force africaine Misca.

La présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza a également assisté à la passation ainsi que des officiers de l'opération française Sangaris et Eufor-RCA.

"Ce transfert d'autorité représente la réussite complète du mandat de la Misca et le commencement de l'action militaire et policière de la Minusca en République centrafricaine", avait déclaré plus tôt le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, tout en appelant les protagonistes du conflit à "cesser immédiatement les violences" et à faire progresser la transition politique.

Symboliquement, l'ambassade des Etats-Unis en Centrafrique, fermée depuis la fin 2012 pour raisons de sécurité, a rouvert ses portes lundi matin, a-t-on appris auprès de la représentation diplomatique. Le nouvel ambassadeur, David Brown, était jusqu'à présent conseiller spécial pour la République centrafricaine.

La force onusienne, créée en avril par la résolution 2149 du Conseil de sécurité, va déployer dans un premier temps 7.600 hommes (pour la plupart issus des rangs de la Misca) sur le terrain et comptera 12.000 soldats et policiers à effectif plein.

La tâche de la Minusca s'annonce ardue et de longue haleine. Si les violences intercommunautaires massives entre populations chrétiennes et musulmanes ayant fait des milliers de morts depuis décembre 2013 ont cessé, elles ont provoqué un désastre humanitaire avec des centaines de milliers de déplacés et contraint à l'exode les civils musulmans de régions entières.

Dès lundi, plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont appelé les Casques bleus à se déployer rapidement sur tout le territoire "pour renforcer d'urgence la protection des civils" et à "garantir la sécurité, l'Etat de droit et la lutte contre l'impunité" généralisée dont bénéficient les coupables d'exactions.

La crise en cours est née du renversement en mars 2013 du régime de François Bozizé par la rébellion Séléka - à dominante musulmane dans un pays très majoritairement chrétien - de Michel Djotodia. M. Djotodia a lui-même été contraint à la démission début 2014 pour son incapacité à mettre fin au cycle infernal de représailles et de contre-représailles entre combattants Séléka et miliciens anti-balaka.

- "Tout repenser, tout reconstruire" -

Surtout, cette crise est venue s'ajouter à de nombreuses autres (rébellions, mutineries, coups d'Etat...) qui ont au fil des ans totalement déstructuré la société et l'Etat centrafricains et précipité les quelque 4,8 millions d'habitants dans la misère malgré le potentiel agricole et minier du pays.

"L'Etat n'existe plus dans ce pays. On est face au néant", constatait début septembre un diplomate occidental : "Il va falloir tout repenser, tout reconstruire. Et les Centrafricains n'ont pas les capacités pour cela, disons-le clairement."

Face aux crises successives, la réponse internationale s'est à chaque fois "limitée à trois éléments importants mais insuffisants : une présence militaire, une forte assistance humanitaire et une aide budgétaire pour assurer la survie de l'administration", explique un récent rapport de l'International Crisis Group (ICG).

"Les précédentes interventions ont toutes échoué car elles ont ignoré ce problème structurel de la prédation comme mécanisme de pouvoir, sous sa forme étatique (banditisme d'Etat à travers la corruption, les pillages et la +mise en coupe réglée du Trésor public+ notamment) comme contre-étatique (les groupes armés)", détaille ICG.

Car, au fil des décennies, il y a déjà eu beaucoup d'interventions internationales dans le pays. C'est même une spécialité centrafricaine.

Aussi, les Centrafricains placent-ils désormais leurs espoirs dans l'action de la Minusca. Mais avec modération.

"Tout a été essayé pour permettre à la République centrafricaine une stabilisation quasi certaine. Mais c'est toujours un retour à la case départ", relève Ange Abdoul, cadre bancaire à Bangui : "Pour moi, le doute reste toujours permis" sur l'efficacité de la Minusca.

 

 

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Centrafrique : la Misca s’éclipse au profit de la Minusca

 

lundi 15 septembre 2014 / par Fouâd Harit - www.afrik.com

 

 

La force africaine Misca a officiellement passé le relai à une mission des Nations unies, la Minusca, pour la stabilisation de la République centrafricaine.

 

La force africaine Misca a officiellement passé le relai à une mission des Nations unies, la Minusca, pour la stabilisation de la République centrafricaine. La Minusca a été créée le 10 avril dernier suite à la résolution 2149. Elle assurera ainsi la mission de la Misca qui était d’enrayer les violences en Centrafrique parues en décembre 2013.

Les effectifs de la Minusca seront doublés et les moyens de transports et de communication, qui ont cruellement manqués aux soldats de la paix africains, seront renforcés. « Les premiers jours du déploiement, nous n’avions pas ne serait-ce que les quelques équipements élémentaires de protection des hommes. Nous avions des gilets pare-balles qui manquaient, nous avions certains contingents qui n’avaient même pas de casque », se souvient le général Jean-Marie Mokoko, chef de la Misca. « Je pense que du point de vue des capacités, les Nations unies ont des moyens sans commune mesure avec ce que l’Union africaine pourrait mettre en jeu. Ils vont avoir des effectifs multipliés par deux, une composante aérienne, une flotte de transport, une flotte d’hélicoptères. C’est un avantage extraordinaire », a souligné le général Mokoko, selon RFI.

Les bataillons de la Misca vont pour l’essentiel passer sous béret bleu. D’après RFI, seule la Guinée équatoriale pourrait bien quitter la Centrafrique. Mais dès le 24 août, près d’un millier de casques bleus venus du Bengladesh sont arrivés à Bangui et des soldats pakistanais devraient emboîter le pas. A terme, la Minusca comptera 12 000 hommes, dont 2 000 policiers. Les casques bleus auront trois missions : la protection des civils tout d’abord, l’appui au processus politique qui doit conduire à un dialogue et à des élections et le rétablissement de l’autorité de l’État. Le premier mandat s’achève le 30 avril 2015.