Deuxième tour
de l’élection présidentielle au Sénégal : la démocratie l’emporte. Maître
Abdoulaye WADE s’en va, M. Macky SALL devient le 4e président de
3) Au Sénégal, Abdoulaye Wade admet
sa défaite face à Macky Sall
4) Sénégal : Macky Sall, nouveau
président, doit répondre à d'immenses attentes
5) Sénégal : la démocratie
l'emporte, et c'est tout le continent qui respire
Avocat au
Barreau de Paris
COMMUNIQUE
Sénégal / Déclaration de Maître
Robert Bourgi (25 mars 2012)
PARIS, France, 26 mars 2012/African Press
Organization (APO)/ -- Déclaration de Maître Robert Bourgi
:
Paris - 25 mars
2012
Hier les urnes ont parlé au
Sénégal, et Macky SALL devient le quatrième Président de
Comme le fit le Président Abdou
DIOUF en l'an 2000, le Président Abdoulaye WADE a salué aussitôt le nouveau
Président et l'a félicité pour sa victoire.
C'est là une initiative à saluer
dans un continent qui a connu et connaît encore tant d'événements
tragiques.
Abdoulaye WADE, vous avez fait
honneur à la digne histoire de votre pays, qui a envoyé, il y a plus de deux
siècles, des cahiers de doléances aux Etats Généraux en
France.
Votre geste exceptionnel se situe
dans le droit fil des brillants exemples qui nous furent offerts par ses
illustres fils de
Votre geste d'hier, Président
WADE, est fidèle à ce qui, tout au long de votre vie politique, a guidé votre
réflexion et votre combat : le triomphe de
Le Sénégal, les sénégalais, ont un
profond respect pour leurs aînés : Jusque-là vous étiez "le Gorgui", "le Vieux".
Depuis hier soir, vous êtes "notre" Gorgui, le Gorgui de tous les Sénégalais,
jeunes et vieux.
Personne ne viendra me contredire,
Président WADE.
Macky SALL fut votre Ministre,
votre Premier-Ministre, puis votre adversaire politique. Aujourd'hui, il a
besoin de votre sagesse et de votre expérience.
Avec lui, une nouvelle équipe va
diriger le Sénégal. Une nouvelle symphonie va retentir. Elle ne serait que plus
belle et plus grande si vous acceptiez d'en inspirer la baguette du nouveau Chef
d'orchestre.
Alors, oui, le Sénégal nouveau
sera le seul grand vainqueur de cette joute électorale. Tous les Sénégalais, de
quelque bord politique qu'ils soient, dans la joie, pinceront les koras et
frapperont les balafons.
Macky SALL veut que son Gorgui,
assis sous le baobab, lui distille sa sagesse et ses
conseils.
Dieu vous garde longtemps encore,
Président WADE !
Nous ne voulons pas que la
bibliothèque que vous avez été, brûle.
Robert BOURGI
Avocat au Barreau de
Paris
Distribué par l'Organisation de
Contact presse :
+336 61 79 77
18
SOURCE : Robert BOURGI - Avocat au Barreau
de Paris
Editorial
Par Cheikh
THIAM
-
http://www.lesoleil.sn - Lundi, 26 Mars 2012
09:10
La victoire d’hier, engrangée par le
président Macky Sall, est belle parce qu’elle consacre un travail de longue
haleine, mené depuis sa sortie du Parti démocratique sénégalais (Pds) suivie de
la création de l’Alliance pour
Ce scrutin a mis sur la sellette deux
hommes qui entrent ainsi, par la grande porte, dans l’histoire politique
du Sénégal, un petit pays par sa taille, certes, mais dont on peut dire, en
définitive, que c’est son vaillant peuple qui a été le principal gagnant du
scrutin d’hier. En effet, le monde entier avait, au cours de ces derniers mois,
le regard rivé sur la terre de Ndiadiane Ndiaye, redoutant un cycle de violences
comme l’Afrique en offre, hélas, très souvent, lors des joutes
politiques.
Après 2000, l’année où Me Wade avait
pris le dessus sur Abdou Diouf, pour une première alternance politique que le
monde entier avait magnifiée, le Sénégal renoue avec une deuxième alternance,
survenue dans le calme, la sérénité, la transparence. Le pays de Léopold Sédar
Senghor vient, encore une fois, d’administrer une belle leçon de démocratie à
l’Afrique et au monde. N’eussent été les morts et blessés enregistrés lors du
premier tour du scrutin, cette victoire du peuple aurait été plus belle
encore ! Macky Sall a eu l’élégance de leur rendre hommage dans sa première
déclaration, suite à sa victoire sur le Pape du Sopi.
Mais, en prenant la décision de
féliciter son challenger, Me Wade prouve, comme il l’avait déjà dit, à l’entame
du deuxième tour, qu’il ne ferait pas moins que l’ancien président Abdou Diouf,
lequel avait tenu à le féliciter, le lendemain du fameux scrutin du 19 mars
2000. Hier soir, vers 21 h 30, le candidat de
Le parcours de l’enfant de Fatick
est à tout point de vue exemplaire. Sur un intervalle temporelle d’une dizaine
d’années, Macky Sall a été, tour à tour, patron de
Sur cette trajectoire d’espoirs et
d’espérance d’une vie meilleure, le travail devra être le viatique. Le président
Macky Sall semble l’avoir bien compris. Lors de son message adressé, hier
soir, au peuple sénégalais, il a lancé une invite au travail, « le travail
attendu par chacun, le travail attendu de chacun ». C’est seulement à cette
condition que cette « ère nouvelle » qui s’ouvre pour le
Sénégal s’accomplira. Les défis sont nombreux et les chantiers vastes et le
temps doit être consacré à bâtir une économie moderne, forte, compétitive et
ouverte sur un monde où la compétition est des plus rudes. Le chômage qui
annihile les espoirs d’une vie décente et digne, à laquelle aspire la jeunesse,
est déjà un monstre dont il faudra venir à bout. La forte mobilisation de ces
millions de jeunes, qui ont été les artisans de cette victoire de
Président de tous les Sénégalais
comme il a tenu à le dire, Macky Sall mesure certainement l’ampleur des
ambitions qu’il porte et les attentes de tout un peuple. Pour avoir été le bras
droit de son mentor qu’il a vaincu, hier, dans un jeu démocratique transparent,
sincère et serein, Macky Sall appréhende déjà, inévitablement, les défis et
enjeux auxquels le prochain gouvernement aura à faire face. Son discours du
deuxième tour est rassurant, lorsqu’il a dit que sous son magistère seront
érigés en règle de conduite la rigueur, la bonne gouvernance démocratique et
économique, la gestion rationnelle des deniers publics et la sanction (positive
ou négative) de ceux à qui seront confiés des responsabilités
publiques.
Le Sénégal est un pays pauvre en
richesses naturelles, comparativement à d’autres contrées africaines, mais il
est riche d’une démocratie majeure et de ressources humaines de qualité. Et
cette ère nouvelle, évoquée hier par le président Macky Sall, ne peut s’ouvrir
que sur des gages de gestion transparente à laquelle doivent sacrifier tous ceux
qui seront dépositaires de la confiance du quatrième président de
Reuters, le 26/03/2012 à 11:52 - Par Diadie Ba et Bate
Felix
DAKAR (Reuters) - Le président
sénégalais Abdoulaye Wade qui briguait un troisième mandat a admis dimanche sa
défaite au soir du second tour de l'élection présidentielle et, avant même la
publication des résultats officiels, a félicité par téléphone son adversaire,
Macky Sall.
"Le grand vainqueur reste le peuple
sénégalais", s'est réjoui l'ancien Premier ministre de Wade qui s'apprête à
devenir, à cinquante ans, le quatrième président du Sénégal depuis
l'indépendance.
"Nous avons montré au monde que
notre démocratie est mature. Je serai le président de tous les Sénégalais",
a-t-il promis.
Dans Dakar, des milliers de
personnes sont descendues dans les rues pour laisser éclater leur joie tandis
que les tout premiers résultats du scrutin donnaient le président sortant très
en retard sur son rival.
"Le président de
Les résultats complets du scrutin ne
sont pas attendus avant ce lundi, voire mardi. Mais les premiers résultats
connus à Dakar semblent sans appel: au Point E, quartier huppé de la capitale où
Abdoulaye Wade vote, Macky Sall aurait obtenu 417 voix contre 120 seulement pour
le président sortant.
"Ce jour est un grand jour pour le
Sénégal", a réagi Arona Ndoffene Diouf, un des conseillers de Macky
Sall.
Dans le camp d'Abdoulaye Wade,
Amadou Sall, porte-parole de campagne, a déclaré à Reuters que "c'est le pays
tout entier qui l'a emporté". "C'est un grand moment pour la démocratie et le
président Abdoulaye Wade a respecté la voix du peuple", a-t-il
ajouté.
Nicolas Sarkozy a salué "une très
bonne nouvelle pour l'Afrique en général et le Sénégal en
particulier".
"Le Sénégal est un pays considérable
d'Afrique qui a été un modèle de démocratie et que les choses se passent aussi
dignement, il faut que (le président sortant) Abdoulaye Wade en soit félicité et
Macky Sall aussi", a déclaré le président français sur France
Info.
UN FRONT
ANTI-WADE
L'élection présidentielle au Sénégal
constituait un test supplémentaire sur l'état de la démocratie en Afrique, et
pouvait freiner ou au contraire accentuer ce que les observateurs ont qualifié
de "récession démocratique", notamment après la présidentielle en Côte d'Ivoire
qui a débouché sur une guerre civile l'année dernière.
La campagne pour le premier tour
laissait craindre que le Sénégal, seul pays d'Afrique de l'Ouest à n'avoir
jamais fait l'expérience d'un coup d'Etat, bascule dans un cycle de
violences.
Des manifestations avaient éclaté
lorsque le Conseil constitutionnel avait validé la candidature de Wade à un
troisième mandat, estimant que le premier mandat du président sortant ne devait
pas entrer en ligne de compte dans l'application de la nouvelle règle
institutionnelle limitant à deux le nombre de mandats présidentiels mais
introduite après l'arrivée au pouvoir de Wade en 2000.
Six personnes avaient été tuées dans
ces manifestations pré-électorales et
Mais le premier tour s'était déroulé
dans un calme inattendu. Dimanche, le second tour s'est également tenu sans
incidents majeurs, et en concédant sa défaite, Abdoulaye Wade semble avoir
désamorcé les risques de crise post-électorale.
"Il n'a fallu que quelques heures à
Wade pour admettre qu'il avait perdu (...) Une passation de pouvoir pacifique va
renforcer les institutions du Sénégal et sa réputation historique de stabilité
politique", a noté Samir Gadio, de
Le 26 février, Abdoulaye Wade était
arrivé en tête du premier tour avec 34,8% des suffrages, devant Macky Sall,
crédité lui de 26,6%. Mais dans l'entre-deux tours, Sall a su rallier autour de
lui l'ensemble des candidats éliminés au premier tour et obtenu le soutien du
chanteur Youssou N'Dour, écarté du scrutin par le Conseil
constitutionnel.
Cette alliance anti-Wade avait fait
naître pour une partie de l'opinion sénégalaise l'idée que le président sortant
ne pouvait pas remporter le second tour.
Après douze années au pouvoir,
Abdoulaye Wade misait pour sa part sur les nombreux abstentionnistes du premier
tour mais aussi sur les chefs religieux, qui exercent encore une forte influence
sur leurs communautés.
A 85 ans, celui que les Sénégalais
surnomment Ndiombor - le lièvre, en wolof - pour son habileté politique, celui
qui avait mis triomphalement un terme en l'an 2000 à quatre décennies de
présidence socialiste, n'a pas réussi son pari.
"UNE DÉMOCRATIE
MAJEURE"
"Ceci montre que notre pays est une
démocratie majeure. Nous avons une population mature qui est capable de choisir
de manière lucide et responsable, et cela est un encouragement pour moi", a
déclaré de son côté Macky Sall après avoir voté, commentant le bon déroulement
du scrutin.
Son programme électoral prévoit un
renforcement des institutions démocratiques du pays et une réorganisation du
secteur de l'énergie pour lutter contre les pannes de courant chroniques. Il
promet aussi de réduire les taxes sur les produits de première nécessité, tels
que le riz.
Macky Sall veut également relancer
les initiatives visant à mettre un terme à la rébellion rampante en Casamance,
naguère destination touristique de premier choix.
Le futur président sénégalais est un
ancien proche d'Abdoulaye Wade, dont il fut tour à tour ministre de l'Energie et
des Mines puis de l'Intérieur avant d'être nommé Premier ministre et de devenir,
après la réélection de Wade en 2007, président de l'Assemblée
nationale.
Il était tombé en disgrâce après
s'être publiquement heurté au fils du président sortant, Karim Wade. Il est
entré dans l'opposition en créant son propre parti, l'Alliance pour
Ce géologue et géophysicien de
formation, qui a étudié à Dakar et à Paris, s'apprête désormais à devenir le
quatrième président du Sénégal depuis l'indépendance, après Léopold Sédar
Senghor (1960-1981), Abdou Diouf (1981-2000) et Abdoulaye
Wade.
Par Par Stéphane
BARBIER | AFP 26 mars
2012
Passée l'euphorie de la victoire, le
nouveau président sénégalais Macky Sall, tombeur d'Abdoulaye Wade, va devoir dès
lundi se préparer à répondre aux immenses attentes de ses compatriotes vivant
pour la plupart dans la pauvreté et à celles des politiques qui l'ont soutenu.
Prévisible, la victoire de Macky
Sall, 50 ans, et sa reconnaissance quasi-immédiate par son ancien "maître"
Abdoulaye Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 12 ans, a représenté un immense
soulagement au Sénégal après des violences meurières en février liées à la
nouvelle candidature du président sortant.
La reconnaissance très rapide par le
président Wade de sa défaite, avant même la publication des premiers résultats
officiels, a surpris: elle ne fait qu'illustrer son ampleur, les premières
estimations officieuses donnant environ 70% des voix à Macky
Sall.
La victoire a été célébrée comme il
se doit dans la nuit par des milliers de Dakarois en liesse, criant leur joie,
dansant et chantant au son des djembés (tam-tam) et du mbalax, la musique la
plus populaire du Sénégal, poussée à fond.
Elle a été saluée à l'étranger, en
particulier en France, ex-puissance coloniale et principal partenaire économique
du pays, par le président Nicolas Sarkozy qui a parlé d'une "très bonne nouvelle
pour l'Afrique en général et pour le Sénégal en
particulier".
Pour l'Union africaine (UA)
également, l'élection sénégalaise a fait "honneur non seulement (au Sénégal)
mais au continent (africain) tout entier".
L'ensemble de la presse sénégalaise,
unanime, saluait aussi l'élection de Sall comme une "victoire du peuple" et de
la démocratie.
Une victoire de la démocratie
d'autant plus remarquable et encensée dans cette partie troublée de l'Afrique,
qu'elle est intervenue quatre jours après un coup d'Etat militaire au Mali
voisin ayant renversé le régime du président Amadou Toumani Touré avant une
présidentielle qui y était aussi prévue le 29 avril.
Dans sa première déclaration
publiqué après son succès, Macky Sall a d'ores-et-déjà souligné que "l'ampleur
de cette victoire aux allures de plébiscite exprime l'immensité des attentes de
la population, j'en prends toute la mesure. Ensemble, nous allons nous atteler
au travail".
"Plusieurs
urgences"
"Les Sénégalais nous attendent sur
des dossiers très concrets", a déclaré pour sa part Chekh Tidiane Gadio, ancien
ministre des Affaires étrangères d'Abdoulaye Wade et candidat éliminé au premier
tour du 26 février qui, comme tous les autres, avait appelé à voter
Sall.
M. Gadio a cité le coût de la vie,
le prix du carburant, les inondations dans les banlieues de Dakar, les coupres
d'électricité, l'emploi de jeunes.
Dans un entretien accordé à l'AFP à
la veille de son élection, M. Sall, plusieurs fois ministre, puis Premier
ministre de Wade, avait indiqué avoir "plusieurs urgences", dont la "situation
dramatique des finances publiques" et "le règlement de la situation alimentaire
préoccupante de plus de 800.000 Sénégalais" menacés de famine dans le nord du
pays à cause de la sécheresse.
Face à la pauvreté qui frappe une
majorité des treize millions de Sénégalais sans emploi stable et dont beaucoup
préfèrent partir clandestinement vers l'Europe, parfois au péril de leur vie sur
des pirogues de fortnue, une autre de ses priorités est de baisser les prix des
denrées alimentaires de base.
Il entend pour y parvenir revoir
"très rapidement la gouvernance" pour "qu'on allège le fonctionnement de
l'Etat", en réduisant en particulier les représentations diplomatiques du
Sénégal et en baissant de moitié environ le nombre de ministres qui sont
actuellement une quarantaine.
Cette dernière mesure ne sera pas
tâche facile:
Macky Sall a bénéficié du soutien
unanime des douze candidats éliminés au premier tour qu'il va falloir
récompenser d'une manière ou d'une autre, en particulier les deux "poids lourds"
de l'opposition Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng qui avaient cumulé à eux
deux plus de 24% des voix au premier tour.
Lundi 26 Mars 2012
à 15:00 - Anaïs Toro-Engel - http://www.marianne2.fr/
Victoire sans appel de Macky Sall au
Sénégal : Abdoulaye Wade tire sa révérence sans heurts ni violence, saluant
cette « victoire du peuple sénégalais ». Cet heureux dénouement n'est pas qu'une
bonne nouvelle pour la démocratie sénégalaise, mais un message fort pour toute
une région en proie à l'instabilité politique.
(Macky Sall après sa victoire à Dakar
- TOURE BEHAN/SIPA)
Pour la première fois depuis douze
ans, le Sénégal se réveille avec un nouveau président : Macky Sall et son parti
Alliance pour la république (APR), victorieux face au président sortant
Abdoulaye Wade.
La veille — soit le 25 mars, jour du
deuxième tour — le suspens aura été de courte durée, puisque les premières
estimations étaient sans appel : Sall devance Wade, ou comment l'élève a dépassé
le maître.
Abdoulaye Wade, beau joueur, n'a pas
attendu pour reconnaître son échec. En début de soirée, soit quelques heures à
peine après la fermeture des bureaux de vote, il a téléphoné à Macky Sall pour
le féliciter de sa victoire :
« M.le président, félicitation. Les
tendances que je détiens vous donnent vainqueur. Je vous félicite, vous
encourage et vous souhaite de réussir à la tête du Sénégal. »
Une attention salué par Macky Sall,
qui a qualifié le président sortant « d'homme de hauteur et de dépassement ».
Après une journée de vote dans le calme, l'ambiance était donc à la fête. Et du
quartier de
« En ce 25 mars 2012 (...) le peuple
sénégalais s'est exprimé dans les urnes. A l'intérieur de nos frontières comme à
l'étranger, les électeurs ont voté dans le calme et la sérénité. Leur maturité
est un motif de fierté pour chacun de nous. Un résultat est sorti des urnes. Le
grand vainqueur reste le peuple sénégalais.
Nous avons prouvé à la face du monde
que note démocratie est majeure, ce soir mes pensées vont tout d'abord aux
martyrs de la démocratie qui ont perdu la vie pour défendre notre constitution
et notre démocratie (...)
Je salue également ceux qui ont
porté leur choix sur l'autre candidat. Je serai le président de tous les
Sénégalais. »
Préparer la
législative
Du côté des perdants du Parti
démocratique sénégalais (PDS), on pense déjà à préparer les élections
législatives de juin prochain.
Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole
d'Abdoulaye Wade, qui il y a quelques semaines encore affirmait avec la plus
grande certitude la victoire du président sortant « dès le premier tour »,
félicite la victoire de Sall tout en tirant un peu la couverture du côté de son
parti, en rappelant l'affiliation politique du vainqueur, ancien Premier
ministre de Wade.
« L'important est de respecter le
choix des Séngalais (...) Un
défaite n'est jamais agréable, mais si la défaite vous a été infligée par
quelqu'un que vous avez couvé, à qui vous avez confié toutes les
responsabilités, cela veut dire que les graines que vous avez semé sont bonnes
et que les fruits mûrissent. C'est la leçon qu'il faut retenir. »
Abdoulaye Wade lui-même, qui a
surpris pas son « sursaut de sagesse » ne perd pas le nord, et appelle déjà ses
partisans au rassemblement en vue des législatives.
Voici un extrait de sa déclaration
officielle :
« L’échéance de l’élection
présidentielle passée, nous faisons maintenant cap sur celle des législatives de
juin prochain (...) En direction de cette importante échéance, je vous invite
donc à renforcer l’unité du Parti, taire les querelles et resserrer nos rangs
pour relever les défis devant nous. »
Une victoire pour la démocratie en
Afrique
Les déclarations se succèdent et se
ressemblent. Tout le monde s'accorde, vainqueur comme vaincu donc, pour saluer
le peuple sénégalais dans son ensemble plus que le candidat. Car au pays de
Balayés, les pronostics pessimistes
qui craignaient déjà la survenance d'un scenario ivoirien bis, car le Sénégal a
montré qu'organiser des élections démocratiques et indépendemment d'observateurs
internationaux, était possible. Que sur le continent, la corruption et
l'accaparation du pouvoir ne font pas légion.
Le témoignage d'un Congolais vivant
à Dakar montre que beaucoup de pays devraient se référer au modèle sénégalais :
« Ce que je vis au Sénégal est
étonnant. Vraiment, les Sénégalais ont montré qu'ils ont la maturité. L'élection
qu'on a vu ici, c'est comme en Europe. Au Congo, c'est une autre chose. C'est
toute la différence. »
Ce qu'a également souligné Nicolas
Sarkozy dans la matinale de France Info
:
« C'est une très bonne nouvelle pour
l'Afrique en général et le Sénégal en particulier. Le Sénégal est un pays
considérable d'Afrique, qui a été un modèle de démocratie et que les choses se
passent aussi dignement, il faut que (le président sortant) Abdoulaye Wade en
soit félicité et Macky Sall aussi. Cette transition démocratique, quand on voit
ce qui se passe au Mali, c'est un facteur d'espérance pour toute l'Afrique ».
Car au Mali, le coup d'Etat du 22
mars par certains généraux de l'armée faisait craindre le pire pour la stabilité
politique du pays, et donc de la région. Le président Amadou Toumani Touré,
après avoir fui le Palais présidentiel devant l'assaut des militaires, reste
introuvable. De nombreuses personnalités politiques de son parti qui ont été
arrêtées, ont entamé une grève de la faim aujourd'hui pour « dénoncer leur
arrestation et leur détention, et condamner les conditions dans lesquelles ils
sont détenus ».
Une fronde s'est rapidement formée
pour dénoncer ce hold-up démocratique : le Front uni pour la sauvegarde de la
démocratie et de
« Notre objectif est clair, c’est
d’obtenir le départ de la junte. Ce coup d’Etat est anticonstitutionnel et nous
n’allons pas l’accepter. »
A ce propos, le Conseil de l'Union
Africaine, qui s'est réuni le 23 mars à Addis-Abeba (Ethiopie) « condamne
fermement la rupture de l’ordre constitutionnel au Mali, intervenue à la suite
du coup d’État du 22 mars 2012 et de la prise du pouvoir par des éléments de
l’armée malienne (...) Ce coup d’État, qui s’est produit juste avant l’élection
présidentielle du 29 avril 2012, constitue un sérieux recul pour le Mali et pour
les processus
démocratiques en cours sur le
continent ».
Gage de stabilité politique de toute
l'Afrique de l'Ouest, l'application rigoureuse du jeu démocratique au Sénégal
est un message fort envoyé aux putschistes maliens, et plus largement aux
dirigeants africains : la voie des urnes est la seule envisageable. Car l'on
peut être une « jeune démocratie » et savoir faire preuve de
sagesse...
Actualité
internationale et africaine de sangonet (les échos de
presse)