DAKAR, 10 avril 2012 (IRIN) - Après l’échec des rébellions
sécessionnistes menées par les Touaregs pendant des décennies, un groupe
séparatiste, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a déclaré
la fin des opérations militaires dans le nord du Mali après avoir atteint ses
objectifs : prendre le contrôle militaire des trois régions de Gao, Kidal et
Tombouctou, qui formeront un nouvel état. Un groupe islamiste séparatiste, Ansar
Dine, qui n’a pas les mêmes objectifs que le MNLA et qui tente d’instaurer la
charia au Mali, a également pris part aux combats et prétend avoir pris la ville
de Tombouctou au MNLA – des rapports font état de fortes tensions entre les deux
groupes.
Voici une chronologie des principaux évènements.
L’occupation coloniale française du nord du Mali
Juillet 1891 : La colonie du Soudan français est érigée
en grande partie sur le territoire de l’actuel Mali.
Décembre
1893 : Les troupes françaises occupent Tombouctou, mais se heurtent à
une forte résistance dans la ville et ses environs.
1911
: Les troupes françaises écrasent la révolte des Kel Ataram à Ménaka.
1913-14 : Une grave sécheresse frappe le nord du pays,
aggrave la pauvreté dans les régions peuplées par les Touaregs et provoque un
mécontentement croissant.
1914-17 : Firhoun – chef
suprême élu ou aménokal des Kel Ataram à Ménaka – et Kawsanag Kedda, responsable
du siège d’Agadez sur le territoire actuel du nord du Niger, mènent des révoltes
contre les Français. Ces deux révoltes sont réprimées par les Français qui ont
obtenu le soutien des confédérations touarègues rivales et des Arabes. Les
rebelles font l’objet de lourdes représailles.
La rébellion des
« Fellaghas »
Septembre 1960 : Le Sénégal se
retire de la fédération du Mali. L’ancienne république du Soudan devient la
république du Mali et l’indépendance est proclamée à Bamako, la capitale. Modibo
Keïta, enseignant et syndicaliste, est nommé président de la République. La
constitution est adoptée.
1962-64 : Dans le Nord, la
première rébellion touareg, ou rébellion des Fellaghas, est lancée depuis la
région de Kidal et est violemment réprimée. Les troupes gouvernementales ciblent
les communautés touaregs, éliminent le bétail et empoisonnent les puits. La
guerre provoque un exode massif des Touaregs vers l’Algérie et d’autres pays
voisins. Le renforcement des restrictions militaires par le gouvernement se
poursuit dans le Nord.
Décembre 1968 : Un coup d’État
militaire renverse Modibo Keïta, qui est emprisonné. Moussa Traoré, officier qui
dirige le Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN), prend la présidence
du pays.
1972-73 : Le Mali est frappé par une forte
sécheresse qui a un impact dévastateur sur le Nord et entraîne une nouvelle
vague de migrations vers les centres urbains et les pays voisins du Mali. Des
rapports font par la suite état d’importants détournements de nourriture par les
autorités.
1976 : M. Traoré crée un parti politique,
l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Le Mali adopte un système à parti
unique.
1984-85 : La pire sécheresse qu’ait connue le
pays en dix ans a de très importantes conséquences pour les communautés
pastorales et l’économie rurale du Nord.
Juin 1985 :
Moussa Traoré est réélu sans opposition avec 89 pour cent des suffrages. Le Mali
et le Niger sont le théâtre de rébellions.
1988 :
Création du Mouvement populaire de l’Azawad (MPA) en Lybie qui est dirigé par
Iyad Ag Ghali.
Mai 1990 : Les Touaregs du nord du Niger
attaquent Tchintabaradene. De lourdes représailles militaires s’ensuivent qui
provoqueront la mort de centaines de Touaregs.
Juin 1990
: La rébellion touareg débute par l’attaque de la prison et de la
garnison de Ménaka. Les violences généralisées provoquent un nouvel exode des
populations civiles.
Juillet-août 1990 : Des opérations
militaires sont lancées dans le Nord, tout particulièrement autour de Gao. Le
commandant d’un escadron de parachutistes aurait dit : « L’extermination des
Touaregs est la solution. Je suis venu ici pour m’en occuper, et je ne gâcherai
pas mes munitions ».
Démocratie et la route vers
Tombouctou
6 janvier 1991 : L’accord de paix
négocié par l’Algérie à Tamanrasset dans le sud du pays prévoit la
décentralisation du Nord et la réintégration des troupes touarègues, mais les
violences se poursuivent dans certaines régions du Nord.
Janvier-mars 1991 : Les autorités répriment avec
violence les manifestations d’étudiants et de syndicats à Bamako et font de
nombreuses victimes.
26 mars 1991 : M. Traoré est
renversé et un gouvernement de transition est établi : le Comité Transitoire
pour le Salut du Peuple (CTSP), dirigé par l’officier Amadou Toumani Touré.
Juillet-août 1991 : La conférence nationale organisée à
Bamako rassemble un grand nombre de délégués alors que le Mali tente d’établir
une démocratie fonctionnelle.
12 janvier 1992 : La
nouvelle Constitution est adoptée par référendum à une écrasante majorité.
11 avril 1992 : Le Pacte National est signé par le
gouvernement et un groupe de coordination des rebelles Touaregs est créé. Le
Pacte prévoit la régénération économique du Nord, des initiatives de
réconciliation nationale, la décentralisation et l’intégration des Touaregs au
sein de structures militaires et civiles.
Avril 1992 :
Alpha Oumar Konaré, ancien ministre, consultant des Nations Unies, propriétaire
d’un journal et d’une radio, remporte les premières élections multipartites. Son
parti, l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), remporte les élections
parlementaires.
Décembre 1993 : Le Lieutenant-Colonel
Oumar Diallo mène une tentative de coup d’État.
Janvier 1994
: La dévaluation de 50 pour cent du franc CFA entraîne une hausse
importante du coût de la vie et provoque des manifestations.
Mai
1994 : Malgré une série d’initiatives de paix au niveau local et
national, les tensions s’aggravent dans le Nord, en particulier entre les
communautés sédentaires Songhai, les Touaregs et les Arabes. Elles ont pour
résultat la formation du Mouvement patriotique Ganda Koi (MPGK) malien des
miliciens Songhaï. (Ganda Koi – « maîtres de la terre » en songhaï).
Janvier 1995 : Les accords de Bourem sont signés par le
MPGK et le Front populaire pour la libération de l'Azawad (FPLA), principalement
composé de Touaregs. Ils marquent une percée significative en désamorçant les
tensions ethniques.
27 mars 1996 : La cérémonie de la
Flamme de la paix est organisée à Tombouctou, alors que des centaines d’armes à
feu sont détruites et que les mouvements touaregs armés et le MPGK sont
officiellement dissous.
Mai 1997 : M. Konaré est réélu.
Juin 2002 : Amadou Toumani Touré est élu président
après avoir exclu un retour en politique.
2005 : Le
Mali est frappé par une grave sécheresse. Les communautés pastorales sont à
nouveau sévèrement touchées.
Avril 2005 : Le décret
introduisant l’Agence de Développement du Nord Mali (ADN) est promulgué : il
donne la priorité à l’investissement et au développement dans les régions de
Gao, Tombouctou et Kidal.
Avril 2006 : Le colonel
Mouammar Kadhafi, le leader libyen, fait partie des invités d’honneur du
festival du Maouloud de Tombouctou, qui commémore la naissance du prophète
Mahommed. Cette visite fait l’objet de critiques des Maliens qui accusent M.
Kadhafi d’avoir soutenu les révoltes touarègues.
Mai 2006
: Les garnisons de Kidal et Ménaka sont attaquées par le nouveau
mouvement rebelle, l’Alliance démocratique pour le changement du 23 mai (ADC).
4 juillet 2006 : Les accords d’Alger sont signés par le
gouvernement et l’ADC, l’accord de paix porte principalement sur la sécurité et
la croissance économique à Kidal, la huitième région du Mali et la plus éloignée
de la capitale.
Avril 2007 : M. Touré est réélu, mais
la victoire est contestée par les autres candidats.
Mai 2007
: Les violences continuent après le rejet par l’Alliance Touareg
Niger-Mali (ATNM) des accords d’Alger. L’ATNM poursuit ses opérations dans le
Nord, attaquant des garnisons et enlevant des soldats placés sous le
commandement d’Ibrahim Ag Bahanga.
Novembre 2007 :
L’ancien chef touareg Iyad Ag Ghali rejoint le consulat malien de Djedda, en
Arabie saoudite.
Février 2009 : Le gouvernement mène
avec succès une contre-insurrection dans le Nord. Celle-ci se traduit notamment
par le démantèlement des bases militaires rebelles, mais elle engendre une forte
hostilité de certaines communautés touarègues, qui se plaignent d’être
maltraités par les troupes gouvernementales.
Février 2009 : La cérémonie
de paix de Kidal inclut la remise de centaines d’armes par les rebelles touaregs
et de nouveaux aménagements pour leur intégration au sein des forces armées,
mais les combattants de M. Bahanga ne participent pas au processus de paix.
La rébellion suivante
Novembre 2010
: Une rencontre est organisée à Tombouctou : elle accueille
principalement des Touaregs du Nord et se conclut par la création du Mouvement
national de l’Azawad (MNA) qui rejette les violences, mais appelle à un élan de
solidarité des Azawadis installés au Mali et à l’étranger.
Février 2011 : M. Touré prend la parole lors d’une
cérémonie organisée non loin de Kidal et annonce un nouveau grand programme pour
le Nord qui « proposera des solutions urgentes pour le rétablissement de la paix
et de la sécurité », et aidera les jeunes « à trouver du travail et à échapper
aux activités illicites et dangereuses ». Peu impressionné, le porte-parole des
Touaregs Hama Ag Sid Ahmed prévient, « Pendant de longues années, nous avons
essayé de rouvrir le dialogue avec les autorités centrales. Nous constatons que
rien ne change sur le terrain ».
Août 2011 : Six mois
après la cérémonie de Kidal, M. Touré lance le Programme spécial pour la paix,
la sécurité et le développement au Nord-Mali (PSPDN) doté d’un budget de 32
milliards de francs CFA (environ 65 millions de dollars), qui met l’accent sur
les projets liés à la sécurité, au développement, aux femmes, aux jeunes et à la
génération de revenus. Le programme a reçu le soutien de l’Union européenne
(UE), de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD) et d’autres bailleurs de fonds. Le programme est dirigé par
Mohamed Ag Erlaf, un Touareg originaire de Kidal.
Août 2011
: L’arrivée sur le territoire malien de Touaregs lourdement armés est
signalée. Ils arrivent de Lybie via l’Algérie et le Niger.
26
août 2011 : Ibrahim Ag Bahanga, chef de l’ANTM, trouve la mort dans un
accident de voiture. M. Bahanga était soupçonné d’avoir été fortement impliqué
dans le recrutement de combattants touaregs en Lybie.
16 octobre
2011 : Le Mouvement National pour la libération de l'Azawad (MNLA) est
créé. Le Mouvement national de l’Azawad (MNA) fusionne avec l’ATNM, un mouvement
plus intransigeant. Le principal objectif de ce nouveau mouvement est de «
sortir le peule de l’Azawad de l’occupation illégale du territoire azawadien par
le Mali ».
Novembre 2011 : Une organisation de la
société civile de Gao met en garde contre l’aggravation des problèmes de
sécurité dans la région.
Janvier 2012 : Le MNLA accuse
le gouvernement de provocation militaire et de ne pas avoir satisfait une série
de promesses, et lance des attaques rebelles sur Ménaka plus au nord. Le
mouvement indique que son objectif est « d’obtenir la paix et la justice pour la
communauté de l’Azawad » et « la stabilité pour notre région ».
17-31 janvier 2012 : Après des attaques menées
initialement par les rebelles sur Ménaka, de nouveaux combats sont signalés dans
d’autres régions du Nord, y compris Ageul-hoc, Tessalit, Léré, Andéramboukane et
Nianfunké. Des rapports contradictoires évoquent les succès et pertes militaires
de l’armée malienne et du MNLA, mais l’armée gouvernementale a indiqué avoir
perdu du terrain.
Des organisations des droits de l’homme, y compris
Amnesty International, condamnent la gestion de la guerre par le gouvernement et
l’utilisation d’hélicoptères de l’armée contre des cibles civiles. Des rapports
font état de massacres par les troupes gouvernementales à Aguel-hoc après la
prise de la ville par le MNLA, alimentant les rumeurs d’une alliance entre le
MNLA et des musulmans salafistes extrémistes. Les rebelles réfutent
catégoriquement ces allégations.
1-2 février 2012 : Des
manifestations ont lieu dans la ville de garnison de Kati, à 15 km à l’extérieur
de Bamako. Elles sont dirigées contre le gouvernement de M. Touré pour sa
conduite de la guerre et contre la communauté touarègue locale. Les dirigeants
politiques et les acteurs de la société civile mettent en garde contre les
extrémistes qui utilisent la situation dans le Nord pour alimenter les tensions
inter-ethniques. Amnesty International accuse les forces de sécurité de ne rien
faire pour prévenir les attaques sur les maisons et propriétés des Touaregs, des
Arabes et des Mauritaniens.
Le président Touré lance un appel au calme
et à l’unité à la télévision nationale.
2 février 2012
: Des discussions s’ouvrent à Alger entre le gouvernement malien et les
représentants de l’ancien mouvement rebelle touareg, l’ADC. Elles se concluent
deux jours plus tard par un appel à la paix qui n’est pas jugé pertinent par le
MNLA.
3-4 février 2012 : Des rapports font état d’une offensive
des rebelles sur la ville de Kidal.
7 février 2012 : La
population abandonne Tessalit plus au nord, alors que des rapports indiquent que
les rebelles assiègent la ville.
8 février 2012 : Les rebelles prennent Tinzawaten plus au
nord.
17 février 2012 : Le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’environ 44 000 réfugiés ont fui
vers le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie.
Les chefs d’État de la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se rencontrent
à Abuja, la capitale du Nigéria, et expriment leurs inquiétudes à propos de la
détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire au Mali. Ils condamnent
la rébellion du MNLA et apporte un soutien sans réserve aux efforts déployés par
le Mali pour défendre l’intégrité de son territoire.
18 février
2012 : Le MNLA attaque Hombori, une ville située sur la route
principale entre Mopti et Gao. Les rebelles réfutent les accusations du
gouvernement qui les accuse du meurtre d’un chef militaire de la région.
21 février 2012 : Une commission gouvernementale
établit un rapport sur Aguel-hoc et confirme les meurtres de soldats de l’armée
gouvernementale par des combattants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) qui
collaborent avec le MNLA. Le MNLA a catégoriquement contesté le rapport.
24 février 2012 : Dans une interview accordée à Radio
France Internationale (RFI), M. Touré maintient que les élections auront lieu et
que le Mali aura un nouveau président le 10 juin.
26 février
2012 : Le Collectif des ressortissants du nord Mali (COREN) se réunit à
Bamako et adopte un plan d’action visant à restaurer le contrôle de l’État dans
le Nord, insistant sur la nécessité de protéger les populations menacées.
10 mars 2012 : Les chefs spirituels du Mali publient un
appel commun à la paix et au dialogue.
10-11 mars 2012
: Le MNLA prend le contrôle de Tessalit, à proximité de la frontière
algérienne, alors que les militaires maliens évoquent un « retrait stratégique
».
13 mars 2012 : L’ancien chef touareg Iyad Ag Ghali
envoie une vidéo proclamant que le mouvement Ansar Dine, mentionné pour la
première fois en décembre 2011, a joué un rôle clé dans le conflit, mais qu’il
se bat pour l’imposition de la charia et contre l’indépendance de l’Azawad.
15 mars 2012 : Dans une interview accordé au quotidien
français Le Figaro, M. Touré indique que la rébellion est une conséquence de la
fin du conflit libyen et accuse AQMI de soutenir la rébellion. Selon M. Touré,
le gouvernement est ouvert au dialogue, mais refuse toute partition du Mali.
21 mars 2012 : Les soldats se mutinent à Gao et à
Bamako pour protester contre la mauvaise conduite de la guerre et leur manque de
ressources. Les troupes mutinées convergent vers le palais présidentiel et les
bureaux de la chaîne de télévision ORTM-TV station. Des tirs sporadiques sont
rapportés à Bamako.
22 mars 2012 : Dans un programme
diffusé à l’aube, un groupe de soldats indiquant appartenir au Comité national
pour le redressement de l'État et la restauration de la démocratie (CNRDRE)
annonce un coup d’État, accusant M. Touré d’avoir mal conduit la guerre. Le
CNRDRE annonce la suspension de la constitution, la mise en place d’un
couvre-feu et la fermeture des frontières. Nombre de magasins et de commerces
restent fermés à Bamako. La localisation du président Touré est inconnue, mais
il serait en sécurité. Plusieurs ministres et dirigeants politiques sont
emprisonnés.
Le coup d’État est immédiatement condamné par les
États-Unis et l’Union africaine. Le MNLA réaffirme son objectif d’obtenir
l’indépendance de l’Azawad.
26 mars 2012 : Le Conseil
de sécurité des Nations Unies condamne la prise du pouvoir par le CNRDRE, et «
exige la fin des violences et le retour dans les casernes ». Le Conseil de
sécurité appelle à la « restauration de l’ordre constitutionnel », et à la tenue
des élections à la date préalablement choisie.
29 mars 2012
: La mission des dirigeants de la CEDEAO au Mali est annulée pour des
raisons de sécurité. Les dirigeants se réunissent à Abidjan, en Côte d'Ivoire :
le CNRDRE devra quitter le pouvoir dans les 72 heures ou faire face à de lourdes
sanctions. Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est confirmé au poste
de médiateur de la CEDEAO.
30 mars 2012 : Les rebelles
prennent le contrôle de Kidal, la capitale de la région la plus au nord du Mali,
après des affrontements dans les bases militaires à l’extérieur de la ville. Des
témoins confirment la présence de combattants du MNLA et d’Ansar Dine.
31 mars 2012 : Le MNLA confirme la prise de Gao.
Le MNLA rapporte la défection du Colonel Major Elhadj Ag Gamou, un
ancien chef rebelle qui a dirigé les opérations de l’armée gouvernementale dans
le Nord. Dans un communiqué du MNLA publié à Kidal, M. Gamou appelle « tous les
Azawadis à rejoindre et à renforcer le MNLA dans sa lutte pour l’indépendance ».
Les leaders musulmans et chrétiens ont lancé un appel à la paix lors
d’un grand rassemblement qui a réuni 25 000 personnes dans un stade de Bamako,
exhortant les dirigeants maliens et les chefs d’État régionaux à travailler pour
établir le dialogue.
1 avril : Des rapports de
Tombouctou signalent la prise de contrôle d’Ansar Dine sur le MNLA et la traque
des combattants du MNLA. D’autres rapports font état de pillages généralisés à
Gao alors que les rebelles prennent la ville.
2 avril :
Les dirigeants de la CEDEAO établissent un embargo total contre la junte
militaire. Le président de la CEDEAO, le président Alassane Ouattara de la Côte
d’Ivoire, confirme que « toutes mesures diplomatiques, économiques, financières
et autres sont applicables à partir d’aujourd’hui et ne seront levées que quand
l’ordre constitutionnel sera effectivement rétabli ». L’Algérie et la
Mauritanie, qui ne sont pas membres de la CEDEAO, soutiennent ces mesures.
La plupart des opérations d’aide humanitaire sont suspendues dans le
nord du pays.
3 avril 2012 : Les leaders de la junte
militaire ignorent les demandes de la CEDEAO et refusent de quitter le pouvoir,
réitérant leurs demandes de transition ouverte vers un régime civil et le
rétablissement du droit constitutionnel.
4 avril 2012 :
Les organisations de la société civile et quelque 50 partis politiques refusent
de participer aux discussions sur l’avenir du Mali avec les leaders de la junte
militaire.
5 avril 2012 : Le Conseil de sécurité des
Nations Unies lance un appel au cessez-le-feu dans le nord du pays et au retour
de la démocratie. Le MNLA, qui atteint son objectif, annonce la fin des
opérations militaires dans le nord du Mali.
6 avril 2012
: Le MNLA déclare l’indépendance de l’Azawad dans le nord du Mali et
appelle à un cessez-le-feu unilatéral.
Source : http://www.irinnews.org/fr/Report/95263/MALI-Chronologie-du-conflit-dans-le-nord-du-pays
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