Crise de la République
Centrafricaine : discussions sur un projet de résolution à
l'ONU
lapresse.ca, 03 octobre 2013
Des hommes de la Misca (Mission
internationale de soutien en Centrafrique) à Bangui.
Agence
France-Presse -
Les 15 pays membres du Conseil de
sécurité ont commencé jeudi à examiner un projet de résolution déposé par la
France qui vise notamment à renforcer la force panafricaine présente en
Centrafrique pour tenter de rétablir l'ordre.
La Misca (Mission
internationale de soutien en Centrafrique), placée sous l'égide de l'Union
africaine, doit aider le gouvernement transitoire en RCA à sécuriser le pays,
plongé dans l'anarchie à la suite du renversement en mars du président François
Bozizé par une coalition rebelle, la Séléka. Mais elle ne compte pour l'instant
que 1400 hommes sur les 3600 prévus et manque de moyens et de
fonds.
Selon des diplomates, la résolution,
que la France espère faire adopter la semaine prochaine, demande au secrétaire
général de l'ONU Ban Ki-moon de présenter au Conseil dans un délai maximum d'un
mois «des options détaillées pour un soutien international à la Misca, y compris
une transformation éventuelle de la Misca en une mission de maintien de la paix
de l'ONU».
Cette transformation demandera une
deuxième, voire une troisième, résolution, qui pourrait être votée en fin
d'année ou au début de l'an prochain.
L'ONU suivrait ainsi un modèle qui a
fait ses preuves au Mali, où des troupes africaines avaient fourni l'ossature de
l'actuelle Minusma (Mission de l'ONU pour la stabilisation du
Mali).
La résolution demande aussi à l'ONU
de renforcer sa mission actuelle, le Binuca (Bureau intégré des Nations unies
pour la consolidation de la paix en RCA) en développant ses activités en dehors
de Bangui, sous la protection d'une «force neutre», et en déployant davantage
d'experts en droits de l'homme. Selon l'ONU et des ONG, des éléments incontrôlés
de la Séléka ont commis de graves exactions contre les
civils.
Le texte rappelle le calendrier de
la transition politique (dont des «élections libres et équitables») et exige que
«toutes les parties, en particulier le Séléka», facilitent la distribution de
l'aide humanitaire.
Des sanctions sont prévues contre
«tous ceux qui nuisent à la paix, la stabilité et la sécurité» ou entravent la
transition politique.
Lors de la première discussion jeudi
entre experts des 15 pays, la projet français «n'a pas été remis en cause sur le
fond», a indiqué un diplomate.
Une réunion internationale sur la
RCA, tenue la semaine dernière en marge de l'assemblée générale de l'ONU, avait
débouché sur quelques engagements financiers et concentré l'attention sur cette
«crise oubliée», à la fois sécuritaire, humanitaire et
politique.
La France appuiera la force panafricaine en
Centrafrique
lesoir.be,
Le ministre français de la Défense
Jean-Yves Le Drian a annoncé jeudi à Paris que la France «sera amenée à appuyer
de manière opérationnelle la Misca», une force panafricaine censée aider le
gouvernement transitoire de la Centrafrique à rétablir l’ordre. Interrogé sur la
grave crise en cours en République centrafricaine (RCA) en marge de la
présentation du budget 2014 de la défense, M. Le Drian a ajouté que ce pays «va
à vau-l’eau» et connaît une «situation humanitaire dramatique». Le ministre de
la Défense a jugé «important d’agir en RCA, pays au centre d’une zone à
risques». Il y a actuellement, a-t-il rappelé, la Misca (Mission internationale
de soutien en Centrafrique) qui doit à terme rassembler 3.500 hommes de
plusieurs pays africains. Elle ne compte pour l’instant que 1.400 soldats et
policiers (camerounais, congolais, gabonais, tchadiens).