La République Centrafricaine et
les grands dossiers africains à l'Assemblée
générale de l'ONU
RFI - mardi 24
septembre 2013
RDC et Centrafrique sont les
principaux dossiers chauds en Afrique qui seront abordés lors de l'Assemblée
générale de l'ONU.
L’Afrique fait partie des grands
sujets qui seront abordés au cours de l’Assemblée générale de l’ONU à New York,
ce mardi 24 septembre. Deux crises domineront l’agenda : celle en République
démocratique du Congo et celle en République
centrafricaine.
Avec notre
correspondant à New York, Karim
Lebhour
On parle souvent de la Centrafrique
comme d’un « conflit
oublié », mais la crise centrafricaine sera largement évoquée
cette semaine à New York. Le Premier ministre Nicolas Tiangaye et Laurent Fabius
président mercredi une réunion de haut niveau.
Béatrice Epaye, membre du Conseil
national de transition en Centrafrique
Interview
par Christophe
Boisbouvier
Béatrice Epaye, membre du Conseil
national de transition en Centrafrique. gettyimages.fr
Elle s'appelle Béatrice Epaye, elle
était députée indépendante dans la dernière Assemblée centrafricaine et elle
siège aujourd'hui au Conseil national de transition. Béatrice Epaye lance un cri
de détresse. Demain, mercredi 25 septembre à New York, avec le CCFD-Terre
solidaire, elle témoignera à la réunion au sommet sur la Centrafrique
prévue en marge de l'Assemblée générale de l'Onu.
De passage à Paris sur la route de
New York, elle tire la sonnette d'alarme.
«Il
faut que cette réunion soit décisive. Qu'elle pose les jalons de la sécurisation
du pays. Lors de cette réunion il faudra que les décideurs puissent
s'engager à reconstruire cet Etat qui aujourd'hui est presque un non Etat. Un
pays qui est à la merci des milices, des gens venus d'ailleurs qui font leur
loi.»
Le renforcement de la
Misca
Laurent Fabius ministre des Affaires étrangères de
la France - 24/09/2013
par Anne Corpet - Ecouter
Le Conseil de sécurité devrait voter
le renforcement promis de la force africaine, la Misca, conformément au souhait
de la France : «Nous souhaitons faire
passer le message qu’il est impérieux de renforcer la Misca, la Mission
internationale sous conduite africaine», a déclaré le ministre
français des Affaires étrangères. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense,
interrogé alors qu'il était en déplacement à Bamako, au Mali, lundi 23
septembre, renchérissait : «Nous sommes
dans une zone devenue une zone de non-droit avec une situation humanitaire
dramatique, catastrophique, une situation sécuritaire interne faite de viols de
rapines d’assassinats menés par des gens qui sont plus des mercenaires ou des
bandits que des militaires. On ne peut pas laisser cette situation perdurer mais
la responsabilité première doit être prise par les Africains. Ils le souhaitent,
je pense qu’ils vont le faire, et au cours de l’Assemblée générale des Nations
unies qui s’ouvre aujourd’hui, il y aura des initiatives permettant aux pays
voisins de se regrouper pour que la force, qui est aujourd’hui sur le papier-
appelée la Misma, chargée de permettre la sécurité sur la République
centrafricaine pendant la période de transition, que cette force soit
constituée. Si cette force est constitutée alors la France l’aidera, en
logistique, en opérationnel, (la France) accompagnera cette initiative de
paix.»
Mais aussi la RDC, le Sahel et le
Soudan
Sur la RDC, les diplomates notent
des « progrès »
depuis la mise en œuvre de la brigade d’intervention de la
Monusco. Les ministres européens entendent faire pression sur le
Rwanda et la RDC pour appliquer réellement les accords
passés.
La réunion Sahel sera l’occasion de
se féliciter d’une opération militaire au Mali quailifiée de « victoire » par la France et de
parler stabilisation. Enfin, on surveillera le feuilleton Omar el-Béchir au
Soudan : viendra-t-il ou non ? Le président soudanais, recherché par la
Cour pénale internationale, est toujours inscrit pour un discours à la tribune
de l’ONU, jeudi. Selon les informations de RFI, les Etats-Unis ne lui ont pas
encore accordé de visa.
Région des Grands Lacs : l’ONU
restera vigilant sur le suivi de l’accord signé
Le mini-sommet de l'ONU sur la
région des lacs s'est achevé sur un engagement à surveiller de très près
l'application de l'accord de paix signé à Addis Abeba. L'ONU et les pays voisins
du Rwanda et de la RDC ont insisté pour mettre en œuvre des « critères de
suivi ».
En 2012, le mini-sommet sur les
Grands Lacs avait tourné court. Le Rwandais Paul Kagamé avait quitté la réunion
alors que le soutien du Rwanda au M23 était mis en cause. Cette année
l’atmosphère était beaucoup plus positive.
« On voit que l’on progresse », assure
le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. « On progresse dans la manière de faire cette
évaluation réunion après réunion. Maintenant, il ne faut pas se faire
d’illusion, il va falloir être très présent, jour après jour, pour vérifier que
tout cela se traduise bien sur le
terrain. »
FDLR et Maï-Maï également
ciblés
Cette vérification se fera par des
« critères de suivi »
avec une feuille de route que la RDC et ses voisins devront respecter point par
point. L’ONU entend ne pas laisser un accord signé être oublié une fois de plus.
La représentante des Nations unies, Mary Robinson, assure qu’il faut maintenant
démanteler tous les groupes armés et pas seulement le
M23 : « Nous ne permettront
pas aux groupes armés de continuer à sévir. Les FDLR, les Maï-Maï sont également
sur la liste. Leur conduite est intolérable depuis bien trop
longtemps. »
Deux nouveaux pays, le Soudan et le
Kenya ont officiellement demandé à faire partie de cet accord-cadre pour
pacifier la région des Grands Lacs.