Le Gabon au secours de la faune
centrafricaine, et lutte contre le
braconnage
26 éléphants
massacrés en Centrafrique, où l'instabilité laisse le champ libre au
braconnage
(Le
Monde 13/05/2013 - 13:56)
Au moins 26 éléphants ont été tués
par des braconniers, lundi 12 mai, dans la forêt de Dzanga Bai, un site du
sud-ouest de la Centrafrique classé au patrimoine mondial de l'humanité. Ce
massacre est intervenu quelques jours "après l'entrée de 17 individus armés de
kalachnikov dans cette réserve unique d'éléphants", rapporte le Fonds mondial
pour la nature, WWF, selon qui les braconniers "se sont présentés comme faisant
partie des forces du gouvernement de transition", le Séléka, au pouvoir depuis
six semaines.
La semaine dernière, le WWF avait
déjà alerté les médias de la présence de ces braconniers dans le parc, appelant
"la communauté internationale à aider à rétablir la paix et l'ordre en
République centrafricaine, qui a été secouée par la violence et le chaos depuis
le début de l'année" et à aider "à préserver ce site unique du patrimoine
mondial". Selon l'ONG, Dzanga Bai est "une grande clairière où entre 50 et 200
éléphants se rassemblent chaque jour pour boire des sels minéraux présents dans
le sable".
La zone protégée de Dzanga-Sangha,
au sud-ouest du pays, est la cible depuis quelques semaines d'une offensive
massive des braconniers. "Ces raids sont le fait de braconniers locaux qui
travaillent pour des groupes armés. Une fois l'ivoire prélevé, la viande est
vendue sur les marchés", raconte l'un de leurs
représentants.
60 % DES ÉLÉPHANTS DE FORÊT
D'AFRIQUE ONT DISPARU EN DIX ANS
Le braconnage des éléphants est en
recrudescence dans toute l'Afrique centrale. Ce fléau touche particulièrement la
Centrafrique, déstabilisée par le renversement du gouvernement de François
Bozizé en mars par la coalition rebelle Séléka. Depuis, l'ordre n'est pas revenu
dans le pays, des troubles éclatent régulièrement dans la capitale, Bangui, et
l'armée est complètement désorganisée. Selon le WWF, "l'instabilité politique
qui affecte l'ensemble du pays a aggravé la situation (...), le braconnage des
éléphants est en augmentation".
Les locaux du WWF, présents depuis
plus de trente ans à Bayanga, ville située aux abords de la réserve
Dzanga-Sangha, "ont été pillés à plusieurs reprises par des groupes qui se
disent du Séléka", a expliqué le représentant de l'ONG. "C'était trop dangereux
(...) Nous avons décidé de sursoir nos activités et d'évacuer notre personnel."
A Bayanga, "il n'y a plus d'autorités locales, plus de gouvernance et la viande
d'éléphant circule désormais librement", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons pas
dire combien d'éléphants ont été abattus, mais les éco-gardes sont submergés par
la situation (...), ils sont très peu nombreux et essayent de sécuriser les
sites clés."
La réserve, où l'ONG Wildlife
Conservation Society (WCS) a dénombré plus de 1 000 individus l'an dernier, est
l'un des derniers sanctuaires d'éléphants en Centrafrique, qui ont "quasiment
été exterminés dans le nord et l'est", selon le représentant local du WWF. Selon
une étude du WCS parue en mars, plus de 60 % des éléphants de forêt d'Afrique
ont disparu en l'espace de dix ans à cause du braconnage, qui pourrait mener à
l'extinction totale de l'espèce d'ici à 2025.
"Il faut arrêter ce massacre qui
sert au commerce d'ivoire sur le marché noir asiatique", où sa valeur a
fortement augmenté ces dernières années, dénonce le WWF. Dans une déclaration
commune à Brazzaville en avril (PDF), plusieurs ONG de conservation de la nature
ont recommandé – outre une meilleure coordination entre Etats d'Afrique
centrale, un renforcement du contrôle du braconnage et une "tolérance zéro" sur
la corruption –, de lancer "un dialogue avec (...) la Chine et la Thaïlande,
respectivement le plus grand consommateur et le plus grand point de vente légal
d'ivoire du monde. A long terme, la survie des éléphants en Afrique Centrale et
dans le monde dépendra du tarissement de la demande internationale d'ivoire",
estiment les associations.
Le Monde.fr avec AFP
Partenariat entre
le Gabon et la Centrafrique dans la lutte contre le
braconnage
(Romandie
18/05/2013 - 08:42)
L'Agence nationale des parcs
nationaux (ANPN) du Gabon appuiera la Centrafrique dans sa gestion des aires
protégées et dans la lutte contre le braconnage d'éléphants, selon un communiqué
de la présidence gabonaise vendredi. Selon le document, Une délégation de l'ANPN
(...) a été envoyée le jeudi 16 mai à Bayanga en Centrafrique afin de travailler
avec le gouvernement sur une stratégie pour sécuriser la zone et rétablir les
activités de conservation.
L'annonce intervient après la visite
mercredi à Libreville du Président de transition centrafricain Michel
Djotodia.
La lutte contre le braconnage
d'éléphants est l'un des grands enjeux de ce partenariat; Selon le WWF, au moins
26 éléphants ont été massacrés lundi par des braconniers dans le site classé au
patrimoine mondial de l'humanité de Dzanga Bai, dans le sud-ouest de la
Centrafrique. Au Cameroun voisin, au moins 300 éléphants ont été tués pour leur
ivoire dans le parc national de Bouba N'Djidda (nord) en février
2012.
Ali Bongo
préoccupé par la conservation de la faune centrafricaine
(Afrik.com
22/05/2013 - 12:50)
La toute première tournée
sous-régionale effectuée par Michel Djotodia a été sanctionnée favorablement,
entre autres, par l’engagement de son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba à
appuyer la Centrafrique dans la préservation de sa faune, actuellement menacée
par le grand braconnage.
Alors que les autres amis de la
Centrafrique, notamment les partenaires et bailleurs, conditionnaient leur appui
au retour à la stabilité dans le pays, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba,
lui, voit les choses autrement. C’est-à-dire que les amis de la Centrafrique
doivent, à l’entendre, s’impliquer également dans les efforts de retour à la
stabilité. Il s’est alors engagé à mettre fin au braconnage intense qui a
accompagné les événements survenus dans le pays, car selon lui, « il y a un lien
direct entre l’ivoire tâchée de sang et la stabilité en Afrique. Ainsi, ce drame
(le braconnage accentué en Centrafrique [ndlr]) dépasse la simple question de
l’environnement ». Et de poursuivre : « Nous devons tous ensemble travailler
pour restaurer la bonne gouvernance en République centrafricaine, protégeant
tout à la fois les populations et la biodiversité ».
Évidemment, des efforts sont
consentis par les autorités centrafricaines en vue de restaurer la paix, la
quiétude sociale, la stabilité sociale et politique. Cette volonté se traduit
par la mise en place des actions de la police militaire -une force mixte
constituée des hauts gradés de la Séléka et des éléments de la Fomac (Forces
multinationales d’Afrique centrale)- qui travaille d’arrache-pied, en vue de
désarmer les hommes en possession d’armes. Le président Michel Djotodia a
compris que seul le désarmement de ces hommes pourrait lui permettre de
développer sa politique. Entre temps, l’arrivée prochaine de 1500 hommes
supplémentaires de la Fomac en plus de quelques 700 éléments déjà sur place à
Bangui, est un autre signal fort pour le retour à la
stabilité.
Seulement, la Séléka qui règne en
maître en Centrafrique, en dictant ses propres principes, est une force coalisée
dont la chaine de commandement n’est pas respectée et par conséquent, l’argutie
usée par son leader, Michel Djotodia se résume qu’en ce qu’il s’agit « des
éléments incontrôlés », « des éléments armés par Bozizé avant son départ », «
des faux Séléka », etc. Une forme polie pour l’actuel président de la transition
de prouver sa limite en ce qui concerne le contrôle de tous les ex-rebelles
qu’il s’est longtemps targué être le maître. C’est bien évidemment l’absence de
cette chaine de commandement qui justifie en fait la persistance de l’insécurité
au niveau de Bangui et dans les villes de province.
Sécuriser la faune
centrafricaine
C’est justement à ce niveau qu’il
faudra jauger de la vision politique de Ali Bongo qui compte véritablement aider
son homologue centrafricain dans la crise qui secoue en ce moment la
Centrafrique en général et la faune centrafricaine en particulier. S’inscrivant
dans une logique de parole-action, Ali Bongo a fait dépêcher depuis le 16 mai,
une mission de l’ANPH (Agence nationale de parcs nationaux), une organisation
gabonaise conduite par M. Mike Fay, conseiller spécial du président gabonais, à
Bayanga, ville située à quelques
Rappelons que la ville de Bayanga
représente un enjeu doublement majeur pour la faune centrafricaine à ce jour.
Puisque non seulement elle abrite la réserve la plus importante du pays en ce
qui concerne toute espèce confondue, y compris les éléphants, mais également
parce qu’après les pillages systématiques des parcs du nord, du sud-est et du
centre-nord par les combattants de la Séléka au cours de leur percée sur Bangui,
le parc national de Dzanga Ndoki (Bayanga) reste la prunelle des Centrafricains
en matière de faune.
Alors que la partie sud-ouest qui
est intégrée même au programme Tri-national de la Sangha (TNS) en
Que le nouveau paradigme d’aide à la
République centrafricaine inauguré par Ali Bongo puisse inspirer d’autres
partenaires à accompagner le pays dans les efforts du retour à la
stabilité.