Mandat de la MINUSCA (Mission
multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en
République centrafricaine)
Le Conseil de sécurité a créé la
Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en
République centrafricaine (MINUSCA) par sa résolution 2149 ( 2104 ) du 10 avril 2014 et a prié le
Secrétaire général d'intégrer le BINUCA dans la nouvelle mission à la
date de l'adoption de cette résolution. Elle a en outre prié le Secrétaire
général d'assurer le passage sans heurt du BINUCA à la MINUSCA.
Agissant en vertu du Chapitre VII de
la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a autorisé la MINUSCA à utiliser tous les moyens
nécessaires pour accomplir son mandat, dans les limites de ses capacités et dans
ses zones de déploiement.
Il a en outre décidé que le
transfert de responsabilité de la MISCA à la MINUSCA s'effectuera le 15 septembre
2014 et que, de la période d'adoption de la présente résolution à ce transfert
de responsabilités, la MINUSCA exécutera les tâches
prescrites au moyen de sa composante civile, et que, dès le 15 septembre 2014,
la MINUSCA commencera
à exécuter son mandat au moyen de ses composantes militaire et de
police.
Tâches
prioritaires initiales
a)
Protection des civils
i) Protéger sans préjudice de la
responsabilité principale des autorités centrafricaines la population civile du
risque imminent d'atteinte à l'intégrité physique, dans les limites de ses
moyens et de ses zones de déploiement, notamment en organisant activement des
patrouilles;
ii) Assurer une protection
particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé notamment en
déployant des conseillers pour la protection des enfants et des conseillers pour
la protection des femmes;
iii) Recenser et constater les
menaces et les attaques contre la population civile, notamment en entretenant
des contacts réguliers avec elle et en collaborant étroitement avec les
organismes humanitaires et de défense des droits de
l'homme;
iv) Définir, exploiter et mettre en
œuvre, en consultation étroite avec les organismes humanitaires et de défense
des droits de l'homme et d'autres partenaires compétents, une stratégie de
protection à I'échelle de la mission;
b)
Appui à la mise en oeuvre de la transition, y compris action en faveur de
1'extension de l'autorité de l'Etat et du maintien de 1'intégrité
territoriale
i) Jouer un rô1e moteur dans
l'action internationale d'aide aux autorités de transition, en collaborant avec
la CEEAC, l'Union africaine, les parties prenantes et la communauté
internationale pour concevoir la transition politique, accompagner la mise en
oeuvre, apporter une assistance technique et la coordonner pour soutenir la
transition et le processus électoral;
ii) Offrir ses bons offices et un
appui politique aux efforts visant à s'attaquer aux causes profondes du conflit
et à instaurer durablement la paix et la sécurité en République
centrafricaine;
iii) Apporter un soutien adéquat, en
coordination avec les autorités de transition, et compte tenu des risques sur le
terrain, pour que soit assurée la sécurité des principales parties prenantes
nationales, notamment des membres du Gouvernement de
transition:
iv) Aider les autorités de
transition dans le cadre des processus nationaux et locaux de médiation et de
réconciliation, en coopération avec des organismes régionaux et locaux
compétents et des chefs religieux, notamment par le biais d'un dialogue national
ouvert à tous, de la justice transitionnelle et de mécanismes de règlement des
conflits, tout en assurant la participation pleine et effective des
femmes;
v) Définir, favoriser et fournir
l'assistance technique nécessaire au processus électoral et procéder à tous les
préparatifs utiles, à l'appui des autorités de transition et en collaborant
d'urgence avec l'Autorité nationale des élections, en vue de la tenue, au plus
tard en février 2015, d'élections libres, régulières, transparentes et ouvertes
à tous, auxquelles les femmes participeront pleinement et effectivement à tous
les niveaux, dès le début, et auxquelles prendront également part les déplacés
et les réfugiés centrafricains;
vi) Favoriser et soutenir
l'extension rapide de l'autorité de l'État;
c)
Facililer l'acheminement immédiat, en toute sécurité et sans entrave, de toute
l'aide humanitaire
Contribuer, notamment grâce à une
coordination civilo-militaire efficace et en étroite collaboration avec des
intervenants humanitaires, à l'instauration d'un climat de sécurit é en vue de
l'acheminement immédiat, en toute sécurité et sans entrave, sous la direction de
civils, de toute l'aide humanitaire, selon les principes de I'ONU régissant
l'action humanitaire et conformément aux dispositions pertinentes du droit
international, et du rapatriement librement consenti et durable, en toute
sécurité et en toute dignité, des délacés et des réfugiés en étroite coopération
avec les intervenants humanitaires;
d)
Protection du personnel et des biens des Nations Unies
Protéger le personnel, les
installations et le matériel des Nations Unies et assurer la sécurité et la
liberté de circulation du personnel des Nations Unies et du personnel
associé;
e)
Promotion et protection des droits de l'homme
i) Surveilker les violations du
droit international humanitaire et du droit des droits de l'homme sur toute
l'étendue du territoire de la Réublique centraficaine, notamment par différents
groupes armés, dont les anciens éléments de la Séléka et les éléments
« antibalaka », concourir aux enquêtes et faire publiquement rapport
au Conseil de sécurité à ce sujet, et contribuer aux actions d'identification et
de poursuites des auteurs, ainsi que de prévention de ces atteintes et
violations, notamment par le déploiement d'observateurs des droits de
l'homme;
ii) Surveiller en particulier les
violations et exactions commises contre des enfants et des femmes, y compris
toutes les formes de violence sexuelle commises en période de conflit armé,
concourir aux enquêtes et faire rapport à ce sujet, et contribuer à l'action
visant à identifier et poursuivre les auteurs de tels actes, et à prévenir de
telles violations et exactions;
iii) Soutenir la Commission
internationale d'enquête et favoriser la mise en oeuvre de ses
recommandations;
iv) Aider les autorités
centrafricaines à protéger et à promouvoir les droits de
l'homme;
f)
Action en faveur de la justice nationale et internationale et de l'état de
droit
i) Prêter un appui aux autorités de
transition pour arrêter et traduire en justice les auteurs de crimwa de guerre
et de crimes contre l'humanité commis dans le pays, notamment en coopérant avec
les Etats de la region et avec la Cour pénale
internationale;
ii) Concourir à renforcer, notamment
par l'assistance technique, les capacités de l'appareil judiciaire du pays, et
des institutions nationales de défense des droits de l'homme, et contribuer aux
efforts de réconciliation nationale, en coordonnant son action avec l'Experte
indépendante, selon qu'il conviendra;
iii) Appuyer et coordonner
l'assistance internationale fournie à la police, à la justice et aux
institutions pénitentiaires pour remettre sur pied le système de justice pénale,
dans le cadre du rôle dévolu au coordonnateur pour l'état de droit, notamment
par le biais d'une assistance en faveur du maintien de la sécurité et de l'ordre
publics, d'une manière qui privildgie l'encadrement civil, l'impartialité et la
protection des droits de l'homme, et concourir au rétablissement et au maintien
de la sécurité publique et de l'état de droit, notamment par la présence de la
Police des Nations Unies autorisée au paragraphe 18 ci-dessus et la fourniture
d'assistance par celle-ci;
g)
Désarmement, démobilisation, réintégration et
rapatriement
i) Aider les autorités de transition
à élaborer et à mettre en oeuvre une stratégie révisée de ddéarmement, de
démobilisation, de réintdgration et de rapatriement des ex-combattants et
éléments armés pour traduire les nouvelles réalités sur le terrain, tout en
accordant une attention particulière aux besoins des enfants associés à des
forces et groupes armés, et appuyer le rapatriement des éléments
étramgers;
ii) Aider les autoritdé de
transition à élaborer et à exécuter des programmes de lutte contre la violence
communautaire;
iii) Regrouper et cantonner les
combattants, et confisquer et détruire, selon qu'il convient, les armes et
munitions de ceux qui refusent de les déposer;
Tâches
additionnelles
Décide également que le mandat de la
MINUSCA comprendra
les tâches supplémentaires ci-après si les circonstances le permettent, et
demande au Secrétariat de commencer à les planifier :
a) Appuyer la réforme du secteur de
la sécurité et la procédure d'agrément, notamment en fournissant des conseils
stratégiques et en coordonnant l'assistance technique et la
formation;
b) Coordonner l'assistance
internationale, comme il convient;
c) Aider, dans la limite de ses
capacités, le Comité créé par le paragraphe 57 de la résolution 2127 (2013) et
le Groupe d'experts créé par la même résolution, notamment en leur communiquant
les renseignements utiles à l'exécution de leur
mandat;
d) Surveiller l'application des
mesures imposées par le paragraphe 54 de la résolution 2127 (2013), en
coopération avec le Groupe d'experts créé par la résolution 2127 (2013),
notamment en inspectant, s'il le juge nécessaire et le cas échéant sans préavis,
toutes armes et munitions et tout matriel connexe, où qu'ils se trouvent, et
tenir les autorités de transition informées des efforts déployés pour empêcher
les groupes armés d'exploiter les ressources
naturelles;
e) Saisir et collecter les armes et
tout matériel connexe transférés en République centraficaine en violation des
mesures imposées par le paragraphe 54 de la résolution 2127 (2013), et les
enregistrer et éliminer selon qu'il conviendra;
Référence : Texte intégral de la résolution 2149 (2104) du Conseil de
sécurité