L'Onu s'alarme d'une situation
anarchique en Centrafrique
NATIONS UNIES (Reuters), 16 mai 2013
- L'émissaire des Nations unies pour la République centrafricaine a exhorté
mercredi le Conseil de sécurité des Nations unies à envisager des sanctions
contre les ex-rebelles accusés d'exactions dont des viols et le recrutement
d'enfants-soldats.
Margaret Vogt a également recommandé
le déploiement d'une force de sécurité neutre afin de "contenir l'état
d'anarchie actuel" dans ce pays d'Afrique centrale où les rebelles du Séléka ont
pris le pouvoir le 24 mars, renversant le président François
Bozizé.
"Les abus et violations commis par
les combattants du Séléka et d'autres éléments armés (...) sont une source de
grave préoccupation pour la protection des civils", a déclaré l'émissaire
nigériane. "Le temps est venu pour le Conseil d'envisager l'imposition de
sanctions individuelles contre les architectes et les auteurs de ces violations
flagrantes."
Le chef rebelle Michel Djotodia, un
ancien fonctionnaire, a été nommé président par intérim par le parlement et
chargé de mener le pays à des élections dans les 18 mois.
Selon Margaret Vogt, la sécurité
s'est désintégrée dans le pays où "les éléments du Séléka retournent leur
vengeance contre la population".
Elle a ajouté que le pays semble
être devenu un repaire pour des rébellions étrangères cherchant à exploiter les
ressources naturelles du pays, riche en diamants et en or.
Le conflit représente selon elle une
menace directe à la sécurité de la région.
Le secrétaire général des Nations
unies, Ban Ki-moon, a déclaré que les gouvernements de la région avaient déjà
évoqué avec l'Onu la possibilité d'une force de maintien de la paix, mais que
celle-ci n'était pas envisageable pour le moment en raison de nombreuses
questions non résolues.
"Dans l'intervalle, j'exhorte le
conseil à envisager des mesures à court terme qui pourront apporter un répit", a
dit Ban. Il a suggéré de fournir conseils et argent à la Micopax, une force
régionale de 700 hommes déjà déployée en République centrafricaine sous la
responsabilité de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale
(CEEAC).
Michelle Nichols;
Jean-Stéphane Brosse pour le service français
15
May 2013 - The
situation in the
http://webtv.un.org/watch/central-african-republic-security-council-6967th-meeting/2384414349001/
http://www.jeuneafrique.com/
- 15 mai
2013
Le président
centrafricain de transition, Michel Djotodia, a entamé, mardi 14 mai, sa
première visite régionale. Après le Tchad, mardi, il doit se rendre au Gabon et
en Guinée équatoriale.
Depuis, qu’à la tête
de la coalition Séléka, il a renversé le régime de l’ex-président François
Bozizé fin mars, c’est la première fois qu’il quitte le territoire
centrafricain. Michel Djotodia a entamé, mardi 14
mai, une tournée régionale de quelques jours.
Et c’est chez son
voisin tchadien que le président de la transition a débuté sa visite. Accompagné
d’une délégation d’une dizaine de personnes (principalement des ministres et des
conseillers à la présidence), il a été reçu, mardi, par le chef de l’État Idriss
Déby Into. Selon un communiqué de la présidence, Idriss Déby l’a « exhorté à
davantage d’efforts pour assurer la sécurité des biens et des personnes et à
asseoir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire (…) et a insisté sur
la nécessité de préserver le caractère laïc de l’État centrafricain et la
coexistence pacifique entre les communautés ».
Une nouvelle entrevue
entre Djotodia et Déby a eu lieu mercredi matin. Avant cela, l'homme fort de
Bangui s’était rendu sur le monument aux morts des soldats tchadiens disparus au
Mali pour y déposer une gerbe de fleur.
L'épine
Bozizé
Michel Djotodia doit
poursuivre sa tournée au Gabon, où il était attendu dans la journée de mercredi,
ainsi qu’en Guinée équatoriale, où il se rendra
vendredi. En revanche, il ne devrait pas faire escale au Cameroun. « Il y a un accord de
principe, mais pas encore de date », explique son directeur de cabinet. Un
contre-temps qui intervient alors que les autorités de transition goûtent peu
l’attitude de Yaoundé concernant la présence de l’ex-président François Bozizé.
« Il bénéficie de toutes les libertés, est autorisé à organiser des réunions à
l’ambassade centrafricaine, donne des conférences de presse », explique un
diplomate en poste à Bangui.
Reste que cette
première tournée régionale, présentée par les autorités de transition comme une
« visite de présentation », est pour Michel Djotodia un moment important.
Symboliquement, elle renforce la légitimation du nouveau régime centrafricain,
alors que le président de la transition a été officiellement convié au prochain
sommet extraordinaire de la Ceeac, en juin à Ndjamena.
« Le simple fait qu’il
accepte de voyager montre que les choses ne vont peut-être pas si mal qu’on ne
le dit », précise notre diplomate. À Bangui, les opérations de cantonnements ont
débuté mardi. Et la semaine dernière, 200 soldats tchadiens sont
arrivés dans le cadre du renforcement des troupes de
la Fomac décidé lors du dernier sommet de la
Ceeac.
Menaces
Mais si la situation
politique tend à s’améliorer, les exactions des éléments de la Séléka se
poursuivent. Avant d’être totalement désarmés et cantonnés, les ex-combattants
rebelles exigent que leur effort de guerre soit rétribué financièrement. « Il
est prématuré d’évoquer la question de désarmement. Il faut que le chef de
l’État nous verse d’abord nos indemnités avant de nous désarmer et cantonner.
S’il n’y a pas un terrain d’entente entre nous, les armes peuvent crépiter et
c’est la population civile qui fera les frais », a menacé le lieutenant Ali
Alkanto.
Et notre diplomate de
poursuivre : « Djotodia est sous pression. Il a compris que s’il ne rétabli pas
l’ordre, il n’obtiendra aucun crédit ».
Par Vincent Duhem
Tchad: la
sécurité en Centrafrique au centre des discussions entre Michel Djotodia et
Idriss Déby
Le président tchadien
Idriss Déby Itno (D) reçoit le président de la transition centrafricaine Michel
Djotodia, le 14 mai 2013 à Ndjamena. - AFP PHOTO / STR
Par RFI - mercredi 15
mai 2013
Michel Djotodia, le
président de la transition en Centrafrique, était à Ndjamena hier, mardi 14 mai,
pour une visite de travail. Une rencontre qui inaugure une tournée régionale et
qui a permis de faire le point sur la stabilisation de la situation en
Centrafrique deux mois après le renversement de François Bozizé par la coalition
Seleka.
Michel Djotodia
n’était pas revenu à Ndjamena depuis janvier
Depuis, beaucoup d’eau
a coulé sous les ponts. Le chef rebelle est devenu un président de transition
qui cherche à ramener la sécurité dans un pays où l’armée n’existe presque plus.
Michel Djotodia qui n’a pas été convié aux deux sommets de Ndjamena consacrés à
la Centrafrique dit être venu prendre conseil auprès d’Idriss Déby
:
« Le chef de l'Etat m'a prodigué beaucoup de
conseils. Il s'est beaucoup attardé sur la question de la sécurité, condition
sine qua non pour que le pays se
relance ».
Les deux chefs d’Etat
ont aussi fait le point sur l’évolution des actions menées en vue de ramener la
sécurité, mais aussi de préserver le caractère laïc de la
Centrafrique.
Le président de
transition de la Centrafrique continuera sa tournée au Gabon puis au
Cameroun.