I.
70e anniversaire de la création de l'ONU
L'année
prochaine marquera le 70e anniversaire de la création de l'Organisation des
Nations Unies et de la victoire de la guerre mondiale antifasciste. Il convient
que l'ONU et la communauté internationale organisent des commémorations
solennelles pour réitérer leur engagement à soutenir le multilatéralisme,
sauvegarder les buts et principes de la Charte des Nations Unies, consolider
l'ordre international d'après-guerre, renforcer le rôle de l'ONU et promouvoir
ensemble la cause de la paix et du développement. Pour cette raison, la Chine
propose d'inscrire la « commémoration du 70e anniversaire de la victoire de
la Seconde Guerre mondiale » à l'ordre du jour de la 69e Assemblée générale
des Nations Unies.
II.
Réforme de l'ONU
La
Chine appuie les efforts de l'ONU visant à évoluer sans cesse avec le temps
ainsi qu'à se développer et à se perfectionner davantage à travers la réforme
pour mieux répondre aux attentes de la communauté internationale. La réforme de
l'ONU doit permettre de renforcer ses capacités à coordonner les efforts des
différents pays pour relever les défis planétaires et d'accroître le droit à la
parole des pays en développement dans les affaires internationales. Cette
réforme doit être tous azimuts et menée de manière équilibrée dans les trois
domaines majeurs que sont la sécurité, le développement et les droits de
l'homme, et surtout viser à aboutir à des résultats positifs dans le domaine du
développement qui touche aux intérêts vitaux des nombreux pays en développement.
La
Chine soutient une réforme du Conseil de Sécurité. Cette réforme doit permettre
en priorité aux pays en développement, notamment aux pays africains, d'avoir une
représentation accrue et davantage voix au chapitre au Conseil, et aux nombreux
petits et moyens pays d'avoir plus de chances d'y siéger à tour de rôle et de
participer à la prise de décision pour y jouer un rôle plus important. Les
différentes parties doivent continuer à mener de larges consultations
démocratiques en tenant compte des intérêts et des préoccupations des unes et
des autres, en vue de trouver une solution de réforme globale et de dégager le
plus large consensus possible. Il ne faut pas fixer un délai artificiel de
réforme ni forcer le vote d'un projet de réforme immature.
III.
Lutte contre le terrorisme
Le
terrorisme est un fléau planétaire qui menace sérieusement la sécurité et le
développement du monde. La communauté internationale doit engager une ample
coopération antiterroriste conformément à la Charte des Nations Unies, au droit
international et aux autres principes régissant les relations internationales
universellement reconnus, et appliquer intégralement les résolutions pertinentes
du Conseil de Sécurité et la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations
Unies. L'ONU et son Conseil de Sécurité doivent jouer leur rôle de direction et
de coordination dans la lutte internationale contre le terrorisme. Dans la lutte
antiterroriste, il convient de s'attaquer à la fois aux symptômes et aux racines
du mal et de se garder de la pratique du double critère. La Chine est d'avis
qu'il faut rester hautement vigilant quant aux nouvelles évolutions du
terrorisme international et combattre avec fermeté l'utilisation par les
terroristes d'Internet et d'autres technologies de communication modernes pour
répandre et exciter les idées terroristes en vue d'endoctriner les gens,
recruter des terroristes, et financer et fomenter des actes terroristes.
IV.
Opérations de maintien de la paix de l'ONU
Ces
dernières années, du fait des évolutions et changements de la situation
internationale, les opérations de maintien de la paix de l'ONU font face à des
exigences plus élevées et à de nombreux défis. La Chine soutient l'initiative
avancée par le Secrétaire général des Nations Unies d'examiner les opérations de
maintien de la paix, et est pour une réforme nécessaire de celles-ci basée sur
un large consensus. Dans le même temps, la communauté internationale doit rester
toujours fidèle aux trois principes définis par Dag Hammarskjöld que sont
« le consentement de l'État-hôte, l'impartialité et le non-recours à la
force sauf en cas de légitime défense ou de défense du mandat », et
respecter la souveraineté et tenir pleinement compte des préoccupations de
l'État-hôte dans les opérations de maintien de la paix.
La
Chine est un partisan ferme et un acteur actif des opérations de maintien de la
paix de l'ONU. Elle a envoyé jusqu'ici plus de 20 000 militaires, policiers
et agents civils à ces opérations. Avec plus de 2 100 agents chinois
actuellement présents dans neuf opérations, la Chine est, en termes d'effectif,
le premier contributeur de Casques bleus parmi les cinq membres permanents du
Conseil de Sécurité. La Chine continuera à participer de manière active et
approfondie aux opérations de maintien de la paix de l'ONU.
V.
Sécurité de l'information et cybersécurité
La
communauté internationale doit, sur la base du respect réciproque et de la
confiance mutuelle, renforcer le dialogue et la coopération afin de bâtir
ensemble un cyberespace marqué par la paix, la sécurité, l'ouverture et la
coopération et de réaliser une sécurité universelle sur la planète. Les
technologies de l'information et de la communication doivent être utilisées pour
promouvoir le développement socioéconomique et contribuer à la paix et à la
stabilité internationales. Il faut prévenir effectivement la militarisation du
cyberespace et la course au cyberarmement. La Chine est pour la préservation de
la libre circulation des informations dans le respect des législations
nationales, et contre l'ingérence dans les affaires intérieures d'autrui ou
l'atteinte aux intérêts d'autrui à travers les réseaux. Elle se prononce pour la
construction d'un système de gestion d'Internet multilatéral, démocratique et
transparent, préconise le concept du bénéfice mutuel et du gagnant-gagnant et
estime que la communauté internationale doit accroître l'aide envers les pays en
développement pour combler le « fossé numérique ».
La
Chine, la Russie et d'autres pays ont soumis ensemble à l'Assemblée générale des
Nations Unies un projet du « Code de conduite international pour la
sécurité de l'information », offrant ainsi une base aux discussions
internationales concernées. La Chine est prête à travailler ensemble avec les
différentes parties pour améliorer davantage ce Code en vue d'instaurer au plus
tôt un cadre de règles internationales dans ce domaine. Les Nations Unies ont un
rôle prépondérant à jouer dans le domaine de la cybersécurité.
VI.
Dossiers d'actualité régionaux
1.
Situation dans la Péninsule coréenne
La
Chine s'en tient à la réalisation de la dénucléarisation de la Péninsule
coréenne, à la préservation de la paix et de la stabilité dans la Péninsule et
au règlement des questions par le dialogue et les consultations. Le dialogue et
les consultations représentent la seule voie valable pour résoudre les questions
de la Péninsule, et les pourparlers à six constituent une plate-forme
réaliste
et efficace pour régler de manière équilibrée les préoccupations des uns et des
autres et réaliser la dénucléarisation de la Péninsule. La Chine espère que les
parties concernées se garderont de prendre des actions susceptibles de faire
monter les tensions, engageront activement des contacts et dialogues et
poursuivront leurs efforts en vue d'un règlement négocié de leurs divergences et
d'une reprise rapide des pourparlers à six.
2.
Afghanistan
La
Chine souhaite voir l'Afghanistan réaliser une transition en douceur sur les
plans politique, sécuritaire et économique, appuie le processus de
réconciliation « des Afghans et conduit par les Afghans » et soutient
l'Afghanistan dans ses efforts visant à former un gouvernement inclusif reposant
sur une large assise. La communauté internationale doit respecter
l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Afghanistan et
honorer effectivement ses engagements d'aide au développement socioéconomique du
pays. La Chine organisera dans la deuxième moitié de l'année 2014 la quatrième
réunion des Ministres des Affaires étrangères du processus d'Istanbul sur la
question afghane.
3.
Processus de paix au Moyen-Orient
La
question de la Palestine est au cœur du dossier du Moyen-Orient. La Chine
soutient la création par le peuple palestinien d'un État palestinien indépendant
et pleinement souverain sur la base des frontières de 1967 et ayant
Jérusalem-Est comme capitale ainsi que l'adhésion de la Palestine aux
organisations internationales dont les Nations Unies. Les différentes parties
concernées de la question du Moyen-Orient doivent trouver une solution
appropriée à leurs différends par voie politique et diplomatique et sur la base
des résolutions pertinentes des Nations Unies, du principe dit « la terre
contre la paix », de l'« Initiative de paix arabe » et de la
« Feuille de route » pour la paix au Moyen-Orient. En 2013, le
Président chinois Xi Jinping a avancé une proposition en quatre points sur le
règlement de la question de la Palestine.
La
Chine est profondément attristée par les nouveaux conflits meurtriers entre
Israël et la Palestine, et condamne tout acte portant atteinte aux civils
innocents. Le Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a avancé une
proposition de paix en cinq points sur le règlement des conflits
israélo-palestiniens. La racine de ces conflits réside dans l'absence prolongée
d'une solution équitable et raisonnable à la question de la Palestine. Les
parties concernées d'Israël et de la Palestine doivent faire des négociations de
paix un choix stratégique inébranlable et se donner mutuellement des signes de
bonne volonté. Dans les négociations de paix, il faut que chacun fasse un pas
vers l'autre au lieu de faire le contraire, et il faut surtout éviter l'escalade
des tensions causée par la rupture des négociations.
Il
faut également accorder une haute attention aux négociations Syrie-Israël et
Liban-Israël, composantes importantes du processus de paix au Moyen-Orient, et
les faire progresser.
4.
Syrie
Le
règlement politique est la seule issue réaliste à la crise syrienne. Pour les
différentes parties syriennes, l'urgence est de prendre à cœur l'avenir du pays
et la sécurité du peuple, et à partir de là, de parvenir rapidement à un
cessez-le-feu et à l'arrêt de violences, de reprendre le processus des
négociations et de trouver une « voie médiane » adaptée à la réalité
syrienne et tenant compte des préoccupations des différentes parties. La Chine
appuie la médiation des Nations Unies en vue d'un règlement politique de la
question syrienne.
La
Chine soutient l'adoption de mesures effectives pour apaiser la situation
humanitaire en Syrie et continuera à accorder des aides humanitaires au peuple
syrien, y compris aux réfugiés syriens hors du pays. Dans le même temps, les
secours humanitaires doivent se faire dans le respect des principes directeurs
des Nations Unies en la matière, et la question humanitaire ne doit pas être
politisée. La communauté internationale se doit de combattre ensemble le
terrorisme de sorte à éliminer le terreau des forces terroristes et extrémistes.
5.
Irak
La
Chine soutient l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de
l'Irak, ainsi que les efforts du gouvernement irakien pour préserver la
stabilité dans le pays et lutter contre le terrorisme. Elle salue la formation
du nouveau gouvernement irakien. Elle soutient et encourage les
différentes
factions irakiennes
à poursuivre le dialogue politique inclusif pour faire avancer le processus de
la réconciliation politique et de la reconstruction économique. Sur le dossier
de la lutte contre le terrorisme en Irak, la communauté internationale est
appelée à trouver des consensus et à créer une synergie tout en tenant
pleinement compte de l'interaction des questions régionales d'actualité
brûlante, de sorte à gérer ce dossier de manière intégrée.
6.
Question nucléaire iranienne
La
Chine soutient le maintien du système international de non-prolifération
nucléaire et préconise un règlement adéquat de la question nucléaire iranienne
par le dialogue et les négociations pour préserver la paix et la stabilité au
Moyen-Orient. L'Iran, en tant que partie au Traité sur la Non-Prolifération des
Armes nucléaires (TNP), a le droit d'utiliser l'énergie nucléaire à des fins
pacifiques et le devoir de remplir ses obligations internationales en matière de
non-prolifération. Actuellement, les Six et l'Iran travaillent pour mettre en
œuvre à pas sûrs la première étape de leur accord tout en faisant avancer
activement les négociations sur un accord global. Ils doivent multiplier leurs
efforts diplomatiques et poursuivre les consultations d'égal à égal, de sorte à
parvenir rapidement à un accord global juste, équilibré, mutuellement bénéfique
et gagnant-gagnant. L'AIEA et l'Iran doivent également renforcer leur
coopération afin de régler dans les meilleurs délais les questions en suspens
concernées.
7.
Soudan du Sud
La
Chine espère sincèrement que les deux protagonistes du conflit sud-soudanais
pourront, dans l'intérêt fondamental du pays et du peuple et dans l'intérêt
général de la paix et de la stabilité dans la région, mettre effectivement en
œuvre l'accord de cessez-le-feu, engager des négociations inclusives, régler
leurs divergences par des moyens politiques et réaliser la réconciliation
nationale. La communauté internationale doit continuer à apporter un soutien
ferme aux efforts de médiation et au rôle dominant de l'Autorité
intergouvernementale pour le développement (IGAD) et à fournir des aides
humanitaires au Soudan du Sud.
8.
Darfour du Soudan
Sur
cette question, il faut faire jouer pleinement le rôle essentiel du
« mécanisme tripartite ONU-UA-gouvernement soudanais » et poursuivre
la stratégie de la « double voie » qui consiste à faire avancer de
façon équilibrée le déploiement des forces de maintien de la paix et les
négociations politiques. La Chine espère voir les autres
factions du
Darfour se joindre rapidement au processus de négociations politiques.
9.
Libye
Les
différentes forces libyennes doivent tenir compte des intérêts du pays et du
peuple, parvenir immédiatement à un cessez-le-feu et à l'arrêt de violences et
régler leurs divergences par un dialogue et des consultations inclusifs pour
rétablir au plus vite la stabilité et préserver l'union et l'unité du pays. La
communauté internationale doit travailler ensemble pour favoriser les
négociations de paix et la réconciliation, honorer effectivement ses engagements
envers la Libye, promouvoir un règlement adéquat de la question libyenne et
aider la Libye à réaliser la transition politique et à progresser dans la
reconstruction économique.
10.
Somalie
Saluant
la percée réalisée dans le processus de paix en Somalie, la Chine souhaite voir
le gouvernement et le peuple somaliens saisir l'opportunité historique qui se
présente pour réaliser au plus tôt la paix, la stabilité et la reconstruction du
pays. La communauté internationale doit honorer effectivement ses engagements
d'aide à la Somalie, accroître son soutien et son assistance à la Mission de
l'UA en Somalie (AMISOM) et soutenir le travail de la Mission d'Assistance des
Nations Unies en Somalie (MANUSOM). La Chine a décidé de rouvrir son ambassade
en Somalie et a envoyé pour ce faire un groupe de travail dans le pays.
11.
Mali
La
Chine soutient fermement les efforts du Mali pour défendre sa souveraineté, son
unité et son intégrité territoriale, et salue les négociations de paix menées
par les différentes parties pour trouver une solution politique à la question du
Nord du pays. Appuyant depuis toujours la cause de la paix et du développement
au Mali, la Chine a fourni des assistances nécessaires au Mali, à l'UA et aux
pays concernés de la région et envoyé activement des contingents participer à
l'opération onusienne de maintien de la paix au Mali. La Chine apprécie et
soutient les efforts des pays africains et des organisations régionales
africaines visant à préserver l'unité du Mali de même que la paix et la
stabilité dans la région.
12.
République centrafricaine
La
Chine espère que les principales factions
centrafricaines pourront honorer effectivement leur engagement de cessez-le-feu
et œuvrer à l'unité nationale pour créer un environnement favorable à la
transition politique et à la reconstruction du pays. La communauté
internationale doit suivre de plus près la situation dans ce pays et s'y engager
davantage, de même que soutenir les actions de la Mission multidimensionnelle
intégrée des Nations Unies pour la stabilité en République centrafricaine
(MINUSCA).
13.
Ukraine
Adoptant
toujours une position objective et impartiale sur la question ukrainienne, la
Chine estime que le règlement politique est la seule issue pour résoudre la
crise. Les parties concernées doivent engager le dialogue, renforcer leur
coopération, bien gérer leurs divergences et tâcher de parvenir à un plan
politique du règlement global de la crise en assurant l'équilibre des intérêts
de toutes les parties. La Chine soutient l'intensification par le mécanisme de
coordination international concerné de ses efforts de médiation et entend
continuer à jouer un rôle constructif pour une solution politique à la crise
ukrainienne.
VII.
DÉveloppement
1.
Agenda de développement post-2015
Il
convient de promouvoir de manière solide l'Agenda de développement post-2015 sur
la base d'une évaluation générale de l'état actuel de la coopération
internationale pour le développement et surtout sur la base de la mise en œuvre
des Objectifs du Millénaire pour le Développement à l'échelle mondiale. Ce
processus doit être conduit par les pays membres et dans le cadre des Nations
Unies.
Les
différents pays doivent élaborer ensemble, dans un esprit de bénéfice mutuel, de
coopération et de gagnant-gagnant, un Agenda de développement post-2015 qui soit
équitable, inclusif et durable. La Chine est d'avis que l'Agenda de
développement doit s'articuler autour de l'éradication de la pauvreté et de la
promotion du développement, s'en tenir aux principes directeurs tels que la
diversification des modes de développement et les « responsabilités
communes mais différenciées », favoriser l'amélioration du bien-être de la
population, la promotion d'une croissance inclusive et le progrès social,
veiller à un équilibre entre les trois piliers que sont l'économie, le social et
l'environnement, respecter les voies et les politiques de développement des
différents pays, renforcer le partenariat mondial pour le développement,
améliorer les moyens et mécanismes de mise en œuvre, et assurer les ressources
de développement.
2.
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
Les
OMD arriveront à échéance en 2015. Malgré des progrès encourageants à l'échelle
mondiale, la mise en œuvre des OMD est très inégale entre les différents pays et
régions, et il est fort difficile de réaliser les OMD à l'échelle mondiale selon
le calendrier prévu. La communauté internationale doit continuer à honorer ses
engagements sans jamais relâcher ses efforts pour promouvoir la réalisation des
OMD. Elle doit assurer les ressources de développement, accélérer le processus
de la mise en œuvre, et concentrer les efforts pour aider les pays africains,
surtout les PMA, à réaliser le développement et à sortir de la pauvreté. Les
pays en développement doivent entreprendre, en fonction de leurs réalités
nationales, des actions concrètes pour se développer. Les Nations Unies ont un
rôle central à jouer dans la coopération internationale pour le développement
afin de fournir une garantie institutionnelle à la réalisation des OMD.
3.
Changement climatique
La
Chine salue les résultats encourageants de la Conférence de Varsovie sur les
changements climatiques tenue fin 2013, et espère que le Sommet sur le climat
prévu le 23 septembre aux Nations Unies donnera une impulsion politique aux
négociations sur le changement climatique et que la Conférence de Lima sur les
changements climatiques qui se tiendra à la fin de cette année permettra de
trouver davantage de consensus pour les négociations de la prochaine étape. La
Chine continuera à travailler avec la communauté internationale, conformément
aux principes des « responsabilités communes mais différenciées », de l'équité
et des capacités respectives, pour conclure, selon le calendrier prévu, les
négociations internationales sur un nouveau système de lutte contre le
changement climatique post-2020 lors de la Conférence de Paris sur les
changements climatiques en 2015, et les faire aboutir à des résultats globaux et
équilibrés. Les pays développés doivent faire preuve de bonne volonté politique
et honorer leurs engagements pour redoubler d'efforts en matière de réduction
des émissions et fournir aux pays en développement un soutien suffisant sur les
plans financier, technologique et de construction de capacités.
4.
Sécurité alimentaire
La
communauté internationale doit agir de manière coordonnée dans un esprit de
développement partagé et adopter des mesures efficaces pour améliorer
l'environnement de l'agriculture, du commerce et de l'investissement, accroître
les capacités globales de production agricole, assurer la stabilité du prix des
matières premières dont les denrées alimentaires, prévenir les spéculations et
les surenchères excessives et préserver ensemble la sécurité alimentaire à
l'échelle mondiale.
La
Chine poursuit une politique fondée sur les efforts domestiques, une
autosuffisance alimentaire essentielle et un réajustement adéquat des stocks par
l'import-export. Elle a mis en place un système et des mécanismes permettant
d'assurer au pays une sécurité alimentaire de long terme et constitué des
réserves céréalières suffisantes. La Chine participera activement aux efforts de
la communauté internationale visant à éradiquer la faim et à réduire la
pauvreté, et préservera ensemble avec celle-ci la sécurité alimentaire mondiale.
5.
Financement du développement
L'insuffisance
du financement est un défi majeur pour le développement au niveau mondial.
Actuellement, malgré quelques progrès, le financement pour le développement fait
toujours face à des problèmes comme le manque important de fonds et la faiblesse
chronique de la mobilisation.
La
communauté internationale doit construire et améliorer un partenariat global
pour le développement basé sur l'égalité, le bénéfice mutuel et le
gagnant-gagnant, mettre en œuvre le Consensus de Monterrey, et déployer des
efforts prioritairement dans les quatre domaines suivants : Premièrement,
accroître les ressources et renforcer les institutions du développement ;
Deuxièmement, faire en sorte que les pays développés remplissent effectivement
leur engagement de consacrer 0,7% de leur revenu national brut à l'aide publique
au développement et poursuivent leurs efforts d'allègement de dettes et
d'ouverture de marché à l'égard des pays en développement ; Troisièmement,
renforcer la gouvernance économique mondiale et augmenter la représentation et
le droit à la parole des pays en développement dans les institutions économiques
et financières internationales ; Quatrièmement, créer un environnement extérieur
favorable au développement des pays en développement, s'opposer au
protectionnisme commercial, et aider les pays en développement à tirer profit
des chaînes de valeur mondiales. La Chine salue la troisième Conférence
internationale sur le financement du développement qui se tiendra en juillet
prochain.
VIII.
ContrÔle des armements, dÉsarmement et non-prolifÉration
1.
Question nucléaire
La
Chine plaide toujours activement pour l'interdiction complète et la destruction
totale des armes nucléaires. Elle poursuit fermement une stratégie nucléaire
d'autodéfense, observe fidèlement son engagement de ne jamais utiliser en
premier les armes nucléaires à aucun moment et en aucune circonstance ainsi que
son engagement inconditionnel de ne pas employer ni menacer d'employer les armes
nucléaires contre les pays et régions sans armes nucléaires. Elle estime qu'il
faut faire de la réalisation de la sécurité universelle un objectif fondamental,
préserver l'autorité et l'efficacité des mécanismes multilatéraux existants tels
que la Conférence du Désarmement de Genève, s'en tenir aux principes de
promotion équilibrée et de consensus, et assurer la participation large de la
communauté internationale.
Le
TNP, pierre angulaire du régime international de non-prolifération, constitue
une plate-forme importante pour la promotion de la gouvernance mondiale dans le
domaine nucléaire. La Chine espère que les différentes parties pourront
préserver et renforcer ensemble l'universalité, l'autorité et l'efficacité du
TNP, et faire avancer de manière équilibrée le désarmement nucléaire, la
non-prolifération nucléaire et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire
afin d'approfondir davantage la gouvernance mondiale dans le domaine nucléaire.
La
Chine soutient la Conférence du Désarmement de Genève dans ses efforts pour
parvenir au plus tôt à un plan de travail global et équilibré et démarrer dans
les meilleurs délais un travail de fond. Elle soutient le lancement rapide des
négociations sur un « traité d'interdiction de la production de matières
fissiles pour les armes nucléaires » par la Conférence du Désarmement qu'elle
juge depuis toujours comme la seule enceinte appropriée pour entamer de telles
négociations, et travaille activement pour pousser les différentes parties à
dégager des consensus et à réduire leurs divergences. La Chine soutient
fermement le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et œuvre
activement à son entrée en vigueur dans les meilleurs délais.
Lors
du troisième Sommet sur la sécurité nucléaire tenu en mars dernier, le Président
chinois Xi Jinping a souligné l'importance de s'en tenir à une conception de la
sécurité nucléaire rationnelle, coordonnée et équilibrée et d'instaurer ensemble
un système international de sécurité nucléaire fondé sur l'équité, la
coopération et le gagnant-gagnant. La Chine travaillera à la lumière de cette
idée pour rechercher ensemble avec toutes les parties les moyens efficaces de
renforcer la sécurité nucléaire.
L'utilisation
de l'énergie nucléaire doit avoir comme préalable la sécurité. La Chine soutient
les efforts de la communauté internationale pour adopter des mesures effectives
en vue du renforcement de la sécurité de l'énergie nucléaire et favoriser
activement une coopération en son sein afin de promouvoir un développement sain
et durable de l'énergie nucléaire.
2.
Armes biologiques et chimiques
La
Chine se prononce pour le renforcement continu de l'efficacité, de l'autorité et
de l'universalité de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC)
et de la Convention sur l'interdiction des armes biologiques (CIAB). Elle
regrette que des pays détenteurs d'armes chimiques et ceux ayant abandonné des
armes chimiques sur le territoire d'un autre État n'aient pas achevé la
destruction de leurs armes chimiques dans les délais fixés par la CIAC et elle
exhorte les pays concernés à s'investir davantage conformément aux résolutions
pertinentes de la Conférence des États parties et du Conseil exécutif pour
achever rapidement la destruction selon le calendrier prévu par les résolutions
et les plans de destruction pertinents. Le processus de destruction, y compris
la destruction des armes chimiques abandonnées, doit être surveillé de manière
efficace par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. La Chine
soutient fermement la destruction des armes chimiques syriennes dans le cadre de
la CIAC et y a apporté une contribution importante.
3.
Non-prolifération
La
Chine s'oppose fermement à la prolifération des armes de destruction massive
(ADM) et de leurs vecteurs. Pour atteindre les objectifs de la
non-prolifération, les pays du monde doivent œuvrer à créer un environnement
sécuritaire international et régional où priment la coopération et la confiance
mutuelle pour éliminer les motivations de la prolifération des ADM, veiller à
régler les problèmes de la prolifération par voies politique et diplomatique,
sauvegarder et renforcer effectivement le système international de
non-prolifération, traiter de manière équilibrée les rapports entre la
non-prolifération et l'utilisation pacifique des sciences et technologies et
rejeter la pratique « deux poids, deux mesures ». La Chine est prête à renforcer
ses échanges et sa coopération avec les différentes parties concernées pour
promouvoir ensemble le processus international de non-prolifération.
4.
Sécurité de l'espace extra-atmosphérique
La
Chine préconise depuis toujours l'utilisation pacifique de l'espace
extra-atmosphérique et s'oppose à la militarisation de l'espace et à la course
aux armements dans l'espace. Elle estime nécessaire pour la communauté
internationale de négocier et d'élaborer au plus tôt un nouveau traité
international pour éliminer à la racine les menaces de sécurité
extra-atmosphériques. Pour ce faire, la Chine et la Russie ont soumis
conjointement, en février 2008, à la Conférence du Désarmement un projet de
traité sur la prévention du placement d'armes dans l'espace et de la menace
ou de l'emploi de la force contre des objets spatiaux, et y ont apporté en juin
2014 des modifications selon les avis et propositions des différentes parties.
La Conférence du Désarmement est appelée à négocier au plus tôt un traité sur le
contrôle des armements dans l'espace extra-atmosphérique sur la base de ce
projet. La Chine préconise la poursuite des principes
d'« inclusivité » et de « complémentarité » pour faire
avancer le processus de prévention de la course aux armements dans l'espace et
celui des « mesures de transparence et de confiance ».
IX.
Question des droits de l'homme
Les
gouvernements des différents pays ont tous l'obligation de promouvoir et de
protéger les droits de l'homme. La communauté internationale doit respecter
l'indivisibilité des différents droits de l'homme et accorder la même importance
aux droits civiques et politiques, aux droits économiques, sociaux et culturels
ainsi qu'au droit au développement. Étant donné la diversité des réalités
nationales des pays, il n'existe pas de mode universel en matière de promotion
et de protection des droits de l'homme. Et il y a toujours des améliorations à
faire sur cette question.
La
Chine, plaidant activement depuis toujours pour les échanges internationaux dans
le domaine des droits de l'homme, préconise le développement d'un dialogue et
d'une coopération constructifs entre les différents pays sur la base de
l'égalité et du respect mutuel pour renforcer la connaissance réciproque,
aplanir les divergences ainsi que promouvoir et protéger ensemble les droits de
l'homme. Elle s'oppose à la politisation de la question des droits de l'homme et
à la pratique « deux poids, deux mesures ».
X.
SÉcuritÉ de la santÉ publique
La
lutte contre le VIH/sida constitue non seulement une tâche pressante pour la
communauté internationale, mais aussi un volet important de la réalisation des
OMD. La communauté internationale, notamment les pays développés, doivent
accorder aux pays en développement des assistances accrues pour le renforcement
de leurs capacités en matière de lutte contre le VIH/sida. Il convient que
l'ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme ainsi que d'autres institutions internationales renforcent leur
coordination afin d'aider davantage les pays en développement à lutter contre ce
fléau. La Chine entend participer activement aux initiatives et actions
internationales de lutte contre le VIH/sida, partager ses expériences en la
matière avec d'autres pays et apporter du soutien et des aides dans la mesure de
ses possibilités.
La
flambée de maladie à virus Ebola pèse lourd sur le développement socioéconomique
des pays affectés et pose un nouveau défi pour la préservation de la sécurité de
la santé publique dans le monde. La santé publique à l'échelle mondiale est un
système d'ensemble dont aucun pays ne peut se mettre à l'écart. Aucune faille
n'est admise dans la construction du système de sécurité mondial de la santé
publique. Actuellement, l'urgence est d'avoir une connaissance scientifique de
l'épidémie d'Ebola et d'aider les pays africains à y répondre et à la prévenir
de manière efficace, à intensifier les mesures de détection ainsi qu'à en
juguler la propagation. Il convient de mettre pleinement en valeur l'expertise
de l'Organisation mondiale de la Santé et de faire jouer le rôle de coordination
aux Nations Unies. À long terme, il faut accroître l'assistance et l'engagement
dans le domaine de la santé en Afrique et contribuer au renforcement de ses
capacités de prévention et de contrôle des maladies, afin de s'attaquer aux
racines du problème comme à ses manifestations.
Le
gouvernement chinois a fourni des aides d'urgence en matériel médical et envoyé
des experts médicaux à la Guinée, au Libéria, à la Sierra Leone et à la
Guinée-Bissau. À cela s'ajoutent encore les équipes médicales chinoises qui
poursuivent leur travail dans ces pays. La Chine entend travailler avec la
communauté internationale pour continuer à fournir des aides pour un endiguement
rapide et efficace de cette flambée d'Ebola.
XI.
Finances de l'ONU
Tous
les États membres de l'ONU doivent, conformément à l'esprit de la Charte des
Nations Unies et au principe de la capacité de paiement défini par les
résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies, remplir scrupuleusement
leurs obligations financières en s'acquittant ponctuellement, intégralement et
inconditionnellement de leurs contributions et de leurs parts de contribution
aux frais des opérations de maintien de la paix pour assurer une base financière
solide et stable à l'Organisation.
Il
convient de suivre le principe dit « lier les ressources aux
programmes » pour améliorer l'efficacité de l'utilisation des ressources de
l'ONU tout en tenant pleinement compte des préoccupations et des demandes
légitimes des pays en développement. Les États membres sont appelés à renforcer
davantage leurs coordinations et échanges pour mieux accompagner le Secrétariat
dans la coordination des programmes et la gestion des budgets financiers et des
ressources.
XII.
LÉgalitÉ nationale et internationale
La
réalisation de l'État de droit à l'échelle nationale et internationale
représente une aspiration de tous les pays du monde. S'agissant du renforcement
de la légalité nationale, chaque pays a le droit de choisir librement un système
légal adapté à ses réalités nationales, et les pays aux systèmes différents
doivent se témoigner mutuellement respect et tolérance, s'inspirer les uns des
autres et se développer ensemble. Le gouvernement chinois, ayant pour objectif
de « construire un État de droit en Chine », travaillera à promouvoir
sur tous les plans l'application de la stratégie de l'administration du pays
selon la loi. En ce qui concerne le renforcement de la légalité internationale,
il faut préserver l'autorité de la Charte des Nations Unies, observer
strictement les principes du droit international universellement reconnus comme
l'égalité souveraine entre les États et la non-ingérence dans les affaires
intérieures d'autrui, assurer fermement une application égale du droit
international en évitant la pratique « deux poids, deux mesures »,
perfectionner sans cesse la législation internationale, assurer le respect et
l'application du droit international et promouvoir la démocratisation des
relations internationales et le respect du droit dans les relations
internationales.
XIII.
Cour pÉnale internationale
La
Chine soutient la création d'une Cour pénale internationale indépendante,
impartiale, efficace, universelle et complémentaire des juridictions nationales,
pour punir les crimes les plus graves ayant une portée internationale et
favoriser la paix et la justice internationales. La Cour doit, conformément à
ses buts de promouvoir la paix et la sécurité dans le monde et de préserver le
bien-être de l'humanité toute entière, se coordonner et coopérer avec d'autres
mécanismes internationaux et se garder de perturber les processus de paix
concernés. La Chine espère que la Cour s'en tiendra strictement à son principe
de complémentarité, respectera effectivement la souveraineté judiciaire
nationale et exercera ses fonctions en vertu du droit et avec prudence afin de
gagner largement la confiance et le respect de la communauté internationale par
des actions objectives et impartiales.
fmprc.gov.cn/
- 2014/09/05