TABU LEY ROCHEREAU NOUS QUITTE CE JOUR 30 NOVEMBRE 2013

 


HOMMAGE A TABU LEY ROCHEREAU

Le Seigneur de la musique africaine moderne et congolaise particulièrement, avair fêté le mardi 13 novembre 2012, ses 72 ans d'âge et en décembre les 42 ans de son passage à l'Olympia de Paris. Cette année 2013 est l'année de ses 53 ans de carrière professionnelle. Il nous quitte, le 30 novembre 2013

Pascal TABU est né dans la province de Bandundu, près de Bagata, à 400 Km de Kinshasa, le 13 Novembre 1940. Il a d'abord été nommé, par rapport à son lieu de naissance, Pascal SINAMUEYI. Ce qui signifie en Kiyanzi: le confluent de deux rivières. Mais sa famille maternelle a préféré donner au fils unique de Colette Ma'Ndi le nom de Tabu. En Kiyanzi,"Ta" veut dire Père, Papa, et, "Bu", problèmes. "Tabu" signifierait donc: Père de problèmes, père responsable.

Cet auteur, compositeur, arrangeur, chanteur, chef d'orchestre, danseur et chorégraphe, malgré ses multiples voyages à travers le monde est très attaché à son pays et à la ville de Kinshasa. Il est d'ailleurs la personne qui a le plus chanté la ville de Kinshasa.

En 1971, avec la politique de recours à l'authenticité imposée par le Président Mobutu Sese Seko, il devient Tabu Ley. "Ley", en kiyanzi son dialecte maternel, veut dire: « Rameau ou branche d'arbre ».

Serge DIANTANTU, Hommage à Tabuley Rochereau (lire l’intégralité sur : http://serge-diantantu.com/tabuley.html

 


 

Tabu Ley Rochereau, monstre sacré de la rumba congolaise, est mort

 

Par FRANCE 24 - : 01/12/2013

 

Ses admirateurs le surnommaient le "messager", le "baobab de la rumba congolaise" ou encore "le prince Rochereau". Tabu Ley Rochereau, monstre sacré de la musique congolaise, est mort samedi 30 novembre au matin à l'hôpital Saint-Luc de Bruxelles, à l’âge de 76 ans. "Il a eu un AVC (accident vasculaire-cérébral) en 2008, il ne s'en est jamais remis. Il était alité (...). Lundi, sa situation s'est dégradée", a expliqué son beau-fils Jean-Claude Muissa. "Il aura droit à des funérailles officielles" et sera enterré à Kinshasa, a-t-il précisé.

 

Superstar en Afrique

Le pianiste et chanteur congolais Ray Lema a salué "un mélodiste extraordinaire". "Tout le monde fredonnait des mélodies de Tabu Ley", a-t-il ajouté, "c'était vraiment un chanteur énorme en Afrique". "C'est une superstar dans toute l'Afrique", abonde le journaliste musical François Bensignor, du Centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles, à Paris.

 


Tabu Ley Rochereau & Afrisa 70 - Selija

 

Dans les rues de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), chacun se souvenait samedi de ses mélodies, comme André, "triste à la mort de quelqu'un qui a bercé notre jeunesse". Pour un chauffeur de taxi, "il faisait partie des plus grands musiciens de ce pays. Il était bon envers tout le monde". "Il fut un grand homme", a renchéri Nina, une trentenaire. "Il fera toujours partie de nos vies à travers sa belle musique".

Pour Léon Tsambu, spécialiste de la musique congolaise, "c'est une âme musicale qui s'est éteinte". "Rochereau a été plébiscité par Jeune Afrique comme personnalité congolaise, à côté de (l'ex-président) Mobutu, comme ayant marqué l'histoire de l'Afrique au XXe siècle", a-t-il rappelé. Léon Tsambu égrène en chantonnant certains grands succès du défunt : "Adios Théthé (dédié à sa première épouse), Bonane na Noël, Omanga (dédié à une femme) ou Mokolo nakokufa (Le jour de ma mort, en lingala)".

 

Ambassadeur de la rumba

Pascal Tabu Ley, alias "Rochereau", chanteur au timbre haut placé et père du rappeur français Youssoupha, était né le 13 novembre 1937 dans un petit village de la province de Bandundu (ouest), frontalière de celle de Kinshasa. Il s'était imposé dans les années 1960 comme l'une des stars de la rumba, devenant l'un de ses principaux ambassadeurs à travers le monde.

"Il y avait deux grandes écoles dans la musique de Kinshasa, l'école African Jazz dirigée par Grand Kallé, et l'OK Jazz emmené par Franco. Rochereau, qui est très bon compositeur, devient dans les années 1950 un disciple de Grand Kallé. Il a ensuite monté dans les années 1960 son propre orchestre et a pris le pouvoir", explique François Bensignor.

Tabu Ley Rochereau fut en 1970 le premier musicien africain à se produire en vedette à l'Olympia à Paris, accompagné de ses "Rocherettes" - comme Claude François avait ses Claudettes. Parmi les Rocherettes figure un moment Mbilia Bel, avec qui il vivra plusieurs années et qui deviendra elle aussi une énorme vedette.

 

Chanteur engagé

Le "prince" Rochereau a également goûté à la politique. Il a voulu être ministre de la Culture sous Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel président Joseph Kabila, mais sera finalement vice-gouverneur de Kinshasa.

En octobre 1999, il avait affiché son hostilité à une nouvelle force de la paix de l'ONU dans le pays, pour éviter la "sombre répétition" de l'opération de 1960. De 1960 à 1964, les Nations unies avaient mené une vaste et peu glorieuse opération militaire dans l'ex-Congo belge, motivée notamment par le souci des puissances coloniales et des États-Unis de ne pas voir le Congo tomber dans le giron soviétique.

En 1997, le chanteur avait dénoncé la persistance de la censure en RDC, au lendemain de l'interdiction de son dernier album, "Kebo beat", à cause du caractère "immoral" d'un des titres. Il avait déjà été victime de la censure en 1990, lorsque le régime du maréchal Mobutu Sese Seko (1965-1997), qui l'avait poussé un temps à l'exil, notamment en France, avait interdit son album "Trop, c'est trop".

Avec dépêche (AFP)

 


 

RDC: Tabu Ley Rochereau, monstre sacré de la rumba, est mort

Tabu Ley Rochereau avait révolutionné la rumba en introduisant la batterie.

Photo RFI Musique

 

Par RFI - samedi 30 novembre 2013 à 23:56

 

Une grande voix de la musique congolaise s'est éteinte. Tabu Ley Rochereau est mort ce samedi matin, le 30 novembre, à l'hôpital Saint-Luc de Bruxelles, à l’âge de 73 ans, des suites d’un AVC. Le « messager » ou « baobab de la rumba congolaise », aussi surnommé « le Seigneur Rochereau » par ses admirateurs, est né à Bandundu, en RDC. Il compte plus de 3 000 chansons à son actif. On retiendra de lui sa longévité sur la scène et son influence sur les jeunes. C'est lui qui avait introduit la batterie dans la rumba. La nouvelle de sa mort a bouleversé Kinshasa.

Dans sa jeunesse, il est comme beaucoup d’autres enfants, membre de la chorale dans sa ville natale Banningville, aujourd’hui Bandundu, capitale de la province du même nom. Peu avant l’indépendance, il arrive à Kinshasa. Premier boulot : secrétaire administratif à l’Athénée royale de Kalina.

Pascal-Emmanuel Sinamoyi Tabu compose des chansons et se fait recruter comme chanteur dans l’African Jazz de Joseph Kabasele, dit Grand Kalle. Il prend le sobriquet de Rochereau, mais quelques années après : divorce. Avec le guitariste Nico Kasansa, dit Docteur Nico, et quelques amis, il fonde l’African Fiesta.

Pourtant promis à un bel avenir, l’orchestre se disloque. Rochereau crée l'African Fiesta Le Peuple qui deviendra plus tard Afrisa International. Il introduit la batterie dans la rumba, c’est le grand succès qui amènera Seigneur Rochereau à l’Olympia de Paris en 1970.

Devenu Tabu Ley à la faveur de la révolution culturelle, l’artiste entreprend une tournée en Amérique et en Europe, s’exile en France, avant le retour au pays après le changement de régime.

La suite, c’est une carrière politique. Député de la transition, vice-gouverneur de Kinshasa, ministre provincial de la Culture. Il laisse une progéniture que lui-même qualifiait de nombreuse.

 

 

  REACTIONS :

 

Le chanteur et homme politique du Nord-Kivu Jean-Louis Ernest Kaveo réagit à la disparition de Tabu Ley Rochereau.

- Jean-Louis Ernest Kaveo (30/11/2013 par Léa-Lisa Westerhoff) :

Chanteur et homme politique du Nord-Kivu

La musique, c’était lui pour moi. Enfant à Kinshasa, je fuyais l’école pour aller à ses répétitions et je connais une bonne partie de son répertoire.

 

Les hommages à Tabu Ley Rochereau se multiplient. Koffi Olomide, autre star de la musique congolaise, a perdu son père musical, dit-il, et se sent orphelin.

- Koffi Olomide, Chanteur congolais 

: « Je me réclame de sa paternité. Artistiquement je suis un de ses enfants, c’est comme cela qu’aujourd’hui je me sens un orphelin, j’ai perdu mon maître, mon papa musical. »

 

Jean Kimbembe Mazunga, conseiller spécial du président Kabila. Tabu Ley a été son vice-gouverneur à Kinshasa quand lui était gouverneur de 2005 à 2006. Il l'a donc bien connu. Il avait supervisé les hommages rendus l'année à Kinshasa dernière à Tabu Ley comme monument vivant de la musique congolaiseA Goma, beaucoup se souviennent de sa musique ensoleillée.

- Jean Kimbembe Mazunga, Conseiller spécial du président Kabila (01/12/2013 par Marie-Pierre Olphand) :

« Il est entré dans la légende de son vivant.C'est rare(...) C'est un patrimoine... »

 

Alain Mabanckou, écrivain du Congo Brazzaville et producteur du groupe Black Bazar rend hommage à celui qui a « révolutionné la rumba ».

- Alain Mabanckou (01/12/2013 par Marie-Pierre Olphand) :

« Par sa musique il avait réussi à révolutionner la rumba congolaise.. »

 

A Goma, beaucoup se souviennent de sa musique ensoleillée.

- Témoignages des habitants de Goma (01/12/2013 par Léa-Lisa Westerhoff).

« Le nom du roi de la Rumba évoque tout de suite des souvenirs. Ma mère vendait des bières dans un petit cabaret alors j’avais appris à aimer cette musique-là… »

 


 

Seigneur Tabuley Rochereau est mort. Par Guershon Nduwa


Pascal Tabu Ley, dit «Seigneur Tabuley Rochereau», est décédé samedi 30 novembre à Bruxelles, en Belgique. Le célèbre chanteur congolais était dans le coma depuis plusieurs jours. Selon son fils Charles Tabu, joint par Radio Okapi, Tabu Ley est mort de suite de diabète après avoir été terrassé par un accident cardiovasculaire il y a plus de deux ans.

Né à Bandundu-ville, Pascal Tabu Ley commence par chanter à l’église puis dans plusieurs chorales scolaires.

Il rejoint ensuite le ministère de l’Education nationale comme fonctionnaire puis responsable administratif et financier à l’Athénée de la Gombe.

Pascal Tabu Ley entame une carrière musicale en commençant à composer dans les années 1950. En 1956, il chante avec Grand Kalle, un chanteur et chef de groupe, considéré comme le père de la musique congolaise moderne. C’est alors le début d’un succès fulgurant pour celui qui prend le nom de scène de Seigneur Tabuley Rochereau.

Comme son mentor, Rochereau va apporter avec son orchestre l’African fiesta National pas mal d’innovations dans la rumba congolaise. On lui attribue notamment l’adoption de la batterie. Une mode qui entraînera la création de plusieurs orchestres comme les Bella Bella des frères Soki.

Très inspiré par la pop musique et le rhythm and blues des années 1960-1970, Rochereau n’hésite pas à se produire sur scène avec des pantalons ‘patte d’éléphant’ et coiffure Afro.

Bien que très bon et grand chanteur solo, le Seigneur Tabuley a réussi quelques duos assez mémorables avec d’autres chanteurs qui l’accompagnaient avec des chansons comme «Permission» et «Rendez-vous chez là bas» avec Mujos, « Souza» et «Maguy» avec Sam Mangwana, «Ki makango mpe libala» et «Gipsy» avec NDombe Pepe.

En 46 ans de carrière, Tabu Ley a composé plus de 3 000 chansons et vendu plusieurs milliers de disques. Quatre de ses fils, Pegguy Tabu, Abel Tabu, Philémon et Youssoupha, ont percé dans le milieu de la musique en tant que chanteur, compositeur. Youssoupha s’est converti à l’Islam et devenu antisémite. Il a notamment chanté “Mokolo na Ko kufa” (Le jour où je mourrai), que nous vous proposons.

 

La  FJN présente ses condoléances à sa famille  ainsi qu’aux nombreux fans de l’illustre disparu.