Abdel
Fattah Abdelrahman, chef du Conseil militaire plus consensuel, après la
destitution de
Béchir et la démission en moins de 24h du général Ibn
Auf au Soudan
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Soudan:
le nouveau chef militaire annonce la levée du couvre-feu
Publié
le 13-04-2019
Modifié
le 13-04-2019 à 17:01
Au
Soudan, le nouveau chef du Conseil militaire, le général Abdel Fattah
Abdelrahman Burhan et nouvel homme fort du pays a pris une série d’engagements
quelques heures après sa nomination, comme la levée du couvre-feu et la
libération de tous les manifestants arrêtés ces dernières
semaines.
Cela
fait tout juste vingt-quatre heures qu’il a été nommé et il vient tout juste de
s’exprimer, ce samedi 13 avril. Le nouvel homme fort de Khartoum, le général
Abdel Fattah Abdelrahman Burhan annonce la levée du couvre-feu. Il promet
d’« éliminer les racines » de l’ancien
régime.
Lors
d’un discours à la nation retransmis en direct à la télévision d’État, il a
ordonné la libération des manifestants emprisonnés et promis de faire juger ceux
qui ont tué les manifestants. Il a assuré aussi que la période de transition ne
dépassera pas deux ans et annoncé qu’un gouvernement civil serait formé après
des consultations.
Cette
annonce intervient trois jours après l’arrestation de l’ancien président Omar
el-Béchir et la démission de deux poids lourds du régime, le ministre de la
Défense qui avait succédé à Omar el-Béchir et surtout Salah Gosh, le patron du
puissant service de renseignement soudanais.
Tous
deux, des durs du régime el-Béchir, ont été écartés sous la pression de la rue
et de l’opposition.
Les manifestants campent toujours devant le siège de l’armée depuis samedi
dernier, et ont juré de rester mobilisés jusqu’à ce qu’ils obtiennent un
gouvernement civil.
Le
nouveau chef du Conseil militaire
sera donc chargé de cette transition et a d’ailleurs déjà commencé des
consultations avec l’opposition politique.
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Soudan:
Abdel Fattah Abdelrahman, un chef du Conseil militaire plus
consensuel
Publié
le 13-04-2019
Modifié
le 13-04-2019 à 16:31
Le
général Abdel Fattah Abdelrahman a prêté serment à la tête du Conseil militaire
de transition, à Khartoum, le 12 avril 2019, après la démission du général Ahmed
Ibn Auf. © Sudan TV / AFP
Abdel Fattah
Abdelrahman n’est pas connu du grand public. On entend seulement parler de lui
en février dernier, quand Omar el-Béchir le nomme inspecteur général,
c’est-à-dire numéro trois de l’armée.
On ne lui connaît aucune appartenance politique. Il n’est pas issu du parti au pouvoir. Même s’il a occupé des postes militaires importants, il n’est pas considéré comme un pilier du régime, alors que son prédécesseur Ahmed Ibn Auf l’était.
Jeudi, c’est son nom
qui avait d’abord été cité pour prendre la tête du Conseil militaire de
transition. C’est lui qui devait lire le communiqué annonçant le départ d’Omar
el-Béchir. Mais cela ne s’est pas fait, laissant deviner déjà des divisions au
sein de la direction politico-militaire à Khartoum.
Ce sont ces divisions
qui ont conduit en partie Ahmed Ibn Auf à démissionner, moins de 24 heures après
avoir été nommé. Des divisions qui ont conduit le chef de la milice supplétive
des forces de soutien rapide Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemetti à démissionner
vendredi matin.
L’opposition juge
qu’Abdel Fattah Abdelrahman est un homme de dialogue capable de changement. Il
s'est d'ailleurs rendu vendredi parmi les manifestants. Il est respecté et
entretient de bonnes relations avec les chefs des partis politiques. Il est
aussi populaire au sein de l’armée.
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Soudan:
destitution de Béchir et libération des manifestants arrêtés après 4 mois de
contestation
AFP,
13 avril 2019
Khartoum (AFP) - Rappel des
dates-clés de près de quatre mois d'une contestation populaire au Soudan qui a
fini par déboucher sur le renversement du président Omar el-Béchir et
l'adoption, par l'armée, d'une série de mesures visant à satisfaire les
revendications de la rue.
Plusieurs dizaines de personnes ont trouvé la mort
dans les violences liées aux manifestations.
- Le prix du pain -
Le 19 décembre 2018, des centaines de Soudanais
manifestent, à l'appel de l'Association des professionnels soudanais, après la
décision du gouvernement de tripler le prix du pain, objet d'une
pénurie.
Ces manifestations coïncident avec le retour après
un an d'exil du leader de l'opposition Sadek al-Mahdi, ancien Premier ministre
chassé du pouvoir en 1989 par le coup d'Etat d'Omar el-Béchir.
- "Liberté,
liberté" -
"Liberté, Liberté", "le peuple veut la chute du
régime", scandent le 20 décembre des manifestants. Huit d'entre eux sont tués
dans des affrontements avec les forces de l'ordre.
Le 24, Omar el-Béchir promet "de vraies réformes".
- Tirs dans un
hôpital -
Le 1er janvier 2019, une vingtaine de formations
politiques réclament un changement de régime.
Omar el-Béchir limoge quelques jours plus tard son
ministre de la Santé après une augmentation des prix des
médicaments.
Le 9, les forces anti-émeutes tirent à balles
réelles dans un hôpital à Omdourman, ville voisine de la capitale, où étaient
soignés des manifestants blessés, selon Amnesty International.
Le 13, des manifestations ont lieu pour la
première fois au Darfour (ouest).
Le 21, plusieurs arrestations ont lieu à Khartoum
lors d'une nouvelle marche vers le palais présidentiel.
- Etat d'urgence -
Le 22 février, le président décrète l'état
d'urgence et limoge le gouvernement. Le 24, le nouveau Premier ministre Mohamed
Taher Ela prête serment.
Le 1er mars, M. Béchir remet les rênes du Parti du
congrès national (PCN) à Ahmed Haroun. La contestation, réduite en raison de
l'état d'urgence et des nombreuses arrestations, continue à Khartoum et à
Omdourman.
- Rassemblements devant le QG de l'armée -
Le 6 avril, début de rassemblements massifs devant
le quartier général de l'armée à Khartoum.
Le 8, les manifestants réclament des négociations
avec l'armée pour former un "gouvernement de transition".
Le 9, les forces de sécurité tirent des gaz
lacrymogènes pour tenter de disperser les milliers de protestataires. Selon des
témoins, des soldats tirent en l'air pour repousser les forces de
l'ordre.
Le même jour, la police ordonne à ses forces de ne
pas "intervenir" contre la foule.
Cependant, 11 personnes, dont six membres des
forces de sécurité, sont tuées lors de manifestations à Khartoum, selon le
gouvernement.
- Destitution -
Le 11, l'armée annonce la destitution d'Omar
el-Béchir, remplacé par un "Conseil militaire de transition" pour deux
ans.
Malgré un couvre-feu imposé pour un mois, des
milliers de manifestants marquent leur rejet d'un "coup d'Etat", rassemblés
devant le QG de l'armée.
Plusieurs pays, dont les Etats-Unis et l'Union
européenne (UE), exhortent les militaires à intégrer les civils à cette
transition.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres
réclame une transition respectant les "aspirations démocratiques" des Soudanais.
L'Union africaine critique la "prise de pouvoir par l'armée".
- Démission du chef du Conseil militaire -
Le 12, le Conseil militaire de transition promet
un dialogue avec "les entités politiques" et la mise en place "un gouvernement
civil".
Il assure que Béchir, "en détention" et visé par
des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale, ne sera pas
extradé.
Après une journée à la tête du Conseil militaire
de transition, Awad Ibn Ouf annonce qu'il renonce au pouvoir, nommant à sa place
un autre militaire, Abdel Fattah al-Burhane.
La déclaration est accueillie par des scènes de
liesse à Khartoum.
- Fin du couvre-feu, manifestants arrêtés libérés -
Le 13, Abdel Fattah al-Burhane annonce la levée du
couvre-feu, la libération des manifestants arrêtés les dernières semaines et
s'engage à faire juger les personnes ayant tué des manifestants, promettant
d'"éliminer les racines" du régime d'Omar el-Béchir.
Plus tôt dans la journée il avait annoncé la
démission du chef du puissant service de renseignement soudanais NISS, qui a
dirigé la répression de la contestation.