Actualité du
Coronavirus : les infos du dimanche 7 juin 2020
Par
Entreprendre
18h05)
Edouard Philippe, «en fin stratège», déjeune avec Nicolas
Sarkozy.
Malgré
les démentis répétés, ici et là, par les deux protagonistes, les tensions
entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe semblent être bien réelles, à tel
point que le départ du Premier
ministre paraît acté, qu’une date a été avancée et même le nom d’un
potentiel successeur dévoilé.
Au
milieu de cet éventuel futur remaniement du gouvernement, un homme, Nicolas
Sarkozy, qui revient régulièrement dans les médias à ce sujet. S’il
semble conseiller Emmanuel Macron, quant à une liste de prétendants
ministrables, il s’entretient également avec Edouard Philippe, qui l’a convié à
un déjeuner à Matignon, ce jeudi, comme le rapporte Le
Parisien, ce vendredi.
Le
journal L’Express expliquait, le 2 juin, à propos de ce déjeuner
entre les deux hommes : «Revoir l’ancien président, l’un de ceux
qu’Emmanuel Macron consulte, pour s’en faire un allié, tout au moins le
neutraliser, c’est mettre un atout dans son jeu.» Si cette rencontre
passe donc pour un tour de force du Premier ministre, sentant l’air du
changement lui chauffer les oreilles et réagissant pour anticiper la
situation, elle est surtout celle d’un fin stratège, selon des déclarations
relayées par nos confrères du Parisien.
Si
l’on ne connaît pas la teneur exacte de leurs conversations du déjeuner, les
deux hommes auraient échangé, pendant plus d’une heure, sur la crise sanitaire
et économique, liée à l’épidémie de coronavirus, et vraisemblablement,
évoqué les nombreuses rumeurs qui se murmurent, ici et là, pour un éventuel
remaniement attendu pour la mi-juillet.
C’est
pourquoi cette sorte de double-jeu intrigue, d’autant plus que les deux hommes
n’ont pas connu les meilleures relations jusqu’ici (ils ont même failli en venir
aux mains et que le Premier ministre sait «à quel point Sarko est écouté
par Macron», souligne un cador de la droite dans les pages du
quotidien.
Edouard
Philippe tenterait-il ainsi de séduire Nicolas Sarkozy pour influencer la
décision d’Emmanuel Macron? «En l’invitant comme çaj sous les ors de
Matignon», poursuit ce député, «c’est une manière de lui baiser la
babouche, d’être certain qu’il ne se dressera pas contre lui. Dans ce genre
de période, c’est quand même utile de mettre tous les atouts de son
côté… », conclut-il froidement. Mais en politique, tout le monde sait
que les alliances sont un grand jeu de chaises musicales et que rien n’est
jamais acquis.
(17h18)
Déconfinement : des règles moins strictes à l’école
Contrairement
à une idée répandue au début de l’épidémie de Covid-19, les enfants ne
semblent pas être les principaux propagateurs du virus et semblent même moins
contagieux que les adultes, selon les conclusions de chercheurs
français.
Jeudi,
le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, avait dit espérer que «le
protocole sanitaire pourrait être assoupli bientôt». «Même en
continuant à respecter des règles sanitaires un peu lourdes, on pourrait les
simplifier en périscolaire, d’ici la fin juin : pendant les repas, les
récréations ou le sport», suggère Jean-François
Delfraissy.
«Le
conseil d’experts chargé d’éclairer le gouvernement doit aussi se
pencher, courant juin, sur la question de la rentrée de septembre pour voir
comment le lourd protocole actuel pourrait être un peu simplifié,
fluidifié, à la lumière des connaissances actuelles», ajoute
son président.
Concernant
l’épidémie, qui a fait près de 30.000 morts en France, principalement chez
les plus âgés, «la situation est sous contrôle», redit Jean-François
Delfraissy. «En cas de deuxième vague, il faudra probablement laisser
tourner le Covid dans la population jeune et essayer de protéger, avec leur
accord, les plus fragiles, malades, précaires, ou âgés», indique le
professeur.
«On
est dans un changement de paradigme, une stratégie nouvelle pour nous. Il
s’agira de gérer le risque, plus important chez les populations fragiles. Sans
coercition, mais en faisant appel à la responsabilité
individuelle.»
«Nous
proposons un plan Ehpad et, aussi, un plan pour les populations
précaires : SDF, migrants, personnes vivant sous le seuil de pauvreté,
assez largement touchées»,
poursuit Jean-François Delfraissy, tout en estimant que «le confinement de
toute la population, appliqué à partir de la mi-mars, n’était pas une bonne
décision, mais la moins mauvaise.»
«Le
conseil souhaiterait arrêter ses travaux à partir de début juillet»,
fait
par ailleurs savoir son président. «Les services de l’Etat sont
pleinement en ordre de marche. Il n’est pas sain qu’une structure créée de toute
pièce pour répondre dans l’urgence perdure», fait-il valoir, ajoutant que le
Conseil scientifique pourrait toujours se réunir de nouveau «si la
situation sanitaire l’exigeait».
(16h23)
Coronavirus : l’Afrique face à la pandémie
Selon
les derniers chiffres du Centre africain de prévention et de contrôle des
maladies, l’Afrique compte 163.599 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a
déjà coûté la vie à 4.611 personnes sur le continent. Les pays les plus touchés
par l’épidémie sont l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria et
l’Algérie.
En
Ouganda, le Premier ministre, Ruhakana Rugunda a déclaré, sur les réseaux
sociaux, s’être placé en quarantaine. «Mes amis, je me suis placé en
isolement après que certains de mes contacts ont été testés positif au Covid-19.
Mon propre test s’est révélé négatif, cependant, j’ai décidé de suivre les
recommandations sanitaires », écrit-il sur son compte Twitter. Le
Premier ministre était à la tête de la task force de l’exécutif sur le
coronavirus. Ses fonctions ont été déléguées au Premier ministre adjoint, Moses
Ali. Le porte-parole du ministère de la Santé a indiqué que tous les ministres
sont en train d’être testés, tout comme le personnel du bureau du Premier
ministre. Ils le seront à nouveau toutes les deux
semaines.
Au
Kenya, le ministère de la Santé prépare un guide de prise en charge à
domicile des patients atteints par le Covid-19, afin de désengorger les
hôpitaux. Pour l’instant, toutes les personnes testées positives sont envoyées
dans des centres de soins et placées en quarantaine. « Les hôpitaux de
l’université Kenyatta et de Mgabathi ont presque atteint leur capacité d’accueil
maximale. «Beaucoup des cas de coronavirus sont asymptomatiques et peuvent
donc être gérés depuis leur domicile», indique le ministre de la Santé,
Mutahi Kagwe.
Le
Gabon a précisément 3.101 cas officiellement testés positifs, 21 décès et
833 guérisons. Cette hausse spectaculaire des contaminations inquiète le
gouvernement même s’il reconnaît que cela est du au dépistage massif lancé il y
a quelques semaines. Le ministère de l’Intérieur, pour sa part, a ordonné la
fermeture des commerces non essentiels, notamment la vente de la
friperie.
En
Afrique du Sud, le gouvernement fait appel de la décision de la Haute
Cour de Pretoria critiquant certaines mesures de restrictions destinées à lutter
contre la propagation de l’épidémie. «Le gouvernement va demander à ce que
l’appel soit entendu urgemment pour que nous tous soyons fixés sur les
régulations», affirme, lors d’une conférence de presse, le ministre rattaché
à la présidence, Jackson Mthembu. Dans une décision, rendue ce mardi, la Haute
Cour de Pretoria avait jugé inconstitutionnelles et invalides certaines mesures
prises par le gouvernement, notamment l’interdiction de se rendre à un
enterrement ou de pratiquer une activité sportive.
Le
président Cyril Ramaphosa était en déplacement ce vendredi dans la ville du Cap.
Il a promis l’envoi de renforts médicaux dans la région, dont les hôpitaux sont
menacés de saturation par la propagation rapide de l’épidémie. «Le ministère
de la Défense est prêt à envoyer, immédiatement, des personnels militaires, dans
la province, pour y donner un coup de main. Nous allons aussi trouver des
soignants dans d’autres provinces pour les faire venir ici», a indiqué le
chef d’Etat.
En
Algérie, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a détaillé sa feuille de
route pour l’assouplissement des mesures de restriction. Dès ce dimanche, le
secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique pourront reprendre
leurs activités. Vingt-cinq types de commerces, comme les salons de coiffure,
les agences immobilières, les pâtisseries et les librairies pourront également
rouvrir leurs portes.
Une
seconde phase du déconfinement doit débuter, le 14 juin, en Algérie. Elle
concernera les activités de transport par taxi, la restauration et les débits de
boisson. L’exécutif indique que la question de la levée ou la réduction du
couvre-feu à cette date est envisageable. Les autorités conditionnent
cet assouplissement à l’évolution de l’épidémie dans les prochains
jours.
La
vie redémarre en Tunisie où le déconfinement se poursuit. La pandémie de
coronavirus a fait 49 morts en trois mois. Il n’y a désormais plus aucun malade
infecté par le Covid-19 à l’hôpital. Comme les cafés, hôtels et restaurants, les
lieux de cultes viennent de rouvrir leurs portes. Entre prudence et soulagement,
les fidèles ont retrouvé vendredi le chemin des mosquées.
Dans
la région centrale du Ghana, 111 membres du personnel soignant ont été
testés positifs au Covid-19, et 45 d’entre eux ont été admis dans des
établissements hospitaliers. Au total, la région centrale concentre 439 cas de
coronavirus. Selon le directeur régional adjoint pour la Santé, Dr Kwabena
Sarpong, l’augmentation du nombre de cas est causé par le relâchement de la
population et le non-respect des mesures barrières comme le port du masque.
«Il est très dur à croire, qu’à peine un mois plus tôt, il n’y avait qu’un ou
deux cas confirmés, et que le bilan est désormais à 439 cas. Par ailleurs, 2.174
échantillons sont encore en attente d’être testés dans la région, augmentant
encore notre inquiétude», a-t-il affirmé.
Le
Gor Mahia Football Club de Nairobi, au Kenya, en appelle à la solidarité
de ses fans. Plus grand club kényan et 19 fois champion national, il a été
gravement touché par l’épidémie du Covid-19 qui a mis fin prématurément au
championnat. «Ça fait cinq mois que les joueurs n’ont plus de salaire et
pourtant ils ont toujours des loyers à payer et des familles à nourrir»,
s’inquiète Ambrose Rachier, président de Gor Mahia. Si les supporters veulent
aider le club à survivre, il leur suggère de convertir en argent, leurs points
de fidélité accumulées auprès d’opérateurs téléphoniques, et d’en faire don à
l’équipe.
«Nos
supporters feront de leur mieux mais ils ne gagnent pas beaucoup et sont, eux
aussi, touchés par l’épidémie»,
a indiqué le capitaine Kenneth Muguna, qui ne cache pas sa détresse financière
personnelle depuis qu’il ne touche plus de salaire. La fédération a mis fin au
championnat, en avril, à cause de l’épidémie, désignant Gor Mahia vainqueur une
nouvelle fois.
Ce
qui n’empêche pas le club d’être dans la tourmente. Certains joueurs seraient
même en voie d’expulsion de leurs domiciles. «J’ai dit aux propriétaires
immobiliers que les arriérés de loyers étaient dus à la suspension des salaires.
Les joueurs les verseront dès qu’ils auront leur argent», a indiqué Ambrose
Rachier.
(15h46)
Coronavirus : l’Afrique sur un plan économique
Selon
une enquête réalisée en avril auprès des chambres de commerce et des
associations patronales des huit pays de l’Union économique et monétaire
ouest-africaine (UEMOA), l’emploi a diminué de 25% et certains secteurs ont vu
leur activité réduite à néant. Le secteur le plus impacté par les mesures de
lutte contre la pandémie est, sans surprise, celui des services, avec, en avril,
des baisses d’activité allant de 100% ,pour le tourisme, et 95%, pour
l’hôtellerie et la restauration.
Si
la pandémie dure toute l’année, le secteur perdrait 50% de son chiffre
d’affaires. Le commerce est, lui aussi, très impacté : 63% des grossistes
ont vu leur activité baisser d’un quart, mais 81% des détaillants, travaillant
dans l’informel, ont fait le même constat. Les commerçants informels, vendeurs
de rue ou de marchés, sont les grandes victimes collatérales de la
crise.
Le
tableau est moins catastrophique dans l’industrie, l’agriculture et les mines.
Les producteurs d’or notamment s’en sortent bien. Mais globalement l’emploi
salarié dans l’UEMOA a baissé de 25%, alors même que beaucoup d’entreprises
avaient renoncé à licencier.
Les
patrons attendent désormais des mesures plus fortes de la part des Etats. Et par
exemple la réouverture rapide des frontières intra-communautaire. Ils restent
aussi optimistes quant à l’avenir, puisque les trois quarts espèrent, dès
juillet, un retour à la normal de leur activité.
Selon
le Fonds monétaire international (FMI), la pandémie mondiale de coronavirus
risque d’affaiblir les capacités financières de l’Afrique subsaharienne à
répondre aux défis liés au changement climatique, dont elle est la première
victime. «Un tiers des sécheresses enregistrées dans le monde se produisent
en Afrique subsaharienne et la fréquence des tempêtes et des inondations y
augmente plus que dans le reste du monde», s’inquiète le FMI (Fonds
monétaire international, ndlr) dans un rapport.
«Financer
l’adaptation au changement climatique sera plus rentable que les fréquentes
aides aux victimes de catastrophes»,
estime l’institution financière, qui évalue le coût de cette adaptation de 30 à
50 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie. Ces aides
axées sur la résilience des populations au changement climatique va aussi
permettre d’augmenter « la résilience aux pandémies, réduire les inégalités
et assurer la stabilité macro-économique », souligne le
Fonds.
(14h39)
Coronavirus : durcissement des sanctions pour les abandons de
déchets…
Le
gouvernement entend lutter contre ces incivilités qui polluent l’environnement
et mettent en danger également la santé des agents qui ramassent ces déchets
dans les rues.
La
secrétaire d’État, auprès de la Transition écologique et solidaire, Brune
Poirson, annonce, ce dimanche, «un durcissement des sanctions pour tous
les abandons de déchets sur la voie publique », notamment des masques et
des gants». Depuis l’épidémie de Covid-19, les déchets liés à la
maladie (gants, masques), se multiplient dans l’espace
public.
«Aujourd’hui,
la sanction s’élève à 68 euros, avec une majoration jusqu’à
180 euros,en cas d’oubli ou de non-paiement dans les délais. Dans le cas
d’un renforcement des mesures, l’amende sera de 135 euros, pouvant aller
jusqu’à 375 euros. Cette amende pourrait même atteindre 750 euros si
la police établit un procès-verbal et le transmet au tribunal», détaille
la secrétaire d’Etat.
Brune
Poirson fera ces annonces au cours d’un déplacement à Lège-Cap-Ferret en
Gironde, dans le cadre d’une collecte de déchets en matière plastique, sur la
plage, avec l’association Surfrider, à la veille de la journée mondiale de
l’océan, le lundi 8 juin.
Un
projet de décret, proposé mi-juin, veut faire passer le dépôt de déchets dans la
nature ou sur la voie publique, d’une contravention de 3ème classe à
une contravention de 4ème classe. Brune Poirson va
soumettre «dans les prochains jours ce projet de décret pour une saisine
du Conseil d’Etat et une entrée en vigueur dans les semaines
suivantes» . Pour la secrétaire d’État «bien se débarrasser de ses
déchets, potentiellement infectieux, en les jetant à la poubelle, c’est aussi
lutter contre la propagation du virus».
(13h04)
Coronavirus : pas de bilan de l’epidémie ce week-end
Les
prochains chiffres sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19, en France,
jusqu’ici dévoilés quotidiennement, n’arriveront pas avant lundi prochain. La
direction générale de la santé (DGS) a indiqué, dans son bilan du vendredi
5 juin, que «la prochaine actualisation des chiffres de suivi épidémiologique
aurait lieu, le 9 juin, et ne serait donc pas communiquée ce
week-end».
Contactée
par Le Parisien, la DGS précise que ce choix est une conséquence de
l’évolution positive de l’épidémie en France. Mais «la vigilance
reste de mise et les points se poursuivront à une fréquence régulière si la
situation sanitaire le justifie», souligne-t-elle
toutefois.
Le
DGS a fait état, ce vendredi soir, de 46 nouveaux décès en 24 heures, dans les
hôpitaux du pays, portant le bilan officiel à 29.111 morts depuis le début de
l’épidémie. La baisse se poursuit en réanimation, avec 1.094 malades
(contre plus de 7.000 début avril), soit 69 malades de moins depuis
jeudi. «L’épidémie est contrôlée en France», selon le Professeur
Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique chargé de guider les
autorités face à la crise sanitaire.
Comme
le précise Le Parisien, le bilan épidémiologique était dévoilé chaque
jour, week-ends et jours fériés inclus, depuis le 22 février. Le format de cette
communication a toutefois évolué ces dernières semaines: le directeur général de
la Santé, Jérôme Salomon, ne les annonçait plus qu’à de rares exceptions,
en personne, lors de conférences de presse. Désormais, les chiffres sont
dévoilés par communiqués de presse.
(12h37)
Coronavirus : vers la reprise d’une épidémie lente à
l’automne
Alors
que quatre scénarios, pour l’évolution du coronavirus, sont envisagés par les
experts. Franck Chauvin, membre du Conseil scientifique, était interviewé, ce
vendredi, sur France Info. Extraits…
Sur
le confinement
«Cela
a été très rude, et une épreuve à laquelle se sont soumis les Français avec
beaucoup de discipline, il faut le reconnaître. Mais recommencer une telle
épreuve serait probablement très difficile, pour les Français, pour leur vie
quotidienne, très difficile pour l’économie, très difficile pour tout le
monde.»
Sur
l’évolution de l’épidémie
«Il
faut absolument tout faire pour éviter que se reproduise ce qui s’est passé,
c’est-à-dire une épidémie qui recommence et qui n’est plus sous contrôle, qui
obligerait à prendre des mesures de confinement extrêmement drastiques.
Aujourd’hui, le virus circule beaucoup moins grâce au confinement. Et
effectivement, il faut surveiller de très près ce qui se passe pour éviter la
reprise d’une épidémie, la fameuse seconde vague dont on n’est pas sûrs
d’ailleurs que ce sera une seconde vague.»
«Il
faut éviter cela, c’est possible, à condition de se préparer dès maintenant.
C’est pour ça que l’on a préparé plusieurs scénarios et proposé un plan que l’on
a appelé «un plan de prévention de protection renforcée Covid», de façon à
pouvoir actionner des mesures dès lors que ça serait
nécessaire.»
Sur
les scénarios de l’épidémie
«On
a quatre scénarios dont on ne sait pas d’ailleurs comment ils pourraient
s’enchaîner. On sait qu’on va rentrer dans le scénario 1. On n’y est pas tout à
fait, puisqu’il faut attendre que tous les indicateurs se stabilisent. Ce n’est
pas encore tout à fait le cas. Si l’on regarde les nouvelles hospitalisations en
réanimation, elles sont très faibles, les nouvelles hospitalisations sont
faibles, aussi, et les nouveaux cas aussi.»
«Donc,
vraisemblablement, on rentre dans ce scénario 1. Je ne sais pas si c’est le
meilleur des mondes, mais dans tous les cas, au point de vue épidémique,
l’épidémie est maîtrisée. En revanche, il faut se préparer à la suite,
c’est-à-dire que, si jamais ça redémarre sous une des formes que l’on a
décrites, à ce moment-là, il faut que l’on puisse actionner des mesures qui sont
prêtes, acceptées par la population et faciles à mettre en
œuvre.»
Sur
le confinement par ville
«Par
exemple, Mulhouse, que l’on peut considérer, dans ce que l’on a appelé un
cluster critique, c’est-à-dire dont on sent que l’on n’arrive plus à le
contrôler. On perd les chaînes de contamination. À ce moment-là, on peut avoir
des mesures très localisées de confinement et faire jouer la solidarité.
C’est-à-dire qu’à ce moment-là, il faut que tout le pays soit solidaire de cette
zone qui voit repartir l’épidémie et pour laquelle on essaye de mettre en place
des mesures de confinement et de maîtrise de l’épidémie.»
Sur
un troisième scénario, à l’automne
« Ce
scénario dans lequel il n’y aurait pas une explosion de l’épidémie, mais une
lente dégradation des indicateurs, est probable. Il est le plus difficile, non
pas à maîtriser, mais à repérer et il nous faudra détecter très vite, sur la
base d’indicateurs extrêmement précoces, ceux qui sont en train de se mettre en
place, la reprise de l’épidémie. À ce moment-là, il ne faudra pas attendre. Il
faudra prendre des mesures extrêmement efficaces tout de suite, même si elles
peuvent être limitées à certains groupes.»
(11h26)
Emmanuel Macron : l’interview télévisée du 14-Juillet aux
oubliettes
Emmanuel
Macron prépare une grande allocution, celle où le président dessinera les
contours du fameux «monde d’après». Mais si l’on en croit le Parisien
de ce vendredi, pas question que ce discours ait lieu pour la Fête
nationale, comme le voulait bon nombre de rumeurs. L’interview
télévisée post-défilé militaire, le chef d’Etat est bien heureux de s’en
être débarrassé au cours de son mandat, rapporte le
quotidien. «S’il y a bien un truc dont je suis fier, c’est d’avoir pris
cette décision», aurait-il déclaré.
Et
s’il s’auto-congratule, c’est parce que, pour lui, «une telle pratique
venait polluer la grandeur de la Fête nationale sous des préoccupations
politiciennes». Pas question donc que des débats politiques se
mêlent au 14 juillet d’autant que, plus que jamais, le gouvernement tente
de montrer l’image d’une France unie. Pandémie oblige, l’édition 2020 sera
quelque peu bouleversée : pas de défilé, cette année, mais une cérémonie, place
de la Concorde. «On maintient l’événement malgré
tout», explique l’entourage du président, «car c’est le signe
que la République demeure une et indivisible.»
Quand
faudra-t-il espérer une prise de parole présidentielle? Selon Le Parisien,
toujours, il pourrait s’exprimer, début juillet, «dans un discours qui se
voudrait très pédagogique et sans lyrisme». Les critiques lui
auraient-elles remonté aux oreilles? Reste que le 14 juillet pourrait
tout de même être une date clé pour la Macronie, si l’on en croit d’autres
bruits de couloirs. Alors que les rumeurs sur un remaniement n’en finissent
plus d’enfler, on dit qu’Emmanuel Macron voudrait se présenter à la
cérémonie aux cotés de son nouveau premier ministre. Affaire à
suivre…
(10h58)
Gilles Legendre : une idée bien précise du prochain
gouvernement
D’après
des notes secrètes qu’a pu consulter Marianne, Gilles Le Gendre
comploterait derrière le dos d’Edouard Philippe et aurait proposé une liste de
noms à Emmanuel Macron, en vue d’un remaniement. Et le chef de file des députés
LREM, à l’Assemblée nationale, aurait une idée bien précise du prochain
gouvernement. Ainsi, il verrait bien Bruno Le Maire à Matignon, Christophe
Castaner à la Défense, Manuel Valls au Quai d’Orsay, ou encore Jean-Yves Le
Drian à l’Intérieur.
Ces
propositions auraient été faites par Gilles Le Gendre, dans un courrier adressé
au président de la République, fin mai. Le patron de la République en Marche lui
proposerait «son casting d’un nouveau gouvernement» en égratignant, au passage,
le Premier ministre actuel, Edouard Philippe.
«Le
choix du Premier ministre doit remettre le tandem de l’exécutif dans le bon
sens. A toi la vision, la stratégie, la relation aux Français et au Premier
ministre, l’opérationnel et l’animation de la majorité»,
écrit-il avant de se plaindre de l’attitude d’Edouard Philippe. «Edouard se
garde bien d’intervenir dans les affaires de la majorité! Le gouvernement doit
être un vrai collectif, ce qui n’a jamais été le cas pendant trois ans»,
ajoute-t-il.
Selon
Gilles Legendre, deux favoris tiennent la corde pour le poste de Premier
ministre : Jean-Yves Le Drian, d’abord. Selon lui, le locataire actuel du Quai
d’Orsay «envoie le bon signal politique et il saura gérer la majorité, dans
la complexité actuelle de sa composition. Il offre un contraste de générations,
avec toi, qui n’est pas inintéressant, même s’il appuiera peu l’élan que nous
souhaitons donner.»
Son
second favori n’est autre que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
«Avec Bruno, c’est un peu l’inverse. Il porterait parfaitement la
reconstruction». Si selon lui, «Bruno Le Maire possède des pensées et
discours limpides, il possède, en revanche, un faible
charisme».
Gilles
Le Gendre propose également quelques noms d’outsiders possibles pour Matignon :
Olivier Véran, Marc Fesneau ou encore Didier Guillaume, qui possèdent «des
atouts et des fragilités», mais qui sont, tous les trois,
«majorité-compatibles». Mais également le président du conseil régional du
Grand-Est, Jean Rottner.
Quant
aux ministres, selon Gilles Le Gendre, «ils se doivent d’être de premier plan
et très politiques, alors que les secrétaires d’Etat doivent avoir un profil
plus technique». Le chef de file des députés LREM, relayé par Marianne,
n’hésite pas à évoquer «le cas complexe de Manuel Valls». «Clivant pour une
partie de la majorité, mais nous n’avons pas tant d’atouts dans notre jeu pour
négliger ce poids lourd», estime-t-il, sous-entendant qu’il le verrait bien
aux Affaires étrangères.
Selon
les informations de Marianne, Gilles Le Gendre aurait une idée bien précise du
casting complet du prochain gouvernement : Bruno Le Maire à Matignon, Eric
Lombard, au ministère de l’Economie, Agnès Pannier-Runacher au Budget,
Jean-Michel Blanquer resterait à l’Education, Chistophe Castaner, aux Armées,
Florence Parly, au Travail, Manuel Valls, aux Affaires étrangères, Jean-Yves Le
Drian, à l’Intérieur, Gérald Darmanin, aux Affaires sociales, Marc Fesneau, à
l’Agriculture, Frédéric Mion, à la Culture et Marie-Ange Debon, à
l’Industrie.
Quant
à lui, il se verrait bien, à la place de Sibeth Ndiaye, comme porte-parole du
gouvernement, mais également ministre des Relations avec le Parlement. Contacté
par Marianne, Gilles Le Gendre n’a pas souhaité commenter sa lettre au
président. «Mes messages avec le président de la République n’ont pas
vocation à se retrouver dans la presse», a-t-il réagi.
(10h47)
Coronavirus : les Français redoutent le port du masque en cas de
canicule
Dans
ses prévisions annoncées par Météo France, à la fin du mois de mai, les experts
assuraient qu’une partie du pays devrait connaître un été plus chaud et sec que
la normale. Dans tout le Sud de la France, les températures devraient grimper
pendant toute la saison estivale.
Selon
un sondage OpinionWay commandé par l’entreprise Climsom, cette possible canicule
inquiète les Français. Si les déplacements sont autorisés et les libertés
retrouvées, les gestes barrière s’imposent toujours pour freiner la propagation
de l’épidémie de coronavirus .
À
commencer par le port du masque. Comme le rapporte le site internet La
Provence, 71% des sondés redoutent de devoir le porter avec une hausse des
températures. Ainsi, plus de trois Français sur cinq s’inquiètent d’un nouvel
épisode de confinement, en pleine période de canicule. En effet, pour 59% du
panel, un nouveau confinement serait encore plus compliqué à vivre avec une
forte chaleur. Cette étude a été réalisée sur la base d’un échantillon
représentatif de la population française de 1.041 personnes âgées de 18 ans et
plus.
Comme
le révèle le sondage, près de quatre Français sur dix appréhendent également
cette possibilité en raison de leurs conditions de logement difficiles (manque
d’espace, suroccupation, insalubrité, etc.). «Les jeunes vivant surtout dans
de petites surfaces expriment un niveau de préoccupation plus important (57% des
18-24 ans et 54% des 25-34 ans)», détaille le rapport. Ainsi, 54% des sondés
choisissent leur destination de vacances de façon à éviter les fortes
chaleurs.
La
question de la propagation du virus via les climatiseurs se pose toujours. Pour
le moment, aucune contamination par des climatiseurs n’a été confirmée par des
études scientifiques. La Covid-19 se transmet par des gouttelettes chargées de
virus (comme les postillons) et par le contact entres les muqueuses. Pour qu’une
infection se produise, il est nécessaire qu’un nombre suffisamment important
d’actifs du virus pénètre dans l’organisme.
Comme
l’explique «60 Millions de consommateurs», si aucune précaution n’est à
prendre pour les personnes en bonne santé, il est recommandé de faire attention,
en présence de personnes atteintes par la Covid-19 : «Si jamais on a un
malade ou une suspicion de Covid-19 chez soi, il vaut mieux couper la
climatisation. Ouvrir grand les fenêtres, plusieurs fois par jour, est le plus
sûr moyen de renouveler l’air».
(10h22)
Déconfinement : les personnes âgées contraintes de
s’adapter
C’était
le 15 avril, ce jour-là, Emmanuel Macron prononce son ultime
allocution télévisée en période de confinement et annonce la date fatidique du
11 mai pour entamer le déconfinement progressif. Son discours, bien
accueilli par la majorité les Français, crispe toutefois les personnes âgées,
sommées de rester enfermées chez elles le plus longtemps
possible.
«Pour
leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux
personnes âgées, de rester confinées même après le 11 mai, tout au moins
dans un premier temps.» explique-t-il.
Quelques jours plus tôt, c’est Ursula von der Leyen, la présidente de la
Commission européenne, qui expliquait qu’il faudrait probablement que les
séniors restent confinés jusqu’à la fin de l’année 2020. De quoi fortement
inquiéter les aînés.
Devant
le tollé provoqué par la déclaration du chef de l’État, l’Élysée décidera
finalement de faire volte-face, dès le 17 avril. Sans attendre la
conférence de presse du Premier ministre, censée préciser les annonces, le
Palais fait savoir que «le président ne «souhaite pas de discrimination des
personnes âgées et en appelle plutôt à la responsabilité individuelle de
chacun.»
D’abord
appelées à rester confinées, les personnes âgées peuvent finalement profiter du
déconfinement. Plus vulnérables, elles sont contraintes de s’adapter.
Pour Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, «il est en effet indispensable que
les séniors recommencent à sortir. Il faut qu’ils s’aèrent, sinon, ils vont
devenir givrés!» martèle le président de la Fédération des médecins de
France. Ce dernier voit d’ailleurs une corrélation entre le nombre important de
morts dans les Ehpad et l’isolement.
«Il
y a certainement autant de morts dans les Ehpad à cause du Covid-19 que du
syndrome de glissement»,
avance le docteur Hamon. Selon lui, la détérioration rapide de l’état physique
de nombreuses personnes âgées serait intimement liée à la dégradation de leur
état psychique.
«Il
est important de noter qu’il y a eu moins de morts chez les personnes âgées à
domicile qu’en Ehpad, où les pensionnaires ont été coupés du
monde»,
souligne le médecin. S’il appelle les séniors à sortir, il insiste cependant sur
l’importance de respecter scrupuleusement les gestes barrières ainsi que le
port du masque. «Ils restent et resteront des personnes à risque», admet
le médecin.
(10h02)
Coronavirus : à Lille, un label sanitaire inédit.
La
métropole de Lille (MEL) a dévoilé, ce jeudi, un label inédit pour l’ensemble
des établissements (hôtels, restaurants, magasins, lieux culturel, etc.)
respectant une charte sanitaire afin de lutter contre le Covid-19 :
«Destination clean and safe » Créée pour rassurer les touristes, en
partenariat avec l’Institut Pasteur de Lille, cette charte, présentée comme une
première en France, rassemble dix engagements visant à lutter contre l’épidémie,
comme le respect des gestes barrières, de la distanciation sociale, le nettoyage
spécifique et la désinfection des lieux ou encore la sécurisation des systèmes
de climatisation et de ventilation.
Plus
de 200 signataires de cinq secteurs (hôtels, culture, shopping, tourisme et
événementiel) se sont déjà engagés à la respecter. «Aujourd’hui, les hôtels,
restaurants, lieux culturels rouvrent mais il y a toujours une petite
appréhension et, avec ce logo sanitaire, on est en mesure de nous engager auprès
des visiteurs pour leur dire que les lieux qu’ils visitent le sont en toute
sécurité », a expliqué à l’AFP François Navarro, directeur de l’agence
d’attractivité Hello Lille, évoquant «la fierté d’être la première
destination française à lancer ce logo».
(09h54)
Coronavirus : des personnes rapatriées, par ferry, de Tunisie vers la
France.
Le «Danielle-Casanova», de
la compagnie privée Corsica Linea, qui avait déjà assuré, en début de semaine,
la première liaison maritime, entre Alger et la France, depuis le 19 mars, a
embarqué, le 4 juin, à Tunis, 1.033 personnes et 263 véhicules. Les policiers
ont intercepté un passager clandestin qui tentait de se dissimuler sous le siège
arrière d’une voiture.
Après
le dernier ferry, le 13 mars, et la fermeture des frontières le 15, un premier
bateau avait transporté, fin mai, 500 passagers. Tunis a annoncé la réouverture
de ses frontières, le 27 juin, dans des conditions encore
floues.
Un
ferry transportant un millier de personnes résidant en France a quitté le 4 juin
Tunis pour Marseille, le second depuis le 13 mars et la fermeture des frontières
en Tunisie, où, selon l’ambassadeur de France.
Pour
Ahlam, employée de banque, à Nice, à l’AFP : «On va rentrer reprendre
nos activités, retourner au travail, à l’école pour les enfants.» «On est venus
pour des vacances et on est restés bloqués parce qu’il n’y avait plus de
vol», explique cette Franco-Tunisienne qui devra prendre 14 jours de
congés pour respecter la quarantaine à son arrivée en
France.
Aymen
Ksiba, lui, est soulagé de «rentrer après 3 mois de chômage». Médecin
rééducateur à Lyon, installé en France depuis 18 mois, il était venu en Tunisie,
début mars, et devait repartir le 16 mars. «C’est le moment de rentrer
et de reprendre mon boulot», souligne-t-il.
Pour
Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France en Tunisie, à l’AFP :
«C’est le début de la reprise, on a réussi à faire partir 20.000 personnes,
dans des conditions très satisfaisantes par rapport à d’autres pays, comme le
Maroc.»
Plus
de 6.000 personnes ont quitté l’Algérie, par des vols spéciaux, vers l’Hexagone,
selon l’ambassade de France à Alger, et 30.000 Français du Maroc sont
également rentrés par 200 vols spéciaux selon le ministre des Affaires
étrangères Jean-Yves Le Drian. «En Tunisie, il ne reste plus que
quelques centaines de personnes, dont certaines veulent rester», a
estimé l’ambassadeur.
L’ambassadeur
a dit encore «attendre les mesures exactes» qui concerneront les
Français qui veulent passer des vacances en Tunisie, les Tunisiens de
France qui veulent rentrer dans leur pays, ou encore les Tunisiens qui
voudraient passer quelques jours en France.
(09h28)
Coronavirus : des pygmées incités à se confiner, en forêt, en Centrafrique.
Aux
confins sud-ouest de la Centrafrique, le coronavirus est encore une réalité
lointaine. Pour l’heure, le virus n’a pas encore atteint la réserve
protégée de Dzanga Sangha, un sanctuaire relié au reste du monde par une piste
étroite, inaccessible à la première pluie. Cet isolement constitue, aujourd’hui,
la meilleure défense pour les pygmées Bayaka, parias dans un pays déjà classé
parmi les plus pauvres au monde. Reportage, avec l’AFP…
Alors
que l’épidémie s’accélère en Centrafrique avec, officiellement, plus
de 1.000 cas détectés, mais seulement quatre décès début juin, les Bayaka,
de Dzanga Sangha, iront passer leur confinement, en forêt, pour éviter la
contagion. «On leur a demandé de partir vivre dans leurs campements de
chasse pour trois mois», explique Luis Arranz, en charge du parc
national pour le Fonds mondial pour la nature (WWF). «Chaque semaine, on
va déposer le manioc, les médicaments. Il faut qu’ils restent isolés. C’est
notre seule solution», explique-t-il.
«Les
génies de la forêt nous protègent!», rigole
Marc, un pygmée à la barbe blanche, étonné qu’on lui refuse une poignée de main
potentiellement contagieuse. Et à qui s’en remettre, sinon aux génies, dans un
pays aux infrastructures de santé quasiment inexistantes, alors
que l’immense majorité des pygmées sont, de toute façon, trop pauvres
pour consulter un médecin. Le mode de vie de ces populations semi-nomades,
potentiellement vulnérables aux maladies inconnues dans ces contrées, fait
craindre le pire en cas de contagion.
«Les
gens continuent à partager la cigarette, le café et une hutte pour cinq ou dix
personnes», s’inquiète
Yvon Amolet, représentant de l’ONG «Maison de l’Enfant et de la Femme pygmées»,
basée à Bayanga, la principale bourgade des environs. Selon ce juriste natif de
la région, l’espérance de vie des pygmées Bayaka se situe aux alentours de 35
ans pour les hommes et 38 pour les femmes.
«Le
taux de mortalité infantile est très élevé chez les Bayaka. Ceux qui survivent
sont susceptibles de mieux résister à un virus, mais nous n’avons aucune donnée
sur une éventuelle vulnérabilité ou immunité naturelle à des maladies
importées», souligne,
à l’AFP, le docteur Emilia Bylicka, qui a passé quatre années à soigner
les pygmées dans le sud-ouest du pays. «Le problème, c’est qu’ils abandonnent
très rapidement les traitements. Il est impossible de leur faire prendre un
médicament plus de quelques jours.»
«Les
pygmées font confiance aux remèdes traditionnels», rappelle
Yvon Amolet. «Au début, explique-t-il, «ils disaient
que le coronavirus était une «maladie de Blancs». Puis ils ont dit que la
maladie était venue punir les bilo.» Les bilo, en langue bayaka, sont
ces populations bantoues qui vivent aux côtés des pygmées et les exploitent
d’une façon qui s’apparente, souvent, à de l’esclavage moderne.
Dans
les villages des environs de Bayanga, les maisons de terre qui bordent la route
appartiennent aux bilos. Les pygmées, eux, occupent souvent de minuscules huttes
de branchages, dans les arrière-cours de leurs employeurs. La forêt, qui dresse
ses arbres géants tout autour, ne suffit plus à assurer la subsistance des
Bayaka.
Gendarmes,
sous-préfet, maire, pasteurs, toute la population a ainsi été associée à la
sensibilisation afin de convaincre les pygmées de se réfugier loin des
agglomérations. «Une fois en forêt, les pygmées viendront quand même
vendre leurs produits, mais avec un relais communautaire pour éviter les
contacts directs. L’idée, c’est qu’ils ne viennent pas au
marché», détaille Yvon Amolet. […]
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