CETTE FEMME VÊTUE DE BLANC, ALAA SALAH, EST L’ICÔNE DE LA CONTESTATION AU SOUDAN
“Alaa Salah, the Sudanese lady of the iconic photo that went viral on social media and news outlets tweeted she had been receiving death threats and would hold the regime responsible in case of any harm”
"The
bullet doesn’t kill. What kills is the silence of people. I encourage Sudanese
women to come out on streets in large numbers. Let's bring down that tyrant.
Victory is ours! #Thawra"
L’image a fait le tour des réseaux sociaux, dans le monde entier : une jeune femme vêtue de blanc, debout sur une voiture, harangue la foule devant le QG de l’armée. En quelques jours, Alaa Salah est devenue sur les réseaux sociaux l’une des icônes de la contestation au Soudan.
Une
vidéo où on la voit chantant et appelant à lutter contre le pouvoir du président
Omar el-Béchir est même devenue virale sur Internet. Sa silhouette et sa tenue
lui ont valu d’être surnommée « Kandaka » - « la reine nubienne » - en référence
aux souveraines ayant marqué l’histoire de la région dans
l’Antiquité.
«
Les femmes soudanaises ont toujours participé aux révolutions dans ce pays »,
explique cette étudiante en architecture et ingénierie à l’Université
internationale de Khartoum. Selon elle, l’histoire de son pays est marquée par
celle de reines influentes : « Cela fait partie de notre héritage
».
«
Je voulais parler au nom de la jeunesse »
Sa
récente notoriété l’a poussée à créer son compte Twitter, où elle a écrit être «
montée sur la voiture pour parler au peuple, condamner le racisme et le
tribalisme sous toutes leurs formes». « Je voulais parler au nom de la jeunesse
», précise-t-elle
«
Je vous remercie du fond du cœur. Le combat pour un Soudan démocratique et
prospère continue. Nous ne plierons pas devant Béchir, le dictateur tyran »,
écrit Alaa Salah dans un message largement partagé. Mercredi soir, elle a
indiqué sur Twitter avoir reçu « des menaces de mort ». « Je ne plierai pas. Ma
voix ne peut pas être supprimée », a écrit la jeune femme.
Au
pouvoir depuis 1989, le président soudanais a démissionné d’après plusieurs
sources gouvernementales. Des milliers de manifestants sont rassemblés depuis
six jours devant le siège de l’armée, qui abrite également la résidence
officielle du chef de l’État.
À
l’origine, les manifestants se sont mobilisés contre la décision du gouvernement
de tripler le prix du pain, avant de réclamer le départ du président Omar
el-Béchir et d’en appeler à l’armée. Selon un bilan officiel, 49 personnes ont
été tuées depuis décembre mais des ONG ont évoqué des bilans plus
lourds.
AFP, Le Figaro,
Le Parisien… 11 avril 2019.