Conseil
de sécurité : la République centrafricaine est en marche « assurée » vers les
élections du 27 décembre prochain, selon le Chef de la Mission de
l’ONU
La République
centrafricaine est en marche « assurée » vers la tenue des élections
présidentielle et législatives, le 27 décembre 2020, a affirmé aujourd’hui
devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général
pour le pays et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations
Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
M. Mankeur Ndiaye, qui présentait l’évolution de la situation depuis
le 16 juin dernier, a estimé que ces élections sont l’occasion unique de
« capitaliser » sur les acquis de celles de 2015, de consolider l’ordre
constitutionnel et de poursuivre l’œuvre de stabilisation du
pays.
Aujourd’hui,
a-t-il indiqué, la République centrafricaine dispose d’un fichier électoral
« fiable et informatisé » qui a été établi, avec l’aide de la MINUSCA,
malgré la crise sanitaire et les nombreux défis techniques, opérationnels et
sécuritaires. Quelque 1 859 890 électeurs ont été enregistrés
dans les 16 préfectures du pays et auprès de la diaspora dans 13 pays.
Le seuil d’inscription des femmes a atteint 46%, s’est encore réjoui le
Représentant spécial, en précisant que trois femmes sont parmi les 16 candidats
en lice pour la présidentielle.
Avec
la signature du Plan intégré de sécurité des élections par le Premier Ministre,
le 2 octobre, le Gouvernement et la MINUSCA se sont dotés d’une démarche
harmonisée de sécurisation de tout le processus électoral sur toute l’étendue du
territoire, a encore indiqué M. Ndiaye. Il a tout de même prévenu qu’il
manque encore environ quatre millions de dollars au panier géré par le Programme
des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour les élections présidentielle
et législatives, et près de 17,7 millions pour l’ensemble des élections, y
compris les élections locales prévues en 2021.
L’Union
européenne, a souligné le Directeur général pour l’Afrique du Service européen,
fournit plus de la moitié du budget des préparatifs électoraux ainsi qu’une
expertise pour renforcer les capacités des institutions centrafricaines. Comme
M. Ndiaye et M. Smaïl Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union
africaine, M. Koen Vervaeke a exhorté les acteurs politiques, les media et
autres leaders d’opinion à s’abstenir de toute campagne de désinformation ou
messages de stigmatisation. Le Représentant spécial a d’ailleurs averti
que ces campagnes et messages seront dûment documentés par la MINUSCA et soumis
à l’appréciation du Conseil.
Mais
20 mois après la signature de l’Accord politique pour la paix et la
réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA) entre le Gouvernement et
14 groupes armés, il a surtout noté des progrès « notables », en
particulier en termes de réforme politique, de restauration de l’autorité de
l’État et de justice transitionnelle. Ses propos ont été confirmés par le
Commissaire de l’Union africaine, M. Smaïl Chergui. Le Représentant
spécial s’est donc félicité du travail de qualité mené par le G5+, le cadre de
concertation qui regroupe en plus des Nations Unies, les États-Unis, la France,
la Russie, l’Union africaine, l’Union européenne et la Banque
mondiale.
Ces
derniers mois, a d’ailleurs reconnu le Directeur général pour l’Afrique du
Service européen pour l’action extérieure, ont été émaillés de tensions qui
rappellent que seul un processus électoral inclusif, pacifique, crédible et
transparent, favorisant le dialogue et le consensus, respectant l’ordre
constitutionnel et assurant des normes de qualité acceptables, peut garantir sa
crédibilité et jeter les bases d’un avenir plus brillant. Le dialogue, le
réengagement de toutes les parties, à savoir le Gouvernement et les groupes
armés dont certains continuent de l’Accord de paix, la revitalisation de
l’Accord, et en particulier la relance voire le réexamen des mécanismes de
suivi, semblent plus que jamais nécessaires, a souligné M. Vervaeke.
L’Accord, a-t-il estimé, nécessite un nouvel élan mais sans en
compromettre l’essence: pas d’impunité donc un prix à payer pour toute
violation.
Le
dialogue entre les différentes parties prenantes est primordial, afin que
l’échéance électorale n’attise pas davantage les tensions dans le pays, a
renchéri la France qui a dit craindre que la préparation du scrutin accuse un
retard susceptible de générer des tensions. Les États-Unis ont quant à eux
dirigé leur appel vers les pays voisins « qui doivent assumer leurs
responsabilités » et travailler avec le Gouvernement centrafricain pour
mettre en place le contrôle aux frontières, rétablir le commerce et stopper le
flux d’armes. La Fédération du Russie, qui fournit, « à la demande du
Gouvernement », du matériel militaire à l’Armée centrafricaine a estimé que
le régime « particulièrement » strict des sanctions empêche la
République centrafricaine de renforcer les capacités de ses institutions et
surtout de lutter contre la criminalité.
Le
Conseil de sécurité, a-t-elle plaidé, doit veiller à ce que les sanctions soient
conformes au contexte politique et qu’elles n’interfèrent pas avec le règlement
du conflit. Il est important de tenir dûment compte des initiatives de
Bangui, dont ses demandes visant à retirer certains noms de la Liste des
sanctions. Cela ne peut qu’améliorer l’interaction du pays avec le Comité
créé en vertu de la résolution 2127, a fait valoir la Fédération de
Russie.
Au
nom des trois États membres du Conseil de sécurité et de Saint-Vincent-et-les
Grenadines, le Niger a attiré l’attention sur la situation humanitaire et le
déficit de 272,4 millions de dollars du Plan d’intervention des Nations Unies.
Dans ce contexte difficile où les enjeux sont si élevés et l’efficacité de la
MINUSCA si critique, les États-Unis ont dit avoir pris note de la recommandation
du Secrétaire général de proroger le mandat de la Mission, qui expire le
15 novembre prochain, pour une nouvelle période d’un an. La France a
exprimé son intention de présenter un projet de résolution en ce
sens.
LA
SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE (S/2020/994)
Déclarations
Intervenant
par visioconférence pour présenter le rapport du Secrétaire général qui fait le point
des principaux faits survenus en République centrafricaine depuis le 16 juin
dernier, et qui contient des recommandations sur la prorogation du mandat de la
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en
République centrafricaine (MINUSCA), M. MANKEUR NDIAYE, Représentant spécial
pour la République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, a souligné qu’il
intervient à un moment crucial pour les Centrafricains qui éliront leur
Président et leurs députés dans un peu plus de deux mois, le 27 décembre
prochain.
Il
s’agit là d’une occasion unique de capitaliser sur les acquis démocratiques des
élections de 2015, de consolider l’ordre constitutionnel et de poursuivre
l’œuvre de stabilisation du pays, a dit M. Ndiaye, qui a relevé que 20 mois
après la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en
République centrafricaine (APPR-RCA) entre le Gouvernement et 14 groupes armés,
des progrès notables continuent d’être réalisés, en particulier en termes de
réforme politique, de restauration de l’autorité de l’État et de justice
transitionnelle.
L’Accord
offre un cadre stratégique favorisant un environnement plus protecteur pour la
population, tant du point de vue de sa sécurité physique qu’au regard de
l’exercice de ses droits, notamment civiques et politiques. Le
Représentant spécial a rappelé que, depuis 2019, la MINUSCA et les partenaires
internationaux de la RCA ont accompagné les parties prenantes dans la rédaction
d’un code électoral, et qu’à présent, le pays dispose d’un fichier électoral
fiable et informatisé qui a été établi malgré la crise sanitaire et les nombreux
défis techniques, opérationnels et sécuritaires.
La
MINUSCA continue à veiller à ce que tous les segments de la société
centrafricaine puissent participer à ces élections dans la paix et la sérénité.
Le Représentant spécial a tenu à rappeler le plaidoyer qu’il a mené pour
encourager la participation des réfugiés au processus électoral, d’une part, et
pour obtenir des autorités nationales et des pays voisins qu’ils poursuivent les
efforts visant à créer les conditions favorables au retour volontaire et digne
des réfugiés, tout en assurant leur pleine participation à la vie
socioéconomique et politique du pays.
Faisant
le bilan de ce qui a été accompli à ce jour, il a signalé que l’Autorité
nationale des élections dispose d’un fichier électoral
d’1 859 890 électeurs dans les 16 préfectures du pays et de la
diaspora dans 13 pays, se réjouissant en particulier que le seuil
d’inscription des femmes ait atteint 46%. Avec la publication de la liste
électorale le 14 octobre et la convocation prévue du corps électoral le 28
octobre, la « Centrafrique est en marche assurée vers la tenue
d’élections » dont le succès requiert l’engagement de tous les acteurs et
le respect de l’autorité de la Cour constitutionnelle, juge des
élections.
Le
Représentant spécial a ensuite invité les acteurs politiques, les media et
autres leaders d’opinion à s’abstenir de toute campagne de désinformation ou
message de stigmatisation qui seront documentés par la MINUSCA et soumis à
l’appréciation du Conseil, avant de mettre l’accent sur la
« détermination » de la MINUSCA à faciliter la tenue des trois
importants scrutins à venir.
Passant
à l’aspect financier, M. Ndiaye a constaté qu’il manque encore environ quatre
millions de dollars au panier géré par le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD) pour les élections présidentielle et législatives, et près
de 17,7 millions pour l’ensemble des élections, y compris les élections locales
prévues en 2021. Dans le contexte actuel, les élections locales seront
déterminantes pour le développement de la gouvernance locale, la restauration
effective de l’autorité de l’État, l’avènement de la décentralisation et le
rétablissement du contrat social entre l’État et ses administrés. Elles
permettront notamment de donner un élan au transfert progressif de
responsabilités à l’État centrafricain, a-t-il
précisé.
« La
situation politique reste tendue », a souligné le Représentant spécial qui
a indiqué qu’à ce jour, 16 candidats sont en lice pour la présidentielle, dont
trois femmes et le Président sortant. Certains candidats mettent en doute
la viabilité de l’Accord de paix et se proposent même de le renégocier s’ils
étaient élus, a-t-il fait remarquer, ajoutant que la principale coalition de
l’opposition vient de saisir les mécanismes régionaux pour contester la légalité
de certaines dispositions du nouveau Code électoral. Mais ces tensions
n’ont pas compromis la possibilité d’organiser les élections dans le respect du
calendrier constitutionnel.
Il
nous faut faire davantage pour encourager tous les candidats à adhérer au Code
de bonne Conduite pour assurer la sérénité du scrutin pour une campagne
électorale apaisée, a plaidé M. Ndiaye. Il a qualifié de significatifs et
« réconfortants » les progrès dans le programme de désarmement,
démobilisation et réinsertion (DDR) avec 2094 ex-combattants désarmés et
démobilisés, la mise en place à l’Ouest de deux Unités spéciales mixtes de
sécurité pour un total de 562 éléments et le redéploiement des forces de
défense et de sécurité, premières étapes vers la dissolution des groupes armés
conformément aux exigences de l’Accord de paix.
Le
Représentant spécial s’est aussi réjoui de l’installation de la nouvelle Mission
du Conseil de l’Union européenne en RCA (EUAM) pour soutenir la réforme du
secteur de la sécurité du pays qui renforcera le travail de la MINUSCA et des
partenaires bilatéraux comme la France, la Russie, les États-Unis et la Chine.
M. Ndiaye a en outre invité à apporter un soutien technique et
financier à la Cour pénale spéciale. La volonté du Gouvernement de
promouvoir la justice transitionnelle passe aussi par l’opérationnalisation de
la Commission Vérité, justice, réparations et
réconciliation.
Le
Représentant spécial a condamné les attaques croissantes contre les travailleurs
humanitaires, soulignant que la MINUSCA continuera de prendre toutes mesures
utiles afin de protéger non seulement les civils, mais aussi les infrastructures
civiles et les travailleurs humanitaires. Il a lancé un appel aux
bailleurs de fonds pour continuer à financer le Plan de Réponse Humanitaire de
2020.
Avec
la signature du Plan intégré de sécurité des élections par le Premier Ministre
le 2 octobre, le Gouvernement et la MINUSCA se sont dotés d’une démarche
harmonisée de sécurisation de tout le processus électoral sur toute l’étendue du
territoire, s’est réjoui M. Ndiaye qui a aussi salué la
« clairvoyance » du Conseil et assigné à la MINUSCA un mandat
électoral robuste avec des ressources adéquates qui permettent à la MINUSCA
d’accompagner efficacement les élections présidentielle et
législatives.
« Il
est aujourd’hui plus que recommandé que ce même mandat soit étendu aux élections
locales qui ne se sont pas tenues depuis 1988 », a-t-il préconisé,
soulignant que celles-ci sont « indispensables pour la démocratie à la
base, la gouvernance locale ainsi que le développement des collectivités
territoriales. Le Représentant spécial s’est félicité du travail de
qualité mené par le G5+, un cadre de concertation qui regroupe en plus des
Nations Unies, les États-Unis, la France, la Russie, l’Union africaine, l’Union
européenne et la Banque mondiale.
M.
SMAЇL CHERGUI, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union
africaine, a confirmé les développements prometteurs en République
centrafricaine dont le travail de l’Autorité nationale des élections et
l’enregistrement de près de deux millions d’électeurs. Le Commissaire a
aussi noté les « obstacles insurmontables » à l’enregistrement des
réfugiés. Il a salué la libération de deux policiers par le Groupe armé
« Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) », appelant à libération
du dernier officier.
M.
Chergui a, à son tour, insisté sur la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix.
Parlant d’une baisse « remarquable » de la violence que depuis
la MINUSCA aide l’État à étendre son autorité à tout le territoire, le
Commissaire a appelé tous les Centrafricains à se distancier des déclarations
qui pourraient compromettre la cohésion sociale, en particulier les rumeurs et
les « fake news ». Il a insisté pour que la communauté
internationale appuie le Gouvernement dans cette étape critique. Saluant
le dialogue intensifié entre le Gouvernement et la société civile, M. Chergui a
estimé que la tenue des élections doit être la priorité pour tous les acteurs.
Il faut davantage d’appui, y compris celui de ce Conseil, pour que les
efforts humanitaires puissent réellement aider les déplacés, a-t-il ajouté.
Le Commissaire s’est donc félicité de l’intention des hauts fonctionnaires
de l’ONU dont « mon ami », le Secrétaire général adjoint aux
opérations de paix, de le rejoindre dans les prochaines semaines dans une visite
en République centrafricaine, « ce qui témoignera du soutien de l’ONU au
processus de paix ».
M.
KOEN VERVAEKE, Directeur général pour l’Afrique du Service européen pour
l’action extérieure, a estimé que les prochaines élections offrent une
occasion unique d’ancrer fermement la République centrafricaine sur la voie de
la démocratie. Les derniers mois, a-t-il reconnu, ont été émaillés de
tensions accrues, ce qui nous rappelle que seul un processus électoral inclusif,
pacifique, crédible et transparent, favorisant le dialogue et le consensus,
respectant l’ordre constitutionnel et assurant des normes de qualité
acceptables, peut garantir sa crédibilité et jeter les bases d’un avenir plus
brillant.
L’Union
européenne, a déclaré M. Vervaeke, fournit plus de la moitié du budget des
préparatifs électoraux ainsi qu’une expertise pour renforcer les capacités des
institutions centrafricaines. Tous les acteurs, à savoir, la majorité,
l’opposition et la société civile, doivent agir avec responsabilité et les
autorités, a martelé l’orateur, doivent redoubler d’efforts pour veiller à un
processus électoral crédible, dans un esprit constructif et ouvert et en
coordination étroite avec les partenaires et les donateurs, dont l’Union
européenne.
Dans
ce contexte « fébrile », a poursuivi M. Vervaeke, nous voyons avec
préoccupation des campagnes de désinformation dans les médias. Le
Gouvernement et les acteurs politiques doivent tout faire pour assurer la
transparence dans les médias. Les prochaines étapes, a-t-il averti, seront
encore plus cruciales après la modification de la loi électorale. Il
faudra donc préparation et attention et l’Union européenne est prête, a affirmé
M. Vervaeke. Quant au processus de paix et de réconciliation, il a estimé
que depuis la signature de l’Accord de paix, des progrès importants ont été
faits. L’Accord, a-t-il insisté, demeure le meilleur moyen de garantir
cette paix et cette réconciliation.
Mais,
a-t-il dénoncé, nous voyons que certains groupes armés continuent de le violer.
Le dialogue, le réengagement de toutes les parties, à savoir le
Gouvernement et les groupes armés, la revitalisation de l’Accord, et en
particulier la relance voire le réexamen des mécanismes de suivi, semblent plus
que jamais nécessaires. L’Accord nécessite un nouvel élan mais sans en
compromettre l’essence: pas d’impunité donc un prix à payer pour toute
violation.
M.
Vervaeke a appelé les garants, les facilitateurs et la région dans son ensemble
à redoubler d’efforts pour appuyer le respect de l’Accord. Pour sa part,
l’Union européenne mobilise tous ses instruments politique, humanitaire, de
coopération au développement, sécuritaire et de gestion des crises pour
accompagner la République centrafricaine sur la voie de l’édification de l’État,
de l’état de droit et des opportunités économiques. Une voie, a conclu
M. Vervaeke, où la société civile, les femmes et les jeunes doivent avoir
un plus grand rôle.
M.
NICOLAS de RIVIÈRE (France) a noté avant tout que les défis persistent en
République centrafricaine. La situation humanitaire continue de s’aggraver
avec l’insécurité alimentaire, mais aussi la pandémie de COVID-19, la rougeole
ou encore le paludisme. Les violations des droits de l’homme et des droits
des enfants persistent à des niveaux alarmants et les violences sexuelles et
basées sur le genre, ainsi que les violences contre les civils, les forces de
sécurité et de défense et la MINUSCA sont intolérables, a-t-il souligné.
Le représentant a condamné ces violations et a appelé à ce que les
responsables soient poursuivis et jugés. Il a martelé que le respect du
droit international humanitaire s’impose à toutes les parties et exigé que les
attaques contre les personnels humanitaires et médicaux cessent et que l’accès
humanitaire soit garanti.
Le
représentant a aussi souligné la nécessité d’assurer un processus électoral
inclusif, transparent et pacifique, dans le respect des dispositions
constitutionnelles. Malgré réforme du Code électoral, qui a
raccourci certains délais légaux, la préparation du scrutin accuse un retard
susceptible de nuire à la qualité de l’ensemble du processus et à sa
crédibilité, et de générer des tensions, a prévenu le représentant. Face à
cette situation, le dialogue entre les différentes parties prenantes est
primordial, afin que l’échéance électorale n’attise pas davantage les tensions
dans le pays. Le processus électoral ne doit cependant pas non plus faire
perdre de vue les enjeux à long terme, a estimé le représentant. Il a cité
mise en œuvre de l’Accord dont les violations mettent en danger la
réconciliation nationale.
Le
représentant a encouragé toutes les parties à redoubler d’efforts, en
particulier dans le déploiement des unités spéciales mixtes de sécurité qui
auront un rôle important à jouer pour protéger tous les Centrafricains. Il
a également mis l’accent sur l’importance du soutien de la communauté
internationale aux autorités centrafricaines en termes de redéploiement et de
professionnalisation des forces armées centrafricaines mais aussi de
constitution d’une armée de garnison. La France présentera un projet de
résolution pour renouveler le mandat de la MINUSCA, qui expire le 15 novembre
prochain, a souligné le représentant.
M.
MUHSIN SYIHAB (Indonésie) a salué les efforts du Gouvernement
centrafricain pour préserver le calendrier électoral, et appelé au respect de la
souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale. L’Accord de paix,
a-t-il dit à son tour est le seul cadre d’une paix durable dans le pays et
l’appropriation nationale est la clef. Nous appelons, a-t-il dit, les
partenaires et ceux qui doutent de la réalisation de la paix en République
centrafricaine à intensifier leurs efforts et à accompagner « leur
larme » d’une assistance concrète. Dans ce contexte, a dit le
représentant, le rôle de la MINUSA est plus important que jamais. Ces deux
dernières années, a rappelé le représentant, l’Indonésie a appuyé
l’identification de critères pour la levée de l’embargo sur les armes ainsi que
les trois résolutions pour l’alléger.
M.
SVEN JÜRGENSEN (Estonie) a salué les actions de la MINUSCA qui a fait
preuve de beaucoup de détermination pour exécuter son mandat en dépit de la
pandémie de COVID-19, en particulier l’enregistrement des électeurs dans les
zones instables. Les élections à venir, a souligné le représentant, seront
une occasion « cruciale » de consolider les fondements démocratiques.
Il a insisté sur l’importance de la participation des femmes aux processus
politique et de paix, soulignant qu’elles représentent 50% des électeurs
inscrits. Il s’est dit encouragé par le travail accompli pour étendre
l’autorité dans le pays. L’expansion des opérations nationales de désarmement,
de démobilisation et de réintégration et la nomination de nouveaux juges et
magistrats sont des mesures encourageantes. Il en va de même pour la
promulgation du Code de protection de l’enfance, qui criminalise le recrutement
et l’utilisation d’enfants par les forces armées. En outre, le
représentant a dit attendre avec intérêt l’opérationnalisation de la Commission
vérité, justice, réparation et réconciliation.
Il
a ensuite dénoncé la multiplication marquée des attaques contre les agents
humanitaires. Les attaques contre des civils et les violations des droits
de l’homme sont des violations directes de l’Accord de paix et, en tant que
telles, elles sont inacceptables. La grande majorité de ces attaques ont
été attribuées à des groupes armés signataires, a regretté le représentant en
exigeant, dès lors, que le Conseil adopte une position ferme et sans équivoque
sur l’application des sanctions au titre de l’article 35 de l’Accord. Il a
en outre rappelé que les attaques contre les soldats de la paix de l’ONU peuvent
constituer un crime de guerre.
Au
nom des A3 + 1, M. NIANDOU AOUGUI (Niger) a déclaré que 2020 est
une étape déterminante pour le peuple centrafricain qui exercera, lors des
élections générales qui débuteront en décembre prochain, et après plusieurs
années de crise, son droit d’élire ses dirigeants. La tenue de ces
élections constituera une grande avancée vers la normalisation de la situation
sécuritaire, et aura unimpact positif sur la dynamique sous-régionale.
Malgré toutes les difficultés sur le terrain, le représentant a salué ce
qui a été accompli jusqu’à présent malgré les obstacles d’ordre technique et
logistique, en particulier en matière de restauration de l’autorité de l’État,
dans certaines zones, la professionnalisation et le redéploiement du dispositif
sécuritaire, de l’administration territoriale et des institutions
judiciaires.
Il
a cependant relevé que les modifications du Code électoral ne permettent pas
l’enrôlement électoral d’une partie considérable de la population en âge de
voter car déplacée dans les pays voisins. Il a salué les efforts de la
MINUSCA, du PNUD et d’ONU Femmes pour l’enregistrement des femmes en tant que
candidates et électrices. Il est crucial que tous les acteurs politiques
et les groupes armés évitent toute entrave au processus électoral, a-t-il
souligné, avant d’encourager tous les partenaires de la RCA à accompagner ce
processus. Le représentant a regretté la persistance des attaques contre
les civils, les soldats de la paix et les travailleurs humanitaires dans le
nord-est. Il s’est joint à l’appel du Secrétaire général aux groupes armés
pour qu’ils participent au processus et au programme de démobilisation,
désarmement et de réinsertion. Le représentant n’a pas manqué de lancer un
appel pour que l’on comble le déficit de 272,4 millions de dollars du plan
d’intervention humanitaire et pour que les groupes armés non-signataires cessent
tous les actes de violence et d’intimidation et se joignent au
processus.
M.
JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) s’est félicité des progrès
réalisés dans les préparatifs des élections, tout en déplorant que les
dispositions sur le vote des réfugiés ne figurent pas dans le nouveau Code
électoral. La participation des femmes au processus électoral est
« essentielle », a-t-il insisté. Saluant la collaboration
d’ONU-Femmes et du PNUD, le représentant a dénoncé les campagnes de
désinformation contre la MINUSCA. Il s’est déclaré préoccupé par la situation
sécuritaire marquée par des violences contre les civils et les soldats de la
paix. S’agissant de la situation humanitaire, il a rappelé que la moitié
de la population requiert une assistance et que le financement est toujours
insuffisant, dans un contexte encore aggravé par la pandémie de COVID-19.
Le délégué a insisté sur l’augmentation de l’aide aux pays les plus
touchés par la pandémie et sur la nécessité d’une répartition équitable des
futurs vaccins. Le rôle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est
essentiel pour garantir la justice et la solidarité face à ce fléau, a conclu le
représentant.
M.
CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a salué les progrès réalisés par la MINUSCA
et le Gouvernement de la RCA pour garantir des élections libres, équitables,
inclusives, crédibles et transparentes, conformément au calendrier électoral, et
a salué la signature d’un plan intégré de sécurité électorale. La
participation active et significative de tous les groupes sociétaux
centrafricains reste essentielle, a-t-il noté en se félicitant du fait que près
de la moitié de tous les électeurs inscrits soient des femmes. À cet
égard, il a appelé à respecter les droits des réfugiés. À l’approche des
élections, il a également appelé tous les acteurs de la RCA à s’engager dans un
dialogue national constructif. Saluant le rétablissement du cadre
consultatif en tant que forum pour régler les différends, le représentant a
exhorté en particulier toutes les parties prenantes centrafricaines à s’abstenir
de tout acte susceptible d’inciter à la violence, dont les discours de
haine.
Le
processus électoral, a reconnu le représentant, nécessite encore un soutien
financier considérable. Il a rappelé que son pays a contribué au fonds
commun du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et a appelé
les autres pays à faire de même. L'Accord de paix, a-t-il souligné à son
tour, reste le seul cadre viable en RCA. Il a voulu que tous les acteurs
fassent de sa mise en œuvre une priorité, et ce, au-delà des élections de
décembre. Le représentant a dénoncé les violations continues de l’Accord
par certains groupes armés. Leur réengagement en faveur de l’Accord de
paix est « essentiel » pour que la RCA poursuive sa trajectoire vers
la stabilité, a fait valoir le représentant pour lequel le fait que le Groupe
rebelle 3R se soit retiré de l’Accord reste « un précédent très
négatif ».
Il
a également fait part de ses préoccupations par rapport à l’absence de progrès
en matière de désarmement, sans oublier la situation humanitaire et les
problèmes liés à la sûreté et à la sécurité des civils. Les attaques
contre les personnes et les infrastructures civiles, les déplacés et le
personnel humanitaire doivent cesser, a demandé le représentant. Les
efforts pour renforcer la Tribunal pénal spécial sont une étape bienvenue vers
la justice et la responsabilité, a poursuivi le représentant en espérant que
cette instance jouera un rôle décisif dans la lutte contre l’impunité pour les
violations des droits de l’homme et d’autres, y compris la violence sexuelle.
Le représentant a conclu en soutenant fermement la prorogation du mandat
de la MINUSCA pour une autre année.
Mme
KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique) a salué les mesures prises, qui, malgré
les obstacles, engagent le pays sur la voie des élections. Malgré les
retards, le calendrier reste sous contrôle, a-t-elle noté, appelant tous les
acteurs concernés à s’abstenir de toute action ou déclaration qui pourrait nuire
à cet exercice démocratique. Seul un processus pacifique, transparent et
inclusif peut garantir la crédibilité des élections, a souligné la
représentante. L’Union européenne, a-t-elle confirmé, a dégagé une aide
financière importante pour soutenir ce processus électoral, mais les élections
ne sont qu’une étape de l’objectif à plus long terme de la stabilisation.
L’Accord de 2019 est la seule voie pour ancrer la paix, et sa mise en œuvre
incombera également au futur gouvernement, a observé Mme Van Vlierberge.
Compte tenu du fait que les groupes armés sont signataires de cet Accord,
elle a insisté sur le fait qu’ils doivent respecter leurs engagements et que les
responsables de violence doivent être traduits en justice. Les violations graves
de l’Accord ne resteront pas sans conséquences, a tranché la représentante, se
félicitant toutefois des progrès encourageants dans le redéploiement
de l’autorité de l’État, ainsi que dans les travaux
législatifs.
La
représentante a dit soutenir les travaux de la Cour pénale spéciale et a exprimé
la disposition de son pays à détacher un magistrat belge. Elle a salué en
outre la signature de décrets visant à lancer la création de la Commission
Vérité, justice, réparation et réconciliation. En ce qui concerne la
MINUSCA, elle s’est dit en faveur d’un mandat robuste. La bonne
coordination entre tous les partenaires de la RCA est un facteur capital de
réussite et la MINUSCA peut contribuer à cette cohérence, a souligné la
représentante, non sans oublier de dénoncer la campagne de désinformation contre
la Mission.
M.
JAMES PAUL ROSCOE (Royaume-Uni) a condamné les attaques mortelles contre
le personnel de la MINUSCA, avant de souligner, à son tour, que l’Accord de paix
est le seul cadre viable et qu’il doit être défendu, y compris par le maintien
des sanctions contre tous ceux qui le violent. Appelant les groupes armés
à cesser les violences contre les civils, il a condamné l’ampleur des violences
sexuelles commises contre les femmes et les filles. Le représentant a
ajouté que les élections prévues cette année offrent une occasion significative
de consolider l’ordre constitutionnel. Tous les participants ont un rôle à
jouer, a-t-il souligné, regrettant à cet égard que tous les Centrafricains ne
puissent y participer. Tous les citoyens, a martelé le représentant, ont
le droit d’être entendus dans ces élections et dans les suivantes, y compris
les déplacés et les réfugiés.
Le
représentant a rappelé que son pays a dûment contribuer au fonds du PNUD, en
particulier pour promouvoir la participation aux élections des femmes, des
jeunes et des groupes sous représentés. En plus des 640 000 dollars
fournis à ce fond, le Royaume-Uni a également débloqué une somme de 34,7
millions de dollars pour aider la République centrafricaine à combattre la
pandémie de COVID-19, Ebola et la famine. La MINUSCA seule, a conclu le
représentant, ne pourra apporter la paix. Seuls le réengagement de toutes
les parties à la mise en œuvre intégrale de l’Accord de paix et l’organisation
d’élections justes, inclusives et pacifiques peuvent garantir la
stabilité.
M.
DAI BING (Chine), a noté les défis sécuritaires et humanitaires auxquels
la RCA doit faire face alors qu’elle s’apprête à tenir ses premières élections
depuis la signature de l’Accord de paix. Ces élections sont donc très
importantes pour consolider l’autorité de l’État dans le pays, a estimé le
représentant. Il a salué le fait que la moitié des électeurs inscrits
soient des femmes et a noté les problèmes rencontrés par les réfugiés pour
pouvoir voter. Le représentant a d’ailleurs rappelé que son pays vient
d’envoyer deux cargaisons de matériel électoral à la RCA.
Il
a appelé les groupes armés à répondre à l’initiative du Secrétaire général pour
un cessez-le-feu mondial car sans stabilité, la consolidation de l’autorité de
l’État et l’avenir de la RCA risquent d’être compromis. Le représentant a
plaidé pour la levée des sanctions, en particulier celles contre des entités
économiques. Il a exhorté la communauté internationale à contribuer au
relèvement et au développement du pays, avant de féliciter la MINUSCA pour le
rôle important qu’elle joue et de soutenir la prorogation de son mandat pour une
nouvelle période d’un an.
M.
DINH QUY DANG (Viet Nam) s’est dit encouragé par les efforts du
Gouvernement centrafricain pour mettre en œuvre l’Accord de paix, garantir la
stabilité et instaurer un climat politique propice à la tenue des élections.
À l’approche de ces élections, il importe d’instaurer un climat politique
et sécuritaire adéquat, malgré les tensions politiques qui subsistent. Le
représentant s’est en effet dit préoccupé par les violations de l’Accord de
paix, notamment par certains groupes armés, qui touchent les civils et les
empêchent de participer au processus électoral. Il a exhorté les
signataires de l’Accord à respecter le cessez-le-feu et à rétablir la confiance.
Il a aussi plaidé pour que l’on résorbe le déficit financier évoqué par le
Représentant spécial, tant sur le plan électoral que sur le plan humanitaire.
M.
RODNEY M. HUNTER (États-Unis) a axé son intervention sur trois problèmes
et d’abord la mise en œuvre de l’Accord de paix. Il a appelé tous les
acteurs politiques, au sein ou en dehors du Gouvernement, à respecter cet Accord
qui n’a pas été signé par un quelconque parti politique mais par le Gouvernement
« souverain » de la République centrafricaine, lequel a d’ailleurs
fait des progrès « significatifs » pour honorer ses engagements.
Le représentant a donc appelé les pays voisins et les autres facilitateurs
à assumer leurs responsabilités et à travailler avec le Gouvernement
centrafricain pour mettre en place le contrôle aux frontières, rétablir le
commerce et stopper le flux d’armes. Le représentant a aussi appelé le
Gouvernement à démontrer son engagement à lutter contre l’impunité et à mettre
en place rapidement les mécanismes de justice, dont la Commission vérité,
justice, réparation et réconciliation et la Cour pénale
spéciale.
Le
représentant a ensuite souligné l’importance des prochaines élections. Ces
élections, qui doivent être libres, justes, inclusives et transparentes, sont
l’occasion pour le pays de démontrer la force et la résilience de ses
institutions démocratiques. Il s’est dit encouragé par les efforts de
l’ONU pour veiller à l’enregistrement des femmes et a appelé le Gouvernement à
saisir cet élan. Les élections locales, qui n’ont plus été organisées
depuis 1988, permettront également d’évaluer le succès de la décentralisation, a
ajouté représentant. S’il s’est dit déçu que les réfugiés n’aient pas été
inclus dans le nouveau Code électoral, le représentant a tout de même promis que
son pays continuera de travailler avec le Gouvernement et les partenaires
internationaux au succès des élections à venir.
Concluant
sur les problèmes liés à la pandémie de COVID-19 dont son impact économique, le
représentant a expliqué que son Administration a fourni plus de 13, 6 millions
de dollars pour la lutte contre la pandémie sur les 120 millions débloqués pour
l’aide humanitaire en 2020. Parlant de l’évaluation que son pays a faite
de la MINUSCA, un des mandats les plus complexes de l’ONU, le représentant, a
souligné l’importance de pouvoir les postes de direction vacants, en particulier
en cette période électorale critique.
Il
n’a pas oublié de dénoncer le nombre des soldats de la paix de la MINUSCA
impliqués dans des actes d’exploitation et d’abus sexuels. C’est tout
simplement « inacceptable », a tonné le représentant, en rappelant que
la Mission a battu le record des allégations en 2019 et qu’elle le fait encore
en 2020. Il a appelé tous les pays contributeurs de troupes et d’unités de
police à mettre en œuvre la politique de tolérance zéro et à traiter rapidement
et de manière crédible de toutes les allégations. La Mission doit
renforcer ses efforts en la matière et ne pas hésiter à renvoyer chez eux les
individus et unités incriminés, conformément à la résolution 2272 du Conseil de
sécurité, a martelé le représentant. Dans ce contexte difficile où les
enjeux sont si élevés et l’efficacité de la Mission si critique, il a dit avoir
pris note de la recommandation du Secrétaire général de proroger le mandat de la
MINUSCA pour une nouvelle période d’un an.
Mme
ANNA M. EVSTIGNEEVA (Fédération de Russie) s’est félicitée de ce que
l’Accord de paix « fonctionne » et qu’il ait déjà réduit la violence
dans le pays. La représentante s’est tout de même dite préoccupée par le fait
que certains groupes armés n’honorent pas leurs obligations, ce qui compromet la
réconciliation nationale et aggrave une situation humanitaire déjà compliquée.
Elle a souligné le rôle important des garants de l’Accord et a dit compter
que le leadership de la République centrafricaine saura relever les défis liés à
la pandémie, au désarmement et au rapatriement des anciens combattants. Le
Gouvernement, a-t-elle ajouté, doit aussi former et déployer des unités
conjointes de sécurité. Soulignant l’attachement de son pays à l’organisation
des élections, la représentante a applaudi le Président centrafricain pour ses
efforts visant à atténuer les tensions, y compris en ouvrant un dialogue avec
les acteurs politiques nationaux et les partenaires du pays, dans le cadre des
préparatifs électoraux. Elle a espéré que la MINUSCA offrira l’appui qu’il
faut à ce processus.
À
la demande du Gouvernement centrafricain, a souligné la représentante, mon pays
contribue à la formation des agences nationales de maintien de l’ordre. Le
travail des formateurs russes est « très apprécié » des autorités,
s’est enorgueillie la représentante, ajoutant que son pays fournit aussi du
matériel militaire à l’Armée centrafricaine. Elle a donc estimé que le
régime « particulièrement » strict des sanctions empêche le pays de
renforcer les capacités de ces institutions et surtout de lutter contre la
criminalité. Le Conseil de sécurité, a-t-elle plaidé, doit veiller à ce
que les sanctions soient conformes au contexte politique et qu’elles
n’interfèrent pas avec le règlement du conflit. Il est important de tenir
dûment compte des initiatives de Bangui, dont ses demandes visant à retirer
certains noms de la Liste des sanctions. Cela ne peut qu’améliorer
l’interaction du pays avec le Comité créé en vertu de la résolution 2127, a fait
valoir la représentante.
19 octobre 2020 - Conseil de sécurité - 8771e séance