FRANCE
24 avec
AFP -
20/02/2022
- 22:35
Ouvrage
pharaonique au cœur d'un conflit diplomatique entre le Soudan, l'Égypte et
l'Éthiopie, le grand barrage de la Renaissance a commencé à produire de
l'électricité, dimanche, sous la supervision du Premier ministre éthiopien, Abiy
Ahmed.
Abiy
Ahmed,
a officiellement lancé, dimanche 20 février, la production d'électricité du
grand barrage sur le Nil Bleu, une
étape importante de ce projet controversé de
plusieurs milliards de dollars, selon un correspondant de l'AFP sur
place.
Le
Premier ministre éthiopien,
accompagné de hauts fonctionnaires, a effectué une tournée dans la centrale
électrique et a appuyé sur une série de boutons sur un écran électronique, ce
qui a déclenché la production, selon les responsables.
"Ce
grand barrage a été construit par les Éthiopiens, mais au bénéfice de tous les
Africains, pour que tous nos frères et sœurs africains en profitent", a affirmé
un haut responsable participant à l'inauguration.
Le
Gerd ("Grand Ethiopian Renaissance Dam") constitue, depuis le lancement du
projet en 2011, un contentieux avec le Soudan et l'Égypte, tous deux tributaires
du Nil pour leurs ressources hydrauliques.
Droit
de veto égyptien
Le
Caire invoque un "droit historique" sur le fleuve, garanti depuis un traité
signé en 1929 entre l'Égypte et le Soudan, alors représenté par le Royaume-Uni,
puissance coloniale. L'Égypte avait obtenu un droit de veto sur la construction
de projets sur le fleuve.
En
1959, après un accord avec Khartoum sur le partage des eaux, l'Égypte s'était
attribué un quota de 66 % du débit annuel du Nil, contre 22 % pour le
Soudan.
N'étant
pas partie prenante de ces accords, l'Éthiopie ne s'est jamais considérée liée
par eux et, en 2010, un nouveau traité signé par les pays du bassin du Nil,
malgré l'opposition de l'Égypte et du Soudan, a supprimé le droit de veto
égyptien et autorisé des projets d'irrigation et de barrages
hydroélectriques.
Saisi
l'été dernier, l'ONU
avait recommandé aux trois pays de poursuivre leurs pourparlers sous
l'égide de l'Union africaine (UA). Le Caire et Khartoum, inquiets pour leur
approvisionnement en eau, avaient demandé à Addis-Abeba de stopper le
remplissage du barrage.
L'Éthiopie
avait néanmoins procédé, en juillet dernier, à la seconde phase de remplissage
du barrage, annoncé comme un des plus gros d'Afrique avec un objectif de
production initiale de 6 500 mégawatts, revue à la baisse à
5 000 MW.
Un
projet estimé à 4,2 milliards de dollars
Situé
sur le Nil Bleu, à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise, le
barrage de la Renaissance est long de 1,8 kilomètre et haut de
145 mètres.
Selon
les médias d'État éthiopiens, la production initiale du Gerd est de l'ordre de
375 MW avec la mise en service d'une première
turbine.
Getachew
Reda, porte-parole du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), en guerre
contre les forces gouvernementales depuis novembre 2020 dans le nord du pays, a
accusé Abiy Ahmed de s'attribuer les mérites d'un projet lancé sous un
gouvernement alors dirigé par les Tigréens.
"Aujourd'hui,
#AbiyAhmed essaie de tirer profit d'un projet qu'il a autrefois ouvertement
dénigré comme un coup de publicité sans importance", a-t-il
tweeté.
Mais
dimanche, divers responsables éthiopiens ont loué les efforts d'Abiy Ahmed pour
achever le financement d'un projet qui a longtemps traîné et frôlé
l'échec.
"Notre
pays a tant perdu, surtout financièrement, en raison des retards de travaux", a
souligné le directeur général du projet Kifle Horo, lors de ses remarques
d'ouverture.
En
l'absence de comptabilité officielle précise, le coût total du projet a été
estimé par les experts à 4,2 milliards de dollars (3,7
milliards d'euros).
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AFRIQUE
DU SUD : le Cap va acheter son électricité directement auprès d’IPP en
Ethiopie
Par
Jean Marie Takouleu -
afrik21.africa
- Publié le 10 février
2022
En
Afrique du Sud, la ville du Cap compte se détourner progressivement du monopole
de l’entreprise publique sud-africain Eskom qui n’arrive pas à mettre fin aux
délestages. La ville prépare des appels d’offres en vue de l’achat de
l’électricité produite à partir des sources renouvelables auprès des producteurs
indépendants d’électricité (IPP).
La
ville du Cap compte diversifier ses sources d’alimentation en électricité. Dans
une récente sortie, le maire Geordin Hill-Lewis fait connaître son intention de
se tourner vers les producteurs indépendants d’électricité (IPP) pour réduire
l’impact des délestages dans les ménages et les entreprises de la ville. D’ici
deux semaines, la municipalité compte ainsi lancer des appels à manifestation
d’intérêt pour sélectionner des IPP qui injecteront de l’électricité propre dans
le réseau de la ville du Cap.
Cette
annonce intervient au moment où le monopole de l’entreprise publique Eskom est
fortement contesté aussi bien dans les villes que chez d’autres grands
consommateurs d’électricité, notamment des opérateurs miniers. À l’origine de ce
malaise, la recrudescence des délestages qui paralysent les activités
économiques en Afrique du Sud.
L’avis
favorable de la Nersa
« Il
est devenu évident pour la ville du Cap que si nous voulons mettre un terme aux
dommages causés par le monopole d’Eskom sur la production d’électricité, nous
devons prendre les choses en main. La seule façon pour nous de fournir une
électricité fiable et abordable à nos résidents est de la faire venir
d’ailleurs »,
affirme le maire Geordin Hill-Lewis. Face à la recrudescence des délestages, les
autorités en charge de la régulation du secteur énergétique ont décidé de
libéraliser le secteur pour permettre à certaines villes de s’approvisionner
directement auprès des IPP.
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Tharisa
Les
opérateurs économiques bénéficient désormais des mêmes avantages. La National
Energy Regulator of South Africa (Nersa) permet désormais aux entreprises de
produire jusqu’à 100 MW d’énergie renouvelable sans autorisations
préalables. Ces développements interviennent au moment où l’Afrique du Sud veut
relancer son économie éprouvée par la crise sanitaire due à la
Covid-19.
Selon
David Maynier, le ministre des Finances et des Opportunités économiques de la
province du Cap-Occidental, les délestages font perdre 500 millions de rands
(près de 33 millions de dollars) par jour à l’économie sud-africaine. La
province qui affiche des pertes de 75 millions de rands (près de 5 millions de
dollars) par jour a aussi décidé de se tourner vers les
IPP.
Jean
Marie Takouleu